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La retranscription détaillée des enregistrements du dictaphone me demanda plus de trois jours complets durant lesquels j'ai rempli plus de 110 pages de cahier format [[w:Format de papier|A3]] et vidé complètement un stylo à bille dont je m'étais même assuré de la permanence des traits en cas de contact à l'eau. Mais, cette fois-ci, ce fut la taille de tous les fichiers photo réunis qui m’empêcha de les télécharger dans un temps raisonnable, vu le faible débit des connexions offertes dans les cybercafés. Ce système n'aurait donc pu fonctionner que lors d'une sauvegarde journalière, mais il était trop tard. La solution ultime après plus de 15 jours de recherche fut finalement de transférer régulièrement, grâce à l'ordinateur d'un cybercafé, les images de la carte mémoire de mon appareil photo vers une autre carte mémoire de type [[w:micro SD|micro SD]] que je gardais en lieu sûr et que j’imaginais même pouvoir dissimuler sous un [[w:sparadrap|sparadrap]] en cas de situation à risque. Aujourd'hui, je pense que cette solution reste la plus adéquate pour prévenir la perte ou le vol de mes données sur un terrain où l'accès à Internet est problématique voir impossible et où le vol et l'agression sont à craindre.
 
Concernant le dictaphone, je me suis rendu compte que la retranscription des enregistrements couvrant toute une période de terrain serait extrêmement longue et fastidieuse, même si la fonction de mise en pause et redémarrage automatique des enregistrements permet de réduire le temps d'écoute d'une façon appréciable. De plus, je me suis rendu compte que l'écriture apportait un plus par rapport aux observations faites « à chaud » sur mon dictaphone. Ce plus, c'étaitc’était le temps de réflexion et d'analyse que suscitait la lenteur de l'écriture manuscrite. À tête reposée, la pratique régulière de l'écriture me permettait de prendre du recul par rapport à mes informations de terrain et, grâce à ce recul, il m'était permis de récolter des idées, des questions, des doutes et toutes sortes de pensées utiles à l'organisation de mon travail. Je réservais donc l'utilisation du dictaphone pour la sauvegarde des informations et des idées qui surgissent en pleine action ou à des moments peu propices à l'écriture. Un jour cependant, je me suis retrouvé dans l'incapacité de comprendre mes propres paroles concernant un lieu important où je devais me rendre. De cette mésaventure, j'ai ainsi appris qu’il était aussi très utile d’avoir toujours sur soi un petit calepin pour orthographier de manière précise et correcte les noms propres, numéros de téléphone, adresses et nouveaux termes inconnus, pour les recopier tous les soirs dans le carnet de terrain.
 
[[Fichier:Outils anthropo.jpg|thumb|Photo n<sup>o</sup>4: Ensemble des outils et source d'information rapporté du Brésil.|upright=1.2]]
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[[Fichier:Rues Itaparica.jpg|thumb|upright=2|Photo n<sup>o</sup>16: Rues d'Itaparica.|upright=3.5]]
 
