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|idfaculté = recherche|numéro = 3|niveau = 14|précédent = [[../Biologie/]]|suivant = [[../Du Moyen-Âge à nos jours/]]}}
__SOMMAIRE__
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== Les premiers pas de l'humanité ==
Le regard que nous portons sur le passé n’est pas neutre. Il dépend de nos centres d’intérêt, de nos convictions et des problèmes que notre époque doit affronter. Selon le point de vue qui est adopté, le même événement peut être considéré comme une catastrophe ou revêtir un caractère providentiel. De plus, nous n’avons pas directement accès au passé
En Histoire comme dans d’autres domaines, le chercheur de vérité doit donc être prêt à remettre en question ce qu’il croit savoir. Dans la recherche de nos plus lointains ancêtres, nous pouvons, de génération en génération, remonter jusqu’à l’origine de la vie. Les premiers êtres vivants à pouvoir être considérés comme des humains sont sans doute apparus il y a 2 ou 3 millions d’années, peut-être même davantage. Notre patrimoine génétique est proche de celui des singes supérieurs. Toutefois, grâce à quelques remaniements <ref>Les gènes régulateurs ont un rôle analogue à celui d’une horloge. Ils peuvent accélérer ou ralentir l’expression de certaines phases de développement. Ceci pourrait expliquer pourquoi l’être humain adulte possède certains caractères que les primates ont seulement à l’état juvénile. Le bébé chimpanzé a comme nous un crâne très développé, sans bourrelet au dessus des yeux. À l’état de fœtus, il a la peau nue. Lorsqu’il est adulte, ces caractères ont complètement disparu. Comme l’Homme nait « inachevé », chez lui le crâne et le cerveau continuent de se développer après la naissance. Le système nerveux va naturellement se construire en fonction de l’hérédité, mais l’expression des gènes se trouvera également influencée par les relations avec le milieu – en particulier la famille et la culture. L’augmentation de la grosseur du cerveau va de pair avec un rétrécissement de la mâchoire. Le [[w:trou occipital|trou occipital]] se trouve donc déplacé vers l’avant, ce qui facilite le redressement du corps. Parallèlement, le bassin se modifie, ce qui rend possible la marche [[w:bipède|bipède]]. De ce fait, Les mains se trouvent libérées, le regard peut se porter au loin et les déplacements demandent moins d’énergie.
[[w:Anne Dambricourt|Anne Dambricourt]] a constaté que, depuis 60 millions d’années, le redressement de l’axe de la tête s’opère toujours dans le même sens, de manière régulière et selon les lois des [[w:mathématiques fractales|mathématiques fractales]]. Elle a également remarqué que, depuis les singes primitifs, la période embryonnaire se prolonge de plus en plus. Cette continuité semblant suivre une certaine logique, certains y voient une remise en question du caractère purement accidentel de l’évolution. Dans les milieux scientifiques les thèses Anne Dambricourt ont jusqu’à présent reçu un accueil mitigé.</ref> survenus à ce niveau, nous avons pu accéder à un développement d’une tout autre envergure. Tel est du moins le point de vue actuel de la science. Quel que soit le domaine, celle-ci demeure fidèle à sa méthode qui consiste à progresser à partir de ce qui est connu, sans faire intervenir des considérations d’un autre ordre ou des théories qui ne peuvent ni être ni démontrées ni vérifiées par des observations répétées.
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Les premiers outils ont dû être taillés il a près de 2,5 millions d’années. Ils sont probablement l’œuvre d’[[w:australopithèques|australopithèques]]
100 000 ans avant notre ère, nos ancêtres offraient déjà des [[w:sépultures|sépultures]] à leurs semblables. La présence occasionnelle de [[w:cristaux|cristaux]] et de [[w:fleurs|fleurs]] témoigne des liens qui unissaient le défunt à ses proches ou à l’ensemble du groupe. Plus tard, les corps seront quelquefois saupoudrés d’[[w:ocre|ocre]] rouge ou enterrés dans la position du [[w:fœtus|fœtus]]. À ce stade, il s’agit indiscutablement de rites funéraires <ref>Pratiqué à cette époque, les pratiques [[w:anthropophages|anthropophage]] comportent deux versants qui se rejoignent. Ce peut être une façon de s’approprier la force de l’ennemi mais aussi un moyen grâce auquel les défunts peuvent continuer à vivre en celui qui consomme leur chair – le corps de ceux qui les aiment ou les respectent étant la meilleure sépulture.</ref>. Nous pouvons difficilement nous faire une idée de l’état d’esprit de ces temps reculés. Nos interprétations des indices sont nécessairement incomplètes
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L’Homme s’adonne à l’art figuratif depuis au moins 30 000 ans. Les premières manifestations incontestables datent de cette époque ; mais elles ont vraisemblablement été précédées par d’autres, effectuées sur des supports périssables. L’art est sans doute né par petites touches à peine perceptibles, et les œuvres les plus anciennes resteront à jamais inconnues de nous. Dans le Sud de la France, l’art des cavernes a pris son essor une vingtaine de millénaires avant notre ère. Il s’agit presque toujours de représentations animales, parfois associées à des sign
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es abstraits. Sur les parois de ces grottes admirablement peintes, l’être humain est très peu représenté. Les rares exceptions le font apparaître de manière discrète et sous des formes à peine esquissées. Situées souvent en des lieux difficilement accessibles, ces œuvres semblent répondre à des préoccupations à caractère [[w:magique|magique]] ou [[w:religieux|religieux]]. L’espoir d’une chasse fructueuse a pu jouer un rôle mais n’est pas seul en cause <ref>À [[w:Grotte de Lascaux|Lascaux]], on se nourrissait surtout de renne, pourtant cet animal n’est pour ainsi dire jamais représenté. Mais peut-être était-ce simplement en raison de son abondance ou parce qu’on pratiquait sa domestication ?</ref>. Pour leurs auteurs, ces représentations raffinées devaient plutôt être des supports permettant aux Hommes d’établir une relation privilégiée avec certains animaux. Grâce à ces liens, ils pensaient pouvoir s’imprégner de leurs caractères essentiels et acquérir ainsi les qualités qui les caractérisent – C’est, en tous cas, ce qu’un parallèle avec le chamanisme laisse supposer. Ces œuvres témoignent d’une observation très fine de la nature, mais les sujets ne sont pas traités de façon [[w:naturaliste|naturaliste]]. L’artiste semble avoir tenté de saisir des [[w:archétypes|archétypes]]: des formes dotées d’une vie propre et d’un pouvoir créateur.
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Ces cavernes sanctuaires étaient sans doute le théâtre d’autres manifestations artistiques et rituelles. Un des plus anciens instruments de musique à nous être parvenu est une flûte taillée dans l’os il y a près de 18 000 ans. En maints endroits, des statuettes féminines datant de cette époque ont été retrouvées. Elles semblent liées au culte de la féminité plus qu’à celui de la fécondité car elles ne sont pas accompagnées de représentations d’enfants en train de naître ou nouveaux-nés. Par la suite, l’art empruntera d’autres voies et se mettra au service d’objectifs plus diversifiés. D’une période à l’autre, les styles varieront parfois beaucoup. Dans de nombreux domaines, le recours à l’abstraction va acquérir une importance croissante créant peu à peu les conditions propices aux bouleversements à venir.
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Il y a environ dix mille ans, l’évolution de l’humanité entra dans une phase d’accélération. Avec ce qu’on nomme la [[w:révolution néolithique|révolution néolithique]], un tournant décisif fut pris. Cette émergence avait été préparée par de nombreuses expériences mais, à cette époque, un nouveau genre de vie commença à s’imposer dans plusieurs régions du monde. En adoptant un mode de vie sédentaire et des techniques de conservation de aliments, l’être humain fut amené à devenir le maître d’œuvre de son milieu. En domestiquant les plantes et les animaux, il se mit à assumer d’autres fonctions au sein de la nature. Il cessa d’être un simple prédateur pour jouer désormais un rôle actif dans la production de ce qu’il consomme. Il accéda à une autre conscience de l’espace. Le territoire fit place à la propriété. L’évaluation du temps devint nécessaire. Grâce à toutes sortes de progrès techniques, l’Homme jouira d’un plus grand bien-être et son existence portera de plus en plus l’empreinte de sa volonté. En contrepartie, de nouvelles contraintes apparaîtront.
