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== Introduction ==
Le 11 janvier 2011, je suis parti pour [[w:Salvador de Bahia|Salvador de Bahia]], au Brésil, pour mon mémoire de fin de master en [[w:anthropologie|anthropologie]]. J’ai eu pour idée de départ de m'investir dans une [[w:observation participante|observation participante]], au sein d'un réseau mondial de rencontre et d'entraide pour l'hébergement appelé [[w:Couchsurfing|CouchSurfing]]. Ce réseau permet à ses membres, souvent des touristes mais pas uniquement, d'entrer en contact via Internet avec les autres membres de la communauté vivant dans les endroits qu’ils visitent. Les demandes de rencontre et d'hébergement au sein de la communauté se font via le site http://www.couchsurfing.org. Sur la page d’accueil, on peut lire le slogan : « Participez à la création d'un monde meilleur, canapé après canapé<ref> http://www.couchsurfing.org/index.html</ref> ! ». Comme le réseau s'organise aussi en groupes géographique,
Mais, une fois rendu sur place, je me suis retrouvé devant une situation qui m'a rapidement fait changer d'avis. Durant cette période estivale, et à l'approche de la période de carnaval, la communauté CouchSurfing de Salvador était saturée de demandes de logement, et je devais encore trouver la bonne manière de m'adresser à cette communauté, tout en m'habituant à ce nouvel environnement que constituait la ville de Salvador. Tout ceci me faisait perdre énormément de temps et d'argent dans les [[w:cybercafés|cybercafés]]. J'avais fait le mauvais choix de partir sans ordinateur dans l'idée d'être plus proche de la population en fréquentant les cybercafés et en partageant une situation que je croyais être celle du CouchSurfer. C'était une fausse idée. Les premiers CouchSurfers que
Trois nuits après mon arrivée, sur plus d'une vingtaine de demandes personnalisées, aucune d'entre elles ne fut concluante et, chaque soir, je devais trouver une solution de dernière minute pour mon hébergement. Le 14 janvier, jour de mon anniversaire, une proposition d'hébergement qui déboucha sur un conflit en ligne, fut annulée vers 22 heures et m’obligea à trouver un logement de dernière minute chez un autre CouchSurfer rencontré dans un bar<ref> http://www.couchsurfing.org/group_read.html?gid=20846&post=7806668#gpid7806668</ref>. Le lendemain, à bout d'énergie et de motivation, je me suis donc résigné à prendre une chambre d'hôtel à cinquante réaux la nuit pour enfin me reposer de la fatigue du voyage et des difficultés d'acclimatation. Dans la ville de Salvador, les prix d’hôtel, complets pour la plupart à cette époque, pouvaient grimper jusqu'à cent cinquante réaux la nuit (concernant le change, il fallait compter environ un euro pour deux réaux). Deux nuits plus tard, je trouvais une place dans une [[w:auberge de jeunesse|auberge de jeunesse]], à quarante réaux la nuit avec un accès Internet gratuit.
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Mais ma situation s'est compliquée à nouveau lorsque je me suis retrouvé sans ressource financière après le blocage de mes deux cartes bancaires. La première fut bloquée suite à une erreur répétée dans l'encodage du mot de passe, et la deuxième en raison de la nouvelle législation relative aux services de paiement et l’espace de paiement européen unifié<ref> http://economie.fgov.be/fr/binaries/Brochure_nouvelle_legislation_SEPA_201102_tcm326-128429.pdf</ref> qui a limité l'utilisation de ma carte de débit dans la [[w:zone euro|zone euro]] sans que j'en sois averti. Je me retrouvais de la sorte avec une quantité d'argent limitée pour terminer ce séjour de trois mois, et il me fallait donc trouver rapidement un lieu qui me permettrait de faire mon travail de terrain tout en vivant de façon économe. Sept jours et six nuits se sont ainsi écoulés avant que mes recherches aboutissent. Durant ce temps, je faisais connaissance avec d'autres personnes en manque d'abri, comme par exemple un jeune Belge en voyage de puis plus d'un an Amérique latine et temporairement installé Salvador ou encore un Bahianais quinquagénaire dormant dans la rue et blessé au bras suite à une agression. J’ai découvert dans les rues de Salvador de nombreux sans abris qui dorment le jour dans des lieux fréquentés, et veillent la nuit pour des raisons évidentes de sécurité. Toutes ces réalités quotidiennes liées à mes propres soucis de logement, m'ont posé réflexion sur la condition de l'être humain qui, depuis la nuit des temps, a besoin d'un abri physique pour garantir sa sécurité durant son sommeil, que ce soit une caverne ou un hôtel.
Suite à l'abandon du projet CouchSurfing,
* Un abri physique, pour se protéger des agressions due à l'environnement.
