« Premiers secours/Alerte » : différence entre les versions

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{{Serie_premiers_secours}}
 
L''''alerte''' (les [[Suisse]]sSuisses utilisent le terme d''''alarme''') est le moyen qui permet l'intervention des secours publics. Il est nécessaire de passer une alerte lorsqu'un danger menace une personne, et notamment lorsqu'une personne est victime d'un accident ou d'un malaise.
 
C'est l'alerte qui va permettre une vraie prise en charge médicale des victimes ; c'est le point le plus important après la [[premiers secours/protection|protection]]. L'[[premiers secours : /bilan|évaluation]] effectuée initialement prend ici toute son importance : les secours pourront intervenir beaucoup plus efficacement si les bonnes informations leur sont communiquées.
 
'''L'alerte doit être rapide et précise''', elle doit se faire après la [[premiers secours/protection|protection]] (suppression du danger, balisage), et après un [[premiers secours : /bilan|examen de la situation et de l'éventuelle victime]], pour savoir quels éléments transmettre.
 
== Les moyens d'alerte ==
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=== Par téléphone ===
 
Le moyen le plus fiable de passer l'alerte est le [[téléphone]] filiaire : la communication est de qualité, et il est aisé de localiser l'appel. À défaut, on peut utiliser un [[téléphone portable]]. La plupart des pays du monde ont mis en place un [[numéro d'appel d'urgence]] permettant de joindre les secours ; il s'agit d'un numéro simple à retenir, et l'appel est gratuit.
Par exemple :
* [[Union européenne]] et d'autres pays européens (dont la [[Suisse]]) : « 112 »
* [[Amérique du Nord]] ([[États-Unis d'Amérique|États-Unis]], [[Canada]]) : « 911 »
* [[Australie]] : « 000 »
* [[République populaire de Chine|Chine]], [[Japon]] : « 119 »
 
Ces numéros uniques centralisent tous les appels d'urgence. Certains pays disposent d'autres numéros spécifiques qui permettent de joindre un service d'urgence spécifique :
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** « 100 » : sapeurs-pompiers.
* France :
** « 15 » : numéro d'appel du [[Samu]], pour tout problème d'ordre médical ;
** « 17 » : numéro d'appel de la [[police (institution)|police]] et de la [[Gendarmerie nationale (France)|gendarmerie]], pour les troubles à l'ordre public ;
** « 18 » : numéro d'appel des [[sapeur-pompier|sapeurs-pompiers]], pour les incendies et les opérations de secours et de sauvetage ;
: ces trois numéros sont interconnectés, c'est-à-dire que les informations concernant un autre services sont retransmises ; les sapeurs-pompiers doivent, de par la réglementation, établir une conférence téléphonique avec le samu pour tout problème d'ordre médical, et ''vice versa'' ;
* Suisse :
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** « 118 » : pompier
: Ces numéros sont interconnectés, c'est-à-dire que les informations concernant un autre services sont retransmises et le « 144 » fait office de centrale de secours et peut basculer les appels.
 
{{loupe|Numéro d'appel d'urgence}}
 
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; Note
: Contrairement à une idée largement répandue en France, le « 112 » n'est pas le numéro d'urgence du portable ; on peut faire le « 112 » depuis un téléphone fixe, et on peut faire le « 15 » depuis un téléphone portable. L'avantage du « 112 » est que c'est un numéro unique, facilement mémorisable, et trans-européen. L'avantage du « 15 » est que l'on est sûr d'obtenir le [[SAMU]], alors qu'en France le « 112 » redirige parfois vers le Samu, parfois vers les sapeurs-pompiers.
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=== Bornes d'appel ===
 
Des bornes d'appel sont disposées sur les [[autoroute]]sautoroutes (disposées tous les 2 km en France), sur les voies rapides et sur certaines nationales, et sur certains quais de gare. Les bornes d'appel sont des moyens fiables et permettent de localiser facilement l'appel, ce qui est critique notamment sur la route où l'on ne sait pas toujours se situer… Elles sont donc à préférer aux téléphones portables.
 