Peu à peu, les villages vont s’agrandir. Des échanges commerciaux s’établiront entre les communautés. L’organisation sociale progressera elle aussi et des institutions se mettront en place. Au VII<sup>e</sup> millénaire av. J.-C., la [[w:cité de Jéricho|cité de Jéricho]] était déjà entourée d’une enceinte et comptait plus de 2000 habitants. Dans le même temps, [[w:Çatal Huyuk|Çatal Huyuk]], une importante cité d’[[w:Anatolie|Anatolie]], entrait dans une longue période de prospérité et de paix relative. Malgré ses 12 hectares, la ville ne possédait pas de rues
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Avec la spécialisation des tâches, une partie de la population pourra se consacrer à d’autres travaux que ceux qui sont liés à la simple subsistance. La vie de l’esprit pourra se développer de manière autonome
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== La Mésopotamie ==
La plaine du [[w:Tigre|Tigre]] et de L’[[w:Euphrate|Euphrate]] est une contrée particulièrement fertile. Très tôt, les Hommes s’y réunirent pour entreprendre des grands travaux d’irrigation. Au IV<sup>e</sup> millénaire avant notre ère, des agglomérations importantes avaient déjà été édifiées dans la partie méridionale. Elles étaient l’œuvre des [[w:Sumériens|Sumériens]]
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Le Nord était occupé par les Akkadiens. Arrivés plus tardivement, ceux-ci parlaient une langue [[w:sémitique|sémitique]] <ref>Ce mot vient de [[w:Sem|Sem]]
Au terme d’une série de conquêtes, l’Akkadien Sargon 1er fonda, vers 2350 av. J.-C., le premier empire mésopotamien véritablement unifié. Moins de deux siècles plus tard, le pays fut envahi par les [[w:Goutis|Goutis]]. Ces montagnards venus du [[w:Zagros|Zagros]] vénéraient tout particulièrement une [[w:divinité|divinité]] féminine. À propos de ce peuple, un fait rare dans l’Histoire du monde mérite d’être signalé: il arrivait que des femmes commandent des armées. Vers 1830 avant notre ère, [[w:Babylone|Babylone]] devint la capitale d’un empire qui allait se maintenir durant environ trois siècles. La cité elle-même restera influente pendant encore un millénaire. Il y a 2500 ans, elle comptait 500 000 habitants. Plusieurs guerres opposeront des envahisseurs européens aux peuples de la région. À partir du XIII e av. J.-C., la [[w:Mésopotamie|Mésopotamie]] subira de longues périodes de domination [[w:assyrienne|assyrienne]]. Vers – 650, le pouvoir passera aux mains des [[w:Chaldéens|Chaldéens]] jusqu’à l’arrivée des troupes de [[w:Cyrus|Cyrus]], en 539 avant notre ère. La région de Babylone sera alors rattachée à l’Empire [[w:Perse|Perse]]. Aujourd’hui, « le pays entre les deux fleuves » se trouve partagé entre l’[[w:Irak|Irak]], la [[w:Syrie|Syrie]] et l’[[w:Iran|Iran]].
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Les [[w:Sumériens|Sumériens]] et les [[w:Akkadiens|Akkadiens]] avaient atteint un haut niveau de civilisation. Leur culture s’est peu à peu diffusée dans toute la région du [[w:Croissant Fertile|Croissant Fertile]] et elle a influencé de nombreux autres peuples. Les habitants de la Mésopotamie avaient des connaissances sérieuses en [[w:Astronomie|Astronomie]] et en [[w:Mathématique|Mathématique]]. Ils savaient notamment extraire les racines carrées. Leur médecine ne faisait pas seulement appel à des pratiques magiques et religieuses, elle s’appuyait également sur une bonne observation de la nature. Vers 3500 av. J.-C., les Sumériens utilisaient déjà une [[w:écriture|écriture]]
[[Fichier:Lilith_Periodo_de_Isin_Larsa_y_Babilonia.JPG|right|frameless|
Lilith
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Le plus ancien texte juridique nous vient de l’empire babylonien. Il est l’œuvre de [[w:Hammourabi|Hammourabi]] qui le fit graver sur une [[w:stèle|stèle]], en 1760 avant notre ère. Le roi s’inspira d’anciennes coutumes et les reformula selon l’esprit de son époque. Le souci de justice était présent mais la défense de l’ordre établi demeurait apparemment la préoccupation majeure. Celui qui avait volé un noble devait lui en rembourser trente fois le montant. S’il s’agissait d’un [[w:roturier|roturier]], dix fois seulement. Pour les esclaves, le dédommagement était encore plus faible. Ces derniers se trouvaient dans une situation peu enviable mais ils n’étaient cependant pas méprisés comme ce fut notamment le cas en [[w:Occident|Occident]], au XVII e siècle. – En Mésopotamie, et d’une façon générale dans l’ensemble du [[w:Monde Antique|Monde Antique]], l’esclavage était surtout considéré comme une malchance. Lorsqu’un litige survenait, le plaignant pouvait en appeler au « jugement du fleuve ». Ceux qui se trouvaient emportés par le courant étaient considérés comme coupables. Ceux qui parvenaient à résister à la puissance des eaux obtenaient au contraire gain de cause.
Pour les Sumériens, les phénomènes naturels et les événements étaient l’expression de puissances surnaturelles avec lesquelles il était possible d’entrer en relation. Les êtres humains étaient les serviteurs des dieux et avaient pour mission de faire de la Terre un endroit digne d’eux. Les divinités bénéficiaient des offrandes des Hommes et, en contrepartie, elles offraient leur protection. Ainsi, grâce à cette collaboration, l’[[w:ordre cosmique|ordre cosmique]] se trouvait assuré. La plupart des habitants de [[w:Sumer|Sumer]] ne semblaient cependant pas avoir une vision du monde très optimiste
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Bas-relief assyrien
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Les temples ont pour ambition d’être des lieux de rencontre entre la Terre et le Ciel. Leur architecture est toujours conçue pour faciliter la mise en relation. À cette époque, les édifices religieux de la région étaient surmontés par une tour à étages. La plus célèbre, la [[w:tour de Babel|tour de Babel]], s’élevait à plus de 90 mètres. Elle fut achevée par [[w:Nabuchodonosor|Nabuchodonosor]]. C’est également à Babylone que se trouvaient les « [[w:jardins suspendus|jardins suspendus]] »
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== L’Iran ==
Le [[w:plateau iranien|plateau iranien]] <ref>Le nom Iran vient de [[w:Iran Shah|Iran Shah]]
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Persepolis
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Les Indo-européens vont pénétrer dans le pays à partir du II e millénaire avant notre ère. Telle est au moins la théorie la plus communément admise actuellement. [[w:Mèdes|Mèdes]] et [[w:Perses|Perses]] seraient les descendants de ces peuples. L’empire perse achéménide sera fondé par [[w:Cyrus|Cyrus]] II au cours du VI<sup>e</sup> siècle av. J.-C. Mais c’est [[w:Darius Ier|Darius Ier]] qui en sera le véritable organisateur. Ce grand souverain réforma l’administration et instaura une monnaie d’or. Il n’est cependant pas l’inventeur de ce système d’échange. Les [[w:Lydiens|Lydiens]] furent les premiers à en introduire l’usage. Un de leurs rois, [[w:Crésus|Crésus]], est d’ailleurs resté célèbre à cause des richesses phénoménales dont il disposait. Darius fit creuser un canal qui reliait le Nil à la Mer Rouge, ce qui permettait aux bateaux de circuler plus librement entre l’Orient et l’Occident. Il ordonna aussi la construction d’un réseau de routes. La plus importante, la Voie Royale avait une longueur de 2700 kilomètres. Sa qualité était telle qu’un bon cavalier pouvait la parcourir en une dizaine de jours. Darius établit sa capitale à [[w:Persépolis|Persépolis]]. Comme la pratique religieuse ne nécessitait pas de temple, l’art monumental de cette époque était surtout un [[w:Hymne|Hymne]] à la grandeur de l’Empire. Une impression de majesté se dégage de ces édifices mais, à cause de leur caractère officiel, les artistes n’ont pu y insuffler qu’une petite partie de leur sensibilité. La véritable créativité de cette époque semble avoir trouvé refuge dans les petits objets, en particulier en [[w:orfèvrerie|orfèvrerie]]. Là, elle est parvenue à s’exprimer à un très haut niveau.
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Peu avant sa mort, Darius régnait sur un territoire qui s’étendait du Nord de la [[w:Grèce|Grèce]] jusqu’aux rives de l’Indus. Les [[w:Perses|Perses]] [[w:achéménides|achéménides]] respectaient généralement les coutumes et les croyances des peuples qu’ils avaient conquis. Grâce à la relative souplesse de leur administration, cette région connut de longues périodes sans guerre. Ce puissant empire était néanmoins fragile ; il va s’effriter et finalement s’effondrer à l’arrivée d’[[w:Alexandre de Macédoine|Alexandre de Macédoine]]. Les populations de Perse orientale reprendront peu à peu leur indépendance. Vers le milieu du II e siècle av. J.-C., les [[w:Parthes|Parthes]] mettront fin à la présence grecque. La culture iranienne pourra alors s’imposer définitivement. À certaines époques, son rayonnement sera immense et s’étendra même jusqu’en Europe.
La divinité suprême des anciens Perses avait pour nom [[w:Ahura Mazda|Ahura Mazda]], ce qui signifie
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Ces considérations finiront par déboucher sur la personnification d’un principe mauvais, hostile au bon ordre du monde. La lutte entre la Lumière et les Ténèbres n’est cependant pas éternelle. Elle se terminera par la victoire du Bien car le Mal est par essence limité
Le plus illustre prophète de cette religion fut sans doute [[w:Zarathoustra|Zarathoustra]]. Ce personnage de haute stature est considéré comme le grand réformateur des antiques croyances. Son action porta notamment sur les cultes orgiaques et des sacrifices qui, à son époque, étaient encore pratiqués. Il aurait vécu entre le VIe et le VII e avant notre ère. Mais peut-être est-ce seulement une figure exemplaire composée à partir de plusieurs personnages ? Il subsiste encore quelques traces du [[w:zoroastrisme|zoroastrisme]] dans l’Iran actuel et en [[w:Inde|Inde]] où les adeptes de ce culte sont connus sous le nom de [[w:Parsis|Parsis]], à cause de leur origine perse. Pour ne souiller ni le feu ni la terre ni l’eau, les fidèles continuent d’exposer leurs morts en des lieux élevés afin qu’ils puissent être dépouillés de leur chair par les vautours. C’est en Perse qu’est né, au troisième siècle, le [[w:manichéisme|manichéisme]]. Cette religion qui inclut les enseignement de [[w:Zoroastre|Zoroastre]], de [[w:Bouddha|Bouddha]] et de [[w:Jésus|Jésus]] a exercé une influence jusqu’à nos jours. Elle a joué un rôle important dans la constitution des mouvements [[w:bogomiles|bogomiles]] et [[w:cathares|cathares]].