Le moteur il était social et il se basait sur l'aide apporté aux jeunes d'Itaparica pour tenter de leur donner une alternative à ce qu'Omara appelle « a rua » (la rue). Il me fallu un certain temps pour comprendre pleinement ce qu'Omara entendait par le mot rue. Pour Omara la rue ne signifie par seulement l'espace public tel qu'on l'entend habituellement, mais aussi de façon implicite tous les espaces sociaux et familiaux en crise. Omara me disait que pour elle, au Brésil, la violence était partout et atteignait parfois des degrés considérables. La rue dont elle me parlait, c'étaitc’était un lieu de violence beaucoup moins explicite que celle qui apparaît dans le tract du PMDB (voir Photo n<sup>o</sup>2). Il s'agissait ici d'une violence domestique beaucoup plus discrète mais tout aussi dangereuse qu'une agression en rue. Cette violence, j'allais la découvrir en apportant mon aide dans la mise en scène d'un petit spectacle destiné au jour d'ouverture du Centro de Referência Especializado de Assistência Social (CREAS) de Itaparica<ref> http://www.itaparicaonline.com.br/index.php?option=com_content&task=view&id=2319</ref>. Le spectacle qui commençait et se terminait par un chant joyeux de tous les personnages accompagné d'un « pandero » ( Petit tambour à cadre et à cymbalettes ) était composé de quatre saynètes présentant les différents types de problèmes sociaux pouvant être accueillis et gérés par le centre social. Les saynètes se voulaient très réalistes et Omara me confia que la plupart des situations avaient réellement été vécues par certains membres de la troupe. D'autre part, les responsables du CREAS sont venus voir une répétition et ont trouvé eux-mêmes que tout était crédible, avec pour seul grief à la mise en scène l'oubli de l'handicap physique dans les différents cas de figure. Le problème fut rapidement résolu en rendant un des personnages aveugle. Voici dans un bref résumé des saynètes qui ont été jouée dans le but d'illustrer de façon réaliste, les problèmes sociaux pouvant être rencontré et traité par le centre d'aide social (Le texte complet du spectacle est disponible en annexe 1) :
 
[[Fichier:Oficina artes.jpg|thumb|Photo n<sup>o</sup>17: Personnage de la femme battue et du vieillard aveugle.|upright=1.2]]
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:« Nous avions rendez-vous à 17h45 pour aller à l'église. Omara est apparue dans une robe à fleurs élégantes après avoir pris une douche et s'être maquillée pour le moins de rouge à lèvre. Sur le chemin de l'église qui se situe loin selon elle en réponse à ma question, mais qui en réalité doit se situer à 10 min de marche de sa maison, Omara a salué pratiquement toutes les personnes rencontrées sur notre route sans s'arrêter pour autant. Nous n'étions pas en avance et elle ne voulait pas rater le début de la « messe » (vérifier appellation). Nous somme arrivés là sans que je m'en aperçoive. C'était seulement quand elle s'est dirigée vers une maison devant laquelle se trouvait deux enfants que j'ai remarqué en levant la tête qu’il y avait inscrit sur un panneau écriture blanche sur fond vert « voir photo [n<sup>o</sup> 30] ». Avant de rentrer, Omara a retiré ses sandales selon sa propre coutûme dont elle m'avait déjà fait part sur le chemin, une chemin sur lequel j'ai profité du moment d'intimité créé par la marche côte à côte pour me renseigner sur le fait qu'elle n'a aucune obligation contractuelle de don d'argent envers l'église. Les gens donnent ce qu’ils veulent et il est coutûme de participer au frais du baptême au même titre qu'à l'église catholique me fait remarquer Omara. J'apprends aussi que ce qui lui plaît principalement dans cette église, c'est la simplicité du message et la vérité qui s'en dégage.
 
:Je n'ai pas retiré mes sandales avant de rentrer dans l'église et à peine rentré, je demandais à Omara si cela posait problème que je prennes un photo de la façade tant qu’il faisait jour. Elle me répondit que non. Une fois rentré, nous nous sommes assis en silence après avoir été accueillis par une dame d'une cinquantaine d'années. Omara a pris quelques information sur les prochaines activités de l'église et s'il y avait bien une cérémonie aujourd'hui. Pendant ce temps je fis un plan des lieux dans mon carnet de peur d'oublier quelques détails. La pièce n'était pas bien grande. Séparée par deux arcades, l'une donnant sur un couloir menant vers l'arrière de l'habitation où je ne me suis pas rendu mais où se trouvait selon Omara, tout le nécessaire pour accueillir des gens une journée entière. Il y a de quoi faire à manger, de quoi prendre une douche et même ( à vérifier ) de quoi dormir. L'autre arcade donne sur une petite pièce d'une longueur et d'une largeur juste assez pour y positionner une petit banquette sur laquelle se trouve une plante, sur la gauche, quelques enveloppes (voir ce que c'est) et un livre sur la droite, un tapis au dessous de la banquette et devant le tout huit chaises en plastique blanc arrangées en deux fois deux rangées de deux. Ces chaises sont restées vides durant toute la cérémonie car Omara et moi n'avons pas dépassé l'arcade pour rester au même niveau qu'un pupitre sur lequel reposait les lectures à faire pendant la cérémonie. J'avais oublié, dès notre arrivée Omara et moi avons marqué notre nom dans un livre signalant les passages avec dans mon cas, une croix indiquant que c'étaitc’était ma première venue. Un peu avant le pupitre, accroché en hauteur sur le mur, se situait une télévision et un lecteur de DVD qui servait à diffuser une musique relaxante jouée au synthétiseur basée sur une série d'accords partant de l'octave puis la quinte ensuite la tierce et termine enfin sur la fondamentale.
 
