« Recherche:Quel abri pour l'être humain ? » : différence entre les versions

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J’ai un jour partagé un repas avec une personne qui venait de passer la nuit à la rue. Assis sur un appui de fenêtre d'un building, nous avons mangé tout en discutant de sa vie de quinquagénaire sans emploi. Jean sentait l'alcool et le tabac bien qu’il ne semblait pas être dans un état d'ébriété. Il m'avoua en éteignant sa cigarette qu’il avait bu et que cela n'était pas difficile pour les gens de la rue. Selon lui, les gens donnent plus facilement de l'alcool ou du tabac que de la nourriture. Jean était blessé au visage et à l'avant-bras. Il avait enveloppé sa plaie dans un morceau de tissu crasseux sans doute pour éviter que les mouches ne s'y posent. Cette blessure, il me dit qu'elle avait été provoquée par un coup de couteau donné par des personnes qui tentaient de voler une voiture qu’il surveillait pour gagner l'équivalent d'un euro.
 
Au cours de la conversation, j'apprends que Jean a de la famille à [[w:Rio|Rio]], mais qu’il ne possède pas les quatre cents réaux qui lui permettraient de faire le voyage. Il me dit aussi qu’il a bien un endroit où dormir à Salvador, mais qu’il n'a pas les trois réaux pour prendre le bus qui lui permettrait de s'y rendre. Bien qu’il vient de passé cette nuit à la rue, Jean m'informe qu’il a travaillé quinze ans pour la propriétaire du bâtiment qui se situe de l'autre côté de la rue où nous sommes en train de manger. Actuellement, à cinquante-cinq ans, il se considère trop vieux pour trouver du travail dans son métier de [[w:mécanicien automobile|mécanicien automobile]]. Si par chance il en trouvait, ce serait pour être sous-payé et mal traité. Regarde ce chien qui boite, me dit-il, c'est quelqu'unquelqu’un qui l'a blessé sans aucune raison...
 
Ce genre de témoignage, j’aurais pu en récolter mille si j'en avais eu le courage. Les rues de Salvador regorgent de sans-abris de tous genres allant de la personne déficiente mentale aux familles complètes avec bébé en couche-culotte, en passant par des enfants esseulés ou femmes enceintes. Tous ces gens dorment le jour et veillent la nuit pour des problèmes d'insécurité particulièrement dramatique à Salvador. Des gens qui vivent dans la rue, cela existe aussi dans la plupart des grandes villes européennes, et bien que chaque sans-abri ait sa propre histoire, les problèmes liés au manque d'abri sont souvent du même ordre : trouver de l'argent l'après midi, veiller la nuit dans une recherche de nourriture, de drogue parfois, puis dormir le matin dans des endroits cachés ou très fréquentés pour évité les risques d'agression.
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[[Fichier:Fête Santa Cruz chant.jpg|thumb|Photo n<sup>o</sup>25: Chant précédant l'embarcation des offrandes pour Yemanja.|upright=1.2|upright=1.2]]
 
Les photos n<sup>o</sup> 1, 21 et 22 sont assez explicites sur les mélanges possibles dans les constructions spirituelles dans le Brésil que j'ai connu. On peut remarquer par exemple sur la photo n<sup>o</sup>21 et 22 que l'état d'ivresse peut être associé à la pratique d'un culte tout comme sur la photo n<sup>o</sup>1 une musique populaire tonitruante peut l'être à l'image du Christ. C'est même une des caractéristiques les plus marquantes des manifestions du candomblé pour quelqu'unquelqu’un qui aurait eu comme moi reçu une éducation catholique dans laquelle on prône le respect du sacré à travers une attitude de recueillement exprimée par une posture d'humilité et parfois de silence. Dans toutes les manifestions de candomblé auxquelles j'ai pu participer, il y avait de la musique très rythmée, une présence d'alcool (voir photos n<sup>o</sup> 21, 22, 23, 24, 25) et souvent de tabac. Dans la photo n<sup>o</sup> 22 prise lors d'une cérémonie privée se déroulant à l'arrière d'un bâtiment : on y voit une bouteille d'alcool, un cigare et un homme travesti. Les photos n<sup>o</sup> 23 à 26, ont été prises par contre durant une cérémonie publique organisée chaque année en l'honneur de Yemanja. On y voit parmi les offrandes de l'alcool mais aussi des objets aussi divers que modernes. Tout ces objets sont destinés à être jeté en mer en offrande à Yemanja, lors d'un tour en bateau dont on voit le départ sur la photo n<sup>o</sup> 26, dans l'espoir de perpétuer une alliance entre les hommes et la déesse de la mer. L'embarcation des offrandes se fait après un long cortège musical qui traverse la ville pour se finir sur la plage avec des derniers chants de prière comme on peut le voir sur la photo n<sup>o</sup> 25. Ainsi, si dans le contexte du culte catholique la présence d'alcool (en dehors de la [[w:communion|communion]]) ou de tabac serait inadmissible, cette présence s'explique tout simplement dans le cadre du candomblé par le fait que ce sont les Dieux eux-mêmes qui sont friands de ce genre de choses. De plus, lorsqu’ils s'introduisent dans le corps de certains participants durant une cérémonie, ils le font sans se soucier du sexe de la personne incorporée, ce qui explique les scènes de travestissement. Tout cela se fait sous une sorte de transe stimulée par des chants sacrés accompagnés de trois tambours souvent vétustes mais utilisés à tour de rôle par divers participants dont la virtuosité polyrythmique laisse pantois tout connaisseur.
 
