« Etude de Essai philosophique concernant l'entendement humain » : différence entre les versions

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Dans un second temps, Locke nous présente une seconde source qui irrigue notre entendement : les réflexions de l’âme. En effet, l’âme procède à une certaine manipulation et digestion des idées reçues par les sens. Les résultats de cette digestion sont alors récupérerrécupérés par l’entendement. C’est alors que ces derniers « produisent dans l’Entendement une autre espèce d’idées, que les objets extérieurs n’auraient pu lui fournir ». Effectivement, la digestion que l’âme fait des idées déterminées de nos sens, génère de nouvellenouvelles idées de nature arbitraire. On peut dire que ces idées sont les reliquats issus du traitement effectué par l’âme sur les idées que les sens lui apporteapportent. Celles-ci provenant d’une importante diversité d’idées, sont elles-même autant variées et distinctes. Il est possible de comparer ce phénomène à l’extraction d’un minerai précieux. En effet, l’ouvrier va tailler grossièrement dans la roche des blocs, il s’agit là de la Sensation, nos sens sont les ouvriers qui récupèrent la base nécessaire à la production d’idées. Par la suite, c’est au tour du spécialiste de s’intéresser aux blocs de pierres. Ce dernier va minutieusement les analyser, les traiter et les observer, pour en déterminer la composition. L’âme est ici le spécialiste qui va se pencher plus en profondeur sur les matériaux apportés par les sens, c’est la Réflexion. L’âme ne fait donc que réfléchir sur les résultats de nos expériences. L’ensemble des produits des sens et de l’âme sont alors collectés par l’entendement, ce qui forme la connaissance humaine. Toutefois, cette thèse soutenue par Locke pose diverses questions. En effet, si l’on considère que la connaissance humaine se construit de la façons dont Locke nous la présente, on peut se demander si cette connaissance est juste et simplement si une connaissance juste peut exister ? Entendue que la réflexion humaine n’est qu’arbitraire, car elle est propre à chacun, la connaissance obtenue de ces réflexion ne peut donc être qu’arbitraire. En effet tel que le suggère Locke, « l’âme ne reçoit par son moyen que les idées qu’elle acquiert en réfléchissant sur ses propres opérations ». La connaissance s’avère donc être individuelle. Pour qu’une connaissance soit alors admise comme juste, il faut qu’elle soit discutée, ce qui se fait à travers le langage. Le langage qui, si l’on en croit Nietzsche, est lui aussi arbitraire. La finalité d’une telle manipulation de la connaissance est donc une connaissance arbitraire dont l’on ne peut assurer l’exactitude. De plus Kant affirme que la connaissance n’est non pas basée sur l’empirisme mais sur le sujet connaissant. Dans ce cas Kant prend le contre-pied de Locke et affirme que ce ne sont pas les objets extérieurs qui permettent au sujet de les connaître, mais bien le sujet qui connaît l’objet en le définissant. Dans ce cas le problème de la relativité du jugement de l’Homme se pose aussi. On peut donc penser que la connaissance ne peut être exacte mais tend continuellement à le devenir.