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== Culte de l'argent et espaces de gratuité ==
 
Au fur et à mesure que la complexité des sociétés s’accroit, un certain nombre d’institutions se mettent à apparaître. L’argent est l’une d’entre elles. Donné généralement en contrepartie d’un bien, d’un service rendu ou pour réparer un [[w:préjudice|préjudice]], il permet d’accéder à une multitude de droits que l’on pourra faire valoir ensuite auprès d’un grand nombre de personnes.
 
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L’argent rend possible les échanges au delà du cercle restreint de ceux qui peuvent nous être utiles personnellement. Grâce à cet intermédiaire, la réciprocité s’établit là où elle semblait impossible. L’argent peut contribuer aux rapprochements entre les communautés naturelles. Il favorise aussi l’élargissement du champ des possibilités. Ceux qui en possèdent acquièrent également une certaine indépendance par rapport aux choix du groupe auquel ils appartiennent. Malheureusement, en raison de notre égoïsme, il est souvent utilisé pour avoir la mainmise sur les biens ou pour exercer un pouvoir sur les Hommes. Comme il permet la satisfaction de nombreux désirs, en posséder autant que possible est devenu une préoccupation centrale. Se retrouver avec davantage d’argent est sans doute l’événement matériel qui est souhaité par le plus grand nombre de gens. L’argent est peu à peu devenu une sorte d’idole à laquelle nous sacrifions ce que nous avons de plus précieux : notre temps, notre santé physique et mentale ; parfois aussi, nos états d’âme et nos idéaux. Comme il ouvre presque toutes les portes ordinaires, il est devenu pour la plupart d’entre nous, synonyme de liberté. Mais les désirs peuvent être des tyrans qui nous dirigent à notre corps défendant. Avoir les moyens de les satisfaire n’a rien à voir avec la véritable liberté. Celle-ci ne s’achète pas : elle se conquiert en prenant appui sur notre valeur personnelle.
 
La richesse ne reflète pas l’ampleur des services rendus : elle est tout simplement la conséquence d’une certaine habileté ou de circonstances favorables. De nombreux bienfaiteurs de l’humanité ont vécu dans la misère. Inversement, un malfaiteur comme [[w:Al Capone|Al Capone]] était parvenu à accumuler une fortune immense. La logique du profit maximum conduit à des pratiques particulièrement perverses. Lestel objetsque sontl'[[w:obsolescence souventprogrammée|obsolescence programmée]] des objets conçus pour ne pas durer longtemps ou être irréparables. Et pourPour maintenir le coursprix de certaine ressources à un niveau élevé, d’énormes quantités de denrées alimentaires sont détruites. Le pouvoir de l’argent est parfois redoutable. Les spéculateurs peuvent, en un clin d’œil, réduire à la misère des milliers de personnes. Et ils agissent ainsi sans véritablement se poser de questions, dans le seul but d’accroître leurs profits pourtant déjà considérables.
 