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Dans le courant du VII<sup>e</sup> siècle, le pays sera conquis par les [[w:Arabes|Arabes]] qui introduiront l’[[w:islam|islam]]. Toutefois, même au sein de cette religion, les identités iraniennes resteront profondément marquées. Il en résultera une organisation séparée et des réalisations culturelles aux caractères nettement distincts. Parmi elles, les plus représentatives sont les miniatures et une riche poésie aux accents sublimes dont [[w:Rumi|Rumi]] constitue un des sommets. Chaque terre d’islam porte bien haut ses valeurs par l’intermédiaire de son architecture. L’Iran y apporte sa contribution
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La civilisation de l’[[w:Indus|Indus]] a dû émerger vers le IV<sup>e</sup> millénaire avant notre ère. Elle a connu un développement important entre 2400 et 1800 av. J.-C., notamment à [[w:Mohenjo Daro|Mohenjo Daro]] et [[w:Harappa|Harappa]], deux cités d’un urbanisme remarquable. Ces agglomérations devaient abriter près de trente mille habitants.
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Dans ces cités, haque maison possédait un bain, et le système d’évacuation des eaux était très élaboré. Nul palais ni quartier misérable n’ont été retrouvés. Les villes n’étaient pas fortifiées et aucun édifice ressemblant à un temple n’a été mis à jour. Le seul vestige pouvant avoir une fonction religieuse est un grand bassin. Les sceaux découverts sur le site donnent quelques indices permettant de mieux comprendre les traits essentiels de cette culture. Sur l’un d’eux figure un personnage dans une posture de méditation. Des [[w:svastikas|svastikas]] sont également présentes. L’écriture comporte un grand nombre de signes qui à ce jour n’ont toujours pas été déchiffrés. La civilisation de l’Indus entretenait des relations commerciales avec la [[w:Mésopotamie|Mésopotamie]]. Elle semble avoir connu un déclin progressif avant de disparaître vers 1800 av. J.-C. Les changements climatiques ont sans doute été déterminants.
D’importantes zones d’ombre subsistent à propos de cette époque. Si l’on en croit la théorie la plus répandue, l’Inde du Nord aurait été conquise par les [[w:Aryas|Aryas]] <ref>il n’est pas impossible que des migrations aient eu lieu dans un autre sens
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Tout et son contraire peut être dit à propos de l’Inde. Toutefois, vivre en accord avec la Loi intérieure de son être est l’idéal commun à la plupart des voies. Pour les hindous, la fonction suprême de la religion est de libérer l’âme. Celle-ci est temporairement prisonnière de l’illusion qui fait partie intégrante du grand jeu cosmique. Une fois libre, elle pourra réaliser l’absolu, s’unir au principe divin et retrouver ainsi sa véritable nature pure et sans limite et vivre en union avec tout ce qui est. Cette [[w:apothéose|apothéose]] n’est pas une récompense obtenue après la mort mais un état intemporel dont chacun se rapproche au cours d’une longue évolution qui se poursuit de vie en vie. Toutes les ressources de l’être peuvent être mises au service de ce but.
En [[w:Inde|Inde]], le [[w:sacré|sacré]] et le [[w:profane|profane]] ne sont pas dissociés. Tous les domaines de la vie portent l’empreinte du religieux. La société hindoue traditionnelle est organisée selon quatre grands ordres nettement séparés <ref>Chacun de ces quatre ordres devait manifester plus particulièrement un principe fondamental et les qualités qui en découlent.
* Les [[w:brahmane|brahmanes]]
* Les [[w:ksatriya|ksatriyas]]
* Les [[w:vaiçya|vaiçyas]]
* Les [[w:sûdra|sûdras]]
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Déjà dans l’Antiquité, de nombreux courants de pensée coexistaient <ref>Il y avait, au IVe av. J.-C., des petites républiques.</ref>. Au VI<sup>e</sup> siècle av. J.-C., l’Inde comptait plusieurs écoles de philosophie [[w:athé|athées]] ou [[w:matérialiste|matérialistes]] <ref>Mais l’athéisme et le matérialisme n’avaient peut-être pas les mêmes implications qu’aujourd’hui, notamment en Occident.</ref>. Le [[w:bouddhisme|bouddhisme]] est apparu dans ce contexte. Partant du constat que tout est [[w:éphémère|éphémère]] et imparfait, son fondateur insiste sur le fait qu’il n’existe rien de permanent, même au plus profond de nous
L’art indien part de la matière pour exprimer toute la gamme des émotions et des idées. Il ne reste cependant pas prisonnier de ses formes
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En Inde, la danse a presque toujours un caractère sacré. Les moindres gestes y revêtent un sens, et constituent un langage très élaboré. Quant à la musique, elle semble parfois si intemporelle qu’on a pu dire qu’elle sculptait le silence. Cette prise en considération de la vacuité ne s’est pas limitée à l’art et à la philosophie. La civilisation indienne est supposée avoir inventé le zéro. Sans cet apport, la science moderne n’aurait jamais pu se développer. Malgré les luttes intérieures et les invasions fréquentes depuis l’[[w:Antiquité|Antiquité]], le pays a pu sauvegarder ses valeurs culturelles. Cette continuité est sans doute due à un entrelacement
très fin de la vie sociale et du spirituel.
Les premières incursions des soldats de l’islam eurent lieu au VII e siècle ; mais la conquête systématique du pays débuta à la fin du XII e. Une partie de la population devint alors musulmane. Le monument le plus représentatif de cette époque est le [[w:Taj Mahal|Taj Mahal]]. Cet [[w:hymne|hymne]] à l’amour est né d’une heureuse synthèse entre l’art de l’islam et les styles de l’Inde traditionnelle, en particulier ceux de l’hindouisme, La poésie de [[w:Kabîr|Kabîr]] parvint elle aussi à transcender les différences entre ces deux communautés souvent hostiles. Ces tentatives de rapprochement bénéficièrent également d’une contribution de grande envergure
En 1947, après plus d’un siècle et demi de colonisation, le pays accédera à l’indépendance. Un état musulman séparé sera créé. Composé de deux parties situées de part et d’autre du sous-continent indien, il aura pour nom
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Après l’indépendance, l’Union Indienne a été parmi les chefs de file d’une politique de non-alignement qui a influencé de nombreux états du Tiers Monde et leur a permis d’affirmer leur identité. Dans la plus grande démocratie du monde,
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Née dans le bassin du [[w:Fleuve Jaune|Fleuve Jaune]] en des temps immémoriaux, la Chine offre l’exemple d’une civilisation particulièrement stable et originale. Malgré l’étendue du pays, elle est parvenue à traverser plusieurs millénaires sans rien perdre de sa singularité. À l’instar de l’Inde, elle a exercé une influence profonde sur les autres peuples d’Extrême-Orient.
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Comme ailleurs, tout commence bien sûr par une époque légendaire. Mais, ici, point de faits d’armes retentissants
La première dynastie historique fut fondée vers le XVIII<sup>e</sup> siècle av. J.-C. Considéré comme le représentant du souverain d’« en Haut », le roi était chargé de se mettre en accord avec le ciel afin d’en refléter l’ordre dans son royaume. Une place importante était accordée à des pratiques de type [[w:chamanique|chamanique]]. Il pouvait arriver que des centaines de prisonniers soient sacrifiés aux divinités de la nature.
