« Recherche:Critique du concept de mérite et de la méritocratie » : différence entre les versions

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| titre = L’ensembleCritique du concept de toutesmérite et de lesla classesméritocratie
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* [[Recherche:Département:Philosophie|Département de recherche en philosophie]]
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Comment soutenir l’idée de mérite, lorsqu’on pense à des situations que résument ces images :
 
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<gallery caption="L’absurdité du mérite en image" widths="400px" perrow="2">
File:Bengal famine 1943 photo.jpg|Un enfant victime de famine
File:Waverly learns to hack.jpg|Un enfant ayant accès à un outil de haute technologie
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Qui oserait prétendre que le sort respectif de ces enfants est consécutif de leurs actes ?
 
Il ne s’agit pas de nier l’enthousiasme que peut procurer l’obtention de médailles, de bouts papiers et autres mécanismes sociaux de reconnaissance des tâches effectuées. L’effet pervers du concept méritoire ne se joue pas tant dans la symbolique de décerner au nom d’une performance, que dans l’acceptation sous-jacente que rien ne devrait être accessible sans exiger l’accomplissement préalable d’une tâche quelconque.
 
La planification de la gestion de nos ressources devrait viser à offrir à tout les enfants du monde un sort semblable à celui de l’image de droite, et à n’en abandonner aucun au sort de l’enfant de l’image de gauche ; et d’en faire autant pour tous les humains de tout age, de toute origine, indépendamment de leurs actes passés. Or, force est de constater que nous ne planifions pas dans ce dessein. Des logements, immeubles, des quartiers entiers sont laissés vides tandis que certains meurent de froid ; des produits alimentaires encore tout à fait consommable sont jetés tandis que certains meurent de faim.
 
Dans [[w:In Praise of Idleness and Other Essays|In Praise of Idleness and Other Essays]], Russell défend l’idée de quatre heures de travail par jour, mais même ces quatre heures de besognes destinées à la logistique nourricière indispensable paraissent aujourd’hui, si ce n’est déjà complètement révolues, tout au moins difficilement soutenables à moyen terme. À mesure que ces activités s’automatisent, la nécessité de l’intervention humaine s’amenuise.
 
Certes la problématique n’est pas neuve, les [[w:Luddisme|luddistes]] grondent déjà au XIX{{e}}, en révélant l’absurdité de la mentalité méritoire : la nécessité de main d’œuvre disparaît et avec elle l’action méritante qui conditionne l’accès aux ressources vivrières de la société méritocratique. Au lieu de se retrouver simplement débarrassé de tâches ingrates, la « main d’œuvre caduque » se retrouve dépossédé de ses moyens de subsistance. Bien sûr, les ressources sont là, à porté de main, mais hors d’atteinte légale. Distribuer des ressources dans les activités industrielles, celles qui méritent salaire, est convenable. Permettre aux rentiers d’octroyer aux désœuvrés le privilège de participer au maintien de leur main-mise sur des ressources est important. Octroyer un revenu minimal inconditionnel à tous est obscène, contraire au sacro-saint mérite et dangereux pour les emplois dont l’existence repose sur la menace de précarité et de misère des personnes sans emploi.
 
== Notes et références ==