« Recherche:Un anthropologue venu des pères blancs » : différence entre les versions

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« c’était dans la cinquième année où l’on commençait à penser à ce qu’on, l’on allait faire dans la vie. À l’époque, pour les gens, même, de ce type de collège, il n’y avait pas beaucoup de choix. On nous amenait à visiter les filatures, ou dans les mines pour susciter des vocations. » (14)
« on nous a fait du « brainstorming » chez les vieux enseignants retraités pour passer le fameux « eleven plus » c’est-à-dire que dans ces années-là en Angleterre le seuil fatidique s’était à la sortie des primaires, soit vous passiez cet examen décisif, et vous avez la chance d’aller dans les filières secondaires, soit vous restez (rires) dans le manuel » (9)
« Grâce à Dieu et à mes parents j’ai réussi cet examen et donc, je me retrouve cela devait être dans le début des années 1950 [11-{{unité|12 |ans}}] dans un collège secondaire tenu de main de maître par les jésuites. C’était le «Prestern catholic collège » (10)
« c’était six ans en principe » (52)
« débarquent, c’est un collège catholique, pas ultra fanatique, mais débarquaient assez souvent des pères qui recrutaient des jeunes pour différentes congrégations. Les jésuites évidemment écrémaient le collège. Comme je n’étais pas parmi les plus doués spirituellement, les jésuites ne m’ont jamais proposé (rires) que je fasse partie de leur clan à eux » (17)
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« Et puis débarque un jour un type habillé exactement comme Lawrence d’Arabie ». (18)
« un père blanc » (19)
« au grand étonnement de mes proches et de mes camarades de classe, j’ai senti que j’avais une vocation missionnaire. », « je suis parti assez jeune, à {{unité|15 |ans}} [1954], vers {{unité|15 |ans}}, chez les pères blancs qui venait d’ouvrir une nouvelle maison de philosophie en Irlande du Sud, mais dans le coin le plus septentrional, dans un comté qui s’appelait Countie Kerry » (20)
« j’avais laissé le bac assez tôt. » (51)
« c’était aussi un truc jésuitique. » (56)
« À {{unité|15 |ans}}, mais ce n’était pas le bac français » (58)
« C’est ce qu’on appelle le certificat général des études si tu veux, un peu commis ici à l’athénée. Il y avait comme un des examens d’État à la fin du cycle secondaire » (60)
« Quand je suis arrivé à Blacklion. C’était le bled en Irlande pour la première fois. », « on ne pouvait pas parler dans la maison » (79)
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« on nous mettait dehors tous les mercredis », « pour nous entraîner et pour nous endurcir pour la vie de broussard » (22)
« Je fais mes deux années de philo en Irlande », «On se levait vers 5 heures 30 chaque matin. De nouveau tout de suite après la méditation et la messe, au moins 40 minutes à courir dans les Landes et à nager dans le lac glacé, surgelé.» (33)
« il fallait faire un mémoire chaque trimestre. J’avais fait un mémoire (rires) à {{unité|15 |ans}} [1954] » (70)
« On rentrait pas chez soi à Noël. » (72)
« Il n’y avait pas un moment entre guillemets libres pour penser à autre chose. C’était une fuite en avant permanente d’activité en activité » (73)
« après, donc j’ai dit, je suis allé en Hollande et là on était une année dans le noviciat » (75)
« C’était une troisième année, qui est l’année cruciale. Avant en Irlande on n’était pas dit en pères blancs » « dans une grande baraque près de Heerenberg en Hollande » « un immense scolasticat » (77)
« j’ai passé une année c’était en 57 [{{unité|18 |ans}}]dans ce noviciat, » (80)
« À la fin de cette année là, 57 [{{unité|18 |ans}}], les pères blancs liquidaient cette maison, ce grand scolasticat, pour aller en Angleterre. » (82)