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Dans mon trajet d'avion pour Salvador, je me suis retrouvé, par le plus grand des hasards, assis à côté d'un membre de la communauté CouchSurfing. C'était un jeune Suisse venu au Salvador pour un échange universitaire et qui, mieux organisé que moi, avait trouvé via le réseau une personne pour l'héberger durant les deux premiers jours de son arrivée. Nous nous étions donné rendez-vous le lendemain de notre arrivée pour assister au «[[w:pt:Lavagem do Bonfim| Lavagem do Bonfim]] », un cortège religieux qui commémore le transfert de l'église de la Penha à l’[[w:église Nosso Senhor de Bonfim|église « Nosso Senhor de Bonfim »]] d'une image du Christ apportée de [[w:Lisbonne|Lisbonne]] en [[w:1745|1745]] par Teodósio Rodrigues de Farias, officier de la marine portugaise. Ce fut un bon moment passé ensemble, hormis les coups de soleil et, chose plus embarrassante, le vol de mon carnet de terrain... Cela s'était passé dans la cohue qui a lieu habituellement en fin de cortège, là où tout le monde essaye de toucher la façade de l'église. Deux jeunes [[w:Vol à la tire|voleurs à la tire]] avaient tenté de me prendre mon [[w:caméscope|caméscope]], sans succès, mais ils ont réussi à prendre mon petit carnet de terrain que j'avais avec imprudente garder sur moi dans une poche de mon pantalon située au niveau de la cuisse. Trois jours de collecte d'informations perdues. J'avais aussi dans ce carnet l'adresse et le numéro de téléphone de mon logement, ce qui me causa toutes les difficultés du monde pour retrouver mon chemin.
J’ai finalement retrouvé mon logement et je me suis ensuite estimé heureux que cela m'arrive en début de séjour et que seul mon carnet ait été volé. Et tirant leçon de cette mésaventure, j'étais bien déterminé, à trouver le soir même, des solutions pour ne plus jamais perdre de données de terrain. J'avais pour objectif de parer à toutes situations possibles dans une ville où l'insécurité règne au point d'en faire l'unique sujet d'un [[w:tract|tract]] de [[w:propagande|propagande]] (voir photo ci-dessous). J'utilisais déjà une ceinture munie d'une pochette en coton collée sur mon ventre dans laquelle je transportais mon passeport, mon argent et mes cartes de banque, mais elle était bien trop petite pour y mettre un carnet. Et puis de toute façon, il est courant, en cas d'agression à Salvador, que l'on doive se déshabiller. Il me fallait donc trouver un autre moyen de stockage plus facile et plus sûr. Après réflexion,
[[Fichier:Tract PMDB.JPG|thumb|Photo n<sup>o</sup>2: Tract du parti du mouvement démocratique brésilien concernant la criminalité dans l'état de Bahia.|upright=1.2]]
Malheureusement,
La retranscription détaillée des enregistrements du dictaphone me demanda plus de trois jours complets durant lesquels
Concernant le dictaphone, je me suis rendu compte que la retranscription des enregistrements couvrant toute une période de terrain serait extrêmement longue et fastidieuse, même si la fonction de mise en pause et redémarrage automatique des enregistrements permet de réduire le temps d'écoute d'une façon appréciable. De plus, je me suis rendu compte que l'écriture apportait un plus par rapport aux observations faites « à chaud » sur mon dictaphone. Ce plus, c’était le temps de réflexion et d'analyse que suscitait la lenteur de l'écriture manuscrite. À tête reposée, la pratique régulière de l'écriture me permettait de prendre du recul par rapport à mes informations de terrain et, grâce à ce recul, il m'était permis de récolter des idées, des questions, des doutes et toutes sortes de pensées utiles à l'organisation de mon travail. Je réservais donc l'utilisation du dictaphone pour la sauvegarde des informations et des idées qui surgissent en pleine action ou à des moments peu propices à l'écriture. Un jour cependant, je me suis retrouvé dans l'incapacité de comprendre mes propres paroles concernant un lieu important où je devais me rendre. De cette mésaventure,
[[Fichier:Outils anthropo.jpg|thumb|Photo n<sup>o</sup>4: Ensemble des outils et source d'information rapporté du Brésil.|upright=1.2]]
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Ce que cette expérience m'a enseigné, c'est qu'en plus d'un abri physique pour lui-même, l'être humain, en tout cas celui que j'étais, a aussi besoin de mettre à l'abri ses biens personnels. Sans ce dernier abri, la peur de se voir dépossédé s'installe et grandit au fur et à mesure de l'accumulation de biens qui, dans mon cas, étaient des matériaux indispensables à la rédaction de mon travail final. Sans mes carnets de terrain, photos, vidéos, revues, tracts, brochures, textes de théâtre et interviews divers, il m'aurait été impossible de rédiger et d'illustrer un travail de façon complète et détaillée. Ainsi, curieusement, la recherche d'un abri pour mes données de terrain me faisait revivre l'expérience du savetier de [[w:Jean de La Fontaine|Jean de La Fontaine]] (''[[s:Le Savetier et le Financier|Le Savetier et le Financier]]'') et réaliser à quel point la peur de perdre ses données de terrain pouvait, pour l'anthropologue de terrain, nuire à la joie de vivre. Le bien-être de l'être humain dépend donc aussi de la protection des biens qui lui sont chers. Plus les biens sont nombreux, plus l'abri doit être grand. Plus les biens sont de valeur, plus l'abri doit être sécurisé. Sans quoi l'angoisse s'installe.
