« Campagnes françaises au Moyen Âge » : différence entre les versions

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*Les chartriers, cartulaires et autres documents de gestion domaniale permettent d'identifier les productions en fonction des redevances
*Les tarifs des péages, les tonlieux et les taxes donnent des indications sur le commerce des produits agricoles.
*Les miniatures offrent un regard stéréotypé sur les paysages, les activités et les outils des campagnes.
 
Les développements relativement récents des sciences auxiliaires de l'Histoire complètent les sources écrites :
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L'élevage fournissait de manière indirecte des fumures pour amender les terres.
===Les animaux===
Le cheptel français était constitué de bœufs, de moutons et de porcs essentiellement. La proportion de chaque espèce dépendait des régions : dans la zone méditerranéenne, les ovicapridés l'emportaient nettement en nombre. Elle dépendait aussi de l'époque : avec les grands défrichements, la proportion des porcs tend à diminuer. La fin du Moyen Âge voit l'essor de l'élevage spéculatif.
 
* Les bovidés : leur élevage nécessite des espaces herbagers (prés, prairies, pâturages). Après les moissons, ils broutent les restes des épis : c'est la vaine pâture. Ils sont aussi emmenés sur les terres laissées au repos (jachère) qu'ils engraissent de leur fumure. Pendant l'hiver, ils sont nourris grâce au foin. Dès le XII{{e}} siècle en Flandre, les paysans leur donnent un complément de légumineuses<ref>Samuel Leturcq, ''La vie rurale ...'', page 25.</ref>.
 
* Les ovi-caprinés sont élevés pour leur laine, et, dans une moindre mesure pour leur viande et leur lait. Ils font l'objet d'une transhumance en montagne et leur nombre a tendance à augmenter à la fin du Moyen Âge<ref>Article "élevage" du ''Dictionnaire du Moyen Âge'', pages 472-473.</