[[Fichier:Fête Santa Cruz bateaux.jpg|thumb|upright=2|Photo n<sup>o</sup>26: Embarcation des offrandes pour Yemanja.|upright=3.5]]
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[[Fichier:Ohikari1.jpg|thumb|Photo n<sup>o</sup>29: Médaille ou Ohikari qu'Omara reçu après son baptême de lumière|upright=1.2]]
 
Ainsi, c'est grâce à son fils aîné et après une année de fréquentation qu'en [[w:2000|2000]] Omara fit sont baptême au sein de l'[[w:pt:Igreja Messiânica Mundial|pt:Igreja Messiânica Mundial]] d'Itaparica et reçu sa médaille appelée ohikary dans laquelle se trouve gravé « la parole johrei » disant que la personne fut baptisée de la Lumière. Cette église messianique n'est pas vraiment ce que l'on pourrait appeler une [[w:religion du livre|religion du livre]] mais les écrits « do mestre » (du maître) Meishu-Sama de son vrai nom [[w:en:Mokiti Okada|en:Mokiti Okada]]) tiennent une part importante autant au niveau du culte, qu'au niveau de la foi d'Omara. Omara possède plusieurs livre de Mokiti Okada traduits en Portugais et a souvent fait référence à l'histoire et aux écrits du Maître dans ses propos. Voici tirés de nos entretiens quelques exemple de ce qu'elle me dit du maître: « ele esta a escrever as coisa que sao a accontecer no mondo so que quando ele escreveo, ele escreveo no Japon antes da primeira guera mundial onde nao tinha navigação, nao tinha informaçãos » (Il écrivait les choses qui sont en train de s'accomplir dans le monde sauf que quand il a écrit, il a écrit au Japon avant la première guerre mondiale où il n'y avait pas de navigation, pas d'information) « ele escreve sobre todos os temas actuales » (Il a écrit sur tous les thèmes actuels), « Onde a religao era prohibida ele foi empreso por causa da religao » (Où la religion était interdite, il fut emprisonné à cause de la religion) « Tudo qu'ele escreveu esta a acontecer hoje e e por isso que realemente é algo que posso acreditar ». (Tout ce qu’il a écrit est en train de s'accomplir aujourd'hui et c'est pour cela que réellement, c'est quelqu'unquelqu’un en qui je peux croire).
 
Un autre aspect important de la religion messianique mondiale est le « johrei ». il s'agit d'une sorte de méditation faite face à face avec une personne qui le demande. J’ai demandé à Omara qu'elle m'administre un johrei ce qu'elle a accepté avec plaisir en me disant que les jorhei son profitable à ceux qui les reçoivent mais aussi à ceux qui les administrent. Pour m’administrer le johrei, Omara a mis son Ohikari (Photo n<sup>o</sup> 29) puis s'est assise en face de moi en me prévenant que cela pouvait me provoquer des effets secondaire physique en fonction de l'acceptation (étourdissements par exemple). Elle a placé la main gauche sur le genou gauche paume vers le haut et la main droite face à elle à hauteur de poitrine paume orientée vers moi et nous sommes ainsi resté immobile durant un temps qui m'a semblé être de dix à quinze minutes. Ensuite elle m'a demandé de lui tourner le dos pour recommencer la même opération. Suite au johrei, je l'ai remercié en lui avouant n'avoir ressenti aucune sensation physique particulière bien que je m'étais grandement concentré dans un esprit d'ouverture et je lui ai demandé s'il fallait avoir des compétences particulières pour administrer un johrei. Elle me répondit qu’il fallait seulement être baptisé de l'église Messianique (et donc posséder un Ohikari) et connaître un minimum de connaissance concernant l'église messianique. Je lui ai demandé enfin si elle récitait une quelconque prière ou intention dans sa tête durant le johrei mais elle me dit qu'elle ne pensait à rien de spécial si ce n'est que de se concentrer sur ce qu'elle fait. Selon les explications d'Omara, le johrei est donc une transmission de la lumière ou énergie de Dieu qui passerait par l'intermédiaire d'un membre de l'église vers une personne demandeuse. Elle précise que « O johrei noa e para curar mas tambem faz isso » (La johrei n'est pas pour guérir mais fait aussi cela). Pour m'en persuader, Omara me raconte une histoire personnelle qu’il lui est arrivée. En voulant séparer deux de ses chiens qui étaient en train de « brincar » (jouer, se battre), Omara s'est fait mordre et s'est retrouvée avec une main très douloureuse, gonflée et pleine de sang. Le lendemain elle se rendit à l'église messianique pour se faire administrer un johrei. Pour elle ce fut un miracle qu'elle n'eu aucune trace de ses blessures et elle me montrait sa main pour en témoigner.