Pour terminer ce chapitre, il me reste à signaler que
=== Un terrain non préparé ===
Si
Cette négligence dans la préparation de mon départ m'a finalement placé dans des situations très instructives, tant au niveau personnel qu'au niveau des recherches anthropologiques que j'avais à mener. Un voyage trop bien préparé ne m'aurait par exemple pas permis de tester les limites du système d'entraide que constitue la communauté CouchSurfing de Salvador par exemple. Et puis je n'ai pas du pour autant prendre des risques en passant mes nuits dans les rues de Salvador bien que circuler avec mon sac à dos entre les différents hébergement était déjà un risque en soi. Des logements j'en ai finalement trouvé deux de façon in extrémiste et juste avant de prendre la décision de passer la nuit à l'hôtel. Le premier logement fut rencontré lors d'un meeting organisé par la communauté des CouchSurfeurs de Salvador où un expatrié japonais m'a proposé de dormir dans le divan de son salon durant deux nuits. Le deuxième logement, fut rencontré suite au désistement de la seule proposition d’accueil reçue au travers du site et a nouveau grâce à un second meeting organisé par CouchSurfing. Durant ce meeting,
Cette expérience fut très instructive, car elle me permis de me rendre compte à quel point le logement était une question problématique dans la ville de Salvador même pour un ressortissant européen. Yan était en effet très content d’avoir trouvé, pour deux cent vingt réaux par mois, une chambre d’hôtel plus haute que large, d'environ cinq mètres-carré, sans fenêtre extérieure, équipée d'un lit simple aux lattes manquantes sans moustiquaire, d'une chaise et d'une table de camping, d'un semblant d'armoire à trois tiroirs, et d'un [[w:plafonnier|plafonnier]] bancal faisant à la fois office d'éclairage et de ventilateur. Les toilettes et la douche d'eau froide sans pommeau, avec l'eau qui s'écoulait par terre, se trouvaient dans un petit cagibi de un mètre-carré placé sur le toit du bâtiment avec juste à côté une petite cuisine qui se résume à une table, quelques chaises, deux éviers et un frigo, abritée des pluies par un auvent. Ce nouveaux logement contrastait vraiment avec le logement partagé avec le couchsurfeur Japonais venu à Salvador pour étudier le portugais et qui habitait dans un appartement luxueux avec balcon et vue sur la mer avec pour lui seul de deux chambres doubles dont une équipée d'un grand écran plat [[w:16/9|16/9]]<sup>eme</sup> fixé sur le mur en face de son lit. Dans un voyage organisé, je ne me serais jamais rendu compte en le vivant par moi-même des inégalités de condition de vie offerte dans le ville de Salvador.
