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Comme ailleurs, tout commence bien sûr par une époque légendaire. Mais, ici, point de faits d’armes retentissants : les mythes font allusion à des personnages qui se sont distingués par leur contribution à la civilisation – en particulier tout ce qui concerne les techniques de base, les arts ou les institutions. Parmi les plus illustres, se trouve une grande figure féminine : [[w:Nu Wa|Nu Wa]], souvent associée à [[w:Fu Xi|Fu Xi]]. Celui-ci est considéré comme l’inventeur des trigrammes : un support intermédiaire entre le monde et le langage. Les signes qui le constituent se trouvent réunis au sein d’un vaste système appelé [[w:Yi Jing|Yi Jing]] – ce que l’on traduit généralement par : « livre des mutations ». Ce recueil a donné lieu à de nombreuses réflexions et il a souvent été utilisé pour faciliter la prise de décision. Dans la pensée chinoise, l’accent est mis sur les relations ; et notamment sur la complémentarité des contraires. Chaque principe est présent à l’intérieur de son opposé et évolue. Avec le temps, le [[w:yang|yang]] vieillit, puis disparaît en laissant la place au [[w:yin|yin]], et réciproquement. C’est ainsi que tout se transforme.
 
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À la fin du XIXe, la Chine était sous la domination [[w:manchoue|manchoue]] depuis plus de deux siècles. N’ayant pu résister à la pénétration des puissances européennes, elle se trouvait répartie en zones d’influence. Le pays connaissait également une grave crise sociale et culturelle. Il était confronté à un formidable défi : adapter les structures traditionnelles aux nécessités du monde moderne et aux espoirs qu’il suscitait. En 1912, la république sera proclamée, mais la Chine continuera d’être le théâtre de toutes sortes d’affrontements. Les communistes arriveront au pouvoir en 1949. Le pays sera libéré de la tutelle étrangère. Le peuple chinois pourra ainsi retrouver sa fierté. Dans un premier temps, les terres seront redistribuées à la grande satisfaction des petits paysans qui jusque là étaient dépossédés de tout. Mais les dirigeants imposeront ensuite des projets trop ambitieux, en décalage complet avec le contexte.
 
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La collectivisation totale a mené le pays à la famine – sans doute la plus importante de son Histoire. La révolution culturelle a quant à elle été source de terribles déchirements, même au sein des familles. Personne n’était à l’abri des jugements arbitraires des bandes de jeunes gens intensément fanatisés. Ce fut une période de suspicion et de terreur. Ceux qui n’étaient pas strictement conformes à l’idéal révolutionnaire pouvaient à tout moment être humiliés ou massacrés. L’invasion du [[w:Tibet|Tibet]] ajoute une disqualification supplémentaire : la répression y fut implacable. Durant toute cette époque, comme les slogans puisaient dans les traditions spirituelles, le peuple ne se contentait pas de suivre le mouvement avec plus ou moins d’enthousiasme ou de résignation. Chez beaucoup, l’actualité éveillait des résonances à différents niveaux. Aussi terribles qu’ils puissent être, dans l’esprit de bien des Chinois, les événements étaient l’expression des processus naturels de transformation du monde. Les Hommes au pouvoir ne restaient pas à l’écart de cette imprégnation. Bien qu’officiellement mis au rencart, le passé culturel était pour les dirigeants une source d’inspiration en même temps qu’un instrument au service de leurs ambitions personnelles.