[[Fichier:Million_Dollar_Baby_%288226784913%29.jpg| Pauvre millionnaire : une avalanche de nouveaux tracas va sans doute bientôt s'abattre sur lui.|vignette]]
<sup>Pauvre millionnaire : une avalanche de nouveaux tracas va sans doute bientôt s'abattre sur lui.</sup>
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La majeure partie de l’humanité n’est ps encore prête pour travailler de manière désintéressée. Il est donc nécessaire que ce que l’on gagne soit proportionnel à l’effort et à l’apport bénéfique qui en résulte pour d’autres que soi. La situation actuelle est bien différente. Dans les cas extrêmes, l’argent n’est même plus investi pour développer la production de biens ou de services, il est utilisé de façon à réaliser directement des profits en spéculant sur le cours des monnaies ou celui des marchandises. L’accroissement des responsabilités s’accompagne généralement d’une augmentation de salaire. Dans les situations de pénurie même relatives, une telle mesure est souhaitable. Lorsqu’on a des décisions importantes à prendre, il vaut mieux disposer d’une autonomie assez importante et ne pas être accaparé par les soucis matériels. Mais ces suppléments sont souvent démesurés. Ressentis comme des privilèges, ils deviennent l’objet de convoitises. De ce fait, les hautes fonctions ne sont pas occupées par les personnes qui se sentent particulièrement concernées par la tâche à accomplir mais par celles qui sont intéressées par l’importance du salaire. Comme tout le monde en est conscient, les autorités de toute nature n’inspirent pas de véritable respect. La fonction elle-même est touchée par l’esprit de dérision qui en résulte. Être doté d’aptitudes importantes et d’un grand dynamisme est une chance. En faire bénéficier les autres en se rendant utile est tout naturel et procure en soi une réelle satisfaction. Pourquoi vouloir en retirer des avantages supplémentaires qui accentuent encore les inégalités déjà présentes ? Cette course à l’argent est une cause de recul social et éthique. Certains particuliers ont un revenu égal à celui d’un état de taille moyenne. En maints endroits, ils peuvent imposer leurs choix politiques, même lorsque cela va à l’encontre de décisions prises dans l’intérêt général, par des voies démocratiques.
 
La majeure partie de l’humanité n’est pspas encore prête pour travailler de manière désintéressée. Il est donc nécessaire que ce que l’on gagne soit proportionnel à l’effort et à l’apport bénéfique qui en résulte pour d’autres que soi. La situation actuelle est bien différente. Dans les cas extrêmes, l’argent n’est même plus investi pour développer la production de biens ou de services, il est utilisé de façon à réaliser directement des profits en spéculant sur le cours des monnaies ou celui des marchandises. L’accroissement des responsabilités s’accompagne généralement d’une augmentation de salaire. Dans les situations de pénurie même relatives, une telle mesure est souhaitable. Lorsqu’on a des décisions importantes à prendre, il vaut mieux disposer d’une autonomie assez importante et ne pas être accaparé par les soucis matériels. Mais ces suppléments sont souvent démesurés. Ressentis comme des privilèges, ils deviennent l’objet de convoitises. De ce fait, les hautes fonctions ne sont pas occupées par les personnes qui se sentent particulièrement concernées par la tâche à accomplir mais par celles qui sont intéressées par l’importance du salaire. Comme tout le monde en est conscient, les autorités de toute nature n’inspirent pas de véritable respect. La fonction elle-même est touchée par l’esprit de dérision qui en résulte. Être doté d’aptitudes importantes et d’un grand dynamisme est une chance. En faire bénéficier les autres en se rendant utile est tout naturel et procure en soi une réelle satisfaction. Pourquoi vouloir en retirer des avantages supplémentaires qui accentuent encore les inégalités déjà présentes ? Cette course à l’argent est une cause de recul social et éthique. CertainsCertaines particulierspersonnes ont un revenu égal à celui d’un état de taille moyenne. En maints endroits, ils peuvent imposer leurs choix politiques, même lorsque cela va à l’encontre de décisions prises dans l’intérêt général, par des voies [[w:démocratie|démocratiques]].
Dans certains milieux professionnels, il est presque devenu naturel de se considérer comme un produit que l’on vend au plus offrant, parfois même à n’importe quel prix, simplement pour survivre. Les pouvoirs publics cautionnent cette attitude en organisant des stages où l’on apprend à se mettre en valeur pour être plus compétitif sur le marché du travail. Les responsables ne se rendent apparemment pas compte à quel point ce qu’ils proposent est dégradant. De plus, cela ne résout rien au niveau global : une fois de plus, c’est un jeu à somme nulle. Parfois, les exigences des actionnaires sont telles que, pour un gain de productivité relativement faible, il est nécessaire de consentir à une diminution importante de la qualité – ce que les producteurs consciencieux déplorent. Chacun est à la fois responsable et victime. Les investisseurs sont aussi des clients, conditionnés de toutes parts et esclaves de leurs désirs et de leurs peurs. La machine économique que nous avons crée obéit actuellement à sa propre logique sans que personne ne puisse véritablement décider de la voie à suivre. Tant que les intérêts des actionnaires seront privilégiés par rapport à ceux des consommateurs et des producteurs, l’économie ne pourra pas être véritablement au service de l’Homme. Il nous faut donc changer notre attitude envers l’argent : le considérer non comme un abri, un passe-partout ou un piédestal, mais comme une source d’énergie destinée, telle une sève, à alimenter tout ce qui va dans le sens de l’harmonie et d’un véritable progrès qui ne laisse personne de côté. Que les besoins de tous soient satisfaits et que chacun se trouve dans une situation lui permettant de contribuer le mieux possible à la prospérité générale : tel pourrait être le principe sur lequel nous devrions essayer de faire reposer l’économie.
 