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[[Fichier:Maison Margerita.jpg|thumb|upright=2|Photo n<sup>o</sup>7: intérieur d'une maison sur l'île d'Itaparica.|upright=3.5]]
A côté de tous ces gens, j'étais un bien heureux et dans mon expérience,
[[Fichier:Maison Itaparica.JPG|thumb|upright=2|Photo n<sup>o</sup>8: A gauche en blanc, maison d'Olivia sur l’île d'Itaparica.|upright=3.5]]
Cette dame avec qui je partageais le logement devait avoir plus de quarante ans et était réputée pour fréquenter régulièrement l'une des nombreuses églises protestantes [[w:Évangélisme|évangélistes]] implantées sur l'île. J'étais donc rassuré d’avoir trouvé une habitation et une perspective de recherche de terrain. L'habitation était confortable et n'avait pour seuls défauts qu'un local de douche muni d'une [[w:installation électrique|installation électrique]] quelque peut criminelle et, chose plus embarrassante, des toilettes qui semblaient bouchées depuis un certain temps. Mais tout cela m'était égal, car je me sentais en sécurité dans cet endroit dont il était possible de se barricader pour la nuit avec des portes et fenêtres équipées de grilles en fer forgé. J’ai passé deux nuits seul avant que ma cohabitante ne revienne de Salvador. Malheureusement, le contact s'est avéré difficile. Nous n'avons eu qu'une seule conversation pour ainsi dire le matin du lendemain de son retour. Elle lisait la [[w:bible|bible]] dans un fauteuil placé dans le préau de la maison, je lui ai adressé la parole en abordant le sujet de la religion à travers quelques questions, et
[[Fichier:Compteur électrique.jpg|thumb|Photo n<sup>o</sup>10: Coffret électrique composé d'un compteur, d'un disjoncteur unique et de deux porte-bonheur... : « Mãos de figa » (mains de figue).|upright=1.2]]
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[[Fichier:Oficina Artes.JPG|thumb|Photo n<sup>o</sup>11: Façade de l'« oficina de artes ».|upright=1.2]]
Un jour, en faussant compagnie à Michel,
En me rendant à un entraînement, je découvris non seulement un local pour pratiquer de la capoeira et du théâtre comme indiqué sur la devanture, mais aussi un lieu d'habitation pour un groupe de jeunes personnes et une femme plus âgée qui s'occupait de la gestion du lieu et des activités. Dès ma première visite, je fus chaleureusement accueilli par le fils de cette dame qui me présenta rapidement à sa mère Omara à qui je fis part de mon désir de participer aux entraînements ainsi que de ma recherche d'un ordinateur d'occasion. Elle me souhaita la bienvenue dans le groupe de capoeira et me dit qu'elle allait se renseigner concernant l'ordinateur. Elle répondit ensuite à mes nombreuses questions concernant les projets hébergés dans le bâtiment qui appartenait à son frère. A la fin de notre conversation, je fus invité à partager un repas avec la petite communauté d'habitants. Nous avons débarrassé la grande table tous ensemble et fait la vaisselle juste après. Pour moi qui passait la plus grande partie de mes journées seul a tenter de résoudre mes problèmes technique de sauvegarde de données, cette soirée fut un réel bonheur.
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[[Fichier:João Ubaldo Ribeiro.jpg|thumb|Photo n<sup>o</sup>12: João Ubaldo Ribeiro et sa compagne.|upright=1.2]]
Le lendemain, j'étais invité par Omara à une sorte de soirée de gala en l’honneur du célèbre auteur brésilien [[w:pt:João Ubaldo Ribeiro|João Ubaldo Ribeiro]] dont l'œuvre principale ''[[w:pt:Viva o Povo Brasileiro|Viva o Povo Brasileiro]]'' se déroule dans la ville d'[[w:Itaparica (ville)|Itaparica]]. Il y avait pour l’occasion une adaptation théâtrale de quelques textes de l'auteur par la petite troupe de théâtre d'Omara. Sous forme de petits sketchs, les textes abordaient des situations de la vie courante, comme par exemple une discussion entre une femme et son mari concernant l'éducation de leur enfant. Le spectacle de théâtre fut suivi de plusieurs spectacles de danse et de musique dont l'un était fait par un groupe de personnes déguisées en Indiens qui interprétaient, sans grande conviction, un texte et un chant sensés représenter, la culture indienne des premiers habitants de l'île. Itaparica est en effet un nom amérindien qui signifie « entouré de cailloux » bien qu'en réalité il ne s'agit pas de pierre mais de coraux. A la fin du gala,
[[Fichier:Oficina Chambre.jpg|thumb|Photo n<sup>o</sup>13: Chambre dans laquelle
Quand je suis arrivé le lendemain,
[[Fichier:Oficina artes salle.jpg|thumb|upright=2|Photo n<sup>o</sup>14: Salle des activités de l'Oficina de Artes.|upright=3.5]]
Suite à la visite de la maison de Passarinho,
Le soir-même après l’entraînement, Omara sortit un gâteau d’anniversaire qu'elle avait préparé pour les {{unité|31|ans}} d'une des capoeiristes et participantes de l'atelier de théâtre. La fille reçut aussi en cadeau d'Omara un très joli collier affricain aux couleurs bleues dont je reconnaissait la fabrication touareg. Quand la fille remercia Omara, elle l'appela maman. Il est courant me dit un jour Omara, que des jeunes dont elle s'occupe l'appellent maman, la première fois que cela lui est arrivé me dit-elle, cela lui permit de réaliser que « ha pesoas que presisem de um abrito afectivo » (Il y a des personnes qui ont besoin d'un abri affectif). Le soir de cette journée bien remplie après avoir reçu les clefs de la porte d'entrée du bâtiment, je me suis endormi pour la première fois depuis mon arrivée au Brésil dans un état d'esprit tout-à-fait serein.
