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=== Le concept d'abri spirituel ===
 
Quand on parle de [[w:spiritualité|spiritualité]], on pense souvent à la religion. Pourtant si l’on se réfère à la définition du mot [[wikt:spiritualité|spiritualité]] à savoir : « Qualité de ce qui est esprit ou [[wikt:âme|âme]], concerne sa vie, ses manifestations ou qui est du domaine des valeurs morales »<ref> http://www.cnrtl.fr/definition/spiritualité</ref>, on voit que le mot concept lié n'estn’est pas celui de « religion » mais bien d' « esprit ». Quant à l’[[wikt:esprit|esprit]], il peut se définir à son tour comme « principe de vie immatériel » mais aussi comme « disposition psychique dominante d'une personne ou d'un groupe, déterminant le choix d'une attitude et l'orientation de l'action », « ensemble des dispositions psychiques dominantes qui déterminent et caractérisent les sentiments et les actions d'une personne ou d'un groupe social » ou encore « pensée dominante, idée centrale, principe qui anime une œuvre et lui donne son sens profond ; inspiration dominante et caractéristique d'un auteur, essence de sa pensée »<ref>http://www.cnrtl.fr/definition/esprit</ref>.
 
Au départ de l’idée de spiritualité, je conçois donc l'abri spirituel non pas en tant qu'abri pour l'âme − l'âme à mon sens est un concept trop peu immanent pour être porteur dans le cadre d'observation anthropologique − mais bien en tant qu'abri pour certaines [[wikt:pensée|pensée]], [[wikt:idée|idées]], [[wikt:sentiment|sentiments]], ou [[w:émotions|émotions]] néfastes aux personnes. L'abri spirituel, se conçoit donc comme une manipulation de l'esprit qui permettrait à une personne de s'abriter de ses pensées, idées, sentiments ou émotions insupportables[[wikt:cognition|.]]
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Autre exemple, celui d'Omara. Omara est née au Brésil dans au début des années soixante dans une famille où le grand père pratiquait le [[w:spiritisme|spiritisme]] et la mère assistait à des cultes aussi différents que le [[w:candomblé|candomblé]], le [[w:catholicisme|catholicisme]] ou le [[w:messianisme|messianisme]]. Omara, fut baptisée peu de temps après sa naissance, mais elle a pu faire un choix dès son enfance dans ce que j’appellerais une grande panoplie d'abris spirituels. Elle en témoigne elle-même en disant lors d'un de nos entretiens où elle me parlait de sa foi et de son engagement dans l'« [[w:pt:Igreja Messiânica Mundial|Igreja Messiânica Mundial]] » (église messianique mondiale): « acredisei na religion católica mas tambem na religao espirito [...] mas nuca esteve afinidade pelo candomblé » (J’ai grandi dans la religion catholique mais aussi dans la religion du spiritisme ... mais je n'ai jamais eu d'affinité pour le candomblé). Omara a donc eu la possibilité de choisir parmi autant de concepts et symboles que peuvent contenir quatre types de croyances religieuses ceux qui lui correspondaient le mieux grâce un ce qu'elle appellera elle-même « um sincretismo religioso muito forte na Bahia » (un [[w:syncrétisme|syncrétisme]] religieux très fort à Bahia
<ref>Au sujet du syncrétisme afro-brésilien [[w:Pierre Verger|Pierre Verger]] apparaît certainement comme étant la personne ayant le plus d'expérience et de recherche dans le domaine. Ce photographe et ethnologue français est devenu au Brésil une des figures majeurs du culte [[w:candomblé|candomblé]] en devenant [[w:Babalawo|Babalawo]], à savoir prêtre d'un système de [[w:divination|divination]] appelé [[w:Ifa|Ifa]], pratiqué par les [[w:yoruba|yoruba]] mais aussi par leurs descendants esclaves qui ont créé des ramifications du culte dans les anciennes colonies tel que le Candomblé mais aussi la [[w:Santeria|Santeria]] par exemple. Le parcours de cette homme est devenu tant populaire à Salvador qu’il finit par créer lui-même [http://www.pierreverger.org une fondation] à son nom dans le centre ville pour y déposer toutes ses œuvres. La biographie de Pierre Vergé est un exemple très parlant sur le fait que la construction d'un abri spirituel n'estn’est pas une chose entièrement définie pas son milieu familial ni même par ses origines. Il est d'ailleurs très probable qu'en abandonnant ses études à l'âge de dix sept ans Pierre Vergé n'avait aucune connaissance des cultes extra-européens tels que le candomblé dont il allait devenir une figure de proue à Salvador de Bahia.</ref>).
 