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Autour du VIe siècle avant notre ère, le monde connut une intense effervescence intellectuelle. Ce fut une époque particulièrement féconde sur le plan spirituel. C’est durant cette période que sont nés deux philosophes chinois qui auront une influence déterminante sur la culture de leur pays. Le premier, [[w:Lao tseu|Lao tseu]], est étroitement associé à la notion de [[w:tao|tao]]. Ce terme signifie notamment «manière d’être». Il désigne une non-voie qui n’a pas de signe distinctif, la réalité profonde que nul ne peut saisir. Le sage est celui qui l’épouse pour qu’elle agisse spontanément en lui
À la fin du III<sup>e</sup> siècle avant notre ère, après une période particulièrement troublée, le pays se trouva unifié sous l’égide de [[w:Tsin Chi Houang Ti|Tsin Chi Houang Ti]]. L’empereur fit relier les tronçons de fortifications qui existaient déjà. C’est ainsi que naquit la [[w:Grande Muraille|Grande Muraille]]. Destiné à servir de protection contre les barbares du Nord, cet ouvrage a nécessité des efforts colossaux. Beaucoup de travailleurs y laissèrent la vie. – C’est, paraît-il, la seule construction humaine ayant pu être aperçue depuis la lune. [[w:Tsin Chi|Tsin Chi]] unifia également l’écriture et les poids et mesures. Cet homme impitoyable était obsédé par la recherche d’une immortalité personnelle. Il se fit enterrer dans un complexe funéraire comparable à celui des grands pharaons. Longtemps considéré comme une légende, le site fut découvert en 1976. Une surprise attendait les archéologues
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Depuis ses débuts, l’art chinois est marqué par la recherche d’un accord profond avec la matière. Le travail du [[w:bronze|bronze]], les [[w:œuvres de jade|œuvres de jade]] et la [[w:céramique|céramique]] en portent l’admirable témoignage. L’architecture est rythmique, mariant l’espace et le temps à travers les perspectives en enfilade. Elle protège bien les secrets mais reste toujours aérée. Dans sa forme classique, l’art de la Chine est avant tout la transcription d’une expérience
Depuis l’Antiquité, les routes de la soie mettent en contact l’[[w:Orient|Orient]] et l’[[w:Occident|Occident]] pour des échanges de toute nature. Au cours de son Histoire, l’Empire connut le morcellement et la domination et il fut parfois déchiré par d’importants conflits sociaux. Il réussit cependant toujours à retrouver sa cohésion. Ce rétablissement de l’unité était facilité par la présence d’une administration centralisée assistée dans chaque province par de nombreux [[w:mandarins|mandarins]]
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À la fin du XIXe, la Chine était sous la domination [[w:manchoue|manchoue]] depuis plus de deux siècles. N’ayant pu résister à la pénétration des puissances européennes, elle se trouvait répartie en zones d’influence. Le pays connaissait également une grave crise sociale et culturelle. Il était confronté à un formidable défi
La collectivisation totale a mené le pays à la famine – sans doute la plus importante de son Histoire. La révolution culturelle a quant à elle été source de terribles déchirements, même au sein des familles. Personne n’était à l’abri des jugements arbitraires des bandes de jeunes gens intensément fanatisés. Ce fut une période de suspicion et de terreur. Ceux qui n’étaient pas strictement conformes à l’idéal révolutionnaire pouvaient à tout moment être humiliés ou massacrés. L’invasion du [[w:Tibet|Tibet]] ajoute une disqualification supplémentaire
Après avoir tiré les enseignements de beaucoup d’échecs, le pays s’avance désormais à pas mesurés sur une voie plus modérée. Tout en maintenant le [[w:socialisme|socialisme]] d’état et un ordre social extrêmement contraignant, il s’ouvre à l’[[w:économie libérale|économie libérale]] et à tout ce qu’elle amène dans son sillage.
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Il y a 30 000 ans, les Hommes avaient déjà commencé à coloniser l’[[w:Amérique|Amérique]]. Les premiers arrivants pénétrèrent par vagues successives à une époque où l’emplacement du [[w:détroit de Béring|détroit de Béring]] n’était pas recouvert par la mer <ref>Le détroit de Béring rendait possible le passage à pied de [[w:Sibérie|Sibérie]] en [[w:Alaska|Alaska]].</ref>. Une incursion [[w:Viking|Viking]] eut lieu dans le courant du Xe siècle au S-E du [[w:Groenland|Groenland]] ; mais elle fut repoussée et resta sans lendemain. À l’arrivée de [[w:Christophe Colomb|Christophe Colomb]], au XVIe, le continent comptait sans doute plus de 50 millions d’habitants.
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Le Nord était occupé par les populations sédentaires des [[w:pueblos|pueblos]] et par des tribus qui se déplaçaient au rythme des saisons. De nombreux traits culturels attestent leurs origines asiatiques <ref>Près de Columbia, des restes d’Hommes blancs (au sens large) ont été exhumés. Ils ont des caractères [[w:caucasoïdes|caucasoïdes]] et seraient vieux de 9300 ans. Des ossements humains très anciens sont également présents en Amérique du Sud
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En Amérique centrale, l’Homme doit affronter de multiples dangers. Les civilisations qui y sont apparues ont donc valorisé les qualités qui permettent de survivre dans des conditions difficiles. Comme le [[w:jaguar|jaguar]] est doté de tous les attributs de la puissance, on lui rendait un culte tout particulier. Sans doute pour conjurer le caractère imprévisible de la nature, l’art témoigne d’une intense recherche d’ordre. Il révèle un goût prononcé pour la rigueur et les formes géométriques. Le long des côtes cependant, là où la vie est plus facile, les lignes sont moins anguleuses et le sourire est parfois présent sur le visage des personnages qui ont été sculptés.
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La plus ancienne civilisation de la région est celle des [[w:Olmèques|Olmèques]]. Elle s’est constituée dans le courant du II<sup>e</sup> millénaire avant notre ère. Les Olmèques possédaient une écriture et ils avaient des connaissances approfondies en [[w:astronomie|astronomie]]. Ils utilisaient le [[w:nombre d’or|nombre d’or]]. Leur sculpture, vivante et bien proportionnée, représente des personnages intermédiaires entre l’animal et l’Homme. On attribue également aux Olmèques des têtes colossales dont la nature est incertaine <ref>Pour certains observateurs, les lèvres pendantes de ces statues sont à rapprocher de celles du jaguar. Pour d’autres, il s’agirait plutôt d’un caractère négroïde. Ceci n’est pas impossible. Des traces de [[w:tabac|tabac]] et de [[w:cocaïne|cocaïne]] ont été retrouvées dans des [[w:momies|momies]] égyptiennes. Or, tout semble indiquer qu’avant d’être cultivées, ces plantes poussaient seulement en Amérique. Il n’est donc pas interdit de penser que, dans l’Antiquité, des contacts pouvaient avoir lieu entre les deux continents.</ref>.
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La civilisation [[w:maya|maya]] a vu le jour au début du premier millénaire avant notre ère. Née dans le [[w:Yucatan|Yucatan]], elle a été influencée par la culture de [[w:Teotihuacan|Teotihuacan]] et, plus encore, par celle des [[w:Olmèques|Olmèques]] dont ils reprirent l’héritage. Il ne s’agissait pas d’un empire unifié mais de cités-états souvent en guerre les unes contre les autres. Certaines coutumes nous font entrevoir la philosophie de ce « peuple du maïs ». Dès son plus jeune âge, les parents disaient à l’enfant en montrant un de ses camarades
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L’empire [[w:aztèque|aztèque]] se constitua au XVe siècle. Au début du XVIe, presque tout le [[w:Mexique|Mexique]] central était sous leur domination. Comme leurs prédécesseurs toltèques et mayas, les Aztèques pratiquaient les sacrifices humains. À l’origine, l’offrande de sang était un acte destiné à s’acquitter d’une dette envers les dieux qui se sont eux-mêmes sacrifiés pour donner la vie. Les fidèles faisaient parfois couler leur sang à l’aide d’une pelote d’herbe munie d’épines. Certains se portaient même volontaires pour être immolés. Le conditionnement exercé par le [[w:clergé|clergé]] devait être très puissant et les Aztèques étaient hantés par la perspective de la fin du monde. Leur crainte de voir l’énergie vitale s’épuiser les amenait à sacrifier de plus en plus de victimes pour en alimenter le flux. Il guerroyaient donc sans cesse pour se procurer des prisonniers. L’ensemble de la vie finit par pâtir de cette obsession. À l’arrivée des Espagnols, la vallée de Mexico était très peuplée, mais l’expédition commandée par [[w:Cortès|Cortès]] parvint à s’en rendre maître avec seulement 600 Hommes, 10 canons et 13 arquebuses.
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En [[w:Amérique du Sud|Amérique du Sud]], les civilisations les plus importantes se sont établies le long de la [[w:Cordillère des Andes|Cordillère des Andes]]. Celle du site de [[w:Chavin|Chavin]] a dû émerger au cours du II<sup>e</sup> millénaire avant notre ère. Comme en pays Maya, les statues ont des visages qui évoquent ceux des [[w:félins|félins]]. Ce foyer culturel a beaucoup influencé celui de [[w:Paracas|Paracas]] où une nécropole contenant plusieurs centaines de momies a été découverte. Certaines d’entre elles sont vêtues de somptueux manteaux où figurent parfois des personnages en train de planer dans les airs en utilisant des rubans, selon un principe qui rappelle un peu celui des cerfs-volants. Située un peu plus au Sud, [[w:Nazca|Nazca]] est l’héritière de Paracas. Aujourd’hui encore, il est possible d’y observer un étrange réseau de lignes ainsi que des dessins représentant des animaux. Tracées à même le sol, ces figures s’étendent parfois sur plusieurs centaines de mètres et ne peuvent donc être identifiées que depuis le ciel. Les théories explicatives ne manquent pas, mais aucune ne remporte l’adhésion générale. Durant la période intermédiaire, la culture la plus importante fut celle des [[w:Mohicas|Mohicas]]. D’un dynamisme exceptionnel, elle rayonnera jusqu’au VIII<sup>e</sup> siècle. De toute la région, l’art mohica est le seul où soient représentées des scènes complexes.
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Apparu au début du XVe, l’Empire [[w:inca|inca]] connaîtra une ascension fulgurante mais il durera moins d’un siècle. À l’arrivée des [[w:Portugais|Portugais]], il était déjà en déclin, profondément fragilisé et divisé. Les Incas avaient institué un système de protection sociale. Le travail était organisé de façon collective sous la conduite autoritaire de l’[[w:aristocratie|aristocratie]]. Comme les Incas ne possédaient pas d’écriture, ils inscrivaient les comptes et notaient les événements en faisant des nœuds sur des cordelettes de couleur. Ces grands amateurs de musique et de poésie vénéraient tout particulièrement [[w:Inti|Inti]], le dieu soleil, dont ils se considéraient les héritiers. Ils vouaient également un culte important à [[w:Pachamamac|Pachamamac]]
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Paradis terrestre pour les uns, enfer vert pour les autres, la [[w:forêt amazonienne|forêt amazonienne]] abrite de nombreux peuples de [[w:chasseurs - cueilleurs|chasseurs - cueilleurs]]. Leurs caractères culturels s’apparentent à ceux que l’on rencontre chez les populations qui vivent dans les mêmes conditions sur d’autres continents. Après être restés dans une large mesure à l’abri, c’est à leur tour d’être menacés par les effets pervers du progrès technique. Mais, depuis peu, du Nord au Sud, les populations amérindiennes commencent à pouvoir relever la tête. Elles bénéficient de la sympathie d’une partie de l’opinion publique, désormais sensibilisée aux questions écologiques et en même temps plus consciente de la nécessité du préserver les modes de vie traditionnels.