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Le lendemain, Omara est partie à Salvador pour faire des examens médicaux concernant ses pierres aux reins. Durant son absence, Passarinho a cuisiné pour la petite communauté composée du fils de Omara, trois jeunes capoeiristes envoyées de suisse par le frère d'Omara, une jeune brésilienne venant de la campagne et logeant ici pour pouvoir terminer ses études secondaires, Passarinho et moi-même sans oublier Sapeca et Vida, la chatte et la chienne de la maison. J’ai remarqué que durant l'absence d'Omara les tâches et activités étaient beaucoup plus négligées. Ce jour-là par exemple, les restes de repas préparés la veille qui n'ayant pas été mis au frigidaire ont dû être jetés. Quand j'en fis la remarque à Omara à son retour de Salvador, elle dit « quando o gato sai, o rato sobe na mesa » (Quand le chat est parti les souris dansent).
Nous avons eu de nombreuses conversations avec Omara. Deux de nos conversations furent enregistrés durant lesquels elle me dévoilait sa vie sans gène et sans tabou. Omara était une personne qui avait assez vécu pour n'avait plus rien à prouver. « Tudo é complicado » (tout est compliqué) me disait-elle d’emblée la première fois que l'on a abordé son histoire de vie. Sans entrer dans des détails trop intimes, je dirai juste qu'a {{unité|52|ans}}, Omara a toujours eu des difficultés relationnelles dans son enfance dans une famille dont le père était originaire de l'île. Après multiples péripéties, Omara est arrivée sur l'île en 1996 et a ouvert l'Oficina de Artes en 1998. Elle vit actuellement depuis plusieurs années séparée de son ex-mari, père de ses trois enfants, avec qui elle s'était mariée par amour à l'âge de {{unité|20|ans}}. Ce mariage lui permit aussi d'accéder enfin à une liberté d'adulte qui lui a toujours été confisquée par sa mère. Il y a eu de grosses crises avec son mari, mais leur amitié est restée très forte. Il continue à l'inviter régulièrement à des activités festives auxquelles
[[Fichier:Rues Itaparica.jpg|thumb|upright=2|Photo n<sup>o</sup>16: Rues d'Itaparica.|upright=3.5]]
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Au départ de l'idée de spiritualité, je conçois donc l'abri spirituel non pas en tant qu'abri pour l'âme − l'âme à mon sens est un concept trop peu immanent pour être porteur dans le cadre d'observation anthropologique − mais bien en tant qu'abri pour certaines [[wikt:pensée|pensée]], [[wikt:idée|idées]], [[wikt:sentiment|sentiments]], ou [[w:émotions|émotions]] néfastes aux personnes. L'abri spirituel, se conçoit donc comme une manipulation de l'esprit qui permettrait à une personne de s'abriter de ses pensées, idées, sentiments ou émotions insupportables[[wikt:cognition|.]]
Durant mon voyage,
=== Se réfugier dans la drogue ou l'activité ===
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[[Fichier:Eg.St.Ant.Itaparica.jpg|thumb|upright=2|Photo n<sup>o</sup>19: Église de Santo Antonio dos Navegantes sur l'île d'Itaparica.|upright=3.5]]
Pour premier exemple je vais prendre une expérience de vie que je connais bien, la mienne.. Je suis né dans un milieu catholique. J’ai été baptisé avant même de savoir parler. Durant mon enfance,
Autre exemple, celui d'Omara. Omara est née au Brésil dans au début des années soixante dans une famille où le grand père pratiquait le [[w:spiritisme|spiritisme]] et la mère assistait à des cultes aussi différents que le [[w:candomblé|candomblé]], le [[w:catholicisme|catholicisme]] ou le [[w:messianisme|messianisme]]. Omara, fut baptisée peu de temps après sa naissance, mais elle a pu faire un choix dès son enfance dans ce que j’appellerais une grande panoplie d'abris spirituels. Elle en témoigne elle-même en disant lors d'un de nos entretiens où elle me parlait de sa foi et de son engagement dans