« Recherche:Quel abri pour l'être humain ? » : différence entre les versions

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Ce travail a été réalisé dans le cadre d'un cours intitulé « Religion et interculturalité » , dispensé par les professeurs [[w:Henri Derroitte|Henri Derroitte]] et [[w:Olivier Servais|Olivier Servais]], à l'l’[[w:Université catholique de Louvain-la-Neuve|Université catholique de Louvain]]. La note attribuée pour [http://fr.wikiversity.org/w/index.php?title=Recherche:Quel_abri_pour_l%27être_humain_%3F&oldid=251313 la version originale] rendue pour évaluation en juin 2010 et publiée par son auteur [[Utilisateur:Lionel Scheepmans|Lionel Scheepmans]] (<span style="font-size:1.2em"><span style="font-size:1.2em">[[Discussion Utilisateur:Lionel Scheepmans|✉]]</span></span>) fut 15/20. Ce travail est libre d'utilisation selon les termes de la [[w:licence|licence]] [[creativecommons:by-sa/3.0/deed.fr|CC-BY-SA]]. Vous pouvez donc reproduire, distribuer et communiquer ce travail, mais aussi et peut-être surtout modifier ce travail et même l’utiliser à des fins commerciales.
 
[[File:Enfant sans abri.jpg|thumb|Enfant sans abri dans la ville de Salvador de Bahia|upright=2.2]]
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[[Fichier:Bonfim J.png|thumb|Photo n<sup>o</sup>1: Image du christ exhibée en face de l'église Nosso Senhor de Bonfim le jour du « Lavagem do Bonfim ».|upright=1.2]]
 
Dans mon trajet d'avion pour Salvador, je me suis retrouvé, par le plus grand des hasards, assis à côté d'un membre de la communauté CouchSurfing. C'était un jeune Suisse venu au Salvador pour un échange universitaire et qui, mieux organisé que moi, avait trouvé via le réseau une personne pour l'héberger durant les deux premiers jours de son arrivée. Nous nous étions donné rendez-vous le lendemain de notre arrivée pour assister au «[[w:pt:Lavagem do Bonfim| Lavagem do Bonfim]] », un cortège religieux qui commémore le transfert de l'église de la Penha à l'l’[[w:église Nosso Senhor de Bonfim|église « Nosso Senhor de Bonfim »]] d'une image du Christ apportée de [[w:Lisbonne|Lisbonne]] en [[w:1745|1745]] par Teodósio Rodrigues de Farias, officier de la marine portugaise. Ce fut un bon moment passé ensemble, hormis les coups de soleil et, chose plus embarrassante, le vol de mon carnet de terrain... Cela s'était passé dans la cohue qui a lieu habituellement en fin de cortège, là où tout le monde essaye de toucher la façade de l'église. Deux jeunes [[w:Vol à la tire|voleurs à la tire]] avaient tenté de me prendre mon [[w:caméscope|caméscope]], sans succès, mais ils ont réussi à prendre mon petit carnet de terrain que j'avais avec imprudente garder sur moi dans une poche de mon pantalon située au niveau de la cuisse. Trois jours de collecte d'informations perdues. J'avais aussi dans ce carnet l'adresse et le numéro de téléphone de mon logement, ce qui me causa toutes les difficultés du monde pour retrouver mon chemin.
 
J’ai finalement retrouvé mon logement et je me suis ensuite estimé heureux que cela m'arrive en début de séjour et que seul mon carnet ait été volé. Et tirant leçon de cette mésaventure, j'étais bien déterminé, à trouver le soir même, des solutions pour ne plus jamais perdre de données de terrain. J'avais pour objectif de parer à toutes situations possibles dans une ville où l'insécurité règne au point d'en faire l'unique sujet d'un [[w:tract|tract]] de [[w:propagande|propagande]] (voir photo ci-dessous). J'utilisais déjà une ceinture munie d'une pochette en coton collée sur mon ventre dans laquelle je transportais mon passeport, mon argent et mes cartes de banque, mais elle était bien trop petite pour y mettre un carnet. Et puis de toute façon, il est courant, en cas d'agression à Salvador, que l'on doive se déshabiller. Il me fallait donc trouver un autre moyen de stockage plus facile et plus sûr. Après réflexion, j'ai fini par opter pour le [[w:dictaphone|dictaphone]]. Par rapport au carnet de terrain, je lui trouvais de nombreux avantages. Il était moins encombrant et plus facile à dissimuler qu'un ou plusieurs carnets de terrain. De plus, par rapport au carnet, je pouvais l'utiliser en un minimum de temps et de manipulations. Les informations y étaient directement stockées sous forme de fichiers [[w:numérique|numériques]] triés et nommés par date et heure, et tout pouvait ensuite facilement être transmis en lieu sûr via une connexion Internet.
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=== Le concept d'abri spirituel ===
 