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Le désir d’explorer toutes les ressources spirituelles de l’humanité devient lui aussi plus fréquent et contribue à ce soutien. Nous avons encore beaucoup à apprendre les uns des autres. Les civilisations évoluées ne sont pas celles qui produisent et consomment beaucoup mais plutôt celles qui accordent à chaque Homme une place digne de lui et qui ont un mode d’existence respectueux des autres formes de vie.
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== L’Égypte ancienne ==
La [[w:vallée du Nil|vallée du Nil]] est une [[w:oasis|oasis]] de plus de mille kilomètres de long. Quand le [[w:Sahara|Sahara]] commença de devenir un désert, une partie de ses habitants se déplaça vers cette terre d’accueil. La civilisation égyptienne est peut-être née de la rencontre de ces nouveaux venus avec les populations qui y étaient déjà installées <ref>Les Égyptiens situaient le berceau de leur civilisation dans un pays légendaire
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L’union de la Haute et de la Basse [[w:Égypte|Égypte]] s’acheva vers 3200 av JC. Malgré les crises internes et les occupations étrangères, l’identité culturelle du royaume se maintiendra sans grand changement durant trois millénaires. La société Égyptienne était fondée sur un système de valeurs très différent du nôtre. Toute la vie s’organisait autour de la personne du roi. La Tradition attribuait au monarque une essence divine. Intermédiaire entre le monde des Hommes et celui des dieux, il était considéré comme le conducteur et protecteur du peuple. Toutes les ressources du royaume convergeaient vers le souverain. Lui-même était tenu de s’acquitter d’une foule d’obligations et sa personnalité devait s’effacer derrière ce qu’il symbolisait. Par un processus d’identification, l’immense majorité de ses sujets avait sans doute le sentiment de s’élever en travaillant pour lui. Du moins au début car cet ordonnancement n’allait pas résister à l’épreuve du temps.
Dès l’aube du III e millénaire, cette conception unitaire commencera à se fissurer. Peu à peu, les aspirations individuelles demanderont à s’exprimer. Le sentiment d’appartenance cédera du terrain devant la revendication à une destinée personnelle. Le scepticisme se répandra et chacun osera prétendre à un privilège autrefois réservé au roi
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La cohésion sera cependant chaque fois restaurée
Les conceptions ont beaucoup varié selon les lieux et les époques. À [[w:Thèbes|Thèbes]], l’Être total comprenait trois aspects
En Égypte, la recherche de l’immortalité était une préoccupation majeure. En raison de son unité avec l’âme, le corps devait être soigneusement préservé et placé dans sa demeure d’éternité. C’est seulement à cette condition que son âme pouvait venir l’habiter. Les offrandes régulières assuraient elles aussi, par un canal subtil, la survie du défunt. Avant d’accéder à l’au-delà, chacun devait affronter l’épreuve de la pesée de son cœur mystique. Ce qui servait de référence était le [[w:Maat|Maat]] <ref>La nature du Maat peut être entrevue à la lueur de ces paroles admirables dont, malheureusement, je ne connais pas l’auteur
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Les souverains égyptiens se faisaient construire des monuments funéraires imposants. Considérées comme des rayons de lumière matérialisés, les pyramides assuraient
tout particulièrement le lien entre le Ciel et la Terre. Aujourd’hui encore, le caractère presque surhumain de ces constructions impressionne. D’une masse totale de deux millions de tonnes, la pyramide de [[w:Kéops|Kéops]] est composée de blocs pesant en moyenne deux tonnes. La majeure partie du travail était assurée par les paysans durant la période où leurs terres étaient inondées. En Égypte, l’[[w:esclavage|esclavage]] ne fut introduit que tardivement. L’organisation sociale n’était pas égalitaire et la majeure partie de la population vivait plutôt dans d’humbles conditions. Les femmes étaient généralement écartées des fonctions importantes mais il semblerait que, pour l’époque, elles aient bénéficié d’une position relativement honorable. Dans la tradition biblique, la solidarité est horizontale, chaque être étant théoriquement l’égal d’un autre. Les Égyptiens avaient au contraire une conception verticale de la solidarité
L’art était animé par la même volonté de triompher de la mort. Les édifices grandioses se dressent comme un défi, un rempart contre le néant, l’oubli et les assauts du temps. Un indicible sentiment d’éternité s’en dégage. Les Égyptiens ont réussi à imprimer dans la pierre, leurs aspirations à un monde d’équilibre et de beauté. Ils y ont inscrit leur espoir de parvenir à s’élever au dessus de la condition humaine. Néanmoins, bien que leur art soit orienté vers l’au-delà, il nous laisse aussi entrevoir un grand amour de la vie et tout l’éventail des raffinements que les Égyptiens lui apportaient pour la mettre en valeur. Les peintures riches en couleurs célèbrent un corps sublimé mais respecté dans toutes ses dimensions. L’écriture elle-même est un art aux lignes très pures. Comme les [[w:hiéroglyphes|hiéroglyphes]] pouvaient être compris à plusieurs niveaux, ils éveillaient des résonances en chacun. Et ceci, quel que soit son degré d’instruction. Des millénaires durant, ils contribuèrent à relier les membres du plus grand état de l’[[w:Antiquité occidentale|Antiquité occidentale]].
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Vers le milieu du II e millénaire av. J.-C., l’Égypte fut gouvernée par deux personnalités hors du commun
Un millénaire plus tard, après une période de domination grecque, [[w:Alexandre de Macédoine|Alexandre de Macédoine]] prendra le pouvoir. Il fondera la ville d’[[w:Alexandrie|Alexandrie]] qui deviendra la capitale de l’[[w:hellénisme|hellénisme]]. C’est là qu’en 304 av JC, [[w:Ptolémée|Ptolémée]] 1er créera le prestigieux musée d’Alexandrie
La dynastie grecque se terminera trente ans avant notre ère à la mort de [[w:Cléopâtre|Cléopâtre]]. Après avoir été longtemps un brillant empire, la région du Nil deviendra une simple province romaine. Le christianisme s’implantera très tôt. Il coexistera avec les écoles philosophiques issues de Grèce. L’Égypte fera partie de l’[[w:Empire Byzantin|Empire Byzantin]] jusqu’à l’arrivée des [[w:Arabes|Arabes]] qui introduiront l’[[w:Islam|Islam]].
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== L'Afrique Noire ==
Le reste de l’Afrique offre une très grande diversité. Son passé est encore trop mal connu pour qu’il soit possible d’apprécier véritablement son caractère spécifique. Ceci est notamment dû au fait que, sous les tropiques, les objets et les constructions de bois se désagrègent rapidement. Dans le Sud, les cultures du [[w:Zimbabwe|Zimbabwe]] et du [[w:Kigale|Kigale]] se sont illustrées tout particulièrement. Plus au Nord ont régné les empires du [[w:Ghana|Ghana]], du [[w:Mali|Mali]] et de l’[[w:Éthiopie|Éthiopie]]. Le [[w:Magreb|Magreb]], lui, a toujours occupé une situation particulière
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L’art de vivre et les facultés d’adaptation des peuples africains sont une source d’enseignements pour de nombreux observateurs du monde entier. Certains exemples sont édifiants. Les [[w:Boshimans|Boshimans]] parviennent à se gouverner pacifiquement par simple consensus. Les [[w:Pygmées|Pygmées]], eux, sont étonnants de délicatesse et ils font preuve de beaucoup de souplesse dans les relations humaines. De tels exemples tendraient à montrer que, même dans les sociétés traditionnelles, l’unité véritable n’est pas assurée par une organisation contraignante mais par un sens du bien commun et une certaine aptitude à communiquer.
Ici, plus qu’ailleurs, peut-être, un examen superficiel du folklore ne permet pas de soupçonner la
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profondeur de ses fondements. Un certains nombre de représentations et de conceptions sont communes à la majeure partie des grandes Traditions d’Afrique. Elles constituent un système d’une profonde cohérence. On peut le résumer de la façon suivante. Le monde est issu d’une vibration interne de la substance primordiale et il possède un mouvement d’ensemble en forme de spirale en extension. À l’origine, se trouve un corps extrêmement petit, une sorte de graine ou d’œuf qui contient en puissance tout ce qui existe. L’univers qui en résulte est vivant. Cette graine est présente en l’Homme. Lui-même peut être comparé à un champ avec son alternance de moissons et de semailles. Des applications pratiques découlent de ces conceptions. En s’appuyant sur l’univers des signes, l’être humain parvient à diriger le cours des choses. Les symboles qu’il utilise sont élaborés de façon à pouvoir accueillir la présence effective des éléments. Dans toute l’Afrique, ces structures abstraites régissent l’organisation de la vie humaine et se trouvent inscrites dans ce que l’Homme crée ou construit. Sous une forme ou une autre, la relation à l’ensemble est constamment prise en considération <ref>Ce sujet est traité de manière approfondie par [[w:Marcel Griaule|Marcel Griaule]].</ref>.