Dans certains milieux professionnels, il est presque devenu naturel de se considérer comme un produit que l’on vend au plus offrant, parfois même à n’importe quel prix, simplement pour survivre. Les [[w:pouvoirs publics|pouvoirs publics]] cautionnent cette attitude en organisant des stages où l’on apprend à se mettre en valeur pour être plus compétitif sur le [[w:marché du travail|marché du travail]]. Les responsables ne se rendent apparemment pas compte à quel point ce qu’ils proposent est dégradant. De plus, cela ne résout rien au niveau global : une fois de plus, c’est un jeu à somme nulle. Parfois, les exigences des actionnaires sont telles que, pour un gain de productivité relativement faible, il est nécessaire de consentir à une diminution importante de la qualité – ce que les producteurs consciencieux déplorent. Chacun est à la fois responsable et victime. Les investisseurs sont aussi des clients, conditionnés de toutes parts et esclaves de leurs désirs et de leurs peurs. La machine économique que nous avons crée obéit actuellement à sa propre logique sans que personne ne puisse véritablement décider de la voie à suivre. Tant que les intérêts des actionnaires seront privilégiés par rapport à ceux des consommateurs et des producteurs, l’économie ne pourra pas être véritablement au service de l’Homme. Il nous faut donc changer notre attitude envers l’argent : le considérer non comme un abri, un passe-partout ou un [[w:piédestal|piédestal]], mais comme une source d’énergie destinée, telle une sève, à alimenter tout ce qui va dans le sens de l’harmonie et d’un véritable progrès qui ne laisse personne de côté. Que les besoins de tous soient satisfaits et que chacun se trouve dans une situation lui permettant de contribuer le mieux possible à la prospérité générale : tel pourrait être le principe sur lequel nous devrions essayer de faire reposer l’économie.
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[[Fichier:AGH_Berlin_10-2013_img26_Wolfram_Priess.jpg||droite|vignette]]
Souvent, nous essayons de compenser notre dénuement intérieur par une surabondance de richesses extérieures. Mais ce substitut ne procure jamais l’apaisement espéré car, n’étant pas spécifiques comme les besoins, les désirs sont illimités. Le plus grand bonheur découle tout naturellement du dépassement de soi. La valeur personnelle est ce qui nous permet d’ajouter gratuitement quelque chose à la vie. C’est cela notre véritable propriété. Elle est à l’abri de bien des fluctuations. En faire bénéficier d’autres ne nous appauvrit pas, bien au contraire : on s’enrichit en la partageant. Les riches et les puissants souffrent généralement d’être privés de l’essentiel. De loin, ils peuvent faire illusion ; mais en réalité ils vivent dans l’isolement et l’insatisfaction. Le bonheur authentique dilate le cœur et rend sensible au sort d’autrui. Si les gens riches étaient vraiment heureux, ils auraient spontanément envie de partager. Finalement, eux aussi auraient tout à gagner d’une répartition plus harmonieuse des richesses et des pouvoirs.
 
