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== La publicité et ses alternatives ==
Nous sommes généralement convaincus de la nécessité de résister à l’endoctrinement politique ou religieux et, d’une façon générale, à tout ce qui peut restreindre la possibilité de choisir librement. Il existe cependant une exception : la [[w:publicité|publicité]]. Bien qu’il soit évident qu’elle tente d’orienter nos choix, cette activité bénéficie d’une indulgence surprenante. La plupart des êtres humains se croient peu influençables et pensent qu’ils peuvent goûter aux appâts qu’elle offre sans se faire prendre à l’hameçon qu’elle y a inséré. Quelle illusion ! Même si nous savons qu’il s’agit d’un [[w:stratagème|stratagème]], nous ne sommes pas immunisés pour autant. Notre affectivité est souvent touchée plus profondément que nous le pensons et, à notre insu, les parties les plus instinctives de notre personnalité nous incitent à agir dans le sens voulu par les publicitaires. Ces habiles artisans ne lésinent pas sur les moyens : le budget consacré à la publicité représente 20% des dépenses mondiales. Il est le second, devancé uniquement par celui de l’armement. Pour les cosmétiques, il atteint 90 % du prix total. – Les sommes allouées ne le sont sans doute pas en pure perte.
 
[[Fichier:Times_square_at_night.jpg||droite|vignette]]
[[Fichier:Times_square_at_night.jpg||droite|vignette]]Les techniques utilisées s’appuient sur les découvertes des sciences humaines. Elles s’emploient tout d’abord à retenir l’attention et à laisser une trace dans le psychisme. Elles y parviennent en séduisant, en suscitant une forte émotion ou en provoquant l’ébranlement des cadres habituels de la pensée. La personne prise pour cible se trouve ainsi momentanément dans un état de grande vulnérabilité. On lui propose alors un produit ou un service qui semble pouvoir mettre fin à ce malaise ou laisse entrevoir la possibilité de retrouver un plaisir analogue à celui qu’elle vient d’éprouver. Dès lors, dans son psychisme, ces états émotionnels intenses se trouveront associés à un produit ou à une marque qui, de ce fait, deviendra objet de désir. On peut véritablement parler de création d’un réflexe conditionné. Il y a évidemment une responsabilité plus ou moins marquée de l’acheteur. Les publicitaires savent que, généralement, celui-ci recherche les plaisirs faciles et souhaite donner de lui une image favorable. C’est sur de telles tendances qu’ils misent. Ils connaissent également notre crainte d’être isolé ou rejeté et notre désir de nous sentir enveloppé par une communauté sécurisante et valorisante, par exemple, celle des heureux bénéficiaires d’un service de qualité, d’un objet fétiche ou d’un signe distinctif ; et ils savent en tirer habilement parti.
 