<references /> == Le monde grec ==
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La [[w:mer Égée|mer Égée]] a été un important carrefour de civilisations dès la plus haute [[w:Antiquité|Antiquité]]. Grâce à un relatif isolement, la [[w:Crète|Crète]] est restée longtemps à l’abri des invasions. L’île bénéficiait également de ses contacts avec l’[[w:Égypte|Égypte]] dont elle était proche. Cette situation privilégiée permit le développement d’une culture qui rayonna sur toute la région dans la première moitié du deuxième millénaire avant notre ère.
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À partir du début du II e millénaire av. J.-C., plusieurs peuples indo-européens vont pénétrer en [[w:Grèce|Grèce]] par vagues successives
Pour se libérer du joug [[w:perse|perse]], les cités se regrouperont sous la conduite d’[[w:Athènes|Athènes]] qui connaîtra alors une grande expansion. Face à cette [[w:hégémonie|hégémonie]], [[w:Spartes|Spartes]] constituera une confédération. Aux termes de guerres qui opposeront les deux camps, la suprématie de Spartes remplacera celle d’Athènes avant de s’achever à son tour en 371 avant notre ère. Les deux rivales s’allieront ensuite pour tenir en échec les ambitions de [[w:Thèbes|Thèbes]]. L’ampleur de ces conflits jettera le trouble dans les esprits et provoquera des crises sociales profondes. [[w:Philippe II de Macédoine|Philippe II de Macédoine]] saura tirer parti des 4 mésententes et, en 338 av JC, il dominera l’ensemble de la Grèce. Les cités perdront alors leur indépendance. Son fils, Alexandre, mènera une ambitieuse politique de conquêtes. Il parviendra jusqu’à la [[w:vallée de l’Indus|vallée de l’Indus]]. [[w:Alexandre le Grand|Alexandre le Grand]] avait eu pour précepteur le philosophe [[w:Aristote|Aristote]]. Il voulait, semble-t-il, créer un empire universel où tous les Hommes seraient égaux. Son idéal ne lui survivra pas. Après sa mort, ses généraux se partageront les territoires qu’il avait conquis. Dans les royaumes hellénistiques qu’ils fonderont, les civilisations locales et celles de la mer Égée se féconderont mutuellement <ref>La [[w:statuaire bouddhiste|statuaire bouddhiste]] est sans doute née sous l’inspiration de l’art grec, dans un royaume qui était situé sur l’emplacement de l’actuel [[w:Afghanistan|Afghanistan]].</ref>. En 146 av. J.-C., la Grèce sera intégrée à l’Empire Romain. Ses conquérants s’imprégneront de sa culture et la diffuseront dans tout l’Occident. Depuis, cet héritage n’a cessé de fructifier.
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Jusqu’au VIe siècle avant notre ère, l’esprit grec se manifestait surtout à travers une poésie inspirée. Les œuvres d’[[w:Homère|Homère]] et d’[[w:Hésiode|Hésiode]] célébraient les exploits des héros et les prodiges des dieux <ref>Si l’on en croit les défenseurs des Traditions, les mythes exerceraient une influence sans avoir besoin de recourir à des arguments. Ces récits porteraient en eux-mêmes leur propre puissance d’action car ils atteindraient directement les couches profondes de l’être.</ref>. Les divinités grecques possèdent des caractères qui les rapprochent beaucoup des Hommes. Les uns et les autres sont d’ailleurs issus de la même souche et les dieux ont parfois des [[w:idylles|idylles]] avec de simples mortels. De ces unions naissent les demi-dieux et les héros, souvent honorés pour leurs hauts faits libérateurs. La religion grecque était peu dogmatique et il n’existait pas d’opposition entre le sacré et le profane. Certains enseignements étaient réservés à un petit nombre d’initiés. Les mystères comme ceux d’[[w:Éleusis|Éleusis]] avaient pour ambition d’ouvrir l’accès à la vie profonde de l’âme. L’adepte était amené à prendre conscience de son emprisonnement dans la matière. On lui faisait également entrevoir le chemin qu’il devait suivre pour que son âme puisse remonter jusqu’au monde divin. L’immense majorité des grecs avait plutôt recours aux cultes populaires
L’art grec révèle une intense recherche de perfection, en particulier celle du corps, soulevé au plus haut degré de l’humain par l’[[w:idéalisme|idéalisme]]. Il reflète une vigoureuse tentative de concilier les tendances divergentes habituellement symbolisées par [[w:Apollon|Apollon]] et [[w:Dionysos|Dionysos]]. Le premier incarnant l’ordre, l’harmonie, la parole ; le second, la jubilation par delà le bien et le mal , l’inconnaissable, l’étranger qui dérange, qui remet en question, afin qu’après la crise tout puisse se régénérer. La tragédie est sans doute issue du culte de Dionysos. Art grec par excellence, la [[w:tragédie|tragédie]] est née à Athènes vers le V<sup>Ie</sup> siècle avant notre ère. Elle met en scène l’être humain, soudain placé en face d’un destin qui accentue de manière exemplaire les habituels dilemmes entre devoir et passion.
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À partir de l’époque classique, les Hellènes développeront un esprit rationnel et une soif de liberté dans tous les domaines. C’est sans doute à Athènes qu’est née la [[w:démocratie|démocratie]]. Amplement préparée par les réformes de [[w:Solon|Solon]], elle sera instituée par [[w:Clisthène|Clisthène]] en 507 av. J.-C. Tous les hommes libres auront désormais le droit de vote et un système de tirage au sort sera organisé dans le choix de représentants. Les femmes continueront à être tenues à l’écart des décisions, de même que les esclaves. Ces derniers étaient nettement plus nombreux que les Hommes libres. Sans leur travail, les Grecs n’auraient jamais pu se consacrer aux activités pour lesquelles nous les admirons. Ils en étaient conscients, et beaucoup d’esclaves recevaient un salaire grâce auquel certains pouvaient racheter leur liberté. La pratique de l’esclavage portait d’ailleurs préjudice aux grecs d’humble condition car, en raison de la concurrence qu’elle instaurait, ceux-ci avaient des difficultés à vivre de leur travail.
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Les Grecs ont réalisé très tôt la relativité des valeurs traditionnelles. Aux interrogations sur eux-mêmes et le monde, quelques uns se sont mis à chercher des réponses en s’appuyant principalement sur la raison, en réduisant au maximum les explications d’ordre surnaturel. Pour eux, la [[w:philosophie|philosophie]] n’était pas une simple discipline intellectuelle mais une démarche qui engage la totalité de l’être et transforme la vie de celui qui s’y adonne.
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Parmi les philosophes les plus anciens, quelque figures éminentes se détachent ; notamment celle d’[[w:Héraclite|Héraclite]]. De sa pensée, on retient généralement l’idée d’un écoulement perpétuel où les contraires s’opposent et se maintiennent l’un, l’autre au sein de l’unité qui les englobe. Incarnation vivante de l’esprit philosophique, [[w:Socrate|Socrate]] a vécu au V<sup>e</sup> siècle avant notre ère. Ce personnage de haute stature ne transmettait pas véritablement un savoir
Les Grecs ont bénéficié de l’apport des sciences orientales mais ils en ont progressivement abandonné les contenus de caractère religieux. Leurs sciences se sont tout d’abord développées à l’intérieur du cadre de la philosophie, puis elles s’en sont détachées pour reposer, en partie tout au moins, sur des méthodes et des bases propres. D’importantes découvertes purent ainsi être faites. Au II<sup>e</sup> siècle avant notre ère, [[w:Erastothène|Erastothène]] parvint à calculer le diamètre de la Terre avec une bonne précision. Au siècle précédent, [[w:Aristarque|Aristarque]] avait déjà compris que notre planète tournait sur elle-même et qu’elle était en rotation autour du soleil. Il fallut néanmoins attendre la Renaissance occidentale pour que cette théorie puisse triompher.
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== La Rome antique ==
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Comme la plupart des peuples, les Romains se réclamaient d’origines prestigieuses. Après la chute de [[w:Troie|Troie]], [[w:Énée|Énée]] et ses compagnons auraient trouvé refuge dans le [[w:Latium|Latium]]. La fondation de [[w:Rome|Rome]] est attribuée à un de leurs descendants
Au début, le voisinage des [[w:Étrusques|Étrusques]] et la proximité des colonies grecques ont sans doute été déterminants à maints égards, en particulier sur le plan culturel. Dans la première moitié du VI<sup>e</sup> siècle avant notre ère, la cité passera sous la domination des rois étrusques. Les Romains parviendront à se libérer, et, vers 509 av. J.-C., la république sera proclamée. En deux siècles, la cité parviendra à conquérir toute l’[[w:Italie|Italie]]. Elle entreprendra ensuite une série de guerres qui l’amèneront à étendre sa domination à tout le pourtour de la [[w:Méditerranée|Méditerranée]] et même au delà. [[w:Jules César|Jules César]] fut sans doute le personnage le plus représentatif de Rome. Ambitieux, habile stratège et excellent administrateur, il était implacable mais savait se faire aimer de ses troupes. Il entreprit d’importantes réformes, notamment pour mettre de l’ordre dans le calendrier et la vie publique. Il fut assassiné par une conjuration de sénateurs qui espéraient ainsi pouvoir sauver la République.