Quand on parle de [[w:spiritualité|spiritualité]], on pense souvent à la religion. Pourtant si l'on se réfère à la définition du mot [[wikt:spiritualité|spiritualité]] à savoir : « Qualité de ce qui est esprit ou [[wikt:âme|âme]], concerne sa vie, ses manifestations ou qui est du domaine des valeurs morales »<ref> http://www.cnrtl.fr/definition/spiritualité</ref>, on voit que le mot concept lié n'est pas celui de « religion » mais bien d' « esprit ». Quant à l'l’[[wikt:esprit|esprit]], il peut se définir à son tour comme « principe de vie immatériel » mais aussi comme « disposition psychique dominante d'une personne ou d'un groupe, déterminant le choix d'une attitude et l'orientation de l'action », « ensemble des dispositions psychiques dominantes qui déterminent et caractérisent les sentiments et les actions d'une personne ou d'un groupe social » ou encore « pensée dominante, idée centrale, principe qui anime une œuvre et lui donne son sens profond ; inspiration dominante et caractéristique d'un auteur, essence de sa pensée »<ref>http://www.cnrtl.fr/definition/esprit</ref>.
 
Au départ de l'idée de spiritualité, je conçois donc l'abri spirituel non pas en tant qu'abri pour l'âme − l'âme à mon sens est un concept trop peu immanent pour être porteur dans le cadre d'observation anthropologique − mais bien en tant qu'abri pour certaines [[wikt:pensée|pensée]], [[wikt:idée|idées]], [[wikt:sentiment|sentiments]], ou [[w:émotions|émotions]] néfastes aux personnes. L'abri spirituel, se conçoit donc comme une manipulation de l'esprit qui permettrait à une personne de s'abriter de ses pensées, idées, sentiments ou émotions insupportables[[wikt:cognition|.]]
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=== Se réfugier dans la drogue ou l'activité ===
 
Une drogue très répandue au Brésil telle que le [[w:Crack (stupéfiant)|crack]] ou même l'alcool aident ainsi à se distraire de la réalité. J’ai eu de nombreux témoignage durant mon séjour concernant des gens ayant été agressés par des consommateurs de ce crack. Apparemment, le crack aurait un effet désinhibant comme en témoigne Yan qui a reçu un jet de pierre à la tête suite à une discussion dans laquelle il proposait à une femme de partager sa nourriture plutôt que l'argent dont il avait besoin. Selon un article de Wikipédia<ref>http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Crack_(stupéfiant)&oldid=65397659</ref>, les effets du crack sont connu pour être similaires à la [[w:cocaïne|cocaïne]], mais plus violents, rapides, et brefs. Ces effets sont caractérisés par une forte stimulation mentale et une impression de rêve qui s'achève à la descente et ne peut continuer qu'avec une nouvelle prise. Cette sensation semble se comparer à celle que l'on ressent juste après une épreuve stressant que l'on vient de réussit avec grand succès, comme une pièce de théâtre un examen devant un jury ou un exposer publique par exemple. On se sent très stimulé à la foi physiquement et mentalement, incapable de se reposer même en situation de manque de sommeil, on a le moral et on est à mille lieux de se poser des questions existentielles vu la puissance personnelle ressentie. C'est dans ce sens qu'une drogue tel que le crack, la cocaïne et probablement l'l’[[w:héroïne|héroïne]] peut être un refuge spirituel face aux questions insolubles. La drogue n'apporte pas l'espoir par des réponses de types transcendantales comme la religion mais elle est un moyens efficace de contourner les questions en les escamotant.
 