[[Fichier:Times_square_at_night.jpg||droite|vignette]]Les techniques utilisées s’appuient sur les découvertes des [[w:sciences humaines|sciences humaines]]. Elles s’emploient tout d’abord à retenir l’attention et à laisser une trace dans le [[w:psychisme|psychisme]]. Elles y parviennent en séduisant, en suscitant une forte émotion ou en provoquant l’ébranlement des cadres habituels de la pensée. La personne prise pour cible se trouve ainsi momentanément dans un état de grande vulnérabilité. On lui propose alors un produit ou un service qui semble pouvoir mettre fin à ce malaise ou laisse entrevoir la possibilité de retrouver un plaisir analogue à celui qu’elle vient d’éprouver. Dès lors, dans son psychisme, ces états émotionnels intenses se trouveront associés à un produit ou à une marque qui, de ce fait, deviendra objet de désir. On peut véritablement parler de création d’un [[w:réflexe conditionné|réflexe conditionné]]. Il y a évidemment une responsabilité plus ou moins marquée de l’acheteur. Les publicitaires savent que, généralement, celui-ci recherche les plaisirs faciles et souhaite donner de lui une image favorable. C’est sur de telles tendances qu’ils misent. Ils connaissent également notre crainte d’être isolé ou rejeté et notre désir de nous sentir enveloppé par une communauté sécurisante et valorisante, par exemple, celle des heureux bénéficiaires d’un service de qualité, d’un objet fétiche ou d’un signe distinctif ; et ils savent en tirer habilement parti.
Les agences publicitaires détournent à leur profit tout ce qui leur permet de faciliter la vente. Elles se servent même du désir de liberté pour nous asservir et utilisent des fragments de messages spirituels pour enfoncer leurs victimes dans le matérialisme. Elles s’approprient tout sans retenue. De nombreuses œuvres se trouvent ainsi parasitées et perdent temporairement la majeure partie de leur rayonnement à cause des associations triviales qui les polluent. Leurs auteurs doivent bien souvent se retourner dans leur tombe. Les fabricants de leurres sont même parvenus à faire admettre la publicité au rang des arts. Des prix officiels sont décernés à ceux qui bernent les populations. Celles-ci entrent d’ailleurs dans le jeu avec enthousiasme, ne voulant pas voir, comme dans le conte d’Andersen, que « le roi est nu ». Les méthodes et les ressources de l’art sont effectivement utilisées, mais pour des fins qui n’ont rien à voir avec lui. En effet, l’art véritable ouvre l’esprit et développe la sensibilité en amenant ces facultés au delà du stade où elles se trouvent. La publicité, elle, se contente de flatter les goûts et les idées qui sont déjà présents dans le public. Dans différents milieux, arborer certaines marques
est devenu un moyen permettant de jouir d’un certain prestige, ou tout au moins d’avoir le sentiment d’exister dans le regard de l’autre. Beaucoup sont prêts à payer très cher pour avoir le privilège d’être transformés en panneau publicitaire gratuit. Et comble de l’absurde, pour conquérir ce droit d’être exploité, quelques uns ont même recours au racket. Les générations futures riront sans doute beaucoup de nous. Cela les consolera un peu de l’héritage écologique catastrophique que nous risquons de leur laisser à cause de notre consommation excessive.
 
