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== L’Occident médiéval ==
On appelle Moyen-Âge, la période historique qui débute au Ve siècle avec la chute de Rome. Sa durée est d’environ un millénaire. Dès le III e siècle, l’affaiblissement de l’Empire avait entraîné le déclin des villes. Les invasions accentuèrent ce mouvement. Les échanges commerciaux furent réduits au minimum. Les édifices publics et les routes cessèrent d’être entretenus. Autour des grands domaines cependant, la vie continua de s’organiser.
 
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L’Europe de l’Ouest est née de la rencontre de plusieurs cultures : celle des populations installées de longue date, en particulier les Celtes ; celle de la Rome Antique d’après la christianisation ; et enfin celle des conquérants germaniques. Parmi ces derniers figuraient les Angles, les Francs et les Alamans : des peuples qui ont donné leur nom aux états qui se sont formés par la suite. Les Francs ont rapidement constitué un empire qui s’étendait sur la Gaule et une partie de la Germanie.
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tant sur le plan politique que dans les domaines artistiques et religieux. Vers l’an mille, Un état russe se constitua
avec Kiev pour capitale. À partir du milieu du XIII e, le pays dut subir le joug Tatar : un peuple originaire d’Asie centrale qui était converti à l’islam. Cette domination dura deux siècles. La Russie se trouva ainsi isolée de l’Europe, ce qui l’empêcha de participer au renouveau de la culture occidentale. Par la suite, elle devint un état absolutiste qui fut peu influencé par la révolution industrielle.
 
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En Europe de l’Ouest, les invasions et les crises dynastiques vont créer un climat d’insécurité. Pour faire face à cette situation, les plus faibles se mirent peu à peu au service des puissants. La mise en place du système féodal se généralisa à partir du IXe siècle. Chacun était le vassal d’un suzerain. Les villageois dépendaient du bon vouloir du seigneur local. Lui-même devait obéissance à un personnage d’un rang plus élevé. Et ainsi de suite... Ces liens de dépendance constituaient un système pyramidal qui, du temps des Carolingiens remontait jusqu’au roi. Pour s’assurer la fidélité de leurs vassaux, les souverains leur accordaient de nombreuses concessions de terres. Le pouvoir royal s’en trouva peu à peu affaibli. Pour faire face aux assauts des Scandinaves, des Slaves… ou des Sarrasins, la défense s’organisa
au niveau local, à partir du seul rempart efficace : le château fort. Afin d’obtenir la protection des seigneurs et des chevaliers, les paysans durent renoncer à leur liberté et subir les dures conditions du servage.
 
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Dans ce monde tourmenté et brutal, l’idéal de paix et d’harmonie trouvait tout de même des terrains d’expression, notamment dans les monastères. Ces lieux privilégiés étaient quelquefois d’importants foyers culturels où l’on continuait à étudier certains auteurs de l’Antiquité. L’interprétation des textes s’effectuait dans une optique généralement bien définie car au Moyen-Âge l’art de la philosophie étaient au service de la religion chrétienne. L’Église représentait le principal facteur d’unification et la référence morale de tout l’Occident. Sa richesse et sa puissance étaient cependant peu conformes à l’idéal évangélique. De plus, elles contrastaient avec le dénuement du peuple qui était contraint de lui payer un impôt. Le sort des petites gens était des plus misérables car, de surcroît, à cette époque tout particulièrement,
les fidèles ne vivaient pas seulement dans l’espoir du salut : la crainte de l’enfer hantait fortement les consciences. Investies du rôle de boucs émissaires, les populations juives subissaient périodiquement de graves persécutions. À partir de l’an mille, apparurent de nombreuses hérésies prônant un retour à la simplicité des débuts. Mais ces mouvements furent combattus et réprimés sévèrement. Tel fut le sort de la religion des Cathares qui s’épanouit dans le Sud de la France au XII e siècle. En entrant dans Narbonne, le représentant du pape aurait donné cet ordre qui en dit long sur l’aveuglement fanatique qui s’était emparé de certains esprits ; « Tuez-les tous : Dieu reconnaîtra les siens. »
 
