« Recherche:Réflexions sur l'épistémologie en sciences sociales et la transmission du savoir au départ du livre « L'herbe du diable et la petite fumée » de Carlos Castañeda » : différence entre les versions

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Cette impasse liée à notre incapacité de vérifier la véracité d'un témoignage n'est pas propre aux sciences. La justice y est confrontée tous les jours. Dans ce contexte, il y a nécessité, voir urgence, de trancher toutes polémique, afin que celle-ci n'évolue pas en troubles sociaux. Ainsi, il existe en justice un mécanisme qui permet de trancher au sein de toute polémique. Ce mécanisme consiste a sélectionner un jury selon diverses procédures qui aura pour mission de trancher après délibération sur la question du vrai et du faux. La réponse du jury sera reconnue comme définitive après un nombre limité de procédures de recourt en appelle. Ce mécanisme n'est pas étranger aux milieu scientifique. Tout au long d'un parcourt académique un «apprenti» scientifique puis un scientifique se verra contrait de soumettre à la délibération de jurys successifs ses connaissances et ses travaux. Aussi, comment pourrions nous déterminer la mission de ces jurys, si ce n'est qu'en leur attribuant le rôle de définir la scientificité de la matière à la-quel il sont soumis. Dans ce contexte, nous pouvons donc dire qu'un ouvrage serait reconnu scientifique, suite à l'approbation d'un jury. Ce jury sera composé de quelques scientifiques désignés et sa délibération sera selon les cas avec ou sans appel. Ce point de vue nous permet donc de classer l'ouvrage de Castañeda parmi les productions scientifiques, puisqu'il a été reconnu scientifique par le jury d'une thèse de doctorat. Resterait à savoir maintenant si il existe une procédure de recourt en appel à cette décision ? Quoi qu'il en soit, ce recourt en appel n'a jamais eu lieu et donc «l'herbe du diable et de la petite fumée» peut bel et bien être considéré comme ouvrage scientifique, aussi vrai que Landru fut reconnu coupable de ces crimes. Nous devons donc reconnaître que pour ce travail d'anthropologie à l'image de l'organisation du monde social, la reconnaissance du vrai et du faux est soumise à des règles et procédures plus qu'a une preuve d'irréfutabilité.
 
Ce fait démontré, j'aimerais maintenant attirer l'attention sur les dérives que peuvent entraîner cette délibération du critère de scientificité par l'intermédiaire d'un jury. Car a l'image d'un tribunal, le degré de scientificité dépend dès lors, du bon usage d'un jargon, mais aussi, des possibilités d'influence du jury. Au sujet du jargon et pour en revenir à l'ouvrage de Castañeda, il est remarquable de constater la différence entre la première partie et la deuxième partie de l'ouvrage. Dans la première partie, consacrée à la description de «l'enseignement» les mots sont concrets et simples, les phrases sont courtes et les idées compréhensibles à la première lecture. Dans la deuxième partie par contre où Castañeda tente de «montrer la cohérence interne et la force de l'enseignement de don Juan», les mots sont conceptuels et compliqués, les phrase sont longues et les idées difficiles à percevoir lors d'un première lecture. A mon sens, cette deuxième partie de l'ouvrage n'apporte que très peu d'informations nouvelles sur le sujet traité, et les efforts fourni pour la compréhension ne m'ont pas semblé être récompensés par un éclaircissement des propos de don Juan. De plus Castañeda nous informe en début de deuxième partie lorsqu'il parle «des concepts constituants du savoir de don Juan»: «Malgré mes efforts pour rendre ces concepts aussi fidèlement que possible, leur signification se trouve modifiée par ma tentative de classification». Enfin, l'analyse de Castañeda perd de sa crédibilité lorsqu'il conclu en écrivant aà propos du système de pensée logique de don Juan: « Vaste système complexe de croyances où la recherche constituait une expérience qui menait à la félicité », ceci alors que tout au long de la retranscription de son enseignement, don Juan n'a jamais fait allusion à la félicité ni aucun termes apparentés. Cette deuxième partie ne semble donc pas apporté de nouvelles connaissances valides sur le sujet traité dans l'ouvrage. Cependant, sans cette deuxième partie, cette ouvrage aurait-il pu être reçu comme une thèse de doctorat par le jury de délibération ? Personnellement, je ne le pense pas.
 
Quand à la manière d'influencer un jury, j'en ai moi même testé une lors de la rédaction d'un travail. Mon idée fut de chercher rapidement dans des ouvrages que je n'avais pas lu mais qui furent citer par le jury ( professeur et assistant ) comme ouvrages de références, des citations pour illustrés les idées contenues dans mon travail. Cela ma valu des félicitations lors de l'évaluation collective des travaux, mais déboucha sur un profond malaise lorsque que je fit part de la supercherie...