Les [[w:agences publicitaires|agences publicitaires]] détournent à leur profit tout ce qui leur permet de faciliter la vente. Elles se servent même du désir de liberté pour nous asservir et utilisent des fragments de messages spirituels pour enfoncer leurs victimes dans le [[w:matérialisme|matérialisme]]. Elles s’approprient tout sans retenue. De nombreuses œuvres se trouvent ainsi parasitées et perdent temporairement la majeure partie de leur rayonnement à cause des associations [[wikt:triviales|triviales]] qui les polluent. Leurs auteurs doivent bien souvent se retourner dans leur tombe. Les fabricants de leurres sont même parvenus à faire admettre la publicité au rang des arts. Des prix officiels sont décernés à ceux qui bernent les populations. Celles-ci entrent d’ailleurs dans le jeu avec enthousiasme, ne voulant pas voir, comme dans le [[w:conte d’Andersen|conte d’Andersen]], que « le roi est nu ». Les méthodes et les ressources de l’art sont effectivement utilisées, mais pour des fins qui n’ont rien à voir avec lui. En effet, l’art véritable ouvre l’esprit et développe la sensibilité en amenant ces facultés au delà du stade où elles se trouvent. La publicité, elle, se contente de flatter les goûts et les idées qui sont déjà présents dans le public. Dans différents milieux, arborer certaines marques est devenu un moyen permettant de jouir d’un certain prestige, ou tout au moins d’avoir le sentiment d’exister dans le regard de l’autre. Beaucoup sont prêts à payer très cher pour avoir le privilège d’être transformés en panneau publicitaire gratuit. Et comble de l’absurde, pour conquérir ce droit d’être exploité, quelques uns ont même recours au racket. Les générations futures riront sans doute beaucoup de nous. Cela les consolera un peu de l’héritage écologique catastrophique que nous risquons de leur laisser à cause de notre consommation excessive.
[[Fichier:Mailpouch8466.jpg|
Depuis 2009, des granges avec des messages anti-tabac ont été commanditées à un peintre en Virginie.
|vignette]]
Pour l’instant, la compréhension des citoyens du monde est encore brouillée. Les informations données par les messages publicitaires sont souvent rares, volontairement incomplètes, et les mots sont vidés de leur véritable substance. La reconnaissance sociale d’une activité reposant très largement sur l’hypocrisie et la manipulation n’est pas sans conséquences. Dans un monde où il est déjà bien difficile de trouver des points de repères véritablement fiables, c’est un encouragement supplémentaire au cynisme et une contribution à la perte de sens. La publicité nous empêche de bénéficier pleinement des bienfaits apportés par les institutions démocratiques, l’évolution des mentalités et les progrès de la connaissance. Si l’on tient compte de toutes les implications, son action feutrée est plus redoutable que celle des fléaux dont nous avons le plus peur. Les personnes manipulées ne se sentent pas vraiment opprimées car on fait d’elles des esclaves consentants en exauçant apparemment leurs désirs. On les suscite même, à l’occasion, pour renforcer
les liens de dépendance. Les pièges les plus agréables ne sont pas les moins puissants. Nous avons ici affaire à une servitude contre laquelle il est difficile de se révolter car les liens sont en grande partie secrétés par le système hormonal de la victime. Ils font peu à peu partie de l’état ordinaire de l’individu. Le prisonnier considère ses chaînes comme des filets de protection ou des bijoux, et ceux qui cherchent à l’en libérer lui apparaissent comme des ennemis qui veulent le dépouiller.
 
[[Fichier:Mailpouch8466.jpg| Depuis 2009, des granges avec des messages anti-tabac ont été commanditées à un peintre en Virginie.|vignette]]
Les publicitaires ne se contentent pas de miser sur nos faiblesses: ils les accentuent même. Ils nous rendent encore plus avides, ils nous exhortent à briller, à dominer nos semblables et entretiennent en nous la crainte d’être distancés. Il leur arrive même de nous culpabiliser en laissant entendre que notre refus d’acheter dénote un manque de générosité envers la vie et qu’il risque de porter préjudice à nos proches : en particulier les enfants. En d’autres occasions, si cela peut servir leurs intérêts, ils n’hésitent pas à dévaloriser certaines qualités humaines. La répétition des slogans s’apparente à celle des rituels, et rares sont les incrédules qui les démystifient et refusent de se conformer à leurs prescriptions : le paradis terrestre qui est promis vaut bien quelques sacrifices. Le besoin est spécifique. Le désir, lui, est flottant : n’importe quelle proposition alléchante est susceptible d’être acceptée. La publicité place entre nos besoins et notre volonté consciente, un produit de substitution qu’elle nous incite à désirer. Comme nous poursuivons désormais ce leurre, nous renonçons à chercher une réponse réellement adaptée à notre besoin. Nous finissons même par oublier son existence. Notre véritable problème n’étant pas résolu, nous sommes perpétuellement insatisfaits. C’est l’état idéal pour être ouvert à de nouvelles propositions grâce auxquelles, on nous l’assure, notre manque sera enfin comblé.
 
