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Grâce aux apports de la médecine moderne, de nombreuses maladies sont désormais soignées avec succès et des handicaps importants peuvent être corrigés ou atténués. Nous sommes également moins impuissants en face de la douleur. Mais sommes nous pour autant en bonne santé ?
[[Fichier:Medical_Drugs_for_Pharmacy_Health_Shop_of_Medicine.png|Lorsque les comprimés sont rouges, on a tendance à en consommer davantage.|vignette]]
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Nous vivons rarement en bonne intelligence avec notre corps. Dès que nous ressentons un malaise, nous prenons un médicament. Or les petites maladies sont en général des réactions de défense de l’organisme. La plupart d’entre elles contribuent à notre santé. En les éliminant systématiquement, nous perturbons des processus chargés de nous protéger. Les symptômes sont des signaux qui indiquent qu’il se passe quelque chose d’anormal. Le caractère difficilement tolérable de la sensation incite à tout mettre en œuvre pour trouver une solution. Souvent, au lieu de rechercher la cause de la perturbation et d’agir sur elle, nous nous contentons de réduire au silence le signal d’alarme. Comme il ne nous dérange plus, nous sommes soulagés. Mais jusqu’à quand ? Le message exprimé par le symptôme n’a pas été déchiffré. Les raisons du dérèglement n’ont été ni recherchées ni prises en considération. Le problème rencontré par l’organisme reste donc sans solution. La maladie risque alors de revenir sous une forme ou une autre, au même endroit ou dans une autre partie du corps.
[[Fichier:Circuit_d%27un_m%C3%A9dicament.png|Circuit du médicament|vignette]]▼
La médecine conventionnelle pallie généralement au plus pressé. Elle se concentre sur la lutte contre les maladies, n’accordant qu’une faible attention à la santé proprement dite et à tout ce qui permet de la conquérir ou de la restaurer en profondeur. La santé n’est pas seulement l’absence d’incapacité ou de sensation douloureuse. Elle implique aussi un sentiment de bien-être, une sensibilité en éveil et un certain dynamisme dans la pensée comme dans l’action. Pour des raisons de commodité, le corps est souvent assimilé à une sorte de machine d’une grande complexité. On néglige le fait que des échanges de toute nature ont lieu en permanence entre les différentes parties de l’organisme, le psychisme et le milieu ambiant. La souffrance et la maladie sont des événements qui n’ont pas que des aspects négatifs. Ils peuvent être l’occasion de prises de conscience bénéfiques pour l’ensemble de l’existence. La [[w:médecine allopathique|médecine allopathique]] obtient des résultats assez réguliers car, au niveau [[w:moléculaire|moléculaire]], les processus se déroulent de manière plus ou moins automatique, sans être grandement influencées par les particularités des individus. Elle permet d’éliminer les symptômes sans que le patient ait à modifier son comportement et sans qu’il soit nécessaire d’agir sur les conditions extérieures qui nuisent à sa santé. Comme toutes les solutions de facilité, celle-ci a son revers. À cause de cette dépendance envers la médecine, nos facultés d’adaptation et notre résistance ont tendance à diminuer.▼
▲[[Fichier:Circuit_d%27un_m%C3%A9dicament.png|
[[Fichier:Intensivstation_fcm.jpg|Soins intensifs : surveillance minutieuse et appareillage permettant de sauver des personnes dont la vie est en danger.|vignette]]▼
▲n’accordant qu’une faible attention à la santé proprement dite et à tout ce qui permet de la conquérir ou de la restaurer en profondeur. La santé n’est pas seulement l’absence d’incapacité ou de sensation douloureuse. Elle implique aussi un sentiment de bien-être, une sensibilité en éveil et un certain dynamisme dans la pensée comme dans l’action. Pour des raisons de commodité, le corps est souvent assimilé à une sorte de machine d’une grande complexité. On néglige le fait que des échanges de toute nature ont lieu en permanence entre les différentes parties de l’organisme, le psychisme et le milieu ambiant. La souffrance et la maladie sont des événements qui n’ont pas que des aspects négatifs. Ils peuvent être l’occasion de prises de conscience bénéfiques pour l’ensemble de l’existence. La médecine allopathique obtient des résultats assez réguliers car, au niveau moléculaire, les processus se déroulent de manière plus ou moins automatique, sans être grandement influencées par les particularités des individus. Elle permet d’éliminer les symptômes sans que le patient ait à modifier son comportement et sans qu’il soit nécessaire d’agir sur les conditions extérieures qui nuisent à sa santé. Comme toutes les solutions de facilité, celle-ci a son revers. À cause de cette dépendance envers la médecine, nos facultés d’adaptation et notre résistance ont tendance à diminuer.
