« L'oiseau bleu/Mie-Souillon » : différence entre les versions

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conte de peau d'âne
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== Lire la version agenaise de Peau d'Âne ==
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Il y avait une fois un homme qui avait trois filles. Un jour cet homme alla travailler dans son champ, tout près d'un noyer, et il entendit une voix qui disait :
— Homme, si tu ne me donnes pas une de tes filles en mariage, je te mange.
— Qui est-tu? Je t'entends, mais je ne te vois pas.
— Je suis le roi de France.
— Eh bien ! roi de France, si une de mes filles y consent, tu l'auras en mariage.
 
L'homme rentra chez lui et se mit au lit. A peine était-il couché, que sa fille aînée entra dans la chambre.
— Qu'avez-vous, père?
— Je suis malade ; tu peux me guérir si tu veux. Il faut épouser le roi de France.
— Je ne veux pas l'épouser.
 
Le lendemain, l'homme revint travailler dans son champ, près du noyer, et il entendit la voix qui disait :
— Homme, si tu ne me donnes pas une de tes filles en mariage, je te mange.
— Roi de France, ma fille aînée ne veut pas de toi. Je parlerai ce soir à la seconde, et si elle y consent, tu l'auras en mariage.
 
L'homme rentra chez lui et se mit au lit. A peine était-il couché que sa seconde fille entra dans la chambre.
— Qu'avez-vous, père?
— Je suis malade ; tu peux me guérir si tu veux. Il faut épouser le roi de France.
— Je ne veux pas l'épouser.
 
Le lendemain, l'homme revint travailler dans son champ, près du noyer, et il entendit la voix qui disait :
— Homme, si tu ne me donnes pas une de tes filles en mariage, je te mange.
— Roi de France, ma seconde fille ne veut pas de toi. Je parlerai ce soir à la troisième, et si elle y consent, tu l'auras en mariage.
 
L'homme rentra chez lui et se mit au lit. A. peine était-il couché que sa troisième fille entra dans la chambre.
— Qu'avez-vous, père?
— Je suis malade ; tu peux me guérir si tu veux. Il faut épouser le roi de France.
— J'épouserai le roi de France ; mais je veux qu'il me donne en présent de noces trois robes : l'une couleur du ciel, l'autre couleur de la lune, et l'autre couleur du soleil. Je veux qu'il me donne aussi un couvert d'or, avec l'assiette et le gobelet, un trol d'or, et douze fuseaux d'or avec la filière.
— Tu auras tout cela, dit le roi de France, qui écoutait à la porte.
— Je pars pour un grand voyage. Si dans neuf ans je ne suis pas revenu, tu partiras pour me chercher.
 