Certaines hormones sont aussi à l'origine d'un certain état de bien être tel que la [[w:dopamine|dopamine]] ou l'l’[[w:adrénaline|adrénaline]] qui peuvent être créées par une activité physique intense ou des situations sensationnelles. Un sport comme la capoeira par exemple − qui n'a rien à voir avec la religion selon Omara bien que certains capoeiristes de renom étaient aussi de grands pratiquants dans le culte du candomblé − peut ainsi être un excellent refuge pour l'esprit. On se sent bien après un entraînement durant le quel on a été absorbé par le contrôle des mouvements de son corps tout en produisant la dopamine qui apportera suite au sport, un effet relaxant.
 
De façon comparable, la suractivité est un refuge utilisé par grand nombre de personnes dépassées par le monde qui les entoures. L'activité permet en effet d'oublier ou de contourné les idées noires, pensées inconfortables Mais tous ces refuges sont précaires et il est probable que dans son évolution [[w:Psychisme|psychique]] l’être humain en est arrivé à se représenter un monde transcendant pour abrité à long terme les questions d'injustice auxquelles inintelligence humaine et l'expérience empirique ne peut apporté aucune réponse. Du mondes des [[w:idées|idées]] de [[w:Platon|Platon]] aux [[w:Elohim|Elohims]] de [[w:Raël|Raël]], je ne voit qu'une recherche de réponses toujours absentes jusqu'à nos jours malgré les avancées techniques des science et des méthodes d'observation. Sans réponse aux question existentielles, l'imagination a toutes les libertés dans la fabrication d'abris spirituels. Une imagination qui se transmet pour devenir collective, s'organiser et même s'institutionnaliser. La variété d'abris spirituels sera d'autant plus grand que le métissage est incessant. Tous les cultes, toutes les religions, sont autant d'abris spirituels proposer aux hommes par d'autres hommes. Quand on a besoin de donner sens à sa il suffit dès lors d'adapter son imagination à celles des autres.
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[[Fichier:Eg.St.Ant.Itaparica2.jpg|thumb|upright=2|Photo n<sup>o</sup>20: Église de Santo Antonio dos Navegantes sur l'île d'Itaparica, jour de fête.|upright=3.5]]
 
L'abri spirituel est donc quelque chose qui peut être en perpétuelle construction ou reconstruction, et la rencontre de cultures différentes comme l'a vécue une personnage comme [[w:Pierre Vergé|Pierre Vergé]] peut aboutir à toute une série de transformations de l'abri spirituel. Selon les cas de figures l'échange interculturel en termes d'abri spirituel peut mener à de nombreux phénomènes tels que la [[w:reconversion|reconversion]] mais aussi l'l’[[w:acculturation|acculturation]], l'l’[[w:inculturation|inculturation]], l'l’[[w:enculturation|enculturation]], ou changements de type [[w:métisse|métissage]] ou syncrétiques qui ont inspiré de nombreux auteurs dans des productions intellectuelles basées sur des représentations métaphoriques. Pour en reprendre certaines abordées au cours de Religion et Interculturalité dispensé par le professeur [[w:Olivier Servais|Olivier Servais]] à l'Université catholique de Louvain, je cite dans un ordre non chronologique, [[w:Victor Segalen|Victor Segalen]]: « Le divers », [[w:Jean-Loup Amselle|Jean-Loup Amselle]]: « Branchement » et « mé-tissage », [[w:André Mary (Anthropologue)|André Mary]]: Le « Bris-collage », [[w:Danièle Hervieu-Léger|Danièle Hervieu-Léger]]: Sur-modernité, [[w:Serge Gruzinski| Serge Gruzinski]]: « mélange » « la Pensée métisse », [[w:Gilles Deleuze|Gilles Deleuze]] et [[w:Félix Guattari| Félix Guattari]]: « Rizhome », [[w:Georges Balandier|Georges Balandier]]: « Désordre », [[w:René Depestre|René Depestre]] : « Ajout » et puis pour ceux qui on traité du Brésil, [[w:François Laplantine|François Laplantine]]: Oscillation-Tension,
[[w:Claude Lévi-Strauss|Claude Lévi-Strauss]]: « Bricolage » et « Kaléidoscope » et en fin [[w:Roger Bastide|Roger Bastide]]: « Syncrétisme en mosaïque » et « bricolage intellectuel » Toutes ces métaphore peuvent illustrer autant de manière de se « construire » un abri spirituel. Et l'on pourrait ainsi approfondir le sujet à partir de chacune d'entre elle comme je l'ai fait dans un travail précédent intitulé [[Recherche:Introduction à la bricologie|Introduction à la bricologie]] où je récupérais la métaphore du bricolage pour réfléchir sur les fondements de l'humanité<ref> http://fr.wikiversity.org/w/index.php?title=Introduction_à_la_bricologie&oldid=248833</ref>. Mais mon choix dans ce présent travail bien que l'on aborde un sujet d'[[w:anthropologie fondamentale|anthropologie fondamentale]] sera de rester à un niveau [[w:ethnographie| ethnographique]] en me limitant à mes propres expériences de terrain faites durant un peu moins d'un mois où je n'ai pu découvrir qu'une partie de ce que peut être les [[w:Religions au Brésil|Religions au Brésil]].
 