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Les Croisades d’Orient débutèrent à l’extrême fin du Xe siècle. À l’origine, elles furent entreprises pour reconquérir Jérusalem, depuis peu aux mains des Turcs, et permettre ainsi aux pèlerins de s’y rendre en toute sécurité. La violence qui régnait dans la société occidentale se trouva de ce fait orientée vers un ennemi extérieur. La ferveur religieuse n’était pas la seule raison qui animait ceux qui partaient : il y avait aussi, pour une partie d’entre eux, l’attrait des horizons nouveaux. – Le désir de supplanter les Arabes dans le domaine commercial a sans doute dû jouer lui aussi un rôle incitateur. Toutes les femmes ne restaient pas à attendre-au-coin-de-la-cheminée-en-filant-de-la-laine. Beaucoup étaient aussi du voyage, l’enrichissant de leur présence et apportant aide et réconfort aux combattants occidentaux. À partir de la quatrième Croisade, les objectifs politiques et économiques vinrent se joindre ouvertement aux mobiles religieux. En 1204, les Croisés s’emparèrent de Constantinople qui était pourtant la capitale de la chrétienté orientale. Des états latins furent crées en Orient, en particulier en Palestine. À la fin du XIIIe, les musulmans reprirent possession de l’ensemble de la région.
 
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Grâce à cette confrontation avec les cultures de Byzance et de l’Islam, les Croisés revinrent avec des idées nouvelles et une aspiration à plus de raffinement, de richesse et de chaleur. Le flamboiement des cathédrales gothiques remplaça la discrétion profonde des églises romanes. Les murs devinrent moins abrupts et s’ouvrirent à la lumière colorée des vitraux. Le monde de la connaissance sortit lui aussi de sa réserve et, à partir du XIIe, des universités furent crées. Avec l’apparition de « l’esprit courtois », inspiré en partie par la rencontre avec les Arabes, la brutalité des chevaliers s’atténua et un regard nouveau fut porté sur la femme. Pour une élite tout au moins, elle devint l’Inspiratrice. Dans "l’amour courtois", la dévotion pour Dieu se transformait en une vénération de la Dame, ce qui ouvrait la voie aux conceptions romantiques et modernes. Il ne s’agissait pourtant pas d’un éveil après une longue nuit : le Moyen-Âge n’avait jamais été un temps véritablement obscur. Très tôt, notamment dans le Sud, la Champagne et les Flandres, les mœurs avaient commencé à s’affiner.
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Avec l’amélioration de l’outillage et le perfectionnement des techniques, de grandes étendues de terres purent désormais être mises en valeur. Ces progrès furent dans une large mesure dus à l’esprit d’initiative des ordres monastiques. Grâce à la relative prospérité qui en résulta, la population augmenta. Les commerçants et les artisans se groupèrent en associations, ce qui leur permit de bénéficier progressivement de nombreux avantages. Les villes commencèrent à se libérer de la tutelle du seigneur ou de l’évêque, souvent avec l’aide des souverains qui voyaient là une occasion de renforcer leur pouvoir au détriment de l’aristocratie et de l’Église. Certaines villes accédèrent à une réelle autonomie, Dans le Nord de l’Europe, d’importants centres commerciaux se groupèrent en une confédération pour former la puissante et florissante Union de La Hanse. Les villageois suivirent l’exemple des citadins. En s’unissant, ils purent obtenir une amélioration de leur condition. Le servage disparut en beaucoup d’endroits. Ne pouvant s’adapter à l’évolution de la société, un grand nombre de nobles se trouvèrent ruinés. L’ascension de la bourgeoisie amena l’émergence d’un état d’esprit plus réaliste et la recherche active du bien-être, ici, sur Terre. Cette nouvelle orientation se répercuta dans le domaine de l’art. Le goût pour les scènes naturelles se développa.
 
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À la fin du Moyen-Âge, l’Europe dut affronter de nombreuses crises morales et sociales amenant dans leur sillage de nouvelles prises de conscience. Avec l’éclatement de la chrétienté, l’idée de nation commença à se répandre. L’épidémie de peste de 1347 réduisit la population d’un tiers et engendra une famine importante. Pour faire face aux tragédies et aux incertitudes de toute nature, une grande soif de vivre et de comprendre se développa. Les œuvres recopiées par les moines firent l’objet d’un intérêt passionné. De leur côté, les Arabes avaient traduit les ouvrages des philosophes grecs et les traités scientifiques de l’Antiquité. Ils ne s’étaient d’ailleurs pas contentés de les réactualiser, ils avaient enrichi cet acquis par un apport original et les résultats de leurs propres recherches. Au XVe siècle, le royaume de Grenade demeurait sous la domination des Maures. La bibliothèque de l’Alhambra qui s'y trouvait étant d'une très grande richesse, elle était le pôle d’attraction de toute l’élite intellectuelle de l’Occident.