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Un de ses fils adoptifs accèdera au pouvoir et deviendra, en 27 av. J.-C., le premier empereur romain. La paix sera maintenue dans les provinces jusqu’au début du III<sup>e</sup> siècle de notre ère. Après la mort de [[w:Théodose|Théodose]], survenue en 395, l’empire sera partagé en deux. Celui d’Orient aura pour capitale [[w:Constantinople|Constantinople]]. l’Empire [[w:Byzantin|Byzantin]] se constituera à partir de ce centre. En son sein, [[w:christianisme|christianisme]] et pouvoir impérial se trouveront réconciliés. Ce puissant empire prolongera le Monde Antique et diffusera son héritage tout au long du Moyen-Âge. Siège de l’Église orthodoxe, [[w:Byzance|Byzance]] sera un important foyer culturel qui rayonnera sur l’Europe de l’Est et l’Orient méditerranéen. Il parviendra à se maintenir jusqu’en 1460. En Occident, les assauts des barbares iront en s’accentuant. Parfois, ces peuples n’avaient au départ aucune intention belliqueuse. Ils se trouvaient cependant dans l’obligation d’envahir d’autres pays car ils avaient dû fuir le leur, mis à feu et à sang par des envahisseurs – en particulier les [[w:Huns|Huns]], ces guerriers infatigables venus d’[[w:Asie centrale|Asie centrale]]. Ébranlé de toutes parts, l’Empire se morcèlera en plusieurs royaumes. En 476, un chef germanique prendra le pouvoir à Rome. Ce sera alors la fin de l’[[w:empire d’Occident|empire d’Occident]].
Au VI<sup>e</sup> siècle, un empereur byzantin réussira à reconquérir une partie du Bassin Méditerranéen. [[w:Justinien|Justinien]] ordonnera la révision des textes juridiques qui se trouveront rassemblés dans le célèbre code qui porte son nom. Grâce à lui, la législation romaine pourra se perpétuer en Occident. L’exigence d’un état devant être fondé sur le droit vient de là. Et il en va de même pour la possibilité du mariage par consentement mutuel et pouvant être dissous. Auparavant, il s’agissait avant tout d’une union conçue en fonction des intérêts des clans familiaux.
À Rome comme en Grèce, les [[w:droits civiques|droits civiques]] resteront réservés aux hommes libres. Les femmes demeureront exclues de même que les étrangers et les esclaves non affranchis. Le pouvoir sera presque toujours exercé par une petite classe de privilégiés
Ce qu’on appelle la [[w:Paix Romaine|Paix Romaine]] couvre une période qui va de – 31 à 235 apr. J.-C. La cohésion de l’empire ne sera pas seulement assurée par la puissance militaire, l’efficacité de son réseau administratif aura une influence tout aussi déterminante. La diplomatie jouera également un rôle
Sur le plan religieux, Rome a tout d’abord été influencée par les conceptions des Étrusques. Les
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divinités grecques sont ensuite venues s’y superposer. Les Romains pensaient qu’ils étaient les auteurs de leur destin. La plupart d’entre eux ne s’intéressaient guère à la [[w:mythologie|mythologie]]. Pour ces Hommes à l’esprit pratique, les dieux étaient surtout « fonctionnels ». Ils ne possédaient pas de volonté indépendante
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Les Romains préféraient les combats de gladiateurs aux [[w:joutes oratoires|joutes oratoires]] de ceux qui tentent de sonder les profondeurs de la réalité. C’est sans doute une des raisons pour lesquelles ils n’engendrèrent pas de philosophie propre. Les trois grands penseurs latins, [[w:Lucrèce|Lucrèce]], [[w:Cicéron|Cicéron]] et [[w:Sénèque|Sénèque]] se rattachaient respectivement à l’[[w:épicurisme|épicurisme]], à l’[[w:éclectisme|éclectisme]] et au [[w:stoïcisme|stoïcisme]]
== Judaïsme, Christianisme, Islam ==
Si l’on en croit les sources actuelles, le peuple d’[[w:Israël|Israël]] serait parti de [[w:Mésopotamie|Mésopotamie]] au début du deuxième millénaire avant notre ère. Il aurait atteint la [[w:Palestine|Palestine]] quelques siècles plus tard. Comme la région était inhospitalière, une partie des israélites alla s’installer en [[w:Égypte|Égypte]]. À cette époque, le pays se trouvait sous la domination des [[w:Hyksos|Hyksos]]. Quand les Égyptiens reprirent le pouvoir, les Israélites furent réduits au servage. Au XIII e siècle av. J.-C., entraînés par [[w:Moïse|Moïse]], leur libérateur, ils purent reprendre le chemin de [[w:Canaan|Canaan]]
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Au cours de leur Histoire, les Israélites furent déportés à plusieurs reprises
Tout en conservant leur culture, les juifs assimileront celles des pays où ils s’implanteront, contribuant ainsi à la prospérité de leur terre d’accueil. Tributaires du bon vouloir des différents régimes, ils seront souvent victimes d’exclusions et de persécutions. L’idée d’un retour au pays ne quittera jamais les Israélites. Pendant longtemps, cela restera un simple espoir car les conditions ne le permettront pas. Un projet visant à constituer un état indépendant sera conçu vers la fin du XIXe. Il se concrétisera en 1948 par la création de l’état d’Israël, quelques années à peine après cet évènement infiniment désespérant que fut la « [[w:Shoah|Shoah]] »
À l’intérieur de l’Histoire connue, les [[w:Hébreux|Hébreux]] furent sans doute les premiers à vouer un culte à un dieu unique. – Il n’existe dans ce monothéisme aucune divinité secondaire. Ainsi que l’a défini [[w:Maïmonide|Maïmonide]], Dieu est éternel et infini. Pur esprit, il ne peut être représenté sous aucune forme. Créateur du Ciel et de la Terre, il rappellera les morts à la vie. Durant le cours de leur existence, les êtres humains sont récompensés ou punis en fonction de leur obéissance à sa Loi. Bien que tout puissant, Dieu n’a pas achevé le monde
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Comme tout livre considéré comme sacré, la [[w:Bible|Bible]] comporterait plusieurs niveaux de lecture. Pour les Kabbalistes, le texte serait même codé. En utilisant certaines clés mettant en jeu des correspondances entre lettres et chiffres, il serait possible d’accéder à un sens secret. La [[w:Kabbale|Kabbale]] est une tradition [[w:ésotérique|ésotérique]] pour laquelle, avec l’aide de Dieu, tout peut être transformé. Le [[w:Hassidisme|Hassidisme]] est un de ses prolongements. Ce mouvement est apparu au sein du [[w:judaïsme|judaïsme]] dans le courant du [[w:Moyen-Âge|Moyen-Âge]]. Ses adeptes se distinguent souvent par leur ferveur et le zèle ardent avec lequel ils observent les préceptes religieux. Se considérant comme de simples instruments entre les mains de leur créateur, ils mettent l’accent sur la sincérité et l’intention profonde. Le Hassidisme connut une importante résurgence au XVIII e, en particulier en [[w:Europe centrale|Europe centrale]]. Certains de ses caractères le rapprochent beaucoup du [[w:Soufisme|Soufisme]], un courant qui lui a émergé au sein de l’Islam. Alliant mystique et interrogation existentielle, certains maîtres s’appliquaient à susciter chez leurs disciples une remise en question permanente. Les contes et la danse extatique occupent une place non négligeable dans la pratique. Pour les Hassidismes, ce que la personne éprouve est plus important que l’obéissance à la lettre. Les émotions négatives elles-mêmes ne doivent pas être tues
Dans la Tradition biblique, l’Histoire est orientée ; elle est une marche vers la lumière, la justice et la paix. L’Homme ne doit donc pas se soumettre aux déterminismes naturels mais les utiliser pour le plus grand bien, en accord avec la volonté divine qui a donné naissance à tout ce qui existe. Si les juifs ont été victimes de tant de haine, peut-être est-ce en partie à cause de l’irritation que suscite la notion de [[w:peuple élu|peuple élu]] ? Mais une autre raison, celle-ci plus profonde, est sans doute à l’origine de cet acharnement. Les juifs ne se contentent pas de rechercher un salut dans un au-delà ou sur un autre plan. Ils sont les dépositaires d’une tradition qui affirme que, sur Terre, le bien finira par triompher absolument. Et ceci sera réalisé en partie grâce à l’action de l’Homme. L’enjeu se trouve dans ce monde-ci et la lutte ne peut ni ne doit être évitée. Il n’est donc pas surprenant qu’ils se heurtent à de farouches oppositions. Nous sommes bien entendu ici sur un terrain de simples hypothèses. L’identité juive actuelle est d’ailleurs difficile à cerner. Il ne s’agit pas d’un groupe ethnique défini et ceux qui s’en réclament sont parfois athées.
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Les chrétiens ont tout d’abord formé une communauté distincte au sein du judaïsme. Ils ont ensuite été rejoints par des convertis venus d’autres horizons culturels, ce qui eut pour conséquence d’accentuer les contradictions et les divergences déjà présentes. Le [[w:christianisme|christianisme]] s’est alors constitué en une religion totalement indépendante du [[w:Judaïsme|Judaïsme]]. Les [[w:Évangiles|Évangiles]] ont été écrits plusieurs dizaines d’années après la mort de Jésus par des Hommes qui ne l’avaient pas approché. Ils ne font donc que refléter plus ou moins fidèlement son enseignement. Avec l’éclairage apporté par la philosophie grecque, une réflexion systématique va s’élaborer. Il en résultera une théologie où différentes doctrines s’affronteront, entraînant parfois des conflits armés. En devenant la religion officielle de l’Empire Romain, le christianisme lui donnera un supplément d’âme. Lui-même bénéficiera de sa puissance mais, en contrepartie, il devra s’adapter aux cadres déjà existants et épouser certaines de ses formes. L’apparat, la complexité des rites et l’organisation hiérarchique sont un héritage romain. Il faudra attendre la [[w:réforme protestante|réforme protestante]] pour que soit entreprise une rénovation de grande envergure.