: Avant la cérémonie, une vielle dame aux cheveux blanc, la plus ancienne de l'église selon Omara, a nettoyé symboliquement le tapis qui n'était pas sale. C'est cette même vielle dame qui ouvra la cérémonie par quelques paroles de louanges envers Dieu, sa lumière, et le maître Meishu-Sama dont la photo se trouve affichée au mur à côté d'un autre cadre dans lequel figure deux signes Japonais (significations des signes ?). A cette introduction succéda trois salutations comme peuvent typiquement le faire les japonais suivit de trois claquements de mains de la part de tous les participants à la cérémonie sauf moi. Il y eu ensuite ce que j'appellerais deux prières en psalmodies que chaque participants connaissait pas cœur. Sur le ton monotone, je n'ai pu comprendre les paroles et j'ai donc supposé que c'étaitc’était du Japonais (vérifier). Suite à ces deux prière la dame dans la cinquantaine qui avait gentiment demandé aux enfants de faire le minimum de bruit juste avant la cérémonie se mit à lire un texte parlant du bienfait de la religion sans que je ne me souvienne des détails. Son texte terminé, elle demanda à Omara d'en lire un autre qui lui, fut un témoignage d'un membre de l'église de [[w:São Paulo|São Paulo]] racontant les déboires qu’il a connu durant une période où il était peu actif dans sa foi, suivi de l'aide d'autres membres de l'église et du bonheur qui s'en suivit associé à son regain de ferveur envers l'église. Ce fut si je me souviens bien la dernière partie de la cérémonie avant la clôture par le salut et les trois claquements de mains identiques à ceux de l'ouverture. Dès la cérémonie clôturée, la dame dans la cinquantaine mous a remercié de notre venue et j'en ai profité pour lui demander si je pouvais emporter un des exemplaire des quelques brochures et magazines située sur un présentoir, ce qu'elle accepta avec le sourire. Nous sommes sorti tout de suite après. En passant le seuil d'entrée, je pensais dire à Omara que nous n'étions que quatre pour la cérémonie et que je trouvais ça peu, mais elle m'a coupé dans mon élan en me parlant de son manque d'investissement dans l'église et de son envie d'« administrer » plus souvent c'est-à-dire prendre soin du lieu, accueillir les gens et administrer un acte de purification appelé « johrei » aux gens qui le demandent.»
 
Par rapport au questions écrite en majuscules et reprise ici entre parenthèses dans cette retranscription, voici les réponses dans l'ordre d'apparition. La célébration s'intitule en portugais « culto » (culte). Il y a effectivement un lit dans une pièce à l'arrière de l’Église Messianique. Les enveloppes contiennent des vœux, remerciements, prières, et autres types d'écrits adressés à Dieu par les membres de l'église qui le souhaitent. Ces enveloppes sont destinées à être brûlées par les responsables de l'église dans un acte symbolique de communication avec Dieu. Les deux signes ou plutôt les deux [[w:Kanji|Kanji]] japonais ou encore [[w:Logogramme|Logogramme]] pour reprendre le terme technique en français sont des mots signifiants « Dieu pur ». Les psalmodies étaient bien en japonais sauf la dernière d'entre elles qui était en Portugais.