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La première dynastie historique fut fondée vers le XVIII<sup>e</sup> siècle av. J.-C. Considéré comme le représentant du souverain d’« en Haut », le roi était chargé de se mettre en accord avec le ciel afin d’en refléter l’ordre dans son royaume. Une place importante était accordée à des pratiques de type [[w:chamanique|chamanique]]. Il pouvait arriver que des centaines de prisonniers soient sacrifiés aux divinités de la nature.
 
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Autour du VIe siècle avant notre ère, le monde connut une intense effervescence intellectuelle. Ce fut une époque particulièrement féconde sur le plan spirituel. C’est durant cette période que sont nés deux philosophes chinois qui auront une influence déterminante sur la culture de leur pays. Le premier, [[w:Lao tseu|Lao tseu]], est étroitement associé à la notion de [[w:tao|tao]]. Ce terme signifie notamment «manière d’être». Il désigne une non-voie qui n’a pas de signe distinctif, la réalité profonde que nul ne peut saisir. Le sage est celui qui l’épouse pour qu’elle agisse spontanément en lui : ce vide créateur devenant ainsi source de plénitude pour l’ensemble de la vie. En dépit de son caractère indicible – sans doute en raison du principe de complémentarité – le [[w:taoïsme|taoïsme]] se prêtera à de nombreuses spéculations et il intégrera des cultes populaires. Il deviendra même religion d’état. De la vie de Lao tseu, nous ne connaissons que des légendes. [[w:Confucius|Confucius]] était au contraire comme un lettré profondément ancré dans l’Histoire de son temps. Ce serviteur de l’état croyait en l’Homme. Il enseignait que chacun peut éveiller la vertu qui est en lui. C’est la prise de conscience de soi qui amène à la reconnaissance de l’autre et, de ce fait, à la bienveillance et au service de l’humanité. Confucius plaçait sa confiance dans l’étude et la discipline. Il invitait au respect sincère des Traditions car, selon lui, en prolongeant l’œuvre de la nature dans l’humanité, elles concourent à l’harmonie du monde. Ceci ne l’empêchait pas d’insister sur la valeur inestimable de la tolérance et du sens de la justice. Son message a d’ailleurs été une source d’inspiration pour l’[[w:Europe des Lumières|Europe des Lumières]]. Aujourd’hui encore, le [[w:confucianisme|confucianisme]] imprègne profondément la pensée chinoise. Au début de notre ère, l’enseignement de Bouddha est venu rejoindre celui de ces deux grands philosophes. Depuis, les trois courants n’ont cessé de se mesurer en se fécondant mutuellement, pour le plus grand bien de la vie spirituelle chinoise.
 
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À la fin du III<sup>e</sup> siècle avant notre ère, après une période particulièrement troublée, le pays se trouva unifié sous l’égide de [[w:Tsin Chi Houang Ti|Tsin Chi Houang Ti]]. L’empereur fit relier les tronçons de fortifications qui existaient déjà. C’est ainsi que naquit la [[w:Grande Muraille|Grande Muraille]]. Destiné à servir de protection contre les barbares du Nord, cet ouvrage a nécessité des efforts colossaux. Beaucoup de travailleurs y laissèrent la vie. – C’est, paraît-il, la seule construction humaine ayant pu être aperçue depuis la lune. [[w:Tsin Chi|Tsin Chi]] unifia également l’écriture et les poids et mesures. Cet homme impitoyable était obsédé par la recherche d’une immortalité personnelle. Il se fit enterrer dans un complexe funéraire comparable à celui des grands pharaons. Longtemps considéré comme une légende, le site fut découvert en 1976. Une surprise attendait les archéologues : la sépulture de l’empereur contenait, entre autres, une armée de six mille hommes de terre cuite chargés de veiller sur lui.
 
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Depuis ses débuts, l’art chinois est marqué par la recherche d’un accord profond avec la matière. Le travail du [[w:bronze|bronze]], les [[w:œuvres de jade|œuvres de jade]] et la [[w:céramique|céramique]] en portent l’admirable témoignage. L’architecture est rythmique, mariant l’espace et le temps à travers les perspectives en enfilade. Elle protège bien les secrets mais reste toujours aérée. Dans sa forme classique, l’art de la Chine est avant tout la transcription d’une expérience : celle de « l’ici et maintenant » ; celle aussi d’états d’âme très intimes. Parfois tout repose sur le dynamisme du vide. La nature n’est presque jamais traitée comme un décor. L’être humain n’occupe pas une place démesurée dans le paysage ; il y figure en justes proportions à l’unisson de tout ce qui est. En Chine comme au Japon, la [[w:calligraphie|calligraphie]] est l’art par excellence. Dessin et poésie s’y trouvent réunis au sein d’un même geste. Ici encore, la sobriété va de pair avec le souci de perfection. Et la spontanéité elle-même s’appuie sur le respect des traditions. Pour certains artistes, la réalisation d’une œuvre et l’art de vivre forment un tout. Ainsi, ils ne jettent pas les pinceaux usés. En signe de reconnaissance, ils les enterrent.
 
Depuis l’Antiquité, les routes de la soie mettent en contact l’[[w:Orient|Orient]] et l’[[w:Occident|Occident]] pour des échanges de toute nature. Au cours de son Histoire, l’Empire connut le morcellement et la domination et il fut parfois déchiré par d’importants conflits sociaux. Il réussit cependant toujours à retrouver sa cohésion. Ce rétablissement de l’unité était facilité par la présence d’une administration centralisée assistée dans chaque province par de nombreux [[w:mandarins|mandarins]] : des fonctionnaires nommés en raison de leur mérite personnel et recrutés par concours. Aux alentours de l’an mil, bien avant les Occidentaux, les Chinois utilisaient déjà la [[w:boussole|boussole]], les caractères d’[[w:imprimerie|imprimerie]] <ref>Eux-mêmes les tenaient sans doute des [[w:Corée|Coréens]]. Ceux-ci semblent avoir été les premiers inventeurs des caractères d’imprimerie.</ref> et même un précurseur du [[w:billet de banque|billet de banque]]. Au temps de la Renaissance européenne, l’Empire du Milieu était à la pointe du progrès, mais il choisit de se concentrer sur son propre type de développement. L’Occident a ainsi eu le champ libre pour partir seul à la conquête du monde. Cette posture explique également pourquoi la révolution industrielle eut d’abord lieu en Europe.
 
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À la fin du XIXe, la Chine était sous la domination [[w:manchoue|manchoue]] depuis plus de deux siècles. N’ayant pu résister à la pénétration des puissances européennes, elle se trouvait répartie en zones d’influence. Le pays connaissait également une grave crise sociale et culturelle. Il était confronté à un formidable défi : adapter les structures traditionnelles aux nécessités du monde moderne et aux espoirs qu’il suscitait. En 1912, la république sera proclamée, mais la Chine continuera d’être le théâtre de toutes sortes d’affrontements. Les communistes arriveront au pouvoir en 1949. Le pays sera libéré de la tutelle étrangère. Le peuple chinois pourra ainsi retrouver sa fierté. Dans un premier temps, les terres seront redistribuées à la grande satisfaction des petits paysans qui jusque là étaient dépossédés de tout. Mais les dirigeants imposeront ensuite des projets trop ambitieux, en décalage complet avec le contexte.