=== Par radiotéléphonie ===
 
D'une manière générale, la [[radiotéléphonie]] est une manière peu fiable de passer l'alerte, mais elle peut servir lorsqu'aucun autre moyen n'est disponible. L'exception est la navigation maritime : la [[très haute fréquence|VHF]] est le meilleur moyen de contacter les secours :
* il permet d'être localisé par [[triangulation]] ;
* les autres navires sont à l'écoute de la fréquence d'urgence, et peuvent porter secours s'ils sont à proximité.
Le canal d'urgence est le canal 16 ; en France, l'interlocuteur est le [[Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage]] ([[Cross]]).
 
Certains véhicules terrestres sont munies de radio, comme par exemple les autobus urbains ou les taxi. Il peuvent ainsi passer une alerte à leur centrale, qui peut la répercuter aux services de secours, par téléphone. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, ''la [[citizen-band]] n'est pas un moyen fiable'' de passer une alerte : les secours n'écoutent pas les fréquences autres que leurs fréquences propres.
 
== Les informations à communiquer ==
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* pour les groupes d'immeubles, indiquer le numéro de l'immeuble, de l'escalier, l'étage, le code de la porte ou le nom à appeler à l'interphone ;
* pour les lieux publics et les entreprises, donner le nom du lieu, indiquer l'endroit dans le bâtiment (étage, numéro de salle...) et prévenir une personne du lieu (ou envoyer un témoin) pour pouvoir guider les secours.
Noter que certaines entreprises ont des secouristes et une procédure d'appel, par exemple une ligne directe avec les sapeurs-pompiers (ou [[tasal]] : [[téléphone d'alerte à surveillance automatique de ligne]]).
 
=== Sur la route ===
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Le principal problème de l'alerte est de se localiser, notamment lorsque l'on est sur une route que l'on ne connaît pas. Il est pour cela plus sûr d'utiliser une borne d'appel d'urgence sur une autoroute ou une voie express, ou un téléphone fixe d'un domicile ou d'un commerce proche : le numéro de la borne permet à l'interlocuteur de localiser l'appel.
 
=== En [[train]] ===
{{loupe|contenu=Voir l'article '''[[Premiers secours/Sur la route#Alerter|Premiers secours sur la route > Alerter]]'''}}
 
=== En [[train]] ===
 
Le train dispose d'un signal d'alarme. C'est un moyen privilégié, qui permet d'informer le conducteur et les agents du train qu'il y a un problème, et qui pourront à leur tour informer le poste de central de régulation du trafic, ce qui permettra de guider les secours ainsi que de garantir une bonne sécurité de l'intervention. Toutefois, si ce signal prévient le conducteur d'un problème, il arrête aussi le train immédiatement, dans un lieu qui n'est pas forcément facilement accessible aux secours.
 
Si l'urgence ne justifie pas un arrêt immédiat, il est donc préférable d'aller trouver un agent commercial du train (un contrôleur), qui pourra faire arrêter le train dans une [[gare]] ou un autre lieu d'accès facile.
 
Si l'on est proche d'une gare, ''a fortiori'' dans les trains à arrêt fréquent de type [[métro]], [[réseau express régional|RER]] ou [[tramway]], on peut attendre l'arrêt en gare pour tirer le signal d'alarme. Si l'on est témoin d'une agression, on peut ainsi tirer le signal après ouverture des portes, voire changer de voiture pour tirer le signal d'alarme, et ainsi éviter d'être victime de représailles de la part des agresseurs.
 