l'« [[w:pt:Igreja Messiânica Mundial|Igreja Messiânica Mundial]] » (église messianique mondiale): « acredisei na religion católica mas tambem na religao espirito [...] mas nuca esteve afinidade pelo candomblé » (J’ai grandi dans la religion catholique mais aussi dans la religion du spiritisme ... mais je n'ai jamais eu d'affinité pour le candomblé). Omara a donc eu la possibilité de choisir parmi autant de concepts et symboles que peuvent contenir quatre types de croyances religieuses ceux qui lui correspondaient le mieux grâce un ce qu'elle appellera elle-même « um sincretismo religioso muito forte na Bahia » (un [[w:syncrétisme|syncrétisme]] religieux très fort à Bahia
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[[Fichier:Bonfim m.png|thumb|Photo n<sup>o</sup>21: Purification du corps et de l'âme à la fin du cortège « Lavagem do Bonfim|upright=1.2]] [[Fichier:Candomblé Itaparica.jpg|thumb| Photo n<sup>o</sup>22: Cérémonie privée de candomblé|upright=1.2]]
De ces phénomènes religieux abordés dans la partie précédente, j'en ai rencontré de multiples variations durant mon voyage au Brésil et cela dès le taxi qui m'a emmené de l'aéroport au centre ville. Sur le tableau de bord de la voiture, je pouvais observer l’icône de je ne sais quelle saint et
[[Fichier:Fête Santa Cruz cadeau.jpg|thumb|Photo n<sup>o</sup>23: Offrande à Yemanja.|upright=1.2|upright=1.2]]
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[[Fichier:Fête Santa Cruz chant.jpg|thumb|Photo n<sup>o</sup>25: Chant précédant l'embarcation des offrandes pour Yemanja.|upright=1.2|upright=1.2]]
Les photos n<sup>o</sup> 1, 21 et 22 sont assez explicites sur les mélanges possibles dans les constructions spirituelles dans le Brésil que
[[Fichier:Fête Santa Cruz bateaux.jpg|thumb|upright=2|Photo n<sup>o</sup>26: Embarcation des offrandes pour Yemanja.|upright=3.5]]
Pour en revenir à la célébration en l'honneur de Yemanja,
Autre fait marquant parmi les expériences que
=== Protestantisme évangéliste ===
Le lendemain de ma brève discussion avec Olivia, je reçus dans l'après midi la visite d'un homme qui devait avoir dans la trentaine et qui s'est avéré par la suite être le propriétaire de nombreux bâtiments sur l'île. Comme il possédait les clefs de la maison dans laquelle je logeais, j'en ai déduit qu’il était aussi propriétaire de ce bâtiment. Très sympathique et très causant, il me disait ne pas être originaire de l'île mais de [[w:São Paulo|São Paulo]] et me proposa de converser en anglais. Mais je lui fit part de ma préférence pour le portugais pour lui parler ensuite de la raison de mon voyage, de mes projets de recherche, et des difficultés rencontrées.
[[Fichier:Egl. Bat.Itap.jpg|thumb|Photo n<sup>o</sup>27: Première église baptiste d'Itaparica]]C'est alors qu’il me conseilla de lire la bible. Cela, me disait-il, allait m'aider à lutter contre « seu medo » (ma peur) et afin de m'en convaincre, il me raconta une série d’anecdotes de personnes qui avaient vu leurs problèmes de santé disparaître grâce à la lecture de la bible. Mais lorsqu’il me raconta sa propre expérience où il avait vu, de ses yeux vu, les pierres de ses reins partir avec son urine,
=== Église messianique mondiale ===
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Dans cette partie du travail j'aborderai la foi d'Omara en tant que cas de figure dans la construction d'un abri spirituel. Il a déjà été question précédemment du parcours de vie spirituel d'Omara qui s'est retrouvée jeune enfant confrontée à de nombreux choix en termes de systèmes symboliques pour structurer sa pensée et se construire son propre abri spirituel. Je vais maintenant, dans cette partie de ce travail, consacrer du temps pour décrire plus en détail ce que l'on pourrait appeler la foi d'Omara et les étapes de construction de son abri spirituel.
