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Cette négligence dans la préparation de mon départ m'a finalement placé dans des situations très instructives, tant au niveau personnel qu'au niveau des recherches anthropologiques que j'avais à mener. Un voyage trop bien préparé ne m'aurait par exemple pas permis de tester les limites du système d'entraide que constitue la communauté CouchSurfing de Salvador par exemple. Et puis je n'ai pas du pour autant prendre des risques en passant mes nuits dans les rues de Salvador bien que circuler avec mon sac à dos entre les différents hébergement était déjà un risque en soi. Des logements j'en ai finalement trouvé deux de façon in extrémiste et juste avant de prendre la décision de passer la nuit à l'hôtel. Le premier logement fut rencontré lors d'un meeting organisé par la communauté des CouchSurfeurs de Salvador où un expatrié japonais m'a proposé de dormir dans le divan de son salon durant deux nuits. Le deuxième logement, fut rencontré suite au désistement de la seule proposition d’accueil reçue au travers du site et a nouveau grâce à un second meeting organisé par CouchSurfing. Durant ce meeting, j'ai en effet rencontré un ressortissant belge en voyage depuis plus d'un an et demi sur le continent latino-américain qui me proposait pour une petite contribution financière de partager la vétusté de son logement.
 
Cette expérience fut très instructive, car elle me permis de me rendre compte à quel point le logement était une question problématique dans la ville de Salvador même pour un ressortissant européen. Yan était en effet très content d'avoir trouvé, pour deux cent vingt réaux par mois, une chambre d’hôtel plus haute que large, d'environ cinq mètres-carré, sans fenêtre extérieure, équipée d'un lit simple aux lattes manquantes sans moustiquaire, d'une chaise et d'une table de camping, d'un semblant d'armoire à trois tiroirs, et d'un [[w:plafonnier|plafonnier]] bancal faisant à la fois office d'éclairage et de ventilateur. Les toilettes et la douche d'eau froide sans pommeau, avec l'eau qui s'écoulait par terre, se trouvaient dans un petit cagibi de un mètre-carré placé sur le toit du bâtiment avec juste à côté une petite cuisine qui se résume à une table, quelques chaises, deux éviers et un frigo, abritée des pluies par un auvent. Ce nouveaux logement contrastait vraiment avec le logement partagé avec le couchsurfeur Japonais venu à Salvador pour étudier le portugais et qui habitait dans un appartement luxueux avec balcon et vue sur la mer avec pour lui seul de deux chambres doubles dont une équipée d'un grand écran plat [[w:16/9|16/9]]<sup>eme</sup> fixé sur le mur en face de son lit. Dans un voyage organisé, je ne me serais jamais rendu compte en le vivant par moi -même des inégalités de condition de vie offerte dans le ville de Salvador.
 
[[Fichier:Auberge.png|thumb|Photo n<sup>o</sup>5: Sans abris dormant au pied de mon auberge.|upright=1.2]]
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* Et enfin, trouver un endroit pour déposer ses affaires dans un lieu sûr. Dans une ville tel que Salvador, il est fortement déconseillé de se balader avec autre chose qu'un tee-shirt, un bermuda et des sandales havanaises (celles que j'avais achetées dès mon arrivée m'ont torturé les pieds durant quinze jours).
 
Au final, toutes ces mésaventures ont fini par me sensibilisé sur les conditions de vie de tous ces gens qui dorment sur les trottoirs des quartiers riches, ramassant des détritus ou tirant des charrettes à bras comme des bêtes de somme au beau milieu de la circulation. Sans en avoir souffert moi -même, je ne me serais sans doute jamais rendu compte que trouver un abri dans une ville telle que Salvador était une chose bien plus importante et compliquée que de trouver de la nourriture. Je n'aurais certainement pas eu le même point de vue sur tous ces sans-abri qui s'associent parfois pour réunir la somme d'un repas ou, le cas échéant, visitent les poubelles des quartiers riches lorsque la faim et le manque de sécurité les obligent de toute façon à veiller toute la nuit.
 