Le roi de France partit pour son grand voyage, et huit années franches se passèrent sans qu'il revint. Sa femme attendit encore un mois ; puis elle partit à la recherche de son mari. Au bout de trois jours, elle trouva une peau d'âne sur son chemin et la mit sur son cou. Au bout de trois autres jours, elle arriva au bord d'un ruisseau où des femmes lavaient la lessive.
— Laveuses, avez-vous vu le roi de France?
— Oui, Peau-d'Ane, nous l'avons vu. Il est là, dans cette église, et il épouse une fille belle comme le jour.
— Merci, laveuses. Pour vous payer ce renseignement, je veux vous aider à laver.<br />
Les laveuses lui donnèrent un torchon noir comme la suie ; mais en un moment, Peau-d'Ane le rendit aussi blanc que la plus belle serviette. En quittant les laveuses, Peau-d'Ane s'en alla sur la porte de l'église, et trouva le roi qui sortait.
— Roi de France, te souviens-tu quand mon père travaillait dans son champ, près du noyer, et tu lui disais : « Homme, si tu ne me donnes pas une de tes filles en mariage, je te mange ?»<br />
Le roi de France ne répondit pas, et toujours Peau-d'Ane répétait :
— Roi de France, te souviens-tu quand mon père travaillait dans son champ, près du noyer, et tu lui disais : « Homme, si tu ne me donnes pas une de tes filles en mariage, je te mange ? »<br />
Alors le curé s'approcha.
— Roi de France, je te commande, par le salut de ton âme, de me dire si tu n'as pas épousé d'autre femme avant de te marier ici?
— Non, curé.<br />
Alors Peau-d'Ane se tût et demeura sur la porte jusqu'à la sortie de la mariée.
— Madame, lui dit-elle, n'avez-vous pas besoin d'une servante?
— Oui, Peau-d'Ane, j'en ai besoin d'une pour garder les dindons.<br />
Peau-d'Ane suivit le roi et la reine dans leur château, et le soir elle dit à la reine :
— Madame, laissez-moi coucher avec le roi de France.
— Non, Peau-d'Ane; je n'y ai pas encore couché moi-même.
— Madame, si vous me laissez coucher avec le roi de France, je vous donne un couvert d'or, avec l'assiette et le gobelet.
— Eh bien ! Peau-d'Ane, c'est convenu.<br />
Peau-d'Ane donna à la reine le couvert d'or, avec l'assiette et le gobelet, et alla se coucher à côté du roi de France.
— Roi de France, lui disait-elle toute la nuit, te souviens-tu quand mon père travaillait dans son champ, près du noyer, et que tu disais : «Homme, si tu ne me donnes pas une de tes filles en mariage, je te mange? »<br />
Mais la reine avait donné au roi de France un breuvage pour le faire dormir, et il ne répondit pas à Peau-d'Ane.<br />
Le lendemain matin la reine entra dans la chambre.
— Peau-d'Ane, lève-toi : il est temps d'aller garder les dindons. Peau-d'Ane se leva et s'en alla garder les dindons jusqu'au soir.<br />
Alors, elle dit à la reine :
— Madame, laissez-moi coucher avec le roi de Franco.
— Non, Peau-d'Ane ; je n'y ai pas encore couché moi-même, et tu y as couché une fois.
— Madame, si vous me laissez coucher avec le roi de France, je vous donne un trol d'or et douze fuseaux d'or, avec la filière.
— Eh bien ! Peau-d'Ane, c'est convenu.<br />
Peau-d'Âne donna à la reine le trol d'or et les douze fuseaux d'or, avec la filière, et alla se coucher à côté du roi de France.
— Roi de France, lui disait-elle toute la nuit, te souviens-tu quand mon père travaillait dans son champ, près du noyer, et que tu disais : « Homme, si tu ne me donnes pas une de tes filles en mariage, je te mange. »<br />
Mais la reine avait donné au roi de France un breuvage pour le faire dormir, et il ne répondit pas à Peau-d'Ane. Le lendemain matin la reine entra dans la chambre.
— Allons, Peau-d'Ane, lève-toi; il est temps d'aller garder les dindons.<br />
Peau-d'Ane se leva et s'en alla garder les dindons jusqu'au soir. Alors, elle dit à la reine :
— Madame, laissez-moi coucher avec le roi de France.
— Non, Peau-d'Ane; je n'y ai pas encore couché moi-même, et tu y as couché deux fois.
— Madame, si vous me laissez coucher avec le roi de France, je vous donne deux robes : l'une couleur du ciel et l'autre couleur de la lune.
— Eh bien ! Peau-d'Ane, c'est convenu.<br />
Peau-d'Ane donna à la reine la robe couleur du ciel et la robe couleur de la lune, et alla se coucher à côté du roi de France.
— Roi de France, lui disait-elle toute la nuit, te souviens-tu quand mon père travaillait dans son champ, près du noyer, et que tu disais : « Homme, si tu ne me donnes pas une de tes filles en mariage, je te mange? »<br />
Mais la reine avait donné au roi de France un breuvage pour le faire dormir qui était moins fort que les deux autres, et il répondait en pleurant :
— Oui, je m'en souviens. Oui, je m'en souviens.<br />
Le lendemain matin Peau-d'Ane se leva, et quand la reine entra dans la chambre pour lui dire d'aller garder les dindons, elle la trouva vêtue de sa robe couleur du soleil,
— Reine, dit le roi de France, aimerais-tu mieux être la première femme d'un homme ou la seconde?
— J'aimerais mieux être la première.
— Eh bien! tu t'es condamnée toi-même, par ce que tu as fait et par ce que tu as dit. Prends ton couvert d'or, avec l'assiette et le gobelet ; prends le trol d'or et les douze fuseaux d'or, avec la filière ; prends les deux robes, l'une couleur du ciel et l'autre couleur de la lune, et retourne chez tes parents.<br />
La reine descendit aussitôt à l'écurie, fit seller un cheval, et retourna chez ses parents. Peau-d'Ane demeura dans le château, et devint reine à sa place.
 
Et cric, cric, Mon conte est fini;<br />
Et cric, crac, Mon conte est achevé.<br />
Je passe par mon pré<br />
Avec une cuillerée de fèves qu'on m'a donnée.
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