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Peu à peu, les villages vont s’agrandir. Des échanges commerciaux s’établiront entre les communautés. L’organisation sociale progressera elle aussi et des institutions se mettront en place. Au VII<sup>e</sup> millénaire av. J.-C., la [[w:cité de Jéricho|cité de Jéricho]] était déjà entourée d’une enceinte et comptait plus de 2000 habitants. Dans le même temps, [[w:Çatal Huyuk|Çatal Huyuk]], une importante cité d’[[w:Anatolie|Anatolie]], entrait dans une longue période de prospérité et de paix relative. Malgré ses 12 hectares, la ville ne possédait pas de rues : on entrait dans les maisons par le toit. Les fresques murales attestent de l’existence d’une mythologie déjà complexe et laissent supposer que le [[w:matriarcat|matriarcat]] y a joué un rôle non négligeable. Dès le [[w:néolithique|néolithique]], d’importants conflits devaient sans doute se produire. En Europe, des charniers de plusieurs dizaines de personnes ont été découverts. Ils datent d’environ 5000 ans avant notre ère. Comme il ne s’y trouvait ni enfant ni jeune femme, il s’agissait sans doute de faits de guerre.
[[File:Vas amb decoració impresa cardial, Cova de l'Or de Beniarrés, Museu de Prehistòria de València.JPG|thumb|VaseEspagne : 5000 - 4200 av J.C]]
Avec la spécialisation des tâches, une partie de la population pourra se consacrer à d’autres travaux que ceux qui sont liés à la simple subsistance. La vie de l’esprit pourra se développer de manière autonome : des civilisations apparaîtront. Une grande diversité va se manifester à travers les époques et les continents. Certaines populations conserveront leur mode de vie tandis que d’autres ne cesseront de se transformer au contact de multiples influences. Par delà les différences d’expression culturelle, de nombreux liens de parenté subsistent. Ainsi, plusieurs dizaines de racines sont communes à toutes les langues parlées aujourd’hui.
 
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Les [[w:Sumériens|Sumériens]] et les [[w:Akkadiens|Akkadiens]] avaient atteint un haut niveau de civilisation. Leur culture s’est peu à peu diffusée dans toute la région du [[w:Croissant Fertile|Croissant Fertile]] et elle a influencé de nombreux autres peuples. Les habitants de la Mésopotamie avaient des connaissances sérieuses en [[w:Astronomie|Astronomie]] et en [[w:Mathématique|Mathématique]]. Ils savaient notamment extraire les racines carrées. Leur médecine ne faisait pas seulement appel à des pratiques magiques et religieuses, elle s’appuyait également sur une bonne observation de la nature. Vers 3500 av. J.-C., les Sumériens utilisaient déjà une [[w:écriture|écriture]] : la plus ancienne que nous connaissions <ref>Il faudra cependant attendre le II<sup>e</sup> millénaire avant notre ère pour que les [[w:Phéniciens|Phéniciens]] inventent l’[[w:alphabet|alphabet]]. Eux-mêmes le tenaient peut-être des [[w:Bédouin|Bédouins]] qui l’avaient élaboré à partir de l’écriture égyptienne. Les phéniciens étaient établi sur l’emplacement actuellement occupé par le [[w:Liban|Liban]]. Ce peuple de navigateurs a eu un rayonnement immense, au-delà même du [[w:Bassin Méditerranéen|Bassin Méditerranéen]]. Il a fondé sur la côte africaine, [[w:Carthage|Carthage]] : la grande rivale de [[w:Rome|Rome]].</ref>. Au début, elle était constituée de [[w:pictogrammes|pictogrammes]] : des dessins stylisées représentant ce qui devait être exprimé. Au fil du temps, ces tracés devinrent de plus en plus abstraits. Par la suite, un changement de perspective s’opéra et les signes finirent par être la simple transcription des sons du langage parlé. Parmi les nombreux textes qui nous sont parvenus, le plus célèbre est l’épopée de [[w:Gilgamesh|Gilgamesh]]. Cette histoire nous touche car elle allie une quête d’immortalité avec l’acceptation finale de la condition de mortel. Des tablettes d’argile où figure un récit de [[w:déluge|déluge]] ont été découvertes en Mésopotamie. Cette version recoupe en grande partie celle de la [[w:Bible|Bible]]. Elle est cependant nettement plus ancienne : elle a été rédigée en [[w:caractères cunéiformes|caractères cunéiformes]] en 2500 av. J.-C. Beaucoup d’éléments correspondent : la durée, l’embarquement des animaux à bord d’un bateau… le lâcher de la colombe.
 