J'en fini par conclure qu'un terrain d'étude anthropologique n'a rien à voir avec un séjour de vacances, et que l'une des satisfaction que l'on en retire est peut-être de pouvoir témoigner avec autant de détailles et de références possible tous d'une réalité qui jamais ne sera figurera dans les revues touristiques. J'étais parti pour faire un travail de terrain en anthropologie et cela m'a permis de découvrir de nouvelles souffrances liée à la discipline. C'était bel et bien la le but de l'exercice, un réel apprentissage gratifier par une meilleur compréhension de l’être humain et des communautés humaines.
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Pour premier exemple je vais prendre une expérience de vie que je connais bien, la mienne.. Je suis né dans un milieu catholique. J'ai été baptisé avant même de savoir parler. Durant mon enfance, j'ai été scolarisé dans un collège catholique. Sans en avoir eu réellement le choix, j'ai fait ma « petite [[w:communion|communion]] » qui m'a permis d'être mis en valeur et recevoir des cadeaux après avoir été conditionné par un enseignement fourni lors du [[w:catéchisme|catéchisme]]). Mes propres choix religieux ne sont finalement apparu qu'à l'âge de l'adolescence en refusant de faire ma [[w:confirmation|confirmation]]. Avant cette adolescence je n'ai fait que suivre des croyances religieuses préfigurées par les personnes de mon entourage parfois à contre cœur puisque je me souvient que je préférais jouer avec des camarades en cachette plutôt que d'assister à la messe du dimanche.
 
Autre exemple, celui d'Omara. Omara est née au Brésil dans au début des années soixante dans une famille où le grand père pratiquait le [[w:spiritisme|spiritisme]] et la mère assistait à des cultes aussi différents que le [[w:candomblé|candomblé]], le [[w:catholicisme|catholicisme]] ou le [[w:messianisme|messianisme]]. Omara, fut baptisée peu de temps après sa naissance, mais elle a pu faire un choix dès son enfance dans ce que j’appellerais une grande panoplie d'abris spirituels. Elle en témoigne elle-même en disant lors d'un de nos entretiens où elle me parlait de sa foi et de son engagement dans l'« [[w:pt:Igreja Messiânica Mundial|Igreja Messiânica Mundial]] » (église messianique mondiale): « acredisei na religion católica mas tambem na religao espirito [...] mas nuca esteve afinidade pelo candomblé » (J'ai grandi dans la religion catholique mais aussi dans la religion du spiritisme ... mais je n'ai jamais eu d'affinité pour le candomblé). Omara a donc eu la possibilité de choisir parmi autant de concepts et symboles que peuvent contenir quatre types de croyances religieuses ceux qui lui correspondaient le mieux grâce un ce qu'elle appellera elle -même « um sincretismo religioso muito forte na Bahia » (un [[w:syncrétisme|syncrétisme]] religieux très fort à Bahia
<ref>Au sujet du syncrétisme afro-brésilien [[w:Pierre Verger|Pierre Verger]] apparaît certainement comme étant la personne ayant le plus d'expérience et de recherche dans le domaine. Ce photographe et ethnologue français est devenu au Brésil une des figures majeurs du culte [[w:candomblé|candomblé]] en devenant [[w:Babalawo|Babalawo]], à savoir prêtre d'un système de [[w:divination|divination]] appelé [[w:Ifa|Ifa]], pratiqué par les [[w:yoruba|yoruba]] mais aussi par leurs descendants esclaves qui ont créé des ramifications du culte dans les anciennes colonies tel que le Candomblé mais aussi la [[w:Santeria|Santeria]] par exemple. Le parcours de cette homme est devenu tant populaire à Salvador qu'il finit par créer lui-même [http://www.pierreverger.org une fondation] à son nom dans le centre ville pour y déposer toutes ses œuvres. La biographie de Pierre Vergé est un exemple très parlant sur le fait que la construction d'un abri spirituel n'est pas une chose entièrement définie pas son milieu familial ni même par ses origines. Il est d'ailleurs très probable qu'en abandonnant ses études à l'âge de dix sept ans Pierre Vergé n'avait aucune connaissance des cultes extra-européens tels que le candomblé dont il allait devenir une figure de proue à Salvador de Bahia.</ref>).