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Nous pouvons également faire reculer la toute puissance de l’argent en valorisant ou en développant les relations qui ne
 
s’inscrivent pas dans le cadre de l’économie marchande. Toutes sortes de solutions peuvent être expérimentées. L’une d’entre elles consisterait à créer un peu partout des espaces de gratuité et d’entraide. Ils pourraient être le fruit d’une coopération entre les pouvoirs publics et les initiatives locales. Chaque village, chaque quartier disposerait d’un espace à aménager et d’un bâtiment considéré comme la maison de tous. Ce cadre permettrait la mise en commun volontaire de tout ce qui peut l’être. Ceux qui le souhaitent donneraient les ustensiles et les produits dont ils n’ont plus besoin. Les objets auraient ainsi la possibilité de connaître une seconde vie et pourraient être acquis gratuitement par tous. La priorité serait accordée aux plus pauvres et à ceux qui ont un besoin spécifique. Ceci, bien sûr, pour leur usage personnel et non pour les revendre. Des vérifications et des parades seraient prévues.
[[Fichier:Erastus_Salisbury_Field_-_The_Garden_of_Eden20130505 Maastricht Itteren Hartelstein 05.jpgJPG||droite|vignettethumb]]
Pour faciliter la circulation des objets, on mettrait en place un système des prêts anonymes ou de personne à personne. Pour ne pas décourager les bonnes volontés, des garanties seraient prévues. Des coordinateurs élus ou des animateurs appartenant à la fonction publique serviraient de caution, feraient procéder à d’éventuelles réparations et veilleraient à la bonne marche de l’ensemble. Dans la mesure de leurs aptitudes, les habitants du quartier participeraient à la conception et à la construction des édifices. Les bâtiments seraient conçus de façon à pouvoir s’adapter à de multiples circonstances et composés d’éléments démontables afin qu’ils soient aisément transformables. De multiples expériences architecturales trouveraient là un terrain d’expression. Lorsque la situation le permettrait, il y aurait aussi des jardins et des aires de jeux. À travers leurs espoirs, leurs réalisations et la nature des difficultés rencontrées,
ces lieux refléteraient l’atmosphère et le dynamisme de la vie locale. Chacun y serait un peu chez lui et pourrait s’y ressourcer et y insuffler un peu de lui-même. Ceux qui aiment se rendre utiles auraient mille occasions d’apporter leur contribution, notamment en consacrant un peu de leur temps à aider les personnes du voisinage dans un domaine ou un autre. On assisterait ainsi à la mise en place d’espaces où donateurs et bénéficiaires se rencontreraient sur une base d’égalité et découvriraient leur complémentarité. La compréhension mutuelle serait facilitée par le fait que les rôles seraient fréquemment inversés. À cette échelle, la sensibilité et la conscience disposent encore d’informations de première main, ce qui facilite également les prises de conscience.
 
Dans cet oasis aux multiples dimensions, tout serait volontaire et gratuit. Il n’y aurait ni troc ni échange, ni attente de réciprocité d’aucune sorte. Une telle précaution est indispensable pour préserver l’esprit du don et la liberté de chacun. Elle permettrait également d’éviter toute forme de concurrence risquant de porter préjudice au commerce local et à ceux qui vivent de l’artisanat. Toutes les dimensions de l’humain trouveraient ici un terrain d’expression. Dans « la maison de tous », on apprendrait à connaître les autres de manière plus authentique. Des soirées seraient organisées pour dialoguer et se détendre. Ces rencontres et ces activités déboucheraient peut-être sur une entraide de plus grande envergure par-delà les frontières, donnant naissance à de vastes réseaux qui de proche en proche mettraient chaque participant en relation avec l’ensemble de l’humanité.
[[Fichier:Picnic. At St. Helen Island BAnQ P48S1P04169.jpg|thumb]]
 
La vie ordinaire doit quelquefois être mise entre parenthèse. De temps à autre, des fêtes pourraient être organisées. Ces jours là, grâce à la participation bénévole de tous ceux qui se sentiraient concernés, tout serait entièrement gratuit : les attractions et les spectacles mais aussi les services qui s’y rapportent. Toutes générations confondues, on s’amuserait, on éprouverait toutes sortes d’émotions en commun, on créerait ensemble, oubliant pour l’heure le personnage que l’on joue habituellement dans le grand théâtre de la vie sociale. Chacun apporterait un peu de nourriture et de boisson que l’on partagerait pour un vrai repas de fête qui laisserait une empreinte profonde dans les cœurs et les consciences.