[[File:Lilith Periodo de Isin Larsa y Babilonia.JPG|
Lilith
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Le plus ancien texte juridique nous vient de l’empire babylonien. Il est l’œuvre de [[w:Hammourabi|Hammourabi]] qui le fit graver sur une [[w:stèle|stèle]], en 1760 avant notre ère. Le roi s’inspira d’anciennes coutumes et les reformula selon l’esprit de son époque. Le souci de justice était présent mais la défense de l’ordre établi demeurait apparemment la préoccupation majeure. Celui qui avait volé un noble devait lui en rembourser trente fois le montant. S’il s’agissait d’un [[w:roturier|roturier]], dix fois seulement. Pour les esclaves, le dédommagement était encore plus faible. Ces derniers se trouvaient dans une situation peu enviable mais ils n’étaient cependant pas méprisés comme ce fut notamment le cas en [[w:Occident|Occident]], au XVII e siècle. – En Mésopotamie, et d’une façon générale dans l’ensemble du [[w:Monde Antique|Monde Antique]], l’esclavage était surtout considéré comme une malchance. Lorsqu’un litige survenait, le plaignant pouvait en appeler au « jugement du fleuve ». Ceux qui se trouvaient emportés par le courant étaient considérés comme coupables. Ceux qui parvenaient à résister à la puissance des eaux obtenaient au contraire gain de cause.
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Pour les Sumériens, les phénomènes naturels et les événements étaient l’expression de puissances surnaturelles avec lesquelles il était possible d’entrer en relation. Les êtres humains étaient les serviteurs des dieux et avaient pour mission de faire de la Terre un endroit digne d’eux. Les divinités bénéficiaient des offrandes des Hommes et, en contrepartie, elles offraient leur protection. Ainsi, grâce à cette collaboration, l’[[w:ordre cosmique|ordre cosmique]] se trouvait assuré. La plupart des habitants de [[w:Sumer|Sumer]] ne semblaient cependant pas avoir une vision du monde très optimiste : ils avaient le sentiment que tout allait en se dégradant. Jusqu’au II<sup>e</sup> millénaire avant notre ère, les femmes pouvaient occuper des fonctions religieuses de tout premier plan. Il existait une grande diversité de cultes. Le [[w:symbolisme|symbolisme]] acquit peu à peu une place prépondérante. L’univers était considéré comme un réseau où même les choses les plus éloignées sont en relation. Il en résultait une intense recherche de correspondances entre le [[w:cosmos|cosmos]] et l’Homme conçu comme un [[w:microcosme|microcosme]]. Les [[w:mages|mages]] et les [[w:devins|devins]] servaient d’intermédiaires.
 
[[File:Britishmuseumassyrianrelieftwohorsemennimrud.jpg|
Bas-relief assyrien
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Les temples ont pour ambition d’être des lieux de rencontre entre la Terre et le Ciel. Leur architecture est toujours conçue pour faciliter la mise en relation. À cette époque, les édifices religieux de la région étaient surmontés par une tour à étages. La plus célèbre, la [[w:tour de Babel|tour de Babel]], s’élevait à plus de 90 mètres. Elle fut achevée par [[w:Nabuchodonosor|Nabuchodonosor]]. C’est également à Babylone que se trouvaient les « [[w:jardins suspendus|jardins suspendus]] » : une des sept merveilles du monde. Dans « le pays entre les deux fleuves », de nombreux styles se sont succédés. Les œuvres révèlent généralement la personnalité des peuples qui leur ont donné naissance. C’est ainsi que chez les [[w:Assyriens|Assyriens]], ces guerriers redoutables, ce qui prédomine est l’étalage de la force et l’expression de la vitalité. L’art sumérien des origines se situait sur un tout autre registre. Les exemples les plus caractéristiques sont peut-être les divinités aux grands yeux saisissants et les statues d’orants empreints d’une grande dignité.