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L’art était animé par la même volonté de triompher de la mort. Les édifices grandioses se dressent comme un défi, un rempart contre le néant, l’oubli et les assauts du temps. Un indicible sentiment d’éternité s’en dégage. Les Égyptiens ont réussi à imprimer dans la pierre, leurs aspirations à un monde d’équilibre et de beauté. Ils y ont inscrit leur espoir de parvenir à s’élever au dessus de la condition humaine. Néanmoins, bien que leur art soit orienté vers l’au-delà, il nous laisse aussi entrevoir un grand amour de la vie et tout l’éventail des raffinements que les Égyptiens lui apportaient pour la mettre en valeur. Les peintures riches en couleurs célèbrent un corps sublimé mais respecté dans toutes ses dimensions. L’écriture elle-même est un art aux lignes très pures. Comme les [[w:hiéroglyphes|hiéroglyphes]] pouvaient être compris à plusieurs niveaux, ils éveillaient des résonances en chacun. Et ceci, quel que soit son degré d’instruction. Des millénaires durant, ils contribuèrent à relier les membres du plus grand état de l’[[w:Antiquité occidentale|Antiquité occidentale]].
 
[[File:HouseAltar-AkhenatenNefertitiAndThreeOfTheirDaughters.png||right|frameless]]
 
Vers le milieu du II e millénaire av. J.-C., l’Égypte fut gouvernée par deux personnalités hors du commun : une femme dotée d’un caractère que l’on qualifie habituellement de viril, et un homme chez qui le côté féminin était particulièrement développé. Durant l’Antiquité, peu de femmes ont dirigé leur pays. La reine [[w:Hatshepsout|Hatshepsout]], elle, a détenu le pouvoir pendant vingt ans. Cette grande reine a laissé un souvenir exemplaire : durant son règne, le pays connut une période de paix et de prospérité. [[w:Akhenaton|Akhenaton]] eut lui aussi un destin exceptionnel pour l’époque. Au XIVe siècle avant notre ère, ce [[w:pharaon|pharaon]] rompit avec les traditions en vigueur. Pour rendre le divin moins inaccessible, il mit au premier plan [[w:Aton|Aton]] : le dieu sans visage, représenté par le disque solaire, celui qui dispense la vie et prend soin de tous. [[w:Akhenaton|Akhenaton]] tenta d’introduire plus d’humanité dans tous les domaines de l’existence. Sous l’impulsion de ce réformateur, l’art se libéra de ses codes habituels. Les portraits furent moins idéalisés. La singularité de chaque être fut davantage mise en lumière. Akhenaton innova aussi en matière de gouvernement, et son épouse, [[w:Néfertiti|Néfertiti]], fut directement associée aux affaires du royaume. Mais les deux souverains se heurtèrent à de très fortes oppositions et les difficultés de toute nature eurent finalement raison de leur union. À leur mort, l’[[w:orthodoxie|orthodoxie]] fut rétablie. Mais les idées qu’ils avaient introduites poursuivirent discrètement leur chemin.
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La dynastie grecque se terminera trente ans avant notre ère à la mort de [[w:Cléopâtre|Cléopâtre]]. Après avoir été longtemps un brillant empire, la région du Nil deviendra une simple province romaine. Le christianisme s’implantera très tôt. Il coexistera avec les écoles philosophiques issues de Grèce. L’Égypte fera partie de l’[[w:Empire Byzantin|Empire Byzantin]] jusqu’à l’arrivée des [[w:Arabes|Arabes]] qui introduiront l’[[w:Islam|Islam]].
 
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==L'Afrique Noire==
 
Le reste de l’Afrique offre une très grande diversité. Son passé est encore trop mal connu pour qu’il soit possible d’apprécier véritablement son caractère spécifique. Ceci est notamment dû au fait que, sous les tropiques, les objets et les constructions de bois se désagrègent rapidement. Dans le Sud, les cultures du [[w:Zimbabwe|Zimbabwe]] et du [[w:Kigale|Kigale]] se sont illustrées tout particulièrement. Plus au Nord ont régné les empires du [[w:Ghana|Ghana]], du [[w:Mali|Mali]] et de l’[[w:Éthiopie|Éthiopie]]. Le [[w:Magreb|Magreb]], lui, a toujours occupé une situation particulière : depuis l’Antiquité,son Histoire s’inscrit plutôt dans le cadre du [[w:Monde Méditerranéen|Monde Méditerranéen]].
 
[[File:DR Congo pygmy family.jpg|right|frameless]]
 
L’art de vivre et les facultés d’adaptation des peuples africains sont une source d’enseignements pour de nombreux observateurs du monde entier. Certains exemples sont édifiants. Les [[w:Boshimans|Boshimans]] parviennent à se gouverner pacifiquement par simple consensus. Les [[w:Pygmées|Pygmées]], eux, sont étonnants de délicatesse et ils font preuve de beaucoup de souplesse dans les relations humaines. De tels exemples tendraient à montrer que, même dans les sociétés traditionnelles, l’unité véritable n’est pas assurée par une organisation contraignante mais par un sens du bien commun et une certaine aptitude à communiquer.
 
Ici, plus qu’ailleurs, peut-être, un examen superficiel du folklore ne permet pas de soupçonner la profondeur de ses fondements. Un certains nombre de représentations et de conceptions sont communes à la majeure partie des grandes Traditions d’Afrique. Elles constituent un système d’une profonde cohérence. On peut le résumer de la façon suivante. Le monde est issu d’une vibration interne de la substance primordiale et il possède un mouvement d’ensemble en forme de spirale en extension. À l’origine, se trouve un corps extrêmement petit, une sorte de graine ou d’œuf qui contient en puissance tout ce qui existe. L’univers qui en résulte est vivant. Cette graine est présente en l’Homme. Lui-même peut être comparé à un champ avec son alternance de moissons et de semailles. Des applications pratiques découlent de ces conceptions. En s’appuyant sur l’univers des signes, l’être humain parvient à diriger le cours des choses. Les symboles qu’il utilise sont élaborés de façon à pouvoir accueillir la présence effective des éléments. Dans toute l’Afrique, ces structures abstraites régissent l’organisation de la vie humaine et se trouvent inscrites dans ce que l’Homme crée ou construit. Sous une forme ou une autre, la relation à l’ensemble est constamment prise en considération <ref>Ce sujet est traité de manière approfondie par [[w:Marcel Griaule|Marcel Griaule]].</ref>.
 
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