« Recherche:Un anthropologue venu des pères blancs » : différence entre les versions

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« c’était dans la cinquième année où l’on commençait à penser à ce qu’on, l’on allait faire dans la vie. À l’époque, pour les gens, même, de ce type de collège, il n’y avait pas beaucoup de choix. On nous amenait à visiter les filatures, ou dans les mines pour susciter des vocations. » (14)
« on nous a fait du « brainstorming » chez les vieux enseignants retraités pour passer le fameux « eleven plus » c’est-à-dire que dans ces années-là en Angleterre le seuil fatidique s’était à la sortie des primaires, soit vous passiez cet examen décisif, et vous avez la chance d’aller dans les filières secondaires, soit vous restez (rires) dans le manuel » (9)
« Grâce à Dieu et à mes parents j’ai réussi cet examen et donc, je me retrouve cela devait être dans le début des années 501950 [11-12 ans] dans un collège secondaire tenu de main de maître par les jésuites. C’était le «Prestern catholic collège » (10)
« c’était six ans en principe » (52)
« débarquent, c’est un collège catholique, pas ultra fanatique, mais débarquaient assez souvent des pères qui recrutaient des jeunes pour différentes congrégations. Les jésuites évidemment écrémaient le collège. Comme je n’étais pas parmi les plus doués spirituellement, les jésuites ne m’ont jamais proposé (rires) que je fasse partie de leur clan à eux » (17)
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« des parents qui voulaient en sortir pour nous pour les enfants. » (7)
« nos parents qui voulaient à tout prix que l’on aille dans la filière secondaire ce qu’eux n’ont pas pu suivre à cause de ce que je vous ai dit de ces années 201920-30 où il n’y avait pas beaucoup de sous dans les milieux populaires. » (9)
« Grâce à Dieu et à mes parents, j’ai réussi cet examen » (10)
« mes parents se sont fait fouetter le jour de Saint-Patrick encore quelque chose de cocasse (rires) eux qui étaient anglais, et la fête de Saint-Patrick qui est une fête irlandaise. Ils se sont fait fouetter par les protestants. » (25)
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« le catholicisme anglais a été très, très clérical sans être cléricalisme. Les gens adoraient le clergé, il trouvait tout à fait ça normal que le clergé et les meilleurs morceaux, des beaux presbytères, etc. » (96)
« imaginer quelle était la situation des catholiques en Angleterre. Nous étions convaincus corps et âme d’avoir la vraie foi, et la seule vraie foi, mais nous étions minoritaires et donc, il y avait une sorte de paradoxe, cette conviction d’être catholique ce qui veut dire universelle, et puis de l’autre côté, psycho sociologiquement, d’être une minorité entourée par des schismatiques, des hérétiques. » (24)
« Ma génération se bagarrait plus tous les jours avec les protestants », « il y avait des rivalités, des guerres de religion presque qui traînait encore des années 301930 et 40 »(25)
« On ne pouvait pas faire mieux que d’être curé si vous voulez. » (66)
« Et on n’y croyait, il n’y avait rien d’hypocrite » (68)
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7. Et donc, c’est un milieu, je dirais moderne, dans le sens que c’est dans ce coin-là qu’est parti ce que je dirais, ce que l’on appelle, mais que les gens n’acceptent plus à proprement parler la révolution industrielle. Et c’est chez moi dans la vie de mes parents, parce qu’après quelques années à Lancaster, on est revenu au sud de là à 20 kilomètres dans la ville de Preston, qui était effectivement, ce n’est pas du chauvinisme de ma part, vraiment un des berceaux de la révolution industrielle. C’est là que Arkwright a mis en marche ces fameux métiers à tisser et mécanisé et qui ont provoqué immédiatement une réaction. 07.58.