« Alors, on me demande de choisir où on voulait continuer mes études de théologie. Moi, n’ayant pas compris le programme n’ont plus, j’ai dit surtout pas chez les « Frogs » comme nous les Anglais on appelle les Français », « parce que j’avais demandé l’Angleterre on m’avait envoyé à Carthage » (83)
« c’est la première fois que j’ai mis les pieds en Belgique, c’est qu'en route pour Carthage il y avait une expo. On a passé une semaine pour visiter puis passée vers Marseille. On a pris le bateau, troisième classe, sous le pont avec les arables et les chameaux. ( rire ) 36 heures non-stop pour traverser la Méditerranée sur un vieux rafiot. » (84)
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« Il y a quatre années donc ça fait quand même 400 étudiants, 300 étaient à Gammarth dans une espèce d’ancien campement de concentration pour les prisonniers de guerre allemande qui est devenu maintenant le centre cinématographique de la Tunisie. » (91)
« il y avait déjà la guerre d’Algérie donc, un tiers de la première année c’était des Français, qui partaient à la fin de l’année en Algérie comme soldats conscrits. Et pour continuer de trois années après s’ils avaient toujours la vocation, ce qui était le cas de la plupart. » (92)
« Et donc, là aussi quatre années de théologie. [1958-1962, 19-{{unité|23 |ans}}] », « Belle Époque du prêtre-ouvrier en France. », « dialogue entre marxistes communistes et chrétiens de gauche pour nous c’était une véritable révélation. » (96)
« là je suis devenu plus anarchogauchiste que jamais. » (97)
« j’ai eu affaire après avec Kilani, un Tunisien, un anthropologue tunisien » (89)
« trois fois on voulait te [Mike] mettre dehors. » « parce que tes idées étaient complètement (rires) hors série (rires) inadmissible » (98)
« Quand on a quitté en 62 [23ans{{unité|23|ans}}] » (99)
« pendant la dernière année on était vraiment enfermé, pas que je ne dis pas que l’on risquait sa vie », « Et l’année après, en 63 [Erreur vrai date 1962, {{unité|23 |ans}}], on a fermé boutique si tu veux. On a rapatrié tout le monde par ce que ça devenait trop compliqué de survivre. » (100)
« Donc pendant cette année [1961, 22ans{{unité|22|ans}}], on devait s’amuser entre nous. » (102)
« j’ai fait mes quatre années de théologie. Comme j’étais trop jeune parce qu'en principe on ne pouvait ordonner qu’à {{unité|24 |ans}}. Moi je n’en avais que 22 [1961-62]. Il y avait moyen d’avoir une dispense du Vatican pour {{unité|23 |ans}}. Mais là ils ont... Ils ont dû mettre le paquet pour que je puisse passer à 22. Et de nouveau, on avait demandé où est-ce que vous voulez aller ?» (105)
« quand j’étais ordonné en 1962 [{{unité|23 |ans}}] et que je rentrais chez moi dans ma ville natale, mes parents organisaient une soirée souper moule dansant pour cueillir des sous pour que je puisse aller baptiser un maximum ».(23)
« on m’a envoyé aux études (rires) ce qui était une condamnation. C’est-à-dire le père blanc par excellence de type barbu en brousse, bossant, travaillant comme un aigle, c’est le cas de le dire » (107)
« admettons on était 120 ordonner, 100 partait à gauche et à droite en brousse, et puis les 20 malheureux étaient condamnés aux études : qui droit canon, qui la Bible, qui la philo, qui la théologie. Et moi on vendrait envoyer faire de la philo à la grégorienne [{{unité|4 |ans}}] que j’ai vue vendredi du coin de l’œil. J’étais à Rome de nouveau. » (109)
« ce brave copain à Heverlée, il m’a dit : « tu sais on ne voulait pas te lâcher tout de suite chez les indigènes » (rires). On trouvait que tu aurais fait des dégâts si tu veux. Donc, on a dit on va leur envoyer aux études comme ça va se calmer un peu », « De nouveau, oui la grégorienne, mais c’est les jésuites ! C’est un truc catholique encore, mais c’était très ouvert que de très grand gabarit. » (110)
« Et donc moi je n’ai jamais regretté » (112)
