« Campagnes françaises au Moyen Âge » : différence entre les versions

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Finalement, au Moyen Âge classique, la nourriture semble suffisante même si elle présente des carences. L'alimentation repose sur les céréales, panifiées, préparées en bouillies ou fermentées pour les boissons.
===Prépondérance et diversité des céréales===
Avec l'essor agricole du début du XI{{e}} siècle, la surface des terres céréalières s'accroît : ce phénomène progressif s'appelle la "céréalisation". Par contre-coup, les superficies utilisées pour l'élevage tendent à diminuer en valeur relative. Il existe plusieurs sortes de céréales, cultivées sur un même terroir. Les documents médiévaux évoquent les «blés» (''bleds'') : ce terme générique recouvre en réalité un éventail de diverses céréales : il peut désigner le froment, mais aussi l'épeautre, l'orge, l'avoine ou le millet<ref>Samuel Leturcq, ''La vie rurale ...'', page 13.</ref>. Ces «blés» sont de qualité inégale : le blé dur s'oppose au blé tendre (froment) ; le blé blanc désigne le froment, le blé noir, le sarrasin. Les céréales que nous consommons aujourd'hui sont devenues très différentes<ref>Article "céréaliculture" du ''Dictionnaire du Moyen Âge'', pages 239-240.</ref>. La préparation des céréales nécessitent l'existence de meules installées dans les maisons paysannes. Au Moyen Âge classique, l'usage du moulin seigneurial est un monopole économique. Il donne lieu au versement d'une taxe au représentant du seigneur banal.
 
* Le froment : blé semé en automne et moissonné en été, le froment est la céréale la plus cultivée au Moyen Âge classique. Il a remplacé progressivement l'épeautre de l'époque carolingienne. Le froment est la céréale noble par excellence : il donnait un pain de grande qualité et servait à la préparation des hosties<ref>Article "céréaliculture" du ''Dictionnaire du Moyen Âge'', pages 239-240.</ref>.
 
* L'avoine : tout comme le froment, il s'agit d'une céréale dont la progression s'explique par le développement de l'élevage, notamment des chevaux. Avec l'essor de la chevalerie aux XI{{e}}-XIII{{e}} siècles, les besoins en avoine augmentent. Le ravitaillement constitue une problématique essentielle lors des périodes de guerre. Enfin, n'oublions pas que le cheval est également utilisé pour sa force de traction. Dans le nord du pays, il est de plus en plus employé pour les opérations de labour. L'avoine est consommée sous forme de bouillie. Céréale peu exigeante, elle ne pousse guère en milieu méditerranéen où les printemps sont trop secs<ref>Monique Bourin-Derruau, ''Temps d'équilibres ...'', page 95.</ref>.
 
* L'orge est une céréale d'hiver, même s'il arrive qu'elle soit semée au printemps dans les régions méditerranéennes. Elle entre dans la fabrication de la bière et de la cervoise. Elle est donnée aux bestiaux et peut être panifiée avec du froment. Son importance relative tend à diminuer au cours du Moyen Âge.
 
* Le seigle est semé en hiver et pousse surtout en montagne. Sa farine permet de produire un pain noir de qualité médiocre.
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* Les légumineuses offrent une importante source de protéines. Fèves, pois, vesces fixent l'azote dans le sol et leur culture évite donc son appauvrissement rapide. Elles sont réduites en farines grossières, consommées avec du lard (pois) ou encore données au bétail.
 
* Le sarrasin n'est pas une céréales mais une polygonacée<ref>Fernand Braudel, ''Civilisation matérielle ...'', tome 1, page 119.</ref>. Semée en mai-juin, elle est introduite en Bretagne au XV{{e}} siècle seulement<ref>Article "céréaliculture" du ''Dictionnaire du Moyen Âge'', pages 239-240.</ref>.
 
* Le riz est cultivé dans les zones humides d'Espagne et d'Italie à la fin du Moyen Âge. On le retrouve sur les marchés des foires de Champagne<ref>Fernand Braudel, ''Civilisation matérielle ...'', tome 1, page 116.</ref>.
==L'élevage==
Pendant le Haut Moyen Âge, la consommation de viande était relativement importante<ref>Article "céréaliculture" du ''Dictionnaire du Moyen Âge'', pages 239-240.</ref>.
 
 
=Références=
<references/>
 
=Bibliographie=
 
*Samuel Leturcq, ''La vie rurale en France au Moyen Âge'', Paris, Colin, 2004.
*Monique Bourin-Derruau, ''Temps d'équilibres, temps de ruptures'', Paris, éditions du Seuil, 1990.
*Claude Gauvard, Alain de Libera, Michel Zink (dir.), ''Dictionnaire du Moyen Âge'', Paris, Presses Universitaires de France, 2002 : articles "famine", "céréaliculture"
*Fernand Braudel, ''Civilisation matérielle, économie et capitalisme (XVe - XVIIIe siècles)'', trois tomes, Paris, Armand Colin (livre de poche), 1979