« Systèmes monétaires/Monnaie Locale & Complémentaire » : différence entre les versions

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===Le SOL : monnaie à vocation économique, écologique et sociale===
 
Au début du XXIème siècle, les acteurs de l’Economie Sociale et Solidaire (ESS) ont imaginé un projet à dimension Européenne : le SOL, abréviation de solidaire. Partant du constat qu’en parallèle de l’inégalité Nord-Sud, il existe également des inégalités au sein des territoires nationaux et régionaux, le philosophe Patrick Viveret, magistrat à la Cour de comptes et auteur du rapport «Reconsidérer la richesse»<ref name="P_Viveret">Patrick Viveret, Rapport «Reconsidérer la richesse» La Tour d'Aigues, Éd. de l’Aube, 2002 p.???. Sous le parrainage du PNUD (Pogramme des Nations Unies pour le Développement). (consulté le 09/05/16)</ref> initie le projet en collaboration avec Jean Philippe Poulnot, du groupe Chèque Déjeuner. Le SOL a été expérimenté dans cinq régions françaises : Alsace, Bretagne, Ile de France, Nord Pas de Calais et Rhône Alpes. Il bénéficiait de l'appui des Conseils Régionaux de ces trois régions, de la MACIF, MAIF, Crédit Coopératif et Chèque Déjeuner, ainsi que du Fonds Social Européen (Programme Equal)<ref name="site_sol">[http://www.dsi-experts.fr/sol/ Site du sol]. Le programme EQUAL du Fond Social Européen a soutenu de 2000 à 2006 le développement en Europe de projets innovants de coopération transnationale visant à combattre les inégalités et discriminations sur le monde du travail. (consulté le 09/05/16)</ref>.
En quelques années, le projet prend fin. À Lille, les quelques 500 utilisateurs et 60 commerçants ne suffisent pas à la durabilité de la monnaie. Le schéma des MLC a été une grande innovation sur le plan économique, mais le manque de techniques et de soutien juridique a été fatal au projet. Aujourd'hui on peut cependant affirmer que le projet SOL a été une grande réussite : premier essai à grande échelle, il a permis le lancement et la démocratisation des MLC au sein du grand public.
Depuis plus de dix ans, toutes les failles ont été retravaillées afin de perfectionner et pérenniser le système. Le projet SOL est donc à l’origine de la plupart des monnaies locales européennes et leur réussite aujourd'hui y est directement liée. Le SOL lillois regroupait 60 commerçants, 450 solistes (utilisateurs) et fonctionnait avec un système de puce électronique pour les paiements. Il rejoint la moyenne de 414 utilisateurs pour 86 prestataires et une masse monétaire circulante de 26 139 € d’après l’analyse comparative internationale regroupant 17 pays, au printemps 2014<ref name="J_Lebrun">Joackim Lebrun de l’APES, entretien téléphonique réalisé 04/05/2016</ref>.
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==Conclusion==
 
Dans nos sociétés, la mesure de la richesse se calcule à partir d’activités économiques conduisant à des flux monétaires. Comme en témoigne le calcul du produit intérieur brut (PIB), cette méthode ne s’intéresse pas à la nature des biens produits et des activités réalisées, à ses impacts sociaux, écologiques et à la finalité de l’échange. Ainsi le PIB, indicateur suprême de la richesse d’un pays, comptabilise le nombre d’accidents, de destructions écologiques ou humaines, tant qu’un flux monétaires est engendré. En revanche, les plus-values environnementales, sociales et éthiques des activités de l’économie sociale et solidaire ne sont pas prises en compte.<ref name="Whitaker_Delille">Rapport “Le projet sol : pour retrouver le sens des valeurs” de C. Whitaker, P.Delille [http://monnaies.locales.free.fr/doc/WhitakerDelille.pdf] (consulté le 09/05/2016)</ref>
Aujourd'hui, 98 % des flux monétaires ont lieu dans la sphère financière et non dans l'économie réelle et 85 % de la monnaie est créditée<ref name="G_Lesieu">Georges Lesieu (Président de la commission Économie Sociale à la Macif)</ref>. Ces constats posent de vraies questions quant au pouvoir de création monétaire et au contrôle démocratique de la monnaie.