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« ça fait une quinzaine d’années [1995]» (28)
« déjà quand j’étais anthropologue si tu veux. On a créé l’association des anthropologues pour le développement. » (32)
« Et c’est pour ça que j’ai vécu jusqu’à {{unité|71 |ans}} [2010], à cause de cette espèce de formation très saine. » (34)
 
Complément d'information sur le système scolaire anglais:
 
« tu termine tes primaires à {{unité|11 |ans}}. Et puis il y a cette bifurcation, soit à l'époque, c'était le « second school », l’école secondaire » (50)
« Il était inimaginable que des gens, même d’un collège d’un certain niveau, aillent dans les grandes universités. Les écoles techniques, à la limite deux ou trois, à l’université de Manchester qui était tout près, mais jamais à Oxford ou Cambridge » (15)
« les Anglais faisaient six ans dans le secondaire. On ne doublait pas en Angleterre. C’était très rare », « Mais la plupart, admettons, le trois-quarts quitté l’école à 15 {{unité|16 |ans}} pour aller dans le monde réel ». « Parce qu’il n’y avait pas de « celles » [les filles] ». (62)
« on était 600 dans le collège. Ceux que l’on pouvait imaginer éventuellement passer dans les universités provinciales faisaient une sixième année si tu veux. Pour se préparer à ce que l’on appelait... Ça se disait ingéniera les études où la plupart décrochaient, six à sept matières : maths, anglais, français, sciences, etc., et puis, après tu avais une année supplémentaire, mais c’était déjà supérieur ou tu spécialisais déjà un peu, tu avais trois sujets, soit les classiques, soit les sciences » (64)
« ces pots-secondaires et actuellement les séminaires ont magouiller, ont eu à juste titre si tu veux l’équivalent d’une formation en à l’université. Et donc ses deux ans de philo, malgré que je n’avais que {{unité|15 |ans}}, j’ai mordu très vite si tu veux à la philo. » (42)
 
== Les acteurs ==
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18. Et puis débarque un jour un type habillé exactement comme Lawrence d’Arabie, un grand « burnous » blanc tissé main en laine berbère et grande soutane blanche avec un grand chèche rouge et un grand chapelet, qui est encore accroché au mur quelque part ici (rires).14:28.
19. Et c’était un père blanc, un missionnaire d’Afrique, congrégations d’Afrique fondée par le cardinal Lavigerie. Fin du XIXe en Algérie surtout pour noyauter le monde musulman. Lui, il faisait miroiter monts et merveilles, c’était presque comme si tu devenais père blanc et que tu voyageais aux frais de la princesse en plus d’être garanti ad vitam aeternam.14:55.
20. Donc, au grand étonnement de mes proches et de mes camarades de classe, j’ai senti que j’avais une vocation missionnaire. Bon, aujourd’hui c’est bien plus compliqué que ça, mais à l’époque on n’y voyait vraiment, qu’il fallait scruter sa conscience et entendre plus ou moins en sourdine ou indistinctement un véritable appel de la part de Dieu. Moi j’avais cru que j’avais entendu vaguement que c’était le cas (rires) et dont je suis parti assez jeune, à {{unité|15 |ans}}, vers {{unité|15 |ans}}, chez les pères blancs qui venait d’ouvrir une nouvelle maison de philosophie en Irlande, en Irlande du Sud, mais dans le coin le plus septentrional, dans un comté qui s’appelait Countie Kerry et qui avait été dévasté par les famines, les fameuses famines de pommes de terre, en Irlande. Quand il sortait, c’était le bled, le bled impossible. Il n’y avait pas de goudron comme on dit en Afrique, il y avait un train, mais ce n’était pas un train, c’était un bus recyclé, mais qui roulait sur les rails quand même (rires), mais qui était un endroit, mais, sauvagement superbe, et cette maison était tout à fait neuve. Ce n’était pas un Club Med. Ce n’était pas un hôtel ibis, mais c’était assez étonnant comment droit, si tu veux.16:36.