Pour l’instant, la compréhension des citoyens du monde est encore brouillée. Les informations données par les messages publicitaires sont souvent rares, volontairement incomplètes, et les mots sont vidés de leur véritable substance. La reconnaissance sociale d’une activité reposant très largement sur l’hypocrisie et la manipulation n’est pas sans conséquences. Dans un monde où il est déjà bien difficile de trouver des points de repères véritablement fiables, c’est un encouragement supplémentaire au [[w:cynisme|cynisme]] et une contribution à la perte de sens. La publicité nous empêche de bénéficier pleinement des bienfaits apportés par les institutions démocratiques, l’évolution des mentalités et les progrès de la connaissance. Si l’on tient compte de toutes les implications, son action feutrée est plus redoutable que celle des fléaux dont nous avons le plus peur. Les personnes manipulées ne se sentent pas vraiment opprimées, car on fait d’elles des esclaves consentants en exauçant apparemment leurs désirs. On les suscite même, à l’occasion, pour renforcer les liens de dépendance. Les pièges les plus agréables ne sont pas les moins puissants. Nous avons ici affaire à une [[w:servitude|servitude]] contre laquelle il est difficile de se révolter car les liens sont en grande partie secrétés par le système hormonal de la victime. Ils font peu à peu partie de l’état ordinaire de l’individu. Le prisonnier considère ses chaînes comme des filets de protection ou des bijoux, et ceux qui cherchent à l’en libérer lui apparaissent comme des ennemis qui veulent le dépouiller.
 
Les publicitaires ne se contentent pas de miser sur nos faiblesses: ils les accentuent même. Ils nous rendent encore plus avides, ils nous exhortent à briller, à dominer nos semblables et entretiennent en nous la crainte d’être distancés. Il leur arrive même de nous culpabiliser en laissant entendre que notre refus d’acheter dénote un manque de générosité envers la vie et qu’il risque de porter préjudice à nos proches : en particulier les enfants. En d’autres occasions, si cela peut servir leurs intérêts, ils n’hésitent pas à dévaloriser certaines qualités humaines. La répétition des slogans s’apparente à celle des [[w:rituels|rituels]], et rares sont les [[wikt:incrédules|incrédules]] qui les [[wikt:démystifient|démystifient]] et refusent de se conformer à leurs prescriptions : le paradis terrestre qui est promis vaut bien quelques sacrifices. Le besoin est spécifique. Le désir, lui, est flottant : n’importe quelle proposition alléchante est susceptible d’être acceptée. La publicité place entre nos besoins et notre volonté consciente, un produit de substitution qu’elle nous incite à désirer. Comme nous poursuivons désormais ce leurre, nous renonçons à chercher une réponse réellement adaptée à notre besoin. Nous finissons même par oublier son existence. Notre véritable problème n’étant pas résolu, nous sommes perpétuellement insatisfaits. C’est l’état idéal pour être ouvert à de nouvelles propositions grâce auxquelles, on nous l’assure, notre manque sera enfin comblé.
 
[[Fichier:Saint-Jean_-_20110202_%281%29.jpg||droite|vignette]]
 
Comme elle attise le désir d’accroître nos possessions, la publicité nous pousse à entrer en compétition les uns avec les autres. À cause de cette situation, la solidarité est reléguée au second plan1plan<ref>Les chiffres du Programme des Nations Unies pour le Développement sont éloquents : Pour éradiquer la faim, permettre l’accès à l’eau potable, loger chacun décemment et combattre les épidémies, il faudrait une somme dix fois inférieure à celle qui est dépensée pour la publicité.</ref>. De plus, le sentiment de frustration augmente, ce qui accentue les désordres psychologiques, les conflits familiaux et la délinquance. La publicité est également [[wikt:normative|normative]]. Elle conditionne dès l’enfance à un modèle de réussite et à des comportements standardisés. Nous devenons ainsi le personnage dont les marchands ont besoin. Cette marionnette prend la place de notre véritable identité et nous détourne de l’essentiel. Pour amortir les frais engagés dans la recherche et rentabiliser les importants moyens mis en œuvre pour la [[w:production de masse|production de masse]], des besoins sont crées artificiellement. Les pouvoirs économiques modèlent l’opinion publique et font pression sur le personnel politique pour que des décisions favorisant leurs orientations soient prises. La [[w:propagande|propagande]] se dissimule souvent derrière des discours à caractère scientifique, apparemment neutres. Les médias qui la relaient ferment les yeux car une partie de leurs recettes provient de la publicité. Les courants de pensée qui invitent à rechercher le bonheur dans la simplicité et la profondeur sont présentés de manière caricaturale. Un autre moyen fréquemment utilisé pour se débarrasser de ces gêneurs consiste à les recycler au sein de publicités qui vantent les mérites de produits sensés être en accord avec la recherche d’un véritable art de vivre.
 