▲Soins intensifs : surveillance minutieuse et appareillage permettant de sauver des personnes dont la vie est en danger.
Il serait préférable de faire reposer la santé sur la stimulation et la mobilisation des ressources personnelles. Le corps possède sa propre intelligence et des facultés d’auto-réparation. Le recours aux traitements offensifs doit être provisoire ou réservé aux cas où il est indispensable. Il existe d’autres types de réponse qui tiennent mieux compte des équilibres existants. Elles ont également l’avantage de renforcer les capacités de réaction de l’organisme. Chacun peut apprendre à faire connaissance avec son corps, être à l’écoute de ce qui s’y passe et devenir conscient de ses possibilités et de ses limites. Cette compréhension lui permettrait d’augmenter son potentiel et son système de défense. Depuis des millénaires, des recherches ont été entreprises dans ce sens. Beaucoup se fondent sur l’interdépendance du corps et du psychisme : toute action au niveau de l’un ayant des répercussions dans l’autre. À chaque tempérament correspondent des moyens appropriés : massages, bains, travail sur le souffle, gymnastiques diverses ou pensée positive, par exemple. L’activité artistique et le recours aux thérapies psychologiques peuvent elles aussi contribuer à l’amélioration de la santé. Et il en va de même pour la nourriture : chaque aliment a des propriétés spécifiques qu’il est possible d’utiliser à bon escient. Ces différents procédés ne doivent pas être considérés comme de simples recettes. L’état d’esprit avec lequel ils sont abordés est déterminant. Il est en outre nécessaire qu’ils soient adaptés aux particularités de chacun, qu’ils s’inscrivent dans le projet de vie du sujet et tiennent compte des conclusions issues de ses observations personnelles.
[[Fichier:Hu_Yue_Xian.jpg|Pratique harmonisant le corps et l'esprit|vignette]]
Peu de recherches sont entreprises dans le domaine des médecines alternatives. Il faut dire que les solutions peu coûteuses vont à l’encontre de la logique économique actuelle. Pour l’industrie du médicament, le patient idéal est celui qui vit longtemps mais a souvent besoin de ses produits. Dans le contexte actuel, mener une vie saine, prendre soin de sa nourriture et avoir un bon équilibre est dangereux pour la santé financière des grandes firmes pharmaceutiques. Certaines d’entre elles sont très influentes et jouent un rôle important dans la formation des médecins. Souvent, elles détiennent la majeure partie des revues spécialisées. Dans le prix d’un médicament, le pourcentage alloué à la promotion du produit est deux à quatre fois plus important que celui de la recherche. À cause de cette mainmise sur l’information, le public et les praticiens subissent un conditionnement qui empêche la mise en place de politiques de prévention qui s’attaquent directement à la racine du mal. Si les médecins recevaient une formation plus complète, ils auraient une ouverture sur l’ensemble des thérapeutiques sérieuses. Ils pourraient ainsi orienter chacun vers celles qui conviennent le mieux à son cas, à ses affinités et à son histoire personnelle.▼
▲Peu de recherches sont entreprises dans le domaine des [[w:médecines alternatives|médecines alternatives]]. Il faut dire que les solutions peu coûteuses vont à l’encontre de la logique économique actuelle. Pour l’industrie du médicament, le patient idéal est celui qui vit longtemps mais qui a souvent besoin de ses produits. Dans le contexte actuel, mener une vie saine, prendre soin de sa nourriture et avoir un bon équilibre est dangereux pour la santé financière des grandes [[w:firmes pharmaceutiques|firmes pharmaceutiques]]. Certaines d’entre elles sont très influentes et jouent un rôle important dans la formation des médecins. Souvent, elles détiennent la majeure partie des revues spécialisées. Dans le prix d’un médicament, le pourcentage alloué à la promotion du produit est deux à quatre fois plus important que celui de la recherche. À cause de cette mainmise sur l’information, le public et les praticiens subissent un conditionnement qui empêche la mise en place de politiques de prévention qui s’attaquent directement à la racine du mal. Si les médecins recevaient une formation plus complète, ils auraient une ouverture sur l’ensemble des thérapeutiques sérieuses. Ils pourraient ainsi orienter chacun vers celles qui conviennent le mieux à son cas, à ses affinités et à son histoire personnelle.