Omara, m'a confié dans nos discussion qu’il n'y aurait pour elle qu'un seul Dieu pour tout le monde et les religions ne sont que différentes manières de croire en lui. Cette foi monothéiste doit sans doute tirer ses origines d'une influence reçu par sa mère, qui rappelons le, a toujours gardé sa foi catholique malgré ses participations multiples à d'autres cultes dont un polythéiste (candomblé). Omara fut baptisée à l'église catholique et a pratiqué ce culte durant une grande partie de sa vie mais elle me confia ceci durant un entretien enregistré un jour où nous faisions ensemble la vaisselle de toute la petite communauté de l'Oficina de Artes: « sempre mi emocionei muito quando entrava na egresia » (toujours j'étais très émue quand je rentrais dans une église ), « Cada vez sou na uma misa eu choulava muito e ficava muito feliz e tranquila depois e quando entrava na egresia e nao consegei a chular durante o culto eu ficava no sentido muito frustrada » (chaque fois que je suis à une messe je pleurais beaucoup et étais très heureuse et tranquille après et quand à l'église je n'arrivais pas a pleurer durant le culte je restais avec un sentiment de frustration), « so que sentei que falta uma coisa de mi . Eu nao consigo entender Deus com um fé de puniçao . A egresia catolica e as otras religao a majoria falam que Deus puni que Deus castiga. » ( Sauf que
[[Fichier:Egl.Mes.Mond.jpg|thumb|Photo n<sup>o</sup>28: Façade de l'église messianique mondiale d'Itaparica.|upright=1.2]]
Pour en savoir plus sur la façon dont Omara vivait sa foi messianique, je lui ai demandé si je pouvais l'accompagner un jour pour assister avec elle à une des célébrations qui se font régulièrement dans le petite église Messianique Mondial d'Itaparica ( Voir photo n<sup>o</sup> 30) et auxquelles elle m'avoua ne participer que très rarement. Voici retranscrit d'une façon intégrale ce que j'avais écrit dans mon carnet de terrain à ce sujet:
:« Nous avions rendez-vous à 17h45 pour aller à l'église. Omara est apparue dans une robe à fleurs élégantes après avoir pris une douche et s'être maquillée pour le moins de rouge à lèvre. Sur le chemin de l'église qui se situe loin selon elle en réponse à ma question, mais qui en réalité doit se situer à 10 min de marche de sa maison, Omara a salué pratiquement toutes les personnes rencontrées sur notre route sans s'arrêter pour autant. Nous n'étions pas en avance et elle ne voulait pas rater le début de la « messe » (vérifier appellation). Nous somme arrivés là sans que je m'en aperçoive. C'était seulement quand elle s'est dirigée vers une maison devant laquelle se trouvait deux enfants que
:Je n'ai pas retiré mes sandales avant de rentrer dans l'église et à peine rentré, je demandais à Omara si cela posait problème que je prennes un photo de la façade tant qu’il faisait jour. Elle me répondit que non. Une fois rentré, nous nous sommes assis en silence après avoir été accueillis par une dame d'une cinquantaine d'années. Omara a pris quelques information sur les prochaines activités de l'église et s'il y avait bien une cérémonie aujourd'hui. Pendant ce temps je fis un plan des lieux dans mon carnet de peur d'oublier quelques détails. La pièce n'était pas bien grande. Séparée par deux arcades, l'une donnant sur un couloir menant vers l'arrière de l'habitation où je ne me suis pas rendu mais où se trouvait selon Omara, tout le nécessaire pour accueillir des gens une journée entière. Il y a de quoi faire à manger, de quoi prendre une douche et même ( à vérifier ) de quoi dormir. L'autre arcade donne sur une petite pièce d'une longueur et d'une largeur juste assez pour y positionner une petit banquette sur laquelle se trouve une plante, sur la gauche, quelques enveloppes (voir ce que c'est) et un livre sur la droite, un tapis au dessous de la banquette et devant le tout huit chaises en plastique blanc arrangées en deux fois deux rangées de deux. Ces chaises sont restées vides durant toute la cérémonie car Omara et moi n'avons pas dépassé l'arcade pour rester au même niveau qu'un pupitre sur lequel reposait les lectures à faire pendant la cérémonie. J'avais oublié, dès notre arrivée Omara et moi avons marqué notre nom dans un livre signalant les passages avec dans mon cas, une croix indiquant que c’était ma première venue. Un peu avant le pupitre, accroché en hauteur sur le mur, se situait une télévision et un lecteur de DVD qui servait à diffuser une musique relaxante jouée au synthétiseur basée sur une série d'accords partant de l'octave puis la quinte ensuite la tierce et termine enfin sur la fondamentale.
: Avant la cérémonie, une vielle dame aux cheveux blanc, la plus ancienne de l'église selon Omara, a nettoyé symboliquement le tapis qui n'était pas sale. C'est cette même vielle dame qui ouvra la cérémonie par quelques paroles de louanges envers Dieu, sa lumière, et le maître Meishu-Sama dont la photo se trouve affichée au mur à côté d'un autre cadre dans lequel figure deux signes Japonais (significations des signes ?). A cette introduction succéda trois salutations comme peuvent typiquement le faire les japonais suivit de trois claquements de mains de la part de tous les participants à la cérémonie sauf moi. Il y eu ensuite ce que j'appellerais deux prières en psalmodies que chaque participants connaissait pas cœur. Sur le ton monotone, je n'ai pu comprendre les paroles et
Par rapport au questions écrite en majuscules et reprise ici entre parenthèses dans cette retranscription, voici les réponses dans l'ordre d'apparition. La célébration s'intitule en portugais « culto » (culte). Il y a effectivement un lit dans une pièce à l'arrière de l’Église Messianique. Les enveloppes contiennent des vœux, remerciements, prières, et autres types d'écrits adressés à Dieu par les membres de l'église qui le souhaitent. Ces enveloppes sont destinées à être brûlées par les responsables de l'église dans un acte symbolique de communication avec Dieu. Les deux signes ou plutôt les deux [[w:Kanji|Kanji]] japonais ou encore [[w:Logogramme|Logogramme]] pour reprendre le terme technique en français sont des mots signifiants « Dieu pur ». Les psalmodies étaient bien en japonais sauf la dernière d'entre elles qui était en Portugais.