Les promoteurs de l’économie du gaspillage ont tout intérêt à ce que les gens se détournent des joies simples, qu’ils soient envieux, ne prêtent pas leur matériel et ne croient pas au pouvoir de leur esprit pour résoudre les problèmes et améliorer la qualité de la vie. Plus une personne est coupée de ses ressources et de ses propres rêves, plus elle sera dépendante du système marchand. La mainmise sur l’imaginaire, le nivellement et la dépersonnalisation se trouvent donc au cœur de leurs stratégies.
 
[[Fichier:J20_corporate_flag_dc.jpg||droite|vignette]]
Si nous n’étions pas ainsi conditionnés, une part plus importante de notre budget pourrait être consacrée à aider respectueusement nos semblables et à entreprendre des actions individuelles et collectives d’envergure ou véritablement
novatrices. Avec le prix d’un lifting, on pourrait soigner à temps plusieurs lépreux, leur évitant ainsi d’être défigurés et d’avoir les mains rongées par la maladie. Avec le prix d’un gadget ou d’un vêtement qu’on jettera à la saison suivante, il serait possible d’offrir une bonne prothèse à un enfant ayant perdu une jambe en marchant sur une mine. L’un n’empêche pas nécessairement l’autre, mais il y a parfois des choix à faire. Il y a sans doute des aspects positifs à mettre au crédit de la publicité. Elle favorise notamment le dynamisme de nombreuses sphères d’activité. Mais cela se réalise souvent au détriment d’autres, jugés moins rentables financièrement et dans un état d’esprit qu’il me semble souhaitable de dépasser. Dans l’état actuel du monde, nous avons plus besoin d’équilibre que d’hyperactivité professionnelle.
 
Si nous n’étions pas ainsi conditionnés, une part plus importante de notre budget pourrait être consacrée à aider respectueusement nos semblables et à entreprendre des actions individuelles et collectives d’envergure ou véritablement novatrices. Avec le prix d’un lifting, on pourrait soigner à temps plusieurs lépreux, leur évitant ainsi d’être défigurés et d’avoir les mains rongées par la maladie. Avec le prix d’un gadget ou d’un vêtement qu’on jettera à la saison suivante, il serait possible d’offrir une bonne prothèse à un enfant ayant perdu une jambe en marchant sur une mine. L’un n’empêche pas nécessairement l’autre, mais il y a parfois des choix à faire. Il y a sans doute des aspects positifs à mettre au crédit de la publicité. Elle favorise notamment le dynamisme de nombreuses sphères d’activité. Mais cela se réalise souvent au détriment d’autres, jugés moins rentables financièrement et dans un état d’esprit qu’il me semble souhaitable de dépasser. Dans l’état actuel du monde, nous avons plus besoin d’équilibre que d’hyperactivité professionnelle.
[[Fichier:Toulouse_-_Place_de_la_Patte_d%27Oie_-_20110115_%281%29.jpg||droite|vignette]]
Pour briser le cercle vicieux dans lequel est engagé l’économie, c’est sans doute au niveau de l’information que nous pouvons intervenir avec le maximum d’efficacité. Il n’est guère possible d’être à la fois juge et partie. Pour éviter toute dissimulation et toute tentative de manipulation, l’information concernant les biens de consommation doit être assurée par des organismes totalement indépendants du secteur économique. Grâce à cette mesure, ceux qui travaillent dans la publicité seraient enfin libérés de la nécessité de faire acheter à tout prix. Leurs talents pourraient alors s’exprimer dans des directions plus respectueuses des êtres et des choses. Ils seraient d’ailleurs les premiers bénéficiaires de ce nouvel état d’esprit. Au lieu de stimuler artificiellement la consommation, ils donneraient, sous une forme attrayante toutes sortes d’explications. Chacun pourrait ainsi évaluer très précisément ses besoins réels et réaliser ses objectifs en évitant au maximum le gaspillage.
 
