« Rédaction collective de documents » : différence entre les versions

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== Les caractéristiques ==
 
=== De la coopération à la collaboration ===
 
Réunir des individus autour de la résolution d’un probléme, d’une tâche complexe dont la finalité ne pourrait étre atteinte par un seul acteur n’est pas nouveau. C’est en effet ici la base même de la constitution des organisations où tout travail collectif est fondé sur le partage d’intéréts communs. Les démarches d’organisation du travail que l’on qualifie de travail collectif se situent dans un continuum allant de la coopération à la collaboration. Pour les différencier, il est donc important de bien saisir les nuances relatives à la responsabilité individuelle engagée ou non des acteurs, aux moyens utilisés pour atteindre le but et effectuer la tâche, et de bien différencier le niveau d’interdépendance existant entre les individus.
 
=== Le travail coopératif ===
Le travail coopératif peut être défini comme une organisation collective du travail dans laquelle la tâche à satisfaire est fragmentée en sous-tâches. Chacune de ces sous-tâches est ensuite affectée à un acteur, soit selon une distribution parfaitement horizontale dans laquelle tâches et acteurs sont équivalents, soit selon une logique d’attribution en fonction des compétences particulières de chacun (Cerisier, « environnements d’apprentissages collectifs en réseaux » 1999). Autrement dit, il s’agit d’une division rationalisée (négociée) d’une tâche en actions qui seront réparties (attribuées) entre acteurs agissant de façon autonome. De ce fait, le travail coopératif est un travail de groupe hiérarchiquement organisé et planifié impliquant des délais et un partage des tâches selon une coordination précise. Chaque intervenant sait ainsi ce qu’il doit faire au début et communique, échange ou partage des éléments uniquement pour arriver à son objectif individuel. A la fin, le travail de chacun est réuni pour créer un objet unique de travail. En d’autres termes, c’est la succession progressive et coordonnée des actions de chacun qui permet de remplir l'objectif fixé. De cette manière, la responsabilité de chacun est ainsi engagée sur la seule réalisation des tâches qui leur sont propres.
 
=== Le travail collaboratif ===
La distinction entre le travail coopératif et le travail collaboratif peut s’effectuer en différenciant les relations existantes entre les membres du groupe (obligation ou liberté), la responsabilité engagée ou non de chacun par rapport aux actions (responsabilité déléguée au coordinateur ou constamment partagée), la capacité de chacun à influer sur la définition et la succession des actions permettant d’atteindre l’objectif assigné au groupe. Le travail collaboratif ne relève pas d’une répartition a priori des rôles. La collaboration s’entend en fait par une situation de travail collectif où tâches et buts sont communs. Chacun des membres du groupe travaille ainsi sur les mémes points. Il va en effet plutôt s’agir ici de fusionner les contributions individuelles dans l’action. La responsabilité est donc ici collective et incombe au groupe en tant que totalité. Ce mode de travail collectif engage par conséquent une communication régulière entre les membres du groupe et une connaissance précise de la progression de l’action collective. Les interactions interpersonnelles sont donc permanentes afin d’assurer une cohérence globale, condition nécessaire de l’efficience de l’action et donc de l’atteinte de l’objectif fixé.
 
La collaboration dans le cadre d’un travail collectif est donc une modalité d’action qui va au delà de l’action individuelle en s’inscrivant explicitement dans une dynamique d’action collective. On dit en effet qu’il y a collaboration quand un groupe organisé d'acteurs oriente et négocie ses interactions collectives vers une finalité dont chacun sait qu'elle ne pourrait être atteinte par un seul acteur. Les apports individuels n’ont donc de sens que par leur intégration, leur fusion à tous les autres et non par leur seule juxtaposition. Autrement dit, il s’agit pour chaque acteur d’un projet d’alimenter ses contributions individuelles par celles des autres. Le travail collaboratif implique de ce fait un engagement mutuel des individus dans un effort coordonné pour effectuer une même tâche, résoudre ensemble un même problème. Le travail collaboratif nécessite ainsi des membres d’une équipe une plus forte interactivité et requiert plus de motivation et de confiance interpersonnelle. Le facteur humain (confiance, motivation, solidarité, respect, etc.) devenant central dans ce mode de travail collectif, il peutétre parfois plus difficile à mettre en œuvre que dans le cadre d’un travail coopératif. Cela étant dit, ce mode d’action collaboratif laisse à penser qu’il permet d’atteindre de meilleures performances en termes de réactivité, d’adaptation à l’inattendu ou encore d’utilisation optimisée des moyens mis à disposition. Par ailleurs, cette capacité d’un groupe à valoriser son capital humain participe d’une intelligence collective. En ce sens, le travail collaboratif incite les individus à mener des activités orientées vers les autres (attention, reformulation, négociation) pour contribuer à un résultat collectif qui est autre chose que la somme des résultats individuels. Une part du succès de la collaboration tiendra notamment à la construction d’une compréhension commune (cf. conscience de groupe) autour des activités menées et donc de connaissances partagées issues des contributions de chacun des membres de l’équipe projet.
 