21. Et je me retrouve là pendant deux ans, en Irlande du Sud, à l’époque où assez paradoxalement, j’ai vécu dangereusement, si vous voulez, à l’insu de mon plein gré. Je ne me suis jamais rendu compte à quel point, j’ai eu beaucoup d’expérience assez kamikaze. À l’époque l’armée républicaine irlandaise sortait de derrière les fagots de nouveau dans ce coin-là entre autres parce que c’était tellement isolé qui pouvait se cacher dans le maquis et dans les montagnes. Et ils avaient déjà la sale manie de s’habiller en curé, et de frapper à la porte de la gendarmerie et de mettre un cocktail Molotov dans la boîte aux lettres, si tu veux.17:33.
22. Nous on était habillé en curé, chaque fois que l’on sortait, on nous mettait dehors tous les mercredis qu’il pleuve, qu’il neige, qu’ils fassent 50° à l’ombre, les supérieurs nous foutaient dehors pour nous entraîner et pour nous endurcir pour la vie de broussard, si tu veux, en Afrique. Mais chaque fois qu’on sortait, on se faisait harceler par les soldats britanniques qui imaginaient qu’on était des terroristes (Rires).18:04.
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25. Ma génération se bagarrait plus tous les jours avec les protestants, mais mes parents se sont fait fouetter le jour de Saint-Patrick encore quelque chose de cocasse (rires) eux qui étaient anglais, et la fête de Saint-Patrick qui est une fête irlandaise. Ils se sont fait fouetter par les protestants. Donc, il y avait des rivalités, des guerres de religion presque qui traînait encore des années 1930 et 40. 20:35.
26. Donc, j’ai vécu petit chez les jésuites, il y avait une sorte de militantisme polémique. Les cours de religion n’étaient pas du tout comme aujourd’hui où on explique le fin fond des Évangiles, etc. c’était démontré que l’Église catholique était la seule vraie, que ceci est que cela. C’était très apologétique et très polémique. C’était un catholicisme sur la défensive et bas de gamme et comme j’ai dit très militant. Même les associations s’appelaient « la religion de Marie » ou « les paix de l’esprit ». Et c’était vraiment l’idée de lutter contre les non-catholiques pour avoir gain de cause. Donc, c’est dans ce contexte-là, si tu veux, que j’ai eu cette vocation est cette mentalité, si tu veux (rires), je suis parti de loin pour en arriver à cet agnosticisme galopant.21:43.
27. On avait une foie, heeuu... Aussi il y avait toute l’histoire de la persécution, c’est-à-dire ses Jean-Paul II qui a canonisé des martyrs de l’Angleterre catholique, si tu veux. Mais on nous avait jamais dit au collège que les catholiques en {{unité|10 |ans}} à l’époque de la Reine Mary, avaient massacré plus de protestants que les protestants en {{unité|400 |ans}}. Il y avait quelque chose de totalement loufoque. 22:07.
28. C’est quand j’ai connu le brave Jean-Pierre Olivier De Sardan chez lui parce que lui est d’origine huguenote. Et je me suis rendu compte que ses ancêtres se sont fait massacrer parce qu’il ne croyait pas... 22:20.
29. Il y a longtemps que tu connais heuu... 22:21.
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32. Non non déjà quand j’étais anthropologue si tu veux. On a créé l’association des anthropologues pour le développement. Mais ce qui m’a frappé si tu veux, mais déjà à l’époque, je commençais à sentir qu’il y avait un double étendard, si tu veux, eux se sont fait massacrer parce qu’il ne croyait pas à la transsubstantiation, à la présence réelle de Jésus dans le pain consacré, et les miens se sont fait massacrer pour avoir cru à cela. C’est assez interpellant (rires), comme tu as ces points de repère tout à fait extrêmes est opposés. 23:07.
33. Je fais mes deux années de philo en Irlande de c’était très intéressant. Le séminaire n’était pas borné, il n’était pas constipé, on avait de très bons profs. Ils étaient très motivés, très intelligents, ce n’était pas un catholicisme, si tu veux, heuuu... C’était pas trop clérical. Et surtout on avait une vie en plein air. On se levait vers 5 heures 30 chaque matin. De nouveau tout de suite après la méditation et la messe, au moins 40 minutes à courir dans les Landes et à nager dans le lac glacé, surgelé. Je te dis, tu ne pouvais pas dire non c’était absolu, on te foutait dehors c’était vraiment un système militaire, avec la prière en plus. 24:14.