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Aux cours des siècles, les écrits des [[w:apôtres|apôtres]] vont donner lieu à de nombreuses interprétations. Ils seront parfois utilisés pour justifier les positions les plus contradictoires. Certains [[w:Rose-Croix|Rose-Croix]] voient dans les Évangiles la description d’un parcours initiatique que chacun peut suivre pour réaliser le royaume de Dieu qui se trouve en lui. Chaque évènement de la vie de Jésus est ainsi relié à une étape de ce cheminement intérieur. La naissance à [[w:Bethléem|Bethléem]] correspond l’éveil de l’âme-étincelle dans la grotte du cœur ... Les douze apôtres symbolisent les douze paires de nerfs crâniens. Et ainsi de suite jusqu’à la crucifixion sur le [[w:Golgotha|Golgotha]] – ce qui, en hébreux signifie “le lieu du crâne”. Comme dans certaines voies spirituelles asiatiques, l’[[w:apothéose|apothéose]] se situe au sommet de la tête. C’est à ce niveau que l’ultime victoire est remportée.
Depuis la découverte des manuscrits de [[w:Qumran|Qumran]], un certain nombre de chercheurs pensent qu’il existe un lien privilégié entre le mouvement [[w:essénien|essénien]] et la communauté des premiers chrétiens. Déjà, un siècle avant Jésus Christ, les esséniens prenaient en commun un repas de pain et de vin. Dès cette époque, les membres de ce mouvement religieux juif parlaient de résurrection et utilisaient des expressions telles que « maître de justice » et « fils du Très-Haut. » Mais ils se croyaient prédestinés et menaient une vie ascétique à l’écart du monde
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L’[[w:Islam|Islam]] est né en [[w:Arabie|Arabie]], un de ces pays très arides où la vie se trouve concentrée autour des oasis et des caravanes. Au moment de son apparition, La [[w:Mecque|Mecque]] était déjà le centre commercial et religieux de toute la région. C’est là qu’à partir de l’année 612 de l’ère chrétienne, [[w:Mahomet|Mahomet]] commença à recevoir des révélations par l’intermédiaire de l’[[w:archange Gabriel|archange Gabriel]]. Le [[w:Coran|Coran]] est la transcription de ce qui lui a été communiqué.
Les cinq piliers de l’Islam sont
D’après le Coran, Dieu est un pur esprit, infini, unique et incréé
Au sein de l’Islam, le message purement spirituel se trouve accompagné d’un ensemble de coutumes qui proviennent de la culture locale de l’époque. Chaque religion comporte ainsi des éléments qui n’ont rien d’essentiel mais qui se trouvent simplement avoir été dictés par le contexte. Certaines des directives de l’islam semblent difficilement compatibles avec les aspirations du monde actuel, alors qu’au moment où elles ont été formulées, elles représentaient un réel progrès dans le sens de la dignité humaine, y compris celle de la femme. De nos jours cependant, de nouvelles possibilités sont apparues et elles permettent d’envisager, sans restriction aucune, l’autonomie de la personne. Les codes et les ancrages de circonstance doivent être renouvelés en fonction des situations. Les difficultés ne sont pas insurmontables. Le noyau central de chaque religion peut même devenir un élément dynamique au service du progrès. C’est notamment le cas de l’islam qui porte bien haut l’idéal de fraternité, croit en l’être humain, fait confiance à la raison et refuse les intermédiaires entre L’Homme et Dieu. Nul n’a le monopole de l’attitude juste. En divers points du Globe, la civilisation occidentale contemporaine apparaît parfois comme une forme de barbarie ; en particulier à cause du fait que presque tout y est traité comme une marchandise et mis en concurrence, y compris le corps ou des valeurs traditionnellement considérées comme sacrées.
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Par son idéal de solidarité, la religion islamique encourageait un dépassement des rivalités tribales, des liens du sang et des intérêts personnels. L’individu se trouvait soudain partie intégrante d’une vaste communauté qui transcendait toutes les frontières. Cette foi nouvelle devint pour beaucoup le point de ralliement. Dans le Coran il est écrit
La religion musulmane réalisa l’unification du monde arabe, très divisé jusque là. Elle permit l’édification d’un empire qui, au VII e siècle, s’étendait de l’[[w:Espagne|Espagne]] à l’[[w:Indus|Indus]], incluant même une partie de la [[w:Chine|Chine]]. Une culture raffinée s’y développa avec de nombreux centres prestigieux, de [[w:Cordoue|Cordoue]] à [[w:Samarcande|Samarcande]] et même au delà. Les arts, les sciences et la philosophie y étaient souvent encouragés et purent atteindre des niveaux élevés. Il y eut ainsi des époques d’équilibre entre la foi et la raison. Pour l’islam, le monde est le langage de Dieu et peut être déchiffré. C’est à [[w:Bagdad|Bagdad]] que se constitua ce qu’on pourrait considérer comme la première académie des sciences. Au XIe siècle, la civilisation arabo-musulmane élaborait des méthodes qui incluaient preuve et expérimentation. Les [[w:Mongols|Mongols]] disloqueront ce bel édifice. À partir du X<sup>e</sup> siècle, des combattants musulmans d’Asie centrale accèderont au pouvoir en divers endroits. Les [[w:Turcs|Turcs]] remplaceront les Arabes à la tête de l’empire. Ils s’empareront même de [[w:Constantinople|Constantinople]] en 1453. L’[[w:Empire Ottoman|Empire Ottoman]] va se constituer au XIVe siècle. Il deviendra, pendant un temps, la première puissance en Europe et imposera le respect au monde occidental, en particulier à son apogée, au XVIe, sous le règne de [[w:Soliman|Soliman]] le Magnifique… La première guerre mondiale amènera le démantèlement total de ce qui en subsistait.
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Pour éviter toute forme d’idolâtrie, l’islam bannit des édifices religieux toute représentation naturelle. Il est en cela en plein accord avec l’interdit biblique qui exhorte à se détourner de l’image de la divinité pour en percevoir le reflet en soi-même. Les artistes musulmans utilisent donc toutes les ressources de leur imagination pour donner vie à l’abstraction. Les entrelacements et la répétition des motifs géométriques créent un monde où le temps semble aboli. L’accès à la [[w:transcendance|transcendance]] se trouve ainsi facilité. Grâce à l’art de la [[w:calligraphie|calligraphie]], les [[w:versets|versets]] du Coran échappent aux limites de la simple écriture. Pour un instant, au moins, ils donnent l’impression d’être un langage qui existe de lui-même, indépendamment de l’humain.
Les pratiques traditionnelles ne représentent qu’un versant de l’islam <ref>La plupart des observateurs estiment que, dans l’islam, la femme est en quelque sorte mise sous tutelle. Ce que l’on dit moins, c’est que, par ailleurs, elle est idéalisée au point d’être considérée comme intermédiaire entre l’homme et Dieu. Comme Lui elle est visible seulement dans les espaces intérieurs, dérobée aux regards ordinaires. De nos jours, l’immense majorité des femmes demandent à être traitées sur un pied d’égalité avec les hommes
* à l’intérieur , c’est un effort en vue de s’améliorer
▲Le [[w:Jihad|Jihad]], ou guerre sainte, comporte deux aspects :
* à l’extérieur, c’est le recours à la guerre contre ceux qui menacent l’islam
▲* à l’intérieur , c’est un effort en vue de s’améliorer : une sorte de guerre contre le mal en soi.
▲* à l’extérieur, c’est le recours à la guerre contre ceux qui menacent l’islam : cette religion étant considérée par ses adeptes, comme l’incarnation du bien. Ce second aspect a d’ailleurs été établi en relation avec un contexte particulier. Le généraliser n’était qu’un des choix possibles. Du reste, qui sont au fond les plus grands ennemis de l’islam ? Ne serait-ce pas ceux dont la violente intolérance ternit l'image de cette religion et porte ainsi préjudice à l’ensemble de ceux qui s'en réclament?</ref>. On oublie souvent qu’un important courant mystique s’est développé en son sein. Extrêmement diversifié et toujours bien vivant, ce mouvement est connu sous le nom de [[w:soufisme|soufisme]]. Ses adeptes mettent l’accent sur la purification du Cœur et la connaissance de soi. Ils cherchent à s’immerger dans « l’origine merveilleuse de tout. » : ce point de convergence qui est à la fois le Tout et le Rien, et où Beauté et Vérité se trouvent réunies. En Occident, le soufisme est surtout connu à travers la danse des [[w:derviches tourneurs|derviches tourneurs]]. Le profond humanisme des soufis a beaucoup contribué à faciliter le rapprochement entre les musulmans et les autres communautés. Pour eux, du reste, il y a autant de voies que de personnes sur la terre. Malgré les difficultés de compréhension, le dialogue inter-religieux est hautement souhaitable. En effet, chaque fois que les « [[w:religions du Livre|religions du Livre]] » ont cohabité fraternellement entre elles ou avec d’autres, on a vu fleurir un art de vivre de très haute qualité.
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