Enfin, la collaboration peut être vue comme un processus cyclique qui enchaîne des sous processus de co-réflexion, de co-décision, de co-conception, de co-production, de co-pilotage, de co-apprentissage, etc.
 
Ce processus Cyclique de la collaboration présente ainsi les phases suivantes :
 
* La co-analyse : un travail de diagnostic qui permet à un groupe de comprendre une situation donnée et de construire un référentiel cognitif ;
* La co-définition : dans cette phase les interactions collectives permettent au groupe de formuler l’objectif à atteindre en construisant une vision partagée ;
* La co-réalisation : la fixation des règles du jeu, la détermination d’un plan d’action et d’un calendrier pour atteindre l’objectif poursuivi ;
* La co-évaluation : les formes d’interaction qui permettent à un groupe de juger des résultats mais aussi de la valeur de la co-décision et du co-aprentissage tout au long du processus.
 
=== Les limites ===
'''La dispersion géographique des acteurs du projet''' :
 
Les membres d’un groupe de travail n’appartiennent pas forcément aux mêmes organisations, aux mêmes structures voir aux mêmes territoires. De ce fait, ils peuvent éprouver des difficultés à se parler, se rencontrer et travailler ensemble du fait de cet éloignement géographique.
 
 
'''Le manque de temps''' :
 
Le temps de chacun étant précieux dans le cadre d’une activité professionnelle, cet état de fait rend ainsi parfois très difficile le travail collectif sachant que l’on peut ainsi souvent remettre à plus tard les tâches que le groupe s’était fixé et que les urgences de chacun finissent finalement par invalider la possibilité de travailler avec les autres.
 
'''Manque d’intimité des acteurs''' :
 
Les membres d’un groupe de travail ne se voyant pas tous les jours, ils n’ont pas l’occasion se parler quotidiennement. Il y a ainsi une grande difficulté à organiser les échanges et à trouver l’intimité nécessaire à ce qu’un travail se fasse bien. Il vaut mieux en effet qu’il y ait une dimension affective entre les personnes dans le cadre d’un travail collectif car c’est environnement est plus propice à produire des choses intéressantes.
 
'''Veille faible''' :
 
Un autre problème, cette fois-ci liée à la dimension informationnelle, est le fait que chacun des membres travaillant sur un bout du travail collectif, certains ne se préoccupe pas de communiquer les résultats de sa veille aux autres. Il n’est en effet pas toujours facile d’organiser une veille efficace ainsi que de partager de l’information qui concerne l’équipe ou le projet dans lequel chacun travaille.
 
'''Saturation du mail''' :
 
Le courrier électronique étant une des technologies de communication ayant remporté le plus de succès ces dernières années dans les organisations, son utilisateur en est souvent victime du fait de l’encombrement rapide des boîtes mails (spam) par ses collègues, ce qui est dommageable. S’ajoute à cette saturation, la gestion parfois difficile des mails, des fichiers attachés en pièce-jointe qui aboutit à ne plus savoir où ranger l’information voire où la retrouver. Selon certains experts, le courrier électronique serait même devenu un outil « anti-collaboratif ».
 
'''L’incompatibilité d’agendas''' :
 
Chacun ayant ses propres exigences, ses propres contraintes professionnelles et/ou personnelles, il est très souvent difficile de trouver des moments synchrones permettant au groupe de travail de pouvoir se rencontrer et travailler ensemble. D’autant plus que ces temps de réunion nécessitent de prévoir des temps de déplacement qui font qu’il devient souvent difficile d’organiser et programmer ces moments de rencontre.
 
'''Réunions improductives''' :
 
Parfois mal préparées, mal suivies, mal animées, les temps de réunion peuvent ne pas être faciles à vivre pour les personnes qui ont beaucoup de préoccupations et d’autres tâches au quotidien.
 
'''Amnésie collective''' :
 
Découlant des réunions improductives, ces temps d’échanges sont l’occasion pour les membres d’un groupe de parler de beaucoup de choses mais, restant des moments d’oralité, un certains nombre d’idées, d’éléments se perdent, disparaissent ; cela nécessite des efforts supplémentaires pour récupérer l’information recherchée.
 