34. Et c’est pour ça que j’ai vécu jusqu’à {{unité|71 |ans}}, à cause de cette espèce de formation très saine. On bouffait pas du caviar, on ne buvait pas du champagne, on avait des flocons d’avoine et des bazars comme ça. Et donc, c’est une vie très saine, un peu comme tous les gens de cette génération. Mine de rien, moi je vois mes beaux-parents ici, ils ont tous 80 sinon {{unité|90 |ans}} passés qui ont connu une enfance qu’ils disent difficile, mais où c’était très fin, on bouffait pas de viande, il n’y avait que du pain de seigle, des flocons d’avoine, et du lait entier, etc., etc. 24:48.
35. Paradoxalement cette génération, on dit toujours qu’il y a une augmentation de l’espérance de vie, mais je ne suis pas sûr que votre génération va survivre autant que la mienne par ce qu'il y a tellement de pollution, il y a tellement de mal bouffe, etc. Nous qu’on ait cette chance à l’insu de notre plein gré d’avoir une enfance, une adolescence, émane à certaines années de notre vie adulte dans un monde qui qui donnerait des boutons aux jeunes d’aujourd’hui, mais qui était relativement, physiquement en saine, et même psychologiquement sain, si tu veux. On n’était pas traumatisé, il ne se posait pas trop de problèmes. 25:32.
36. Après ces deux années-là,...25:37.
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40. En Irlande oui. 25:54.
41. Mais heu, donc, ça c’est quel niveau par rapport à ce que l’on dirait en Belgique ? C’est déjà université ou bien ? 25:59.
42. Oui, oui parce que ces pots-secondaires et actuellement les séminaires ont magouiller, ont eu à juste titre si tu veux l’équivalent d’une formation en à l’université. Et donc ses deux ans de philo, malgré que je n’avais que {{unité|15 |ans}}, j’ai mordu très vite si tu veux à la philo. 26:25.
43. Une formation universitaire ? À {{unité|15 |ans}} ? 26:29.
44. Oui, j’étais né très jeune si tu veux (Rire de moi). Et de fait, c’était, je dis, oui... 26:38.
45. Vous étiez précoces alors ? 26:39.
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48. Après, et pourquoi j’ai finalement quitté les pères blancs, c’est que ça donnait un peu juste parce qu'il n’y avait plus de vocation normale. On n’en y reviendra peut-être. Après ces deux années-là,... 28:04.
49. Pour récapituler, les études primaires comme chez nous, et puis ça nous mènent à quel âge? L’école primaire, pour apprendre... 28:14.
50. Mais c’est {{unité|11 |ans}}. C’est-à-dire que tu commences, oui, tu commences comme ici tu termines tes primaires à {{unité|11 |ans}}. Et puis il y a cette bifurcation, soit à l'époque, c'était le « second school », l’école secondaire et l’équivalent de l’athénée si vous voulez. 28:29.
51. Donc, c’était trois ans alors ? 28:31.
52. Non, non après, c’était six ans en principe. Mais comme j’avais laissé le bac assez tôt. 28:40.
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56. Mais c’était aussi un truc jésuitique. 28:46.
57. Alors, vous avez réussi à quel âge le bac. 28:48.
58. À {{unité|15 |ans}}, mais ce n’était pas le bac français ! 28:50.
59. Ah bon, c’est différent ? 28:51.
60. C’est ce qu’on appelle le certificat général des études si tu veux, un peu commis ici à l’athénée. Il y avait comme un des examens d’État à la fin du cycle secondaire qui était quand même assez coriace. Ce n’était pas de « gnognotte », mais... 29:10.
61. Vous avez gagné trois ans par rapport à un élève normal ? 29:14.
62. Non, de parce que les Anglais faisaient six ans dans le secondaire. On ne doublait en Angleterre. C’était très rare des jeunes qui ... Mais la plupart, admettons, le trois-quarts quitté l’école à 15 {{unité|16 |ans}} pour aller dans le monde réel. Parce qu’il n’y avait pas de « celle », les « celles » étaient de l’autre côté de la rue dans un couvent. Ça fait que (rires). 29:43.
