« Systèmes monétaires/Monnaie Locale & Complémentaire » : différence entre les versions

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En biologie, la (bio-) diversité permet à un milieu naturel d’être résistant à toute attaque virale ou parasitaire et de palier provisoirement à la disparition de telle ou telle espèce ou niveau trophique. La diversité est également source d’abondance et de richesse. En effet, chaque espèce présente des besoins spécifiques. Les inter-spécificités permettent grâce à la diversité, la coopération et les complémentarités. C’est cette organisation qui a été sélectionnée durant l’évolution.
 
Il en est de même pour l’économie, où cette diversité peut porter sur différents champs tels que les acteurs, les utilisateurs, les supports d’échanges, le système monétaire etc... (Veblen)<ref name="D_Dron">Dominique Dron, institut Veblen, « Pour une régulation écosystémique de la finance » octobre 2015. Disponible sur : [http://www.veblen-institute.org/IMG/pdf/pour_une_regulation_ecosystemique.pdf Pour une régulation écosystemique] (consulté le 03/05/16)</ref>. Depuis le début du vingtième siècle, mais plus encore en période de crise comme dans les années 90 et 2000, les Monnaies {{w|Monnaie_locale|Locales}} {{w|Monnaie_compl%C3%A9mentaire|Complémentaires}} (MLC) fleurissent en {{w|Liste_de_monnaies_locales_compl%C3%A9mentaires_en_France|France}} et dans le monde. Entre les {{w|Syst%C3%A8me_d%27%C3%A9change_local|Systèmes d’Echanges Locaux (SEL)}}, prémices des MLC actuelles sous forme de banque de temps et le « {{w|bitcoin}} » appelé aussi « l’anti-monnaie locale » le besoin d’un système monétaire alternatif, riche en valeur et en sens a permis aux MLC de se renforcer et s’affiner au fil des années. Chili, Canada, Japon, États-Unis, Allemagne, Suisse, Royaume Uni, Brésil (qui en compte près de 200)… On dénombre aujourd’hui plus de 500010 000 monnaies locales complémentaires durables réparties sur les cinq continents.
 
Complémentaire à la monnaie nationale, comme son nom l’indique, la monnaie locale ne prétend pas remplacer l’euro ou le dollar. Elle ne vient que pallier un ou plusieurs manques dont les citoyens d’un territoire souffrent. Qu’il s’agisse de redynamiser les échanges, de se réapproprier l’outil monétaire, de le rendre plus éthique ou plus « vert », de soutenir les PME ou encore de recréer du lien social, ces objectifs ont en commun avec la monnaie complémentaire, de s’adresser à un territoire spécifique et de répondre à la volonté des habitants, des acteurs économiques locaux et des politiques de redevenir consomm’acteurs. Ces trois piliers, nécessaires au bon fonctionnement d’une monnaie locale, représentent eux aussi un écosystème complexe, où des associations et intervenants permettront d’articuler les différentes volontés afin d’arriver à un compromis final.
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Les 3 principaux objectifs des monnaies locales sont : localiser les transactions (en favorisant celles réalisées avec des entreprises locales), dynamiser les échanges, transformer les pratiques et les représentations de l’échange (Jean-Philippe MAGNEN et Christophe FOUREL) <ref name="Magnen_Fourel" />.
 
* Relocaliser les transactions permet de renforcer le lien social et la cohésion communautaire. En effet, en utilisant une MLC les citoyens s’engagent à consommer des produits locaux (fixés dans la charte de création de la MLC en question) et ainsi à s’inscrire dans un effort solidaire en faveur des artisans et petits producteurs et non plus des multinationales qui importent leurs produits. Lors du change euro/monnaie locale, l’argent récolté ne retourne pas dans le système financier, il est gardé afin de financer des projets locaux ciblés tel que les transports doux, l’agriculture biologique et locale, l’identité régionale etc.
 
* D’après Isabelle Laudier<ref name="I_Laudier">Isabelle Laudier « Quels apports de l’étude des circuits courts pour la compréhension des enjeux territoriaux des monnaies locales complémentaires» Mission d’étude sur les monnaies locales complémentaires et les systèmes d’échange locaux. Disponible sur : [http://www.economie.gouv.fr/files/files/PDF/rapport_monnaies_locales_complementaires_2.pdf Rapport monnaies locales complémentaires] (consulté le 03/05/16 )</ref>, les MLC poussent leurs utilisateurs à consommer dans une logique de circuits-courts et ainsi favorisent une économie de proximité qui redynamise les régions. On constate qu’une MLC est échangée 6 à 7 fois minimum avant de sortir du circuit monétaire et de rentrer à la banque alors que l’euro n’est échangé en moyenne que 2,4 fois d’après Philippe Charbois, responsable administratif du Crédit Coopératif de Toulouse.