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Ce puissant empire prolongera le Monde Antique et diffusera son héritage tout au long du Moyen-Âge. Siège de l’Église orthodoxe, Byzance sera un important foyer culturel qui rayonnera sur l’Europe de l’Est et l’Orient méditerranéen. Il parviendra à se maintenir jusqu’en 1460. En Occident, les assauts des barbares iront en s’accentuant. Parfois, ces peuples n’avaient au départ aucune intention belliqueuse. Ils se trouvaient cependant dans l’obligation d’envahir d’autres pays car ils avaient dû fuir le leur, mis à feu et à sang par des envahisseurs – en particulier les Huns, ces guerriers infatigables venus d’Asie centrale. Ébranlé de toutes parts, l’Empire se morcellera en plusieurs royaumes. En 476, un chef germanique prendra le pouvoir à Rome. Ce sera alors la fin de l’empire d’Occident.
 
Au VIe siècle, un empereur byzantin réussira à reconquérir une partie du Bassin Méditerranéen. Justinien ordonnera la révision des textes juridiques qui se trouveront rassemblés dans le célèbre code qui porte son nom. Grâce à lui, la législation romaine pourra se perpétuer en Occident. L’exigence d’un état devant être fondé sur le droit vient de là. Et il en va de même pour la possibilité du mariage par consentement mutuel et pouvant être dissous. Auparavant, il s’agissait avant tout d’une union conçue en fonction des intérêts des clans familiaux.
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À Rome comme en Grèce, les droits civiques resteront réservés aux hommes libres. Les femmes demeureront exclues de même que les étrangers et les esclaves non affranchis. Le pouvoir sera presque toujours exercé par une petite classe de privilégiés : en général des propriétaires terriens. Au premier siècle avant notre ère, la citoyenneté romaine sera accordée à de nombreux habitants de la péninsule.
À partir de l’an 212, tous les peuples conquis pourront bénéficier des mêmes droits. En tant que citoyen, chaque homme libre aura désormais la possibilité d’en appeler à l’empereur pour faire valoir ses droits politiques et juridiques.
 
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contraints de faire le jeu des démagogues avides de pouvoir. Pour remédier aux crises sociales, les Gracques effectueront un certain nombre de réformes, mais c’est en vain qu’ils tenteront de reconstituer une classe moyenne. Avec l’afflux de toutes ces richesses facilement gagnées, les possédants vont souvent sombrer dans le luxe clinquant et les plaisirs faciles. Beaucoup perdront même l’envie d’étudier. La plupart des Romains conserveront néanmoins un goût pour les exercices physiques et ils continueront à se montrer courageux en face de la douleur et de la mort.
 
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Sur le plan religieux, Rome a tout d’abord été influencée par les conceptions des Étrusques. Les divinités grecques sont ensuite venues s’y superposer. Les Romains pensaient qu’ils étaient les auteurs de leur destin. La plupart d’entre eux ne s’intéressaient guère à la mythologie. Pour ces Hommes à l’esprit pratique, les dieux étaient surtout «fonctionnels». Ils ne possédaient pas de volonté indépendante : ce n’étaient que des puissances déclenchées par les rituels et les formules. Pour obtenir leur appui, ce qui importait avant tout, c’était la stricte observance des rites. Quand les Romains transgressaient les prescriptions, ils se livraient à des simulacres pour sauvegarder les apparences et échapper ainsi à d’éventuelles représailles. À côté des sacrifices, des augures et des cérémonies publiques, il existait un culte domestique avec le foyer pour centre. Dans le cadre familial, c’est le père qui exerçait les fonctions de prêtre. Les Romains diffusaient leur culture jusque dans les provinces les plus reculées, mais eux-mêmes ne refusaient pas de s’ouvrir à ce qui provenait des autres civilisations. Pour satisfaire son besoin d’une religiosité plus profonde et personnelle, une partie de la population se tournera vers les cultes orientaux comme ceux d’Isis, Mithra ou Cybèle. Cette désaffection de la religion officielle prit progressivement de l’ampleur, surtout à partir du début de notre ère. Comme les chrétiens refusaient de sacrifier au culte impérial, ils furent tout d’abord combattus et persécutés. En 313, l’empereur Constantin, lui-même converti, autorisa la pratique du christianisme. À l’extrême fin du IVe siècle, le catholicisme devint la religion d’état. On réprima les hérésies. Les temples païens furent fermés, les combats de gladiateurs, abolis. À cette époque, la Grèce faisait partie de l’Empire. Étant assimilés à un culte, les Jeux Olympiques furent interdits en 394.
 
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Les Romains préféraient les combats de gladiateurs aux joutes oratoires de ceux qui tentent de sonder les profondeurs de la réalité. C’est sans doute une des raisons pour lesquelles ils n’engendrèrent pas de philosophie propre. Les trois grands penseurs latins, Lucrèce, Cicéron et Sénèque se rattachaient respectivement à l’épicurisme, à l’éclectisme et au stoïcisme : trois courants d’origine grecque. Leur contribution est néanmoins immense. Sans les traductions et les commentaires romains, nous ne saurions presque rien des philosophes de la Grèce antique. Ce sont les latins qui ont diffusé leurs enseignements et leur ont permis d’exercer une influence durable. Dans le domaine de l’art, Rome s’est abreuvée aux mêmes sources d’inspiration. Ses artistes ont fait preuve de beaucoup de virtuosité et d’un réel amour des formes. Leurs œuvres témoignent d’un souci de réalisme tout à fait admirable. Cependant, par manque d’intériorité peut-être, les Romains sont restés dans l’ombre de leurs illustres modèles sans parvenir à s’en libérer. Leurs ouvrages
d’art sont par contre les plus prestigieux que le monde ait connus. Ce n’est sans doute pas par hasard si c’est au travers des routes, des ponts et des aqueducs que les Romains parvinrent le mieux à exprimer leur génie : dans le domaine de la culture comme sur la scène de l’Histoire, ils ont avant tout eu un rôle d’intermédiaires.