63. Les selles, c’est ? 29:44.
64. Les filles ! Il y avait que des garçons, on était 600 dans le collège. Ceux que l’on pouvait imaginer éventuellement passer dans les universités provinciales faisaient une sixième année si tu veux. Pour se préparer à ce que l’on appelait... Ça se disait ingéniera les études où la plupart décrochaient, six à sept matières : maths, anglais, français, sciences, etc., et puis, après tu avais une année supplémentaire, mais c’était déjà supérieur ou tu spécialisais déjà un peu, tu avais trois sujets, soit les classiques, soit les sciences.30:35.
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68. C’était une aubaine entre guillemets, mais c’était une véritable promotion sociale. Et on n’y croyait, il n’y avait rien d’hypocrite. Moi je crois que souvent on dit en Afrique il devient curé parce qu’il veut rester dans le bled. Ça fait des analyses un peu cyniques à la Bourdieu. Tu vois ? Les gens ne calculent pas comme ça. Il y en a des mutants qui sont assez crapuleux, mais la plupart du temps, la plupart des gens, ils sont sincères et pas schizophrènes à ce point. Je suis parti convaincu que je n’avais pas mieux à faire que ça si tu veux. 32:07.
69. Et donc là vous est arrivé, ils vous ont encadré, vous est fait de deux années de philosophie, et de là après vous avez réfléchi... 32:09.
70. Ce qui est intéressant retenir ici c’est qu’il y avait des examens évidemment. Il y avait déjà, je me rappelle encore, il fallait faire un mémoire chaque trimestre. J’avais fait un mémoire (rires) à {{unité|15 |ans}}, pour comparer la philosophie naissante chez les Ioniennes, les premiers philosophes grecs avec la cosmologie pharaonique égyptienne. Et j’avais écrit une centaine de pages dans un carnet avec des beaux dessins, avec le ciel égyptien qui est une grande femme, une grande vache sacrée. 32:58.
71. J’étais vraiment mordu. Parce qu’il y avait des profs absolument enthousiasmants. (Silence) c’était très stimulant. C’était très régulier aussi. Chaque matin à 5 heures 30 les cloches sonnent quelqu’un frappent à la porte et 10 je me rappelle même plus en latin lèves-toi. Et je dis, c’était rythmé. Tu avais 30 minutes par semaine pour écrire une lettre à ses parents. On allait au lit exactement à la même heure. C’était un peu comme l’armée. C’était vraiment très, très régulier. 33:43.
72. Interruption pour le cadrage. 33:52.
73. Et après je pars. Je vais chez moi. On rentrait pas chez soi à Noël. Pour cela c’était un de mes premiers chocs entre guillemets. C’est ça qui est intéressant, tu t’engages comme ça et c’est une espèce de carte blanche. Et tout d’un coup je me suis rendu compte que je ne serai pas chez moi pour le jour Noël. Là, ça m’a vraiment secoué si tu veux. Il fallait rester... On avait renoncé à sa famille entre guillemets. Sa famille désormais c’était des pères blancs. Bon, Noël s’était très bien passé. On avait toutes sortes d’activités aussi, on faisait du théâtre on faisait 36 trucs dont je me souviens maintenant c’était fascinant. Il n’y avait pas un moment entre guillemets libres pour penser à autre chose. C’était une fuite en avant permanente d’activité en activité, mais très formative si tu veux, à la vie en commun. 34:51.
74. Parce on était déjà... les pères blancs se distinguaient par le caractère international. Déjà en Irlande, bon, on est en Irlande, pas en Angleterre, mais, tu avais déjà à l’époque des Écossais des Irlandais des Gallois et des Anglais, et de toutes les classes sociales. On avait un type dont le père avait traduit le livre des morts égyptiens et qui était curateur du British Museum. Tu avais, un type avec lequel j’avais beaucoup sympathisé qui étais un géologue à vocation tardive comme on disait qu’avait décidé à {{unité|30 |ans}} de se faire pères blancs et qui avait fait une thèse, j’ai encore sa thèse ici, c’était sur les formations cristallines entre la longitude 47,3 et je ne sais quoi en Islande. Il m’a donné ça donc, il y avait des gens extrêmement intelligents et puis il y avait des gens de basse extraction et puis des bourgeois. Et tout ça, ça se mélange très bien. 35:52.