Les moyens d’investigation désormais accessibles étant très performants : il serait possible de procéder à des examens approfondis révélant clairement l’évolution de l’état de santé des patients. Pour créer une synergie, les praticiens de différentes approches pourraient s’associer au sein d’un même cabinet ou coopérer étroitement. Ils seraient ainsi moins dépendants de l’industrie médico-pharmaceutique et des orientations qu’elle impose. Un certain nombre de réformes pourraient également être entreprises afin de les aider à assumer pleinement la fonction d’éducateur de santé. Le mode de rémunération demanderait lui aussi à être repensé. Les médecins ne doivent pas être pénalisés financièrement si leur clientèle a moins besoin d’eux; ce qui pourrait bien arriver s’ils pratiquent un art médical de haut niveau. Pour les aider à aller dans ce sens, une participation des pouvoirs publics pourrait être prévue. Elle compenserait le manque à gagner et encouragerait ainsi des soins et une prévention de qualité.▼
▲Les moyens d’investigation désormais accessibles étant très performants : il serait possible de procéder à des examens approfondis révélant clairement l’évolution de l’état de santé des patients. Pour créer une [[w:synergie|synergie]], les praticiens de différentes approches pourraient s’associer au sein d’un même cabinet ou coopérer étroitement. Ils seraient ainsi moins dépendants de l’industrie médico-pharmaceutique et des orientations qu’elle impose. Un certain nombre de réformes pourraient également être entreprises afin de les aider à assumer pleinement la fonction d’éducateur de santé. Le mode de rémunération demanderait lui aussi à être repensé. Les médecins ne doivent pas être pénalisés financièrement si leur clientèle a moins besoin d’eux; ce qui pourrait bien arriver s’ils pratiquent un art médical de haut niveau. Pour les aider à aller dans ce sens, une participation des pouvoirs publics pourrait être prévue. Elle compenserait le manque à gagner et encouragerait ainsi des soins et une prévention de qualité.
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Notre santé dépend aussi de l’état de la planète. Nous commençons à prendre conscience des conséquences de notre activité désordonnée. Le réveil est un peu difficile. Nous avons laissé la logique industrielle prendre peu à peu possession du domaine agricole. Notre connaissance de plus en plus fine de la nature nous permettrait cependant de coopérer plus facilement avec elle, et avec une efficacité supérieure à celle des modes de culture traditionnels. Dans l’agriculture considérée comme un art, on ne cherche pas à éliminer les plantes et les insectes considérés comme indésirables : on se contente de limiter leur nombre afin qu’ils ne représentent pas une menace. Tout est d’ailleurs relatif : si le contexte change, les nuisibles peuvent parfois s’avérer utiles. Leur présence sera alors recherchée. Par des soins et des choix appropriés, par la mise en place de leurres sexuels ou en introduisant des prédateurs spécifiques, des résultats honorables peuvent déjà être obtenus en dépensant peu d’énergie. Et de nouvelles techniques prometteuses sont à l’étude qui laissent entrevoir un avenir plus réjouissant que celui que nous présente l’industrie chimique et les orientations actuelles des biotechnologies.[[Fichier:Agave_Americano,_O_Magvey,_aloe_Wellcome_L0040960.jpg|▼
Aloe : une plante dont les effets bénéfiques sont connus depuis au moins 5000 ans▼
▲Notre santé dépend aussi de l’état de la planète. Nous commençons à prendre conscience des conséquences de notre activité désordonnée. Le réveil est un peu difficile. Nous avons laissé la logique industrielle prendre peu à peu possession du domaine agricole. Notre connaissance de plus en plus fine de la nature nous permettrait cependant de coopérer plus facilement avec elle, et avec une efficacité supérieure à celle des modes de culture traditionnels. Dans l’agriculture considérée comme un art, on ne cherche pas à éliminer les plantes et les insectes considérés comme indésirables : on se contente de limiter leur nombre afin qu’ils ne représentent pas une menace. Tout est d’ailleurs relatif : si le contexte change, les nuisibles peuvent parfois s’avérer utiles. Leur présence sera alors recherchée. Par des soins et des choix appropriés, par la mise en place de leurres sexuels ou en introduisant des prédateurs spécifiques, des résultats honorables peuvent déjà être obtenus en dépensant peu d’énergie. Et de nouvelles techniques prometteuses sont à l’étude qui laissent entrevoir un avenir plus réjouissant que celui que nous présente l’industrie chimique et les orientations actuelles des biotechnologies.
