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== Le monde grec ==
 
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La mer Égée a été un important carrefour de civilisations dès la plus haute Antiquité. Grâce à un relatif isolement, la Crète est restée longtemps à l’abri des invasions. L’île bénéficiait
également de ses contacts avec l’Égypte dont elle était proche. Cette situation privilégiée permit le développement d’une culture qui rayonna sur toute la région dans la première moitié du deuxième millénaire avant notre ère.
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Pour se libérer du joug perse, les cités se regrouperont sous la conduite d’Athènes qui connaîtra alors une grande expansion. Face à cette hégémonie, Spartes constituera une confédération. Aux termes de guerres qui opposeront les deux camps, la suprématie de Spartes remplacera celle d’Athènes avant de s’achever à son tour en 371 avant notre ère. Les deux rivales s’allieront ensuite pour tenir en échec les ambitions de Thèbes. L’ampleur de ces conflits jettera le trouble dans les esprits et provoquera des crises sociales profondes. Philippe II de Macédoine saura tirer parti des 4 mésententes et, en 338 av JC, il dominera l’ensemble de la Grèce. Les cités perdront alors leur indépendance. Son fils, Alexandre, mènera une ambitieuse politique de conquêtes. Il parviendra jusqu’à la vallée de l’Indus. Alexandre le Grand avait eu pour précepteur le philosophe Aristote. Il voulait, semble-t-il, créer un empire universel où tous les Hommes seraient égaux. Son idéal ne lui survivra pas. Après sa mort, ses généraux se partageront les territoires qu’il avait conquis. Dans les royaumes hellénistiques qu’ils fonderont, les civilisations locales et celles de la mer Égée se féconderont mutuellement1. En 146 av. J.-C., la Grèce sera intégrée à l’Empire Romain. Ses conquérants s’imprégneront de sa culture et la diffuseront dans tout l’Occident. Depuis, cet héritage n’a cessé de fructifier.
 
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Jusqu’au VIe siècle avant notre ère, l’esprit grec se manifestait surtout à travers une poésie inspirée. Les œuvres d’Homère et d’Hésiode célébraient les exploits des héros et les prodiges des dieux2. Les divinités grecques possèdent des caractères qui les rapprochent beaucoup des Hommes. Les uns et les autres sont d’ailleurs issus de la même souche et les dieux ont parfois des idylles avec de simples mortels. De ces unions naissent les demi-dieux et les héros, souvent honorés pour leurs hauts faits libérateurs. La religion grecque
était peu dogmatique et il n’existait pas d’opposition entre le sacré et le profane. Certains enseignements étaient réservés à un petit nombre d’initiés. Les mystères comme ceux d’Éleusis avaient pour ambition d’ouvrir l’accès à la vie profonde de l’âme. L’adepte était amené à prendre conscience de son emprisonnement dans la matière. On lui faisait également entrevoir le chemin qu’il devait suivre pour que son âme puisse remonter jusqu’au monde divin. L’immense majorité des grecs avait plutôt recours aux cultes populaires : parmi les statues que nous admirons, beaucoup ont dû être arrosées par le sang des animaux sacrifiés.
 
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L’art grec révèle une intense recherche de perfection, en particulier celle du corps, soulevé au plus haut degré de l’humain par l’idéalisme. Il reflète une vigoureuse tentative de concilier les tendances divergentes habituellement symbolisées par Apollon et Dionysos. Le premier incarnant l’ordre, l’harmonie, la parole ; le second, la jubilation par delà le bien et le mal , l’inconnaissable, l’étranger qui dérange, qui remet en question, afin qu’après la crise tout puisse se régénérer. La tragédie est sans doute issue du culte de Dionysos. Art grec par excellence, la tragédie est née à Athènes vers le VIe siècle avant notre ère. Elle met en scène l’être humain, soudain placé en face d’un destin qui accentue
de manière exemplaire les habituels dilemmes entre devoir et passion.
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À partir de l’époque classique, les Hellènes développeront un esprit rationnel et une soif de liberté dans tous les domaines. C’est sans doute à Athènes qu’est née la démocratie. Amplement préparée par les réformes de Solon, elle sera instituée par Clisthène en 507 av. J.-C. Tous les hommes libres auront désormais le droit de vote. Les femmes continueront à être tenues à l’écart des décisions, de même que les esclaves. Ces derniers étaient nettement plus nombreux que les Hommes libres. Sans leur travail, les Grecs n’auraient jamais pu se consacrer aux activités pour lesquelles nous les admirons. Ils en étaient conscients, et beaucoup d’esclaves recevaient un salaire grâce auquel certains pouvaient racheter leur liberté. La pratique de l’esclavage portait d’ailleurs préjudice aux grecs d’humble condition car, en raison de la concurrence qu’elle instaurait, ceux-ci avaient des difficultés à vivre de leur travail.
 
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Les Grecs ont réalisé très tôt la relativité des valeurs traditionnelles. Aux interrogations sur eux-mêmes et le monde, quelques uns se sont mis à chercher des réponses en s’appuyant principalement sur la raison, en réduisant au maximum les explications d’ordre surnaturel. Pour eux, la philosophie n’était pas une simple discipline intellectuelle mais une démarche qui engage la totalité de l’être et transforme la vie de celui qui s’y adonne.