« Recherche:Clefs pour mieux comprendre le monde et participer à son évolution » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
Ligne 405 :
== Le comportement des grands singes ==
 
En observant les mains d’un [[w:primate|primate]] où l’expression de son visage, nous ressentons un lien de parenté troublant <ref>Les primates les plus proches de l’Homme sont les [[w:chimpanzéschimpanzé|chimpanzés]], les [[w:gorillesgorille|gorilles]] et les [[w:orang-outangsoutang|orang-outangs]].</ref>. Les [[w:chimpanzés|chimpanzés]] ont un [[w:patrimoine génétique|patrimoine génétique]] très voisin du nôtre. Comme nous, il leur arrive de se serrer la main, de se tenir par le cou et même parfois de rire. Et tout semble indiquer qu’ils sont quelquefois affectés par la mort d’un des leurs. Certains aiment se parer et collectionnent les objets qui leur plaisent. Et si on leur apprend à dessiner, ils peuvent y prendre goût.
 
[[File:Gibraltar_Barbary_Macaque.jpg||right|frameless]]
Ligne 421 :
Les outils non plus ne sont pas le propre de l’Homme. Les chimpanzés utilisent des pierres pour casser des noix. Celle qui se trouve au sol sera quelquefois choisie avec une entaille pour caler le fruit. Comme l’apprentissage dure plusieurs années, les mères donnent parfois des morceaux à leurs petits pour les encourager. On a même vu un singe casser des noix pour sa mère : celle-ci ne parvenait pas à le faire elle-même, car elle ne l’avait pas appris dans son jeune âge, pendant qu’il était encore temps. Il n’est pas toujours facile d’identifier les utilisateurs d’outils rudimentaires. Des pierres ayant servi de marteau ont été découvertes en [[w:Nouvelle Guinée|Nouvelle Guinée]]. Elles furent tout d’abord attribuées à de [[w:hominidés|hominidés]] primitifs. Plus tard, il est apparu qu’il s’agissait d’ustensiles ayant appartenu à des chimpanzés. Ces animaux n’utilisent d’ailleurs pas seulement des pierres, ils ont également recours à des brindilles pour attraper les fourmis ou se faire éternuer lorsqu’ils sont enrhumés. Au besoin, ils façonnent eux-mêmes ces ustensiles. La tige est alors obtenue en déchirant une feuille de façon à isoler la nervure centrale. Plusieurs dizaines d’outils de primates ont déjà été recensées.
 
Les coutumes varient d’un endroit à l’autre, même lorsque les environnements sont semblables. On peut, à leur sujet, commencer à parler de culture <ref>Comme nous sommes très intrigués par nos cousins, des équipes de chercheurs passent leur temps à les observer. Ils peuvent ainsi assister aux découvertes que les singes eux-mêmes sont en train de faire. L’une d’elle, eut lieu sur l’[[w:île de Koshima|île de Koshima]]. C’est là qu’Imo, une femelle [[w:macaque|macaque]], eut un jour une idée : elle se mit à laver les patates douces pour les débarrasser de tout ce qui rendait leur consommation moins agréable. Peu à peu, les autres se mirent à l’imiter. Cette pratique se diffusa d’abord lentement ; mais, lorsqu’un certain seuil fut atteint, elle se généralisa rapidement à tout l’archipel. Seuls quelques vieux mâles restèrent à l’écart de cette évolution. Il n’y avait pourtant eu apparemment aucun contact entre les macaques des différentes îles. Ici comme dans beaucoup d’autres cas, une question mérite d’être soulevée : l’observateur n’a-t-il pas une influence sur ce qu’il observe ? Cet épisode a donné lieu à toutes sortes d’extrapolations difficiles à évaluer. Une chose est néanmoins certaine : il illustre bien l’enchaînement de processus tels que l’[[w:inventivité|]], la transmission du savoir et la généralisation des techniques au sein du monde animal </ref> Les chimpanzés ont parfois des techniques de chasse très élaborées. Par exemple, l’un d’eux tire sur une branche au moment où un petit singe d’une autre espèce va sauter dessus. Le malheureux se retrouve ainsi sur le sol où les autres chasseurs l’attendent. Cette répartition des tâches ne concerne pas uniquement la chasse. On l’observe en d’autres circonstances. Par exemple, les uns feront le guet pendant que d’autres creuseront le sol pour chercher de la nourriture. Un tour de rôle pourra même s’instaurer. Chez les jeunes primates, le développement mental suit le même ordre que pour l’espèce humaine mais un plafond est rapidement atteint. Chez l’Homme, les progrès sont théoriquement possibles tout au long de la vie. Les performances des chimpanzés sont cependant tout à fait honorables. Une jeune [[w:guenon|guenon]] a ainsi pu apprendre le langage des sourds et muets. [[w:Washoe|Washoe]] en était même venue à injurier au lieu de mordre. Elle avait acquis la maîtrise de plusieurs centaines de signes, assemblant en plusieurs occasions deux d’entre eux pour leur donner un sens particulier : banc sale, pour désigner une « chaise percée » ou oiseau-eau, pour attirer l’attention en direction d’un cygne. Mais était-ce une généralisation ou une simple description ? Plus surprenant peut-être, Washoe avait pris l’initiative d’enseigner à un jeune singe quelques-uns de ces signes. Depuis, les expérimentateurs ont appris ce langage à d’autres chimpanzés. Certains de ces animaux en utilisent quelques bribes pour communiquer entre eux. Les singes n’ont malheureusement pas une morphologie adaptée à la parole. En tous cas pas pour l’instant car, nous-mêmes, lorsque nous nous grattons la tête en disant : « euh… », ne retournons-nous pas à un stade où nous disposions d’une seule syllabe comme les primates ?
 
[[Fichier:Bonobos_adoring_baby_%284531338876%29.jpg|thumb|Bonobos s'occupant d'un petit.]]