|vignette]]Il en va des pesticides comme des médicaments: lorsque nous avons recours à eux, nous n’apprenons rien. Si, par contre, nous utilisons des méthodes plus naturelles, nous développons notre sens de l’observation et notre compréhension du monde s’approfondit. À la production, le prix de revient des produits biologiques est généralement plus élevé. Les personnes qui choisissent une alimentation saine doivent donc consentir à des efforts financiers. En revanche, grâce à leur geste, la société réalise des économies. Cela permet de réduire les coûts de dépollution et les dépenses liées au traitement des maladies provoquées ou aggravées par l’utilisation des pesticides et des engrais chimiques. Finalement, si l’on tient compte de tout, ce sont sans doute les produits biologiques qui coûtent le moins chers. Ils nous incitent d’ailleurs à manger légèrement moins mais mieux, ce qui réduit le surcoût et s’avère bénéfique pour la plupart d’entre nous.▼
▲[[Fichier:Agave_Americano,_O_Magvey,_aloe_Wellcome_L0040960.jpg|Aloe : une plante dont les effets bénéfiques sont connus depuis au moins 5000 ans|vignette]]
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Pour éviter l’épuisement rapide des ressources et la destruction des milieu naturels, nous pourrions réorienter progressivement nos centres d’intérêts. Nous serions tout aussi heureux sinon plus, en remplaçant progressivement la poursuite de biens matériel par la recherche de biens plus immatériels. Leur diversité est immense : connaissances, vie intérieure, capacité de s’émerveiller et de créer de l’harmonie ; sans oublier bien sûr les richesses inépuisables générées par les relations humaines de qualité et le contact intime avec la nature. L’économie pourrait progressivement être orientée dans ce sens. Il n’est pas trop tard pour changer de cap, mais il n’y a pas de temps à perdre. Nous pouvons commencer par réviser les grandes orientations de la technique en tenant compte du fait que la nature est un partenaire irremplaçable.
[[Fichier:Roelant_Savery_-_The_Garden_of_Eden_-_WGA20883.jpg|Eden: les animaux ont de bonnes raisons d'en rêver.▼
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▲Pour éviter l’épuisement rapide des ressources et la destruction des milieu naturels, nous pourrions réorienter progressivement nos centres d’intérêts. Nous serions tout aussi heureux sinon plus, en remplaçant progressivement la poursuite de biens matériel par la recherche de biens plus immatériels. Leur diversité est immense : connaissances, vie intérieure, capacité de s’émerveiller et de créer de l’harmonie ; sans oublier bien sûr les richesses inépuisables générées par les relations humaines de qualité et le contact intime avec la nature. L’économie pourrait progressivement être orientée dans ce sens. Il n’est pas trop tard pour changer de cap mais il n’y a pas de temps à perdre. Nous pouvons commencer par réviser les grandes orientations de la technique en tenant compte du fait que la nature est un partenaire irremplaçable.[[Fichier:Roelant_Savery_-_The_Garden_of_Eden_-_WGA20883.jpg|
▲Eden: les animaux ont de bonnes raisons d'en rêver.
▲|vignette]]Nous ne sommes pas seuls à être importants. Notre santé et notre bien-être ne doivent pas être obtenues au détriment des autres. Nos relations avec les autres espèces doivent reposer sur des bases saines. Les animaux sont des êtres dotés de sensibilité. Évitons de leur infliger d’inutiles souffrances ou des dommages irréversibles. Ne les empêchons pas non plus d’avoir une vie digne de ce nom. Les plantes méritent elles aussi le respect ; et il en va de même pour l’ensemble de ce qui existe. Certains peuples n’abattent jamais un arbre sans lui demander de les excuser. Souvent aussi, ils le remercient pour ce qu’il leur apportent. Une telle attitude nous fait peut-être sourire. Pourtant, en plus de sa valeur poétique, elle évite les déforestations massives et les effets catastrophiques qui en découlent.
N’abusons pas du pouvoir que nos connaissances nous ont permis d’acquérir sinon, même avec les meilleures intentions du monde, nous risquons d’engendrer des monstruosités et des situations incontrôlables sans possibilité de retour en arrière. La modification des espèces élaborées et sélectionnées par la nature ne doit pas être entreprise à la légère. Abstenons nous d’introduire des caractéristiques susceptibles de porter atteinte à la cohérence interne d’une espèce. Demandons nous si cette transformation est pour elle synonyme d’évolution, et assurons nous qu’elle ne met pas en danger l’indispensable équilibre des [[w:écosystèmes|écosystèmes]]. Être humaniste peut aller de pair avec le fait d’être à l’écoute des autres formes de vie.
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