75. Et après, donc j’ai dit, je suis allé en Hollande et la on était une année dans le noviciat , avec des Allemands, avec des Hollandais, et quelques autres.36:07.
76. Toujours dans le cas de la formation des pères blancs ? C’était une troisième année ?36:11.
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104. Je te dis, la théologie que nous avons reçue était vraiment très ouverte. Maintenant je dirais que j’ai perdu quatre années à élucubrer sur des sujets comme l’existence des anges ou la virginité de Marie, qui n’ont, qui, qui n’excite plus personne. Mais là ça va chauffer le cerveau si tu veux. Ce n’était pas inintéressant. Surtout, il y avait déjà des exégèses, allez, des gens qui étudiaient la Bible d’une manière ultra scientifique s’était un peu schizophrène parce qu’ils démontraient à la limite que Jésus était une chose est que l’église n’était pas prévue dans le programme si tu veux. 55:38.
105. Et puis ils continuaient à réciter le chapelet et dire la messe comme si de rien n’était. Il y avait... Ça, je n’ai jamais su si on me dit que Jésus n’a pas voulu ça. Moi je dis, bon (rires) vous avez raison, il y en a d’autres qui servent à convaincre. Il faut être logique. Il faut être réaliste aussi. Il y aura toujours une organisation qui vient catalyser cristalliser les aspirations prophétiques, il y aura toujours une église, si tu veux, comme il y a une université qui n’a rien fait avec l’université naissante. Mais là il faut un certain réalisme sociologique pour rester les pieds par terre. 56:17.
106. Donc, j’ai fait mes quatre années de théologie. Comme j’étais trop jeune parce qu'en principe on ne pouvait ordonner qu’à {{unité|24 |ans}}. Moi je n’en avais que 22. Il y avait moyen d’avoir une dispense du Vatican pour {{unité|23 |ans}}. Mais là ils ont... Ils ont dû mettre le paquet pour que je puisse passer à 22. Et de nouveau, on avait demandé où est-ce que vous voulez aller ? En Afrique de l’Est, en Afrique de l’Ouest, et les pères blancs, à cause du cardinal Lavigerie qui avait fait ses premières armes au Liban lors des massacres dès druzes avait longtemps encore une maison à Jérusalem « Sainte-Anne ». Donc il y avait un tout petit noyau qui s’occupait des affaires de l’Église orientale, si tu veux. Et on avait un vieux prof qui était venu à Carthage de Sainte-Anne qui avait fait une thèse sur la musique arabe en sept volumes (rires) et qui lors des fêtes nous chantaient, parce qu’il y avait un Noël ou à Pâques, on avait des banquets entre guillemets, et souvent je ne me rappelle plus son nom, mais il insistait pour chanter des chants en arabe (rires). C’était très indigeste. Mais il était un type absolument fascinant. Il m’avait fasciné les mois j’avais dit à mes supérieurs, moi j’aimerais bien aller à Jérusalem, si tu veux. 57:59.
107. Bon, on m’a envoyé aux études (rires) ce qui était une condamnation. C’est-à-dire le père blanc par excellence de type barbu en brousse, bossant, travaillant comme un nègre, c’est le cas de le dire, disant ça, mais de temps en temps, bon vivant aussi, en communauté. On était toujours en communauté, moi j’ai jamais vécu seul, les jésuites si tu veux chacun es un one-man-show, ils n’ont pas de vie de communauté, tandis que les pères blancs, on était obligé de passer au moins 1 heure par jour ensemble même si on ne disait rien. Même si maintenant on ne regarde que la télévision, à l’époque c'était obligé, et toujours trois, et toujours trois de nationalité différente. Jamais trois Anglais ensemble, jamais trois Belges, etc. 58:54.
108. Et les études, c’est quoi alors ? 58:56.