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Dans cette partie du travail j'aborderai la foi d'Omara en tant que cas de figure dans la construction d'un abri spirituel. Il a déjà été question précédemment du parcours de vie spirituel d'Omara qui s'est retrouvée jeune enfant confrontée à de nombreux choix en termes de systèmes symboliques pour structurer sa pensée et se construire son propre abri spirituel. Je vais maintenant, dans cette partie de ce travail, consacrer du temps pour décrire plus en détail ce que l'on pourrait appeler la foi d'Omara et les étapes de construction de son abri spirituel.
 
Omara, m'a confié dans nos discussion qu’il n'y aurait pour elle qu'un seul Dieu pour tout le monde et les religions ne sont que différentes manières de croire en lui. Cette foi monothéiste doit sans doute tirer ses origines d'une influence reçu par sa mère, qui rappelons le, a toujours gardé sa foi catholique malgré ses participations multiples à d'autres cultes dont un polythéiste (candomblé). Omara fut baptisée à l'église catholique et a pratiqué ce culte durant une grande partie de sa vie mais elle me confia ceci durant un entretien enregistré un jour où nous faisions ensemble la vaisselle de toute la petite communauté de l'Oficina de Artes: « sempre mi emocionei muito quando entrava na egresia » (toujours j'étais très émue quand je rentrais dans une église ), « Cada vez sou na uma misa eu choulava muito e ficava muito feliz e tranquila depois e quando entrava na egresia e nao consegei a chular durante o culto eu ficava no sentido muito frustrada » (chaque fois que je suis à une messe je pleurais beaucoup et étais très heureuse et tranquille après et quand à l'église je n'arrivais pas a pleurer durant le culte je restais avec un sentiment de frustration), « so que sentei que falta uma coisa de mi . Eu nao consigo entender Deus com um fé de puniçao . A egresia catolica e as otras religao a majoria falam que Deus puni que Deus castiga. » ( Sauf que j'ai senti qu’il me manquait quelque chose. Je n'arrive pas a concevoir Dieu comme une foi de punition. L'église catholique et la majorité des autres églises disent que Dieu punit, que Dieu châtie). Voici donc des raisons apparentes expliquant pourquoi, Omara a finalement pris ses distances par rapport au culte catholique auquel sa mère l'avait initiée mais aussi par rapport à d'autres culte qui reconnaissent en Dieu des capacités de châtiment comme c'est souvent le cas dans les [[w:religions du livre|religions du livre]]. N'ayant pas non plus d'affinité personnelle pour le candomblé, ni pour le spiritisme qu'elle respecte toute fois et dans lesquels elle reconnaît une dimension sacrée, c'est finalement au sein des membre de l'l’[[w:pt:Igreja Messiânica Mundial|Igreja Messiânica Mundial]] (Église Messianique Mondiale) qu'elle finira par trouver sa place en devenant « batisada da luz » (baptisée de la lumière) ou « outirguei » (terme exact) au courant de l'année [[w:2000|2000]]. Tout ceci ne s'est pas fait en un jour et c'est encore une fois par l'influence d'une tierce personne qu'elle trouva une nouvelle direction dans sa foi, car c'est cette fois grâce son fils aîné, seule autre personne reconnue croyante parmi ses trois enfant et son mari, qu'elle découvrit ou redécouvrit, d’abord par curiosité, puis par ferveur, cette église.
 
