« Systèmes monétaires/Monnaie Locale & Complémentaire » : différence entre les versions

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Contributeurs initiaux : ALLARD Lilas, BETTE Marie-Sophie, DUCHESNE Jocelyn, GAUMETOU Cécile, HARDY Sophie (Groupe ISA)
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Version du 4 juin 2016 à 17:44

Introduction

En biologie, la (bio-) diversité permet à un milieu naturel d’être résistant à toute attaque virale ou parasitaire et de palier provisoirement à la disparition de telle ou telle espèce ou niveau trophique. La diversité est également source d’abondance et de richesse. En effet, chaque espèce présente des besoins spécifiques. Les inter-spécificités permettent grâce à la diversité, la coopération et les complémentarités. C’est cette organisation qui a été sélectionnée durant l’évolution.


Il en est de même pour l’économie, où cette diversité peut porter sur différents champs tels que les acteurs, les utilisateurs, les supports d’échanges, le système monétaire etc... (Veblen)[1]. Depuis le début du vingtième siècle, mais plus encore en période de crise comme dans les années 90 et 2000, les Monnaies Locales Complémentaires (MLC) fleurissent en France et dans le monde. Entre les Systèmes d’Echanges Locaux (SEL), prémices des MLC actuelles sous forme de banque de temps et le « bitcoin » appelé aussi « l’anti-monnaie locale » le besoin d’un système monétaire alternatif, riche en valeur et en sens a permis aux MLC de se renforcer et s’affiner au fil des années. Chili, Canada, Japon, États-Unis, Allemagne, Suisse, Royaume Uni, Brésil (qui en compte près de 200)… On dénombre aujourd’hui plus de 5000 monnaies locales complémentaires durables réparties sur les cinq continents.


Complémentaire à la monnaie nationale, comme son nom l’indique, la monnaie locale ne prétend pas remplacer l’euro ou le dollar. Elle ne vient que pallier un ou plusieurs manques dont les citoyens d’un territoire souffrent. Qu’il s’agisse de redynamiser les échanges, de se réapproprier l’outil monétaire, de le rendre plus éthique ou plus « vert », de soutenir les PME ou encore de recréer du lien social, ces objectifs ont en commun avec la monnaie complémentaire, de s’adresser à un territoire spécifique et de répondre à la volonté des habitants, des acteurs économiques locaux et des politiques de redevenir consomm’acteurs. Ces trois piliers, nécessaires au bon fonctionnement d’une monnaie locale, représentent eux aussi un écosystème complexe, où des associations et intervenants permettront d’articuler les différentes volontés afin d’arriver à un compromis final.


L’adoption de l’article 16 de la loi relative à l’économie sociale[2] et solidaire le 31 juillet 2014 marque un véritable tournant dans l’histoire des MLC en leur accordant une reconnaissance juridique. Elles sont définies comme des « dispositifs d'échange locaux de biens, de services et de savoirs, organisés autour d'une monnaie spécifique permettant à la fois d'évaluer et de régler des échanges ». Ce nouveau cadre facilite également l’association des collectivités locales au projet, décuplant l’impact potentiel. Les monnaies locales complémentaires seront-elles les monnaies de demain ?


Dans un premier temps, nous présenterons les monnaies locales en définissant leur valeur, objectifs et limites. L’évolution des monnaies au cours de l’histoire constituera notre deuxième partie. Enfin nous terminerons notre présentation par une étude de cas de la région Nord Pas de Calais qui regroupe plusieurs monnaies locales.


Références

  1. Dominique Dron, institut Veblen, « Pour une régulation écosystémique de la finance » octobre 2015. Disponible sur : Pour une régulation écosystemique (consulté le 03/05/16)
  2. Jérôme Blanc, Marie Fare, « Les monnaies sociales en tant que dispositifs innovants : une évaluation », Innovations 2012/2 (n°38), p. 67-84. Disponible sur : cairn.info (consulté le 05/05/16)