« Recherche:Questions d'éthique concernant la publication scientifique » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
m Petite modification
Ligne 30 :
Ainsi faut-il se mettre à la place du lecteur de publication scientifique : les étudiants, comme ce fut le cas dans notre exemple, mais aussi les chercheurs, les enseignants ou encore les professionnels de la santé, car, dans tous ces cas de figure, la question d’égalité d'accès au savoir scientifique pose de sérieuses questions éthiques . En effet, les personnes aux ressources financières limitées, notre étudiant, mais aussi les chercheurs, enseignants, médecins des pays économiquement défavorisés risqueront certainement de ne pas avoir accès aux publications scientifiques payantes posant des conséquences fâcheuses en termes d'apprentissage, de progrès scientifique, de qualité d'enseignement et d'efficacité des soins de santé.
 
Apparaissent ainsi trois situations d'injustice qui, en référence au principe d'égalité des chances entre les êtres humains devrait susciter une réaction normative, ou pour le moins un respect de certains droits préexistants. L'article 26 de la déclaration internationale des droits de l'Homme [inqiqueindique que] « l'accès aux études supérieures doit être ouvert en pleine égalité à tous en fonction de leur mérite »<ref>{{Cite web| Nations Unies|title=La Déclaration universelle des droits de l'homme|accessdate=2016-04-20|url=http://www.un.org/fr/universal-declaration-human-rights/index.html}}</ref> et promouvoir un accès égalitaire aux études supérieures sans garantir un accès égalitaire aux publications serait un manque de cohérence flagrant.
 
Il faut savoir qu'au sein de l'institution Universitaire de notre étudiant, les questions d'éthique concernant la publication scientifique avait déjà fait l'objet d'un rapport publié par le conseil des bibliothèques<ref>{{Cite web|title=Rapport du Conseil des bibliothèques (2012) : ''LA PUBLICATION SCIENTIFIQUE PROBLEMES ET PERSPECTIVES''|accessdate=2016-04-24|url=https://www.uclouvain.be/cps/ucl/doc/biul/documents/pub_sc_nv91.pdf}}</ref> et approuvé par le Conseil des bibliothèques le 9 octobre 2002 et Conseil de recherche le 28 janvier 2003 abordant la problématique en terme de « catastrophe économique » et « catastrophe scientifique »
 
Voici donc bientôt 15 ans que la marchandisation des publications scientifiques continue à poser problème au sein de cette Institution. D'autre part, un dernier rapport d’initiative publié en septembre 2012 par le projet [[w:Open Archives Initiativ|''Open Archives Initiative'']] nous confirme que le problème est d'ampleur international et qu'après dix ans d'actions et recommandations, il est toujours loin d'être résolu . « ''On the contrary, the imperative to make knowledge available to everyone who can make use of it, apply it, or build on it is more pressing than ever.'' »<ref>{{Cite web|title=Ten years on from the Budapest Open Access Initiative: setting the default to open|accessdate=2016-04-24|url=http://www.budapestopenaccessinitiative.org/boai-10-recommendations|date=September 12, 2012|author= Budapest Open Access Initiative|}}</ref>
 
Plus récemment, dans une tribune intitulée « ''Publications scientifiques, on vaut mieux que ça !'' »<ref name=":0">{{Cite web|title=Publications scientifiques, on vaut mieux que ça !|work=Libération.fr|accessdate=2016-04-19|date=2016-03-28|url=http://www.liberation.fr/debats/2016/03/28/publications-scientifiques-on-vaut-mieux-que-ca_1442009}}</ref> publiée par journal Libération le 28 mars 2016, un collectif de chercheurs nous informe que « Actuellement, pour publier leurs résultats, ils doivent concéder, sans contrepartie de rémunération, l’exclusivité de leurs droits d’auteur à des éditeurs privés, qui facturent ensuite l’accès à ces articles, souvent fort cher, aux organismes de recherche, aux universités et aux enseignants. Les éditeurs interdisent souvent aux chercheurs de diffuser leur propre production scientifique sur leur site web ou celui de leur établissement : ainsi, le lecteur est obligé de passer par le site de l’éditeur, parfois à un tarif prohibitif. ».
Ligne 40 :
Cette tribune en question apportait réponse à une autre tribune intitulée « Les revues de sciences sociales en danger » écrite onze jours au par avant par un autre groupe de chercheur contestant l'article 17 du projet de loi pour une République numérique qui garantit un accès gratuit à la recherche scientifique.
 