'''Manque de visibilité''' :
 
Il n’est pas non plus évident de savoir où chacun des membres se trouvent dans la tâche qui lui incombait, et par conséquent où en est le projet et comment ses membres peuvent éventuellement y contribuer du fait que chacun fonctionne de son côté.
 
'''Difficulté de coproduction''' :
 
Enfin, il y a souvent dans le cadre d’un travail collectif une grande difficulté à coproduire. Ce constat a pour conséquence que les projets sont des phénomènes de production individuelle additionnée plutôt que des phénomènes de coproduction, voir de coproduction fusionnelle. Ce fait est dommageable car si un collectif s’est monté c’est bien pour essayer de marier les idées, les créations de chacun et pas seulement pour les juxtaposer.
 
== Les outils ==
Les différents outils de rédaction collective de documents :
De nos jours il existe de nombreux outils qui sont de vrais supports à la création et le développement collectif de documents. L’utilisation de ces outils ne nécessite pas, pour la plupart, de grandes connaissances en informatique. Leur accès et leur popularité dépendent principalement du coût d’accès à l’application et à un niveau moindre de leur ergonomie et de la facilité d’utilisation. Voici une liste des principaux outils de rédaction collective de documents :
 
=== Les outils bureautiques ===
 
'''PDF-XChange Viewer''' :
Ce logiciel permet d’ouvrir, gérer et modifier les fichiers PDF. L’outil permet une modification de ces fichiers PDF directement sur le document avec l’outil « Machine à écrire » avec sélection de polices et styles. Il est également possible d’inclure des commentaires avec les outils « Note Auto- collante », « Nuage », « Boîte de texte », « Rappel ». D’autres options permettent de souligner, de rayer et de surligner du texte, d’écrire, d’intégrer des boites de liens et enfin de déposer des timbres et images personnelles. Cette large gamme d’outils propres au logiciel permet à chaque utilisateur d’apporter de nouveaux éléments à la conception du document.
'''Traitement de texte OpenOffice / Pack Office''' :
Ces logiciels de traitement de texte sont les plus utilisés dans les entreprises et particuliers. Au cœur de l’entreprise ce logiciel permet facilité la création collective de document car chaque utilisateur ayant accès au fichier peut intervenir et apporter des modifications sur l’œuvre. La popularité de ces logiciels facilite la diffusion des documents : toutes les personnes ayant ces logiciels sont de potentiels développeurs de documents existant.
 
=== Les outils en ligne ===
 
<center>'''<u>MediaWiki</u>''' :</center>
 
Outil de création de wiki. Ces wikis sont des sites internet qui ont la particularité de pouvoir être modifiés par toute personne qui est venues visiter ce site afin de permettre l’enrichissement du contenu mis en ligne.
 
<center>'''<u>Google document</u>''' :</center>
 
Google Documents est un outil de traitement de texte totalement en ligne. Il possède une fonctions de partage et de collaboration permettant la création et le développement de documents avec un ou plusieurs administrateurs. La principale limite de l’utilisation de cet outil vient de l’espace de stockage attribué à chaque utilisateur (1 Go) mais surtout la taille d’un seul fichier qui ne peut dépasser 2 Mo.
 
<center>'''<u>Google wave</u>''' :</center>
 
Google Wave fonctionne en grande partie comme l'E-mail, mais au lieu d'envoyer les messages (avec l'ensemble des messages précédents en dessous) et au lieu de stocker ces messages dans les boîtes de réception de chaque utilisateur, les documents (dénommés « waves ») qui contiennent l'ensemble des messages multimédias (dénommés « blips ») sont perpétuellement stockés sur un serveur central. Les waves sont partagées par l'ensemble des participants ou collaborateurs qui peuvent être ajoutés ou retirés de la wave à tout moment.
 
<center>'''<u>Writer Zoho</u>''' :</center>
 
Cet outil est traitement de texte gratuit et en ligne qui comporte la plupart des fonctionnalités de Word. Un compte Zoho (gratuit) est nécessaire pour utiliser le traitement de texte en ligne. Ce traitement de texte permet de partager ses documents entre plusieurs rédacteurs. Par ailleurs, c'est un des premiers traitements de texte à supporter à la fois l'édition "en ligne" et l'édition en mode "hors ligne". Il permet donc un travail collectif en ligne ainsi qu’un travail plus individuel par un accès hors ligne aux documents.
 
<center>'''<u>Etherpad</u>''' :</center>
 
EtherPad est un éditeur de texte collaboratif en temps réel. Il permet par défaut à un maximum de seize personnes de partager un texte en cours d'élaboration. Les contributions de chacun apparaissent immédiatement sur l'écran de tous les participants et sont signalées par des couleurs différentes. Une fenêtre de messagerie instantanée est également disponible.
 
== Références ==