Dans une gare, il est recommandé d'utiliser les bornes d'appel présentes sur les quais, ou bien d'aller prévenir les agents d'accueil ; en effet, cela permet d'une part de mettre en place des mesure de sécurité et de vigilance, telles que le ralentissement voire l'arrêt du trafic, et les agents pourront accueillir les secours et les amener à la victime.
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== Le délit de « fausse alerte » ==
 
Le fait de passer une fausse alerte, c'est-à-dire de prévenir volontairement les secours en leur donnant une fausse information faisant croire à un sinistre, une destruction, une dégradation ou une détérioration dangereuse pour les personnes est un [[délit]] pour la plupart des pays.
 
En [[France]], ce délit est puni, selon l'article 322-14 du [[Code pénal français|Code pénal]], par une peine pouvant aller jusqu'à deux ans de [[prison]] et 30 000{{formatnum:30000}} [[euro]]seuros d'[[amende]] .
 
Notons que l'infraction est constituée même si elle n’entraîne pas le départ de moyens de secours, comme par exemple le fait de lancer par simple curiosité des fusées de détresse à partir de la côte (cours d'appel de Rennes, [[30 octobre]] [[1997]], Dalloz 2000, p. 94, note Gestermann).
 
Si un accident a lieu au cours du déplacement et de la recherche du sinistre, l'auteur de l'appel peut être poursuivi pour blessures ou homicide involontaire. L'administration responsable des secours ([[sdis]], [[samu]], [[police nationale]], [[Gendarmerie nationale française|gendarmerie]]) peut se constituer partie civile pour obtenir des [[Dommages et intérêts exemplaires|dommages et intérêts]].
 
Ont ainsi été condamnés par exemple <ref>''Droit appliqué au service d’incendie et de secours'', M. Génovèse</ref> :
* une personne qui, pour tromper son ennui, avait émis une fausse alerte à la bombe dans une gare (cours d'appel de Paris, [[19 mars]] [[1996]]) ;
* une personne qui, pour des raisons fantaisistes, avait fait se déplacer à deux reprises dans la même soirée les sapeurs-pompiers et les gendarmes (tribunal d'instance de Nancy, [[mars (mois)|mars]] [[2001]], condamnation à trois [[jour d'amende|jours d’amende]] à 50&nbsp;FF, 10&nbsp;000&nbsp;FF de dommages et intérêts au profit des sapeurs-pompiers et 3&nbsp;000&nbsp;FF de frais de procédure) ;
* un jeune homme qui avait signalé aux pompiers un accident sur la voie publique depuis son portable, prétendant être bloqué dans son véhicule ; la relation téléphonique avait duré 1h30 et les véhicules de gendarmerie et police avaient patrouillé une grande partie de la nuit (tribunal de grande instance de Lille, [[4 janvier]] [[2002]], condamnation à 8 mois de [[prison]], dont 7 mois et 15 jours avec sursis, 6&nbsp;947&nbsp;€ de dommages-intérêts au sdis, 4&nbsp;344&nbsp;€ de d.-i. au samu).
 
En revanche, un homme menaçant de se suicider si les forces de l’ordre n’intervenaient pas chez lui dans les 10 minutes n'a pas été condamné ; cette menace n’a pas été analysée comme sinistre imaginaire, et la loi ne considère pas le caractère fallacieux de l'information (cours d'appel de Rennes, [[8 novembre]] [[2000]]).
 
Enfin, notons que le fait d'exposer une personne à un risque (ici risque résultant de l'intervention des secours) peut amener à une condamnation même en l'absence de dommage au titre de l'article 223-1 du Code pénal <ref> ''Coût des opérations de secours et responsabilisation'', question écrite n°13338 du [[7 janvier]] [[1999]] posée au [[Sénat]] par M. Christian Bonnet au ministre de l'Intérieur, [[Journal officiel de la République française|JO]] du Sénat du [[14 octobre]] [[1999]] page 3404 [http://www.secourisme.info/textof/txt.php3?suivi=txtoff_numero_424&NBTXT=424]</ref>.
 
; Notes
<references />
 
[[Catégorie:Premiers secours|Alerte, premiers secours]]
[[Catégorie:Droit français]]
 
[[de:Notruf]]
[[en:Call for help]]