[[Fichier:Toulouse_-_Place_de_la_Patte_d%27Oie_-_20110115_%281%29.jpg||droite|vignette]]
Ceux qui travailleraient dans ce secteur pourraient aussi avoir un rôle éducatif. Ils essaieraient de répandre un état d’esprit favorisant le respect de la vie ainsi que le goût et la volonté d’économiser les ressources de la planète. Ils encourageraient également les achats en commun et diffuseraient toutes sortes d’astuces permettant de se passer des produits polluants, encombrants ou trop coûteux. La publicité mériterait alors vraiment son nom car elle rendrait public tout ce qui peut être utile. Sous l’impulsion de cette nouvelle orientation,elle pourrait même devenir un art à part entière.
 
Pour briser le cercle vicieux dans lequel est engagé l’économie, c’est sans doute au niveau de l’information que nous pouvons intervenir avec le maximum d’efficacité. Il n’est guère possible d’être à la fois [[w:juge et partie|juge et partie]]. Pour éviter toute dissimulation et toute tentative de manipulation, l’information concernant les biens de consommation doit être assurée par des organismes totalement indépendants du secteur économique. Grâce à cette mesure, ceux qui travaillent dans la publicité seraient enfin libérés de la nécessité de faire acheter à tout prix. Leurs talents pourraient alors s’exprimer dans des directions plus respectueuses des êtres et des choses. Ils seraient d’ailleurs les premiers bénéficiaires de ce nouvel état d’esprit. Au lieu de stimuler artificiellement la consommation, ils donneraient, sous une forme attrayante toutes sortes d’explications. Chacun pourrait ainsi évaluer très précisément ses besoins réels et réaliser ses objectifs en évitant au maximum le gaspillage.
 
Ceux qui travailleraient dans ce secteur pourraient aussi avoir un rôle éducatif. Ils essaieraient de répandre un état d’esprit favorisant le respect de la vie ainsi que le goût et la volonté d’économiser les ressources de la planète. Ils encourageraient également les achats en commun et diffuseraient toutes sortes d’astuces permettant de se passer des produits polluants, encombrants ou trop coûteux. La publicité mériterait alors vraiment son nom, car elle rendrait public tout ce qui peut être utile. Sous l’impulsion de cette nouvelle orientation,elle pourrait même devenir un art à part entière.
 
[[Fichier:Skoczylas-Owocobranie.jpg||droite|vignette]]
Le commerce est le domaine intermédiaire entre production
et consommation. Le rôle de ce secteur doit être de faire circuler les marchandises et d’aménager des cadres facilitant les échanges. Actuellement, dans une très large mesure, c’est le secteur commercial qui décide de ce qui doit être produit. C’est également lui qui oriente les choix des consommateurs. Éperonné par les exigences des spéculateurs, il travaille pour son propre compte, ayant complètement perdu de vue qu’il devrait avant tout être un trait d’union. Il doit être un relais qui insuffle un dynamisme mais demeure aussi neutre que possible. Tel assurément n’est pas le cas ! À cause de cette situation, les conditions de travail sont souvent plutôt médiocres, le milieu naturel est peu respecté et la qualité est plus apparente que réelle. De nombreux chefs d’entreprise déplorent de devoir suivre ce mouvement qui les contraint à brader leur conscience professionnelle et à faire abstraction de leurs états d’âme.
 