[[Fichier:Egl.Mes.Mond.jpg|thumb|Photo n<sup>o</sup>28: Façade de l'église messianique mondiale d'Itaparica.|upright=1.2]]
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[[Fichier:Ohikari1.jpg|thumb|Photo n<sup>o</sup>29: Médaille ou Ohikari qu'Omara reçu après son baptême de lumière|upright=1.2]]
 
Ainsi, c'est grâce à son fils aîné et après une année de fréquentation qu'en [[w:2000|2000]] Omara fit sont baptême au sein de l'l’[[w:pt:Igreja Messiânica Mundial|pt:Igreja Messiânica Mundial]] d'Itaparica et reçu sa médaille appelée ohikary dans laquelle se trouve gravé « la parole johrei » disant que la personne fut baptisée de la Lumière. Cette église messianique n'est pas vraiment ce que l'on pourrait appeler une [[w:religion du livre|religion du livre]] mais les écrits « do mestre » (du maître) Meishu-Sama de son vrai nom [[w:en:Mokiti Okada|en:Mokiti Okada]]) tiennent une part importante autant au niveau du culte, qu'au niveau de la foi d'Omara. Omara possède plusieurs livre de Mokiti Okada traduits en Portugais et a souvent fait référence à l'histoire et aux écrits du Maître dans ses propos. Voici tirés de nos entretiens quelques exemple de ce qu'elle me dit du maître: « ele esta a escrever as coisa que sao a accontecer no mondo so que quando ele escreveo, ele escreveo no Japon antes da primeira guera mundial onde nao tinha navigação, nao tinha informaçãos » (Il écrivait les choses qui sont en train de s'accomplir dans le monde sauf que quand il a écrit, il a écrit au Japon avant la première guerre mondiale où il n'y avait pas de navigation, pas d'information) « ele escreve sobre todos os temas actuales » (Il a écrit sur tous les thèmes actuels), « Onde a religao era prohibida ele foi empreso por causa da religao » (Où la religion était interdite, il fut emprisonné à cause de la religion) « Tudo qu'ele escreveu esta a acontecer hoje e e por isso que realemente é algo que posso acreditar ». (Tout ce qu’il a écrit est en train de s'accomplir aujourd'hui et c'est pour cela que réellement, c'est quelqu’un en qui je peux croire).
 
Un autre aspect important de la religion messianique mondiale est le « johrei ». il s'agit d'une sorte de méditation faite face à face avec une personne qui le demande. J’ai demandé à Omara qu'elle m'administre un johrei ce qu'elle a accepté avec plaisir en me disant que les jorhei son profitable à ceux qui les reçoivent mais aussi à ceux qui les administrent. Pour m’administrer le johrei, Omara a mis son Ohikari (Photo n<sup>o</sup> 29) puis s'est assise en face de moi en me prévenant que cela pouvait me provoquer des effets secondaire physique en fonction de l'acceptation (étourdissements par exemple). Elle a placé la main gauche sur le genou gauche paume vers le haut et la main droite face à elle à hauteur de poitrine paume orientée vers moi et nous sommes ainsi resté immobile durant un temps qui m'a semblé être de dix à quinze minutes. Ensuite elle m'a demandé de lui tourner le dos pour recommencer la même opération. Suite au johrei, je l'ai remercié en lui avouant n'avoir ressenti aucune sensation physique particulière bien que je m'étais grandement concentré dans un esprit d'ouverture et je lui ai demandé s'il fallait avoir des compétences particulières pour administrer un johrei. Elle me répondit qu’il fallait seulement être baptisé de l'église Messianique (et donc posséder un Ohikari) et connaître un minimum de connaissance concernant l'église messianique. Je lui ai demandé enfin si elle récitait une quelconque prière ou intention dans sa tête durant le johrei mais elle me dit qu'elle ne pensait à rien de spécial si ce n'est que de se concentrer sur ce qu'elle fait. Selon les explications d'Omara, le johrei est donc une transmission de la lumière ou énergie de Dieu qui passerait par l'intermédiaire d'un membre de l'église vers une personne demandeuse. Elle précise que « O johrei noa e para curar mas tambem faz isso » (La johrei n'est pas pour guérir mais fait aussi cela). Pour m'en persuader, Omara me raconte une histoire personnelle qu’il lui est arrivée. En voulant séparer deux de ses chiens qui étaient en train de « brincar » (jouer, se battre), Omara s'est fait mordre et s'est retrouvée avec une main très douloureuse, gonflée et pleine de sang. Le lendemain elle se rendit à l'église messianique pour se faire administrer un johrei. Pour elle ce fut un miracle qu'elle n'eu aucune trace de ses blessures et elle me montrait sa main pour en témoigner.
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L'histoire d'Omara et de l'Oficina de Artes, illustre bien je trouve le fait que les êtres humains ont besoin de beaucoup de temps dans leurs [[w:construction identitaire|constructions identitaires]]. L'Oficina de Atres, tant le bâtiment que les activités qui s'y déroulent, n'a pas été construit en un jour et c'est aussi par exemple seulement après {{unité|40|ans}} de vie, qu'Omara fini par trouver dans l'église messianique mondial l'abri spirituel qui lui convient. Toutes ces constructions prennent du temps et peuvent aussi aussi malheureusement disparaîtront du jour au lendemain lors d'un quelconque évènement imprévisible. Le monde des hommes est ainsi fait, il reste dans une instabilité permanente nécessaire à son changements.
 
