« Quelques témoignages sur la vie des start-up » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
Thierryweil (discussion | contributions)
Aucun résumé des modifications
Thierryweil (discussion | contributions)
Aucun résumé des modifications
Ligne 1 :
 
Nota : la version initiale de cette leçon (avant sédimentation des contributions de la communauté) a été rédigée à partir d’une synthèse de témoignages discutés au séminaire « ressources technologiques et innovation » de l’Ecole de Paris du management et de l’école des mines de Paris [http://www.ecole.org]. La plupart des références renvoient donc aux comptes-rendus détaillés de ces séances ou à leurs résumés. Les références entre [] n'ont pas encore été wikifiées (mais si, mais si, on va s'en occuper), mais on peut déjà les utiliser comme mot clé sur le site de l'Ecole [http://www.ecole.org].
 
Ligne 80 ⟶ 79 :
Plusieurs mesures pourraient rendre l’environnement plus favorable à la création d’entreprises à fort potentiel de croissance :
 
==== '''Une gestion simplifiée pour les petites entreprises ===='''
 
Le Royaume-Uni accorde un régime fiscal favorable et le bénéfice d’obligations administratives et comptables simplifiées jusqu’à des seuils de chiffre d’affaires beaucoup plus élevé qu’en France, où les petites entreprises subissent des obligations aussi lourdes que les grands groupes [Worms].
 
==== '''Une clarification du droit des faillites ===='''
 
Un investisseur anglo-saxon qui n’a pas commis de malversation ne risque que son investissement, tandis qu’en France, on peut plus facilement le suspecter de gestion de fait ou de soutien abusif, notamment lorsqu’il a laissé l’entreprise tenter un pari risqué dont le résultat a été décevant. Cette insécurité juridique dissuade certains investisseurs ou les tient éloignés du conseil d’administration où leur présence serait bénéfique [Korda, Sofinnova].
 
==== '''Une clarification du droit de la propriété intellectuelle et une mutualisation des coûts de défense ===='''
 
Les PME souffrent particulièrement d’un droit des brevets complexe, insuffisamment uniforme au sein de l’Union européenne (malgré la convention sur le brevet européen qui simplifie un dépôt dans plusieurs pays, les juridictions nationales ont des fonctionnements différents) et payent des coûts de traduction très lourds liés au fait que la France na jamais ratifié les accords de Londres qu’elle a pourtant signés en 2001. Elles manquent de moyens pour se défendre contre des poursuites frivoles ou pour poursuivre leurs contrefacteurs. Un des rôles de l’ANVAR ou de l’INPI pourrait être, après analyse juridique de la situation d’une entreprise harcelée par un attaquant de mauvaise foi ou victime d’une contrefaçon, de prendre en charge au moins partiellement ou sous forme d’avance remboursable les coûts de procédure de défense ou de poursuite.
 
====''' Un assouplissement du droit de travail pour les spécialistes de haut niveau ===='''
Certaines entreprises sont dissuadées d’explorer certains développements, car en cas d’insuccès, elles auront dû embaucher des spécialistes de technologies particulières dont le licenciement sera coûteux et comportera des risques de contentieux. Le droit du travail pourrait être assoupli pour des contrats d’experts très qualifiés qui ne constituent pas une population vulnérable [attractivité].
 
Ligne 95 ⟶ 97 :
La puissance publique intervient également en faveur des entreprises innovantes à travers un certain nombre de dispositifs dont l’efficacité pourrait parfois être améliorée. Ces dispositifs sont victimes des attentes contradictoires de leurs promoteurs, d’une absence d’arbitrage stratégique entre celles-ci, et souvent d’une gouvernance inefficace et d’un manque de professionnalisme de leurs dirigeants.
 
==== '''Les incubateurs ===='''
 
Créés par la loi de 1999 pour faciliter la création d’entreprises à partir de la recherche publique, les incubateurs apportent aux projets des moyens mutualisés de support, de formation, d’accès à des experts et de coaching pour aboutir à un business plan viable et validé. Ils sont parfois partagés entre le désir d’aider tous les projets technologiquement viables et celui d’afficher d’excellents résultats en soutenant les projets les plus prometteurs susceptibles d’attirer des investisseurs en capital-risque.
 
Ligne 104 ⟶ 107 :
Comme c’est souvent le cas en France, les incubateurs souffrent surtout de la difficulté de l’Etat à piloter ce genre de politique laissant beaucoup de marge d’initiative aux acteurs, c’est-à-dire à donner leur chance à beaucoup d’acteurs durant une période limitée mais suffisante, puis à « trier le bon grain de l’ivraie » en renforçant les moyens de ceux qui ont des performances satisfaisantes et en cessant de financer ceux qui ont échoué.
 
==== '''Les fonds d’amorçage ===='''
Les fonds d’amorçage sont destinés à financer la période où l’entreprise ne peut pas encore intéresser les intervenants du capital-risque. Ils sont donc soit condamnés à perdre de l’argent, puisqu’ils interviennent à une étape où des acteurs privés ne peuvent rentabiliser les due diligences à entreprendre sur des montants relativement modestes, soit doivent disposer d’importantes réserves pour participer aux tours de financement suivants lorsque le projet réussit [CDC-PME].
 
==== '''Les pôles de compétitivité ===='''
 
Le dispositif est trop récent et fera l’objet de prochaines séances du séminaire. Là aussi, le système est polarisé par des objectifs contradictoires : renforcer les pôles d’excellence existants pour qu’ils améliorent encore leur impact ou exploiter des synergies latentes par une action beaucoup plus volontariste, voire offrir une aide à des régions économiquement fragilisées pour retrouver des axes de développement. La mise en place du dispositif est assez confuse pour le moment, car les acteurs ont des attentes très variées et la gouvernance des pôles est loin d’être stabilisée. Le risque d’une action volontariste qui ne laisse pas assez le temps au temps est de créer des écosystèmes lacunaires, par exemple le Génopole a longtemps souffert de sa difficulté à attirer des laboratoires de grande entreprise [Avrillier Le Du].
 
==== '''OSEO-Innovation (ex ANVAR) ===='''
 
OSEO est en général évoqué comme un partenaire efficace et compétent jouant un rôle essentiel, surtout au démarrage de l’entreprise. Il bénéficie de l’indépendance d’une Agence, d’une gouvernance claire, d’un maillage territorial dense et d’une grande autonomie laissée aux niveaux de décision régionaux.