[[Fichier:Eg.St.Ant.Itaparica2.jpg|thumb|upright=2|Photo n<sup>o</sup>20: Église de Santo Antonio dos Navegantes sur l'île d'Itaparica, jour de fête.|upright=3.5]]
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[[Fichier:Ohikari1.jpg|thumb|Photo n<sup>o</sup>29: Médaille ou Ohikari qu'Omara reçu après son baptême de lumière|upright=1.2]]
 
Ainsi, c’est grâce à son fils aîné et après une année de fréquentation qu'en [[w:2000|2000]] Omara fit sont baptême au sein de l’[[w:pt:Igreja Messiânica Mundial|pt:Igreja Messiânica Mundial]] d'Itaparica et reçu sa médaille appelée ohikary dans laquelle se trouve gravé « la parole johrei » disant que la personne fut baptisée de la Lumière. Cette église messianique n'estn’est pas vraiment ce que l’on pourrait appeler une [[w:religion du livre|religion du livre]] mais les écrits « do mestre » (du maître) Meishu-Sama de son vrai nom [[w:en:Mokiti Okada|en:Mokiti Okada]]) tiennent une part importante autant au niveau du culte, qu'au niveau de la foi d'Omara. Omara possède plusieurs livre de Mokiti Okada traduits en Portugais et a souvent fait référence à l'histoire et aux écrits du Maître dans ses propos. Voici tirés de nos entretiens quelques exemple de ce qu'elle me dit du maître: « ele esta a escrever as coisa que sao a accontecer no mondo so que quando ele escreveo, ele escreveo no Japon antes da primeira guera mundial onde nao tinha navigação, nao tinha informaçãos » (Il écrivait les choses qui sont en train de s'accomplir dans le monde sauf que quand il a écrit, il a écrit au Japon avant la première guerre mondiale où il n'y avait pas de navigation, pas d'information) « ele escreve sobre todos os temas actuales » (Il a écrit sur tous les thèmes actuels), « Onde a religao era prohibida ele foi empreso por causa da religao » (Où la religion était interdite, il fut emprisonné à cause de la religion) « Tudo qu'ele escreveu esta a acontecer hoje e e por isso que realemente é algo que posso acreditar ». (Tout ce qu’il a écrit est en train de s'accomplir aujourd’hui et c’est pour cela que réellement, c’est quelqu’un en qui je peux croire).
 
Un autre aspect important de la religion messianique mondiale est le « johrei ». il s'agit d'une sorte de méditation faite face à face avec une personne qui le demande. J’ai demandé à Omara qu'elle m'administre un johrei ce qu'elle a accepté avec plaisir en me disant que les jorhei son profitable à ceux qui les reçoivent mais aussi à ceux qui les administrent. Pour m’administrer le johrei, Omara a mis son Ohikari (Photo n<sup>o</sup> 29) puis s'est assise en face de moi en me prévenant que cela pouvait me provoquer des effets secondaire physique en fonction de l'acceptation (étourdissements par exemple). Elle a placé la main gauche sur le genou gauche paume vers le haut et la main droite face à elle à hauteur de poitrine paume orientée vers moi et nous sommes ainsi resté immobile durant un temps qui m'a semblé être de dix à quinze minutes. Ensuite elle m'a demandé de lui tourner le dos pour recommencer la même opération. Suite au johrei, je l'ai remercié en lui avouant n'avoir ressenti aucune sensation physique particulière bien que je m'étais grandement concentré dans un esprit d'ouverture et je lui ai demandé s'il fallait avoir des compétences particulières pour administrer un johrei. Elle me répondit qu’il fallait seulement être baptisé de l'église Messianique (et donc posséder un Ohikari) et connaître un minimum de connaissance concernant l'église messianique. Je lui ai demandé enfin si elle récitait une quelconque prière ou intention dans sa tête durant le johrei mais elle me dit qu'elle ne pensait à rien de spécial si ce n'est que de se concentrer sur ce qu'elle fait. Selon les explications d'Omara, le johrei est donc une transmission de la lumière ou énergie de Dieu qui passerait par l'intermédiaire d'un membre de l'église vers une personne demandeuse. Elle précise que « O johrei noa e para curar mas tambem faz isso » (La johrei n'estn’est pas pour guérir mais fait aussi cela). Pour m'en persuader, Omara me raconte une histoire personnelle qu’il lui est arrivée. En voulant séparer deux de ses chiens qui étaient en train de « brincar » (jouer, se battre), Omara s'est fait mordre et s'est retrouvée avec une main très douloureuse, gonflée et pleine de sang. Le lendemain elle se rendit à l'église messianique pour se faire administrer un johrei. Pour elle ce fut un miracle qu'elle n'eu aucune trace de ses blessures et elle me montrait sa main pour en témoigner.
 
[[Fichier:Objets de culte.jpg|thumb|Photo n<sup>o</sup>30: Image d'un dieu hindou placée à côté des objets de culte l'église messianique mondiale|upright=1.2]]