Tous ce qui a été aborder dans ce travail permet aussi d'établir une multitude de liens entre la dimension matériel, socio-affective et spirituel du monde construit par les êtres humains. Un bâtiment tel que l'Oficina de Artes est un ensemble de matériaux (ciment, bois...) mais aussi un ensemble de groupes sociaux (théâtre, capoeira) et fut même à une époque, j'ai oublié de le mentionner, un lieu de rassemblement spirituel momentané pour la communauté de l'église messianique mondiale de la ville d'Itaparica à une époque où elle n'avait pas, ou plus, de lieu de réunion pour les activités du culte. Il y a donc ainsi dans le monde des hommes, un jeu permanent de va et viens entre les dimensions et composantes [[w:matière|matérielles]], [[w:société|sociales]] et [[w:spiritualité|spirituelles]]. Dans cette univers, tout ce qui est [[w:signifiant| signifiant]] est forcément étroitement lié à tout ce qui est [[w:signifié|signifié]]. Tout ce qui est matériel véhicule une valeur symbolique mais aussi, tout [[w:symbole|symbole]] crée par l'l’[[w:imagination|imagination]] humaine ne survivra à la mort de son auteur qu'après avoir trouver une représentation [[w:physique|physique]] permettant sa transmission que se soit dans la constructions d'objets ou de mots (son ou lettres) par exemple. Voici donc ce qui pourrait être les [[w:fondement|fondements]] de ce que l'on a pour habitude d’appeler [[w:Culture|Culture]]. La culture n'est elle pas un [[w:Héritage (droit)|héritage]] matériel (les biens), social (la parenté) et spirituel (les croyances) transmise de génération en génération ?
 
Aussi si dans ce travail, il fut utile de grouper et séparer les choses pour mieux les observer, il ne faut pas oublier que toutes choses restent liées entre elles dans un jeu d’interrelation et/ou de transmission. Autrement dit, rassembler une partie des besoins des êtres humains en trois types d'abri n'est qu'une construction [[w:heuristique|heuristique]] puisque l'Oficina de Artes en tant que signifiant ou [[w:concept|concept]] est en même temps un lieu physique, un lieu socio-affectif et fut un lieu spirituel. En tant qu'être humain limité par nos capacités intellectuelles nous nous voyons obligé d’abordé la réalité par petites partie tout comme un ordinateur limité par sa mémoire et la vitesse de son processeur ne peut traité qu'une certaine quantité de donnée à la foi. Tout comme l'ordinateur, l'être humain doit donc traiter les informations en fonction de ses capacités et comme il le peut et s'il veut rester sincère par rapport à ces propres résultat d'analyse, il ne dois jamais oublier que la [[w:réalité|réalité]] est un tout inséparable et probablement incompréhensible pour l'esprit humain.