8. Je vous dis ça parce que je suis issu d’un milieu relativement modeste, mais avec des parents qui voulaient en sortir pour nous pour les enfants. Eux étaient assez doués. Il y avait quelque chose de génétique quelque part, mais mon père, ma mère sont assez douées pour les études, mais à cause de la modestie pour ne pas dire la misère du milieu, mes parents n’ont pas pu, parce que cela se payait à l’époque les études, n’ont pas pu payer ça. Je crois qu’ils se sont compensés un peu sur les enfants, mais aussi en voulant sortir de ces milieux non pas « coraniques », mais plutôt « coroniques » (rires), car c’était des corons, pas des mines, ma ville était uniquement à base du coton. C’est ça que j’ai connu quand j’étais petit, rien que des filatures, rien que des maisons « back and back », toutes ces maisons d’ouvriers, où il n’y avait que des briques et des pavés. 09.09.
9. Mes premières vraies études s’étaient, de nouveau, c’était aussi un sort d’acharnement de la part de nos parents qui voulaient à tout prix que l’on aille dans la filière secondaire ce qu’eux n’ont pas pu suivre à cause de ce que je vous ai dit de ces années 201920-30 où il n’y avait pas beaucoup de sous dans les milieux populaires. Et, on nous a fait du « brainstorming » chez les vieux enseignants retraités pour passer le fameux « eleven plus » c’est-à-dire que dans ces années-là en Angleterre le seuil fatidique s’était à la sortie des primaires, soit vous passiez cet examen décisif, et vous avez la chance d’aller dans les filières secondaires, soit vous restez (rires) dans le manuel, menuiserie, plomberie, et Dieu sait quoi.10:17.
10. Grâce à Dieu et à mes parents j’ai réussi cet examen et donc, je me retrouve cela devait être dans le début des années 501950 dans un collège secondaire tenu de main de maître par les jésuites. C’était le «Preston Catholic Collège ». Et là aussi si vous voulez, si j’ai réussi moi, paradoxalement c’est parce que dans les notes de fin d’année on faisait entrer en ligne de compte l’art, et la boxe ou la gymnastique.11:06.
11. Ah ! Ça, c’est original ça ! 11:08.
12. Et comme j’étais relativement doué pour ces choses-là, beaucoup moins pour le grec et le latin, parce qu’à l’époque il y avait 4 niveaux dans chaque année, si tu veux. Il y avait le groupe A qui était grec latin, il y avait le groupe B, qui n’était pas à la hauteur du grec latin et donc qui faisait un peu de maths et de sciences, et puis on descendait vers les bas-fonds par ce que innommables.11:36.
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23. Et c’était assez apocalyptique, si tu veux, certains séminaristes avaient des parents dans l’armée républicaine et il allait de soi que comme catholique, il allait de soi que l’on était contre la reine, qu’on était pour la liberté des Irlandais. Moi j’avais, quand j’étais ordonné en 1962 et que je rentrais chez moi dans ma ville natale, mes parents organisaient une soirée souper moule dansant pour cueillir des sous pour que je puisse aller baptiser un maximum de petits bébés, les arracher aux griffes de Satan. Ils ont loué le Irish-club, il y avait des Irlandais à 75 % dans les gens qui étaient venus aider et y chanter des chansons républicaines. Cela allait de soi. Nous, ma famille elle était pur sang anglais de père en fils depuis au moins Guillaume le Conquérant.19:08.
24. Et donc, c’était assez cocasse comme situation, par ce que c’est difficile sur le continent entre guillemets, d’imaginer quelle était la situation des catholiques en Angleterre. Nous étions convaincus corps et âme d’avoir la vraie foi, et la seule vraie foi, mais nous étions minoritaires et donc, il y avait une sorte de paradoxe, cette conviction d’être catholique ce qui veut dire universelle, et puis de l’autre côté, psycho sociologiquement, d’être une minorité entourée par des schismatiques, des hérétiques. Il n’y avait pas de musulmans à l’époque, il n’y avait que des protestants. On ne les fréquentait pas. La plupart des sermons avaient un accent très puritain. Il ne fallait pas se marier avec un protestant, jamais mettre les pieds dans une école protestante, etc., etc. 20:11
25. Ma génération se bagarrait plus tous les jours avec les protestants, mais mes parents se sont fait fouetter le jour de Saint-Patrick encore quelque chose de cocasse (rires) eux qui étaient anglais, et la fête de Saint-Patrick qui est une fête irlandaise. Ils se sont fait fouetter par les protestants. Donc, il y avait des rivalités, des guerres de religion presque qui traînait encore des années 301930 et 40. 20:35.