<blockquote>« ''Ces revues existent en France grâce à une économie le plus souvent hybride, association entre le secteur public et l’édition privée.'' ''Cette association a une longue histoire qui ne résulte pas d’une logique de profit pour les éditeurs comme pour les auteurs, mais d’un souci partagé de produire par un travail commun des objets de savoir les plus exigeants et rigoureux… Nous sommes contre cet article qui fragilisera, puis anéantira la pratique de l’édition scientifique telle que nous la défendons. Nous sommes, bien sûr, favorables à l’accès le plus large possible à nos travaux, mais nous sommes plus attachés encore à la défense des lieux de savoir que sont nos revues aujourd’hui, produits de compétences diverses et complémentaires'' »<ref>{{Cite web|title=Les revues de sciences sociales en danger|work=Libération.fr|accessdate=2016-04-20|date=2016-03-17|url=http://www.liberation.fr/debats/2016/03/17/les-revues-de-sciences-sociales-en-danger_1440203}}</ref>.</blockquote>
 
A ces propos puisés dans la tribune du 17 mars, la tribune du 28 mars répond en précisant que :
 
<blockquote>« ''Les derniers travaux sur les ondes gravitationnelles ont ainsi été publiés en Open Access et personne n’a contesté leur qualité. Ce n’est donc pas ce mode de diffusion qui menace les petites maisons d’édition universitaires et leur qualité de publication ; la cause est plutôt à chercher du côté d’un oligopole d’éditeurs qui tire un profit maximum du fait que laboratoires scientifiques et chercheurs sont évalués en fonction des revues ou des maisons d’édition où ils publient leurs résultats.''  »<ref name=":0" /></blockquote>
 
En effet, un article publié dans le journal « Nature », le plus cité dans tous les domaines de la science si l'on en croit la présentation faite sur on propre site<ref>{{Cite web|title=About the journal : Nature|accessdate=2016-04-20|url=http://www.nature.com/nature/about/index.html}}</ref> n’aura pas la même reconnaissance scientifique qu’un article publié dans une maison d’édition moins connue. Dans un tel contexte, transmettre ses droits d’auteurs à des éditeurs privés apparait donc comme un acte moralement réprouvable, mais stratégiquement défendable dans le cadre de la poursuite d'une carrière académique. Dans un autre cadre de figure intitulé « gold open access » ou « voie dorée » certains auteurs acceptent de payer les maisons d'édition au [[W:Facteur d'impact|facteur d'impact]] élevé pour garantir un accès libres à leurs travaux ainsi qu'un nombre de citations potentielles élevé, ou encore parce que le contrat de financement de recherche les oblige<ref>Voir à ce sujet et dans le cas de la Belgique francophone : {{Cite web|title=Réglement relatif à l'application de la politique de libre accès (open access) aux publications scientifiques issues des programmes de recherche soutenus par le F.R.S.- FNRS et les fonds associés|accessdate=2016-04-24|url=http://www.fnrs.be/docs/Reglement_OPEN_ACCESS_FR.pdf|date=Avril 2013}}</ref>. Attention dans ce cas de ne pas ne pas tomber dans les pièges d'« éditeurs prédateurs » teltels qu'ils sont présentés sur le site de la bibliothèque de notre étudiant en science<ref>{{Cite web|last=Chaput|first=Delphine|title=Evitez les éditeurs prédateurs!|work=UCL|format=text|accessdate=2016-04-24|date=2015-09-22|url=http://www.uclouvain.be/524065.html}}</ref>.
 
A côté de la voie dorée, une autre filière de publication de travaux scientifiques en accès ouvert est appelée « voie verte » et consiste à publier les documentdocuments dans un système d'archive ouverte. D'un certain point de vue, c'est sur cette voie verte que s'engage la France avec l'article 9 de son projet de loi pour une République numérique avec toute fois une application limitée à l' « écrit scientifique, issu d’une activité de recherche financée au moins pour moitié par des fonds publics » dans un délais de « douze mois pour les sciences, la technique et la médecine et de vingt-quatre mois pour les sciences humaines et sociales, à compter de date de la première publication. »<ref>{{Cite web|title=Projet de loi pour une République Numérique|work=République Numérique|accessdate=2016-04-24|url=http://www.republique-numerique.fr/pages/projet-de-loi-pour-une-republique-numerique}}</ref>
 
== Mise en perspective des enjeux éthiques ==
Ligne 55 :
*
 
== Conclusion et avis personnel ==
A venir.