Le commerce est le domaine intermédiaire entre production et consommation. Le rôle de ce secteur doit être de faire circuler les marchandises et d’aménager des cadres facilitant les échanges. Actuellement, dans une très large mesure, c’est le secteur commercial qui décide de ce qui doit être produit. C’est également lui qui oriente les choix des consommateurs. Éperonné par les exigences des spéculateurs, il travaille pour son propre compte, ayant complètement perdu de vue qu’il devrait avant tout être un trait d’union. Il doit être un relais qui insuffle un dynamisme mais demeure aussi neutre que possible. Tel assurément n’est pas le cas ! À cause de cette situation, les conditions de travail sont souvent plutôt médiocres, le milieu naturel est peu respecté et la qualité est plus apparente que réelle. De nombreux chefs d’entreprise déplorent de devoir suivre ce mouvement qui les contraint à brader leur conscience professionnelle et à faire abstraction de leurs états d’âme.
Cette situation n’a cependant rien d’inévitable. Un nouveau type de relation pourrait être mis en place. Pour l’instant, producteurs, consommateurs et distributeurs ont des intérêts dissociés. Les moyens de communication permettent désormais la création de réseaux où les trois groupes se trouveraient réunis. Il existe toujours un point d’équilibre où les intérêts de chacun peuvent être conciliés. Si on le cherche sincèrement, on finit par le trouver. La fonction majeure de ces associations serait de le découvrir. Si cela parvenait à être réalisé, il deviendrait possible d’organiser la production en fonction des aspirations et des besoins réels des consommateurs. Ceux-ci seraient mis au courant des différentes techniques et des difficultés rencontrées par leurs partenaires et ils en tiendraient compte pour formuler leurs demandes. Les vaines luttes d’influence seraient remplacées par une coopération efficace dans l’intérêt de tous. Dès lors, les Hommes ne seraient plus obligés de se plier aux lois inhumaines d’un mécanisme qui s’est emballé et qui broie ce qu’ils ont de plus précieux. Si les initiatives individuelles étaient activement soutenues par les pouvoirs publics, les chances de succès seraient considérablement augmentées. Au sein de ces associations s’élaborerait peut-être une économie au service de tous, qui prendrait en considération toutes les dimensions de l’être et à laquelle chacun pourrait participer de bon cœur.
 
Cette situation n’a cependant rien d’inévitable. Un nouveau type de relation pourrait être mis en place. Pour l’instant, producteurs, consommateurs et distributeurs ont des intérêts dissociés. Les moyens de communication permettent désormais la création de réseaux où les trois groupes se trouveraient réunis. Il existe toujours un point d’équilibre où les intérêts de chacun peuvent être conciliés. Si on le cherche sincèrement, on finit par le trouver. La fonction majeure de ces associations serait de le découvrir. Si cela parvenait à être réalisé, il deviendrait possible d’organiser la production en fonction des aspirations et des besoins réels des consommateurs. Ceux-ci seraient mis au courant des différentes techniques et des difficultés rencontrées par leurs partenaires et ils en tiendraient compte pour formuler leurs demandes. Les vaines luttes d’influence seraient remplacées par une coopération efficace dans l’intérêt de tous. Dès lors, les Hommes ne seraient plus obligés de se plier aux lois inhumaines d’un mécanisme qui s’est emballé et qui broie ce qu’ils ont de plus précieux. Si les initiatives individuelles étaient activement soutenues par les [[w:pouvoirs publics|pouvoirs publics]], les chances de succès seraient considérablement augmentées. Au sein de ces associations s’élaborerait peut-être une économie au service de tous, qui prendrait en considération toutes les dimensions de l’être et à laquelle chacun pourrait participer de bon cœur.
 
<references />
1. Les chiffres du Programme des Nations Unies pour le Développement sont éloquents : Pour éradiquer la faim, permettre l’accès à l’eau potable, loger chacun décemment et combattre les épidémies, il faudrait une somme dix fois inférieure à celle qui est dépensée pour la publicité.
 
== Les objets en question ==