26. Donc, j’ai vécu petit chez les jésuites, il y avait une sorte de militantisme polémique. Les cours de religion n’étaient pas du tout comme aujourd’hui où on explique le fin fond des Évangiles, etc. c’était démontré que l’Église catholique était la seule vraie, que ceci est que cela. C’était très apologétique et très polémique. C’était un catholicisme sur la défensive et bas de gamme et comme j’ai dit très militant. Même les associations s’appelaient « la religion de Marie » ou « les paix de l’esprit ». Et c’était vraiment l’idée de lutter contre les non-catholiques pour avoir gain de cause. Donc, c’est dans ce contexte-là, si tu veux, que j’ai eu cette vocation est cette mentalité, si tu veux (rires), je suis parti de loin pour en arriver à cet agnosticisme galopant.21:43.
27. On avait une foie, heeuu... Aussi il y avait toute l’histoire de la persécution, c’est-à-dire ses Jean-Paul II qui a canonisé des martyrs de l’Angleterre catholique, si tu veux. Mais on nous avait jamais dit au collège que les catholiques en 10 ans à l’époque de la Reine Mary, avaient massacré plus de protestants que les protestants en 400 ans. Il y avait quelque chose de totalement loufoque. 22:07.
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86. Interruption pour cause de batteries 43:35.
87. Voilà donc on est dans le bateau. 43:35.
88. Ici c’est des années 501950, c’est un autre monde par rapport au monde... Il n’y avait pas d’avion entre guillemets, il n’y avait que le bateau et on prenait le train, ces vieux trains à vapeur. C’était assez apocalyptique comme trajet. Bon, on était une demi-douzaine il y avait un Écossais, il y avait deux Allemands, et des hollandais, et moi. En débarquant sur les quais à Tunis, on reçoit une volée de cailloux dans le dos. On était déjà entre guillemets martyrisés par les Arabes par ce que, hein, on ne se rend pas compte non plus que il y avait déjà une animosité en Tunisie à l’égard des blancs. Surtout les pieds-noirs (Rires). 44:24.
89. Par ce que, la Tunisie venait d’arracher son indépendance sans trop d’effusion de sang. Grâce à Bourguiba. Mais il y avait, et je les comprends, vous savez (rire) qu’est-ce que c’est foutu blanc vienne nous convertir, nous qui sommes la dernière religion prévue par dieu quoi? Donc, il y avait cette espèce de... ils n’étaient pas tous antichrétiens, on avait beaucoup d’amis parmi les Tunisiens, mais quand j’y réfléchis, surtout j’ai eu affaire après avec Kilani, un Tunisien, un anthropologue tunisien (rire). On a rigolé en disant que moi j’étais programmé pour le convertir lui à l’islam et que tous les deux on était complètement athées. (Rires) il y a de ces parcours de vie assez fascinants. 45:27.
90. Et là on va, c’était début septembre, on va au scolasticat qui est bâti sur la colline de Byrsa qui est l’ancien site de Carthage. Et à l'époque, tu n’avais que le grand scolasticat à des pères blancs qui est devenu un musée maintenant, et une immense basilique créée par le cardinal Lavigerie grâce aux dons de l’aristocratie française. Par ce que il était assez redoutable se cardinal. Les pères blancs étaient une sorte de passe-temps, de hobby. Il était surtout connu pour ses manœuvres politiciennes. Léon 13 lui avait finalement demandé de faire un geste pour la France républicaine. C’était vraiment le cardinal hors d’état d’église si tu veux. Antilles esclavagistes, il est venu très souvent Belgique. Grand copain entre guillemets de Léopold Ier, antiesclavagiste, etc., etc. c’était un type assez fascinant. 46:36.