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[[Fichier:Objets de culte.jpg|thumb|Photo n<sup>o</sup>30: Image d'un dieu hindou placée à côté des objets de culte l'église messianique mondiale|upright=1.2]]
Le mot « milagre » (miracle) est souvent apparu dans mes conversation et lecture concernant le culte de l'église messianique mondial et pour Omara, « cada pesoa que vem aqui [Oficina de Artes] e um milagre , você e um milagre aqui » (chaque personne qui vient à l'Oficina de Artes est un miracle, tu es un miracle ici). Cette vision très positive et encourageante du monde par le miracle semble être un sujet de discussion récurrent dans l'église messianique mondial. En tout cas, il m'est apparu à la fois à cérémonies (culto) à la quelle
Enfin, si l'église messianique mondial a pris un tel essor au Brésil par rapport aux autres pays du monde, cela s'explique peut-être par le fait qu'elle permet un mélange de cultes auquel le peuple Brésilien semble habitué. Car en effet, la pratique de ce culte n'oblige n'engage à aucun renoncement d'une ou de toutes autres religions et comme en témoigne la photo n<sup>o</sup>31 prise dans la chambre d'Omara, le mélange avec des objets symboliques venus culte différent ne pose aucun problème.Mais je ne crois pas ce soit uniquement cette aspect du culte qui séduit Omara car en parlant de son église, elle me dit un jour: « eu nao precisava de modar nada de minha maneira de fei para segir esta religao » (je n'ai pas eu besoin de changer quoi que ce soit de ma manière d’avoir la foi pour suivre cette religion). Vis-à-vis de cette réflexion, je pense plutôt qu'Omara a tout simplement trouvé dans le culte de l'église messianique mondiale un message qui correspond parfaitement à sa personnalité. Car de fait, une personne comme Omara qui consacre une grande partie de sa vie aux autres et qui avoue parfois se sentir seule physiquement mais jamais spirituellement doit certainement se reconnaître dans ce message peint sur un mur intérieur de l'église: « Quem ama a vida e ajuda o proximo sera amado e protegido por Deus onde quer esteja » (Qui aime la vie et aide son prochain sera aimer et protégé par Dieu où qu’il sera).
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L'histoire d'Omara et de l'Oficina de Artes, illustre bien je trouve le fait que les êtres humains ont besoin de beaucoup de temps dans leurs [[w:construction identitaire|constructions identitaires]]. L'Oficina de Atres, tant le bâtiment que les activités qui s'y déroulent, n'a pas été construit en un jour et c'est aussi par exemple seulement après {{unité|40|ans}} de vie, qu'Omara fini par trouver dans l'église messianique mondial l'abri spirituel qui lui convient. Toutes ces constructions prennent du temps et peuvent aussi aussi malheureusement disparaîtront du jour au lendemain lors d'un quelconque évènement imprévisible. Le monde des hommes est ainsi fait, il reste dans une instabilité permanente nécessaire à son changements.
Tous ce qui a été aborder dans ce travail permet aussi d'établir une multitude de liens entre la dimension matériel, socio-affective et spirituel du monde construit par les êtres humains. Un bâtiment tel que l'Oficina de Artes est un ensemble de matériaux (ciment, bois...) mais aussi un ensemble de groupes sociaux (théâtre, capoeira) et fut même à une époque,
Aussi si dans ce travail, il fut utile de grouper et séparer les choses pour mieux les observer, il ne faut pas oublier que toutes choses restent liées entre elles dans un jeu d’interrelation et/ou de transmission. Autrement dit, rassembler une partie des besoins des êtres humains en trois types d'abri n'est qu'une construction [[w:heuristique|heuristique]] puisque l'Oficina de Artes en tant que signifiant ou [[w:concept|concept]] est en même temps un lieu physique, un lieu socio-affectif et fut un lieu spirituel. En tant qu'être humain limité par nos capacités intellectuelles nous nous voyons obligé d’abordé la réalité par petites partie tout comme un ordinateur limité par sa mémoire et la vitesse de son processeur ne peut traité qu'une certaine quantité de donnée à la foi. Tout comme l'ordinateur, l'être humain doit donc traiter les informations en fonction de ses capacités et comme il le peut et s'il veut rester sincère par rapport à ces propres résultat d'analyse, il ne dois jamais oublier que la [[w:réalité|réalité]] est un tout inséparable et probablement incompréhensible pour l'esprit humain.
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