Souvent, nous essayons de compenser notre dénuement intérieur par une surabondance de richesses extérieures. Mais ce substitut ne procure jamais l’apaisement espéré, car, n’étant pas spécifiques comme les besoins, les désirs sont illimités. Le plus grand bonheur découle tout naturellement du dépassement de soi. La valeur personnelle est ce qui nous permet d’ajouter gratuitement quelque chose à la vie. C’est cela notre véritable propriété. Elle est à l’abri de bien des fluctuations. En faire bénéficier d’autres ne nous appauvrit pas, bien au contraire : on s’enrichit en la partageant. Les riches et les puissants souffrent généralement d’être privés de l’essentiel. De loin, ils peuvent faire illusion ; mais en réalité ils vivent dans l’isolement et l’insatisfaction. Le bonheur authentique dilate le cœur et rend sensible au sort d’autrui. Si les gens riches étaient vraiment heureux, ils auraient spontanément envie de partager. Finalement, eux aussi auraient tout à gagner d’une répartition plus harmonieuse des richesses et des pouvoirs.
Le plaisir direct que procure le luxe n’est pas, la plupart du temps, la raison principale de son attrait. Quand on possède une chose en permanence, elle finit par lasser et, quel que soit son prix, elle cesse d’être considérée comme précieuse. En tant que signe visible de la réussite sociale, le luxe matériel permet de jouir du regard admiratif de ceux qui croient qu’il rend heureux. Il donne l’apparence d’une véritable distinction. C’est un succédané ou une imitation du sacré, de l’art ou de la fête. En lui, l’esthétique est mise au service du simple plaisir de l’individu, sans référence à des valeurs plus essentielles. Naturellement, comme tout exposé critique, celui-ci demande à être tempéré par par des considérations complémentaires. Il n’est pas prudent de trop exiger de la nature humaine. Peut-être l’étalage du luxe remplace-t-il dans certains cas celui de la force ? Il n’est pas impossible que, dans une certaine mesure tout au moins, ce substitut fasse diminuer le taux de violence et les probabilités de guerre. Le luxe peut également contribuer au dépassement d’une conception du monde trop utilitaire. Même les plus pauvres lui sacrifient une place à la mesure de leurs moyens. Cela leur permet de goûter temporairement un état de plénitude. Chacun devrait pouvoir bénéficier à tour de rôle de ce qui est raffiné, somptueux et grandiose. Une telle possibilité empêcherait à la fois l’accoutumance et la jalousie. Elle épargnerait en grande partie la course aux simulacres que nous venons d’évoquer. Dans ces lieux accessibles à tous, les artisans talentueux pourraient réaliser de riches ouvrages sans avoir à se conformer aux directives de la minorité la plus fortunée. Ce domaine public de qualité
 
favoriserait le sens de l’unité et éviterait l’identification trop stricte avec la situation sociale et les conditions qui s’y rapportent.
Le plaisir direct que procure le luxe n’est pas, la plupart du temps, la raison principale de son attrait. Quand on possède une chose en permanence, elle finit par lasser et, quel que soit son prix, elle cesse d’être considérée comme précieuse. En tant que signe visible de la réussite sociale, le luxe matériel permet de jouir du regard admiratif de ceux qui croient qu’il rend heureux. Il donne l’apparence d’une véritable distinction. C’est un succédané ou une imitation du sacré, de l’art ou de la fête. En lui, l’esthétique est mise au service du simple plaisir de l’individu, sans référence à des valeurs plus essentielles. Naturellement, comme tout exposé critique, celui-ci demande à être tempéré par par des considérations complémentaires. Il n’est pas prudent de trop exiger de la nature humaine. Peut-être l’étalage du luxe remplace-t-il dans certains cas celui de la force ? Il n’est pas impossible que, dans une certaine mesure tout au moins, ce substitut fasse diminuer le taux de violence et les probabilités de guerre. Le luxe peut également contribuer au dépassement d’une conception du monde trop utilitaire. Même les plus pauvres lui sacrifient une place à la mesure de leurs moyens. Cela leur permet de goûter temporairement un état de plénitude. Chacun devrait pouvoir bénéficier à tour de rôle de ce qui est raffiné, somptueux et grandiose. Une telle possibilité empêcherait à la fois l’accoutumance et la jalousie. Elle épargnerait en grande partie la course aux simulacres que nous venons d’évoquer. Dans ces lieux accessibles à tous, les artisans talentueux pourraient réaliser de riches ouvrages sans avoir à se conformer aux directives de la minorité la plus fortunée. Ce domaine public de qualité favoriserait le sens de l’unité et éviterait l’identification trop stricte avec la situation sociale et les conditions qui s’y rapportent.
 
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[[Fichier:Developpement durable home.svg|thumb]]
 
Nous avons élaboré un système d’échange qui isole et insensibilise. Il serait souhaitable de le reformuler en accordant davantage de place à la joie du plaisir partagé. Tout peut changer. Si les personnes en vue adoptent un art de vivre ou une philosophie qui semble bénéfique, la plupart des gens auront envie de s’y rallier. En attendant, si faiblement que ce soit, chacun d’entre nous peut infléchir le cours des flux de vie qui sont à sa portée. Au lieu de nous plier à la tyrannie des désirs dominants, essayons de répartir équitablement notre argent entre les différentes composantes de notre être, en tenant compte de la hiérarchie des valeurs qui pour l’instant nous paraît devoir être respectée. Et plutôt que de nos précipiter, ainsi que des gloutons, sur les placements qui augmentent le plus notre capital, faisons preuve d’un peu d’élégance. Des solutions de remplacement existent. La plus simple consiste à confier notre argent aux banques qui soutiennent les entreprises et les institutions respectueuses de l’Homme et de la nature. Cette épargne responsable et solidaire est un moyen très simple mais efficace de participer à l’édification d’un monde meilleur. Dans tout bilan sérieux, les bénéfices et les pertes de toute nature doivent être prise en compte. Et ce qui ne se comptabilise pas ou n’est le fruit d’aucun calcul est loin d’être quantité négligeable. Les gestes accomplis gratuitement sont ceux qui ont le plus de valeur. Ils sont par ailleurs extrêmement féconds et leur pouvoir libérateur est immense.
 
[[Fichier:Indicateurs du développement durable.tiff|thumb|Indicateurs du développement durable]]
Nous pouvons également faire reculer la toute puissance de l’argent en valorisant ou en développant les relations qui ne
 
Nous pouvons également faire reculer la toute puissance de l’argent en valorisant ou en développant les relations qui ne s’inscrivent pas dans le cadre de l’économiel’[[w:économie marchande|économie marchande]]. Toutes sortes de solutions peuvent être expérimentées. L’une d’entre elles consisterait à créer un peu partout des espaces de gratuité et d’entraide. Ils pourraient être le fruit d’une coopération entre les pouvoirs publics et les initiatives locales. Chaque village, chaque quartier disposerait d’un espace à aménager et d’un bâtiment considéré comme la maison de tous. Ce cadre permettrait la mise en commun volontaire de tout ce qui peut l’être. Ceux qui le souhaitent donneraient les ustensiles et les produits dont ils n’ont plus besoin. Les objets auraient ainsi la possibilité de connaître une seconde vie et pourraient être acquis gratuitement par tous. La priorité serait accordée aux plus pauvres et à ceux qui ont un besoin spécifique. Ceci, bien sûr, pour leur usage personnel et non pour les revendre. Des vérifications et des parades seraient prévues.
 
[[Fichier:20130505 Maastricht Itteren Hartelstein 05.JPG|thumb]]
 
Pour faciliter la circulation des objets, on mettrait en place un système des prêts anonymes ou de personne à personne. Pour ne pas décourager les bonnes volontés, des garanties seraient prévues. Des coordinateurs élus ou des animateurs appartenant à la fonction publique serviraient de caution, feraient procéder à d’éventuelles réparations et veilleraient à la bonne marche de l’ensemble. Dans la mesure de leurs aptitudes, les habitants du quartier participeraient à la conception et à la construction des édifices. Les bâtiments seraient conçus de façon à pouvoir s’adapter à de multiples circonstances et composés d’éléments démontables afin qu’ils soient aisément transformables. De multiples expériences architecturales trouveraient là un terrain d’expression. Lorsque la situation le permettrait, il y aurait aussi des jardins et des aires de jeux. À travers leurs espoirs, leurs réalisations et la nature des difficultés rencontrées,
Pour faciliter la circulation des objets, on mettrait en place un système des prêts anonymes ou de personne à personne. Pour ne pas décourager les bonnes volontés, des garanties seraient prévues. Des coordinateurs élus ou des animateurs appartenant à la fonction publique serviraient de caution, feraient procéder à d’éventuelles réparations et veilleraient à la bonne marche de l’ensemble. Dans la mesure de leurs aptitudes, les habitants du quartier participeraient à la conception et à la construction des édifices. Les bâtiments seraient conçus de façon à pouvoir s’adapter à de multiples circonstances et composés d’éléments démontables afin qu’ils soient aisément transformables. De multiples expériences architecturales trouveraient là un terrain d’expression. Lorsque la situation le permettrait, il y aurait aussi des jardins et des aires de jeux. À travers leurs espoirs, leurs réalisations et la nature des difficultés rencontrées, ces lieux refléteraient l’atmosphère et le dynamisme de la vie locale. Chacun y serait un peu chez lui et pourrait s’y ressourcer et y insuffler un peu de lui-même. Ceux qui aiment se rendre utiles auraient mille occasions d’apporter leur contribution, notamment en consacrant un peu de leur temps à aider les personnes du voisinage dans un domaine ou un autre. On assisterait ainsi à la mise en place d’espaces où donateurs et bénéficiaires se rencontreraient sur une base d’égalité et découvriraient leur complémentarité. La compréhension mutuelle serait facilitée par le fait que les rôles seraient fréquemment inversés. À cette échelle, la sensibilité et la conscience disposent encore d’informations de première main, ce qui facilite également les prises de conscience.
 
Dans cet oasis aux multiples dimensions, tout serait volontaire et gratuit. Il n’y aurait ni troc ni échange, ni attente de réciprocité d’aucune sorte. Une telle précaution est indispensable pour préserver l’esprit du don et la liberté de chacun. Elle permettrait également d’éviter toute forme de concurrence risquant de porter préjudice au commerce local et à ceux qui vivent de l’artisanat. Toutes les dimensions de l’humain trouveraient ici un terrain d’expression. Dans « la maison de tous », on apprendrait à connaître les autres de manière plus authentique. Des soirées seraient organisées pour dialoguer et se détendre. Ces rencontres et ces activités déboucheraient peut-être sur une entraide de plus grande envergure par-delà les frontières, donnant naissance à de vastes réseaux qui de proche en proche mettraient chaque participant en relation avec l’ensemble de l’humanité.
 
[[Fichier:Picnic. At St. Helen Island BAnQ P48S1P04169.jpg|thumb|261x261px]]
 
La vie ordinaire doit quelquefois être mise entre parenthèse. De temps à autre, des fêtes pourraient être organisées. Ces jours là, grâce à la participation bénévole de tous ceux qui se sentiraient concernés, tout serait entièrement gratuit : les attractions et les spectacles mais aussi les services qui s’y rapportent. Toutes générations confondues, on s’amuserait, on éprouverait toutes sortes d’émotions en commun, on créerait ensemble, oubliant pour l’heure le personnage que l’on joue habituellement dans le grand théâtre de la vie sociale. Chacun apporterait un peu de nourriture et de boisson que l’on partagerait pour un vrai repas de fête qui laisserait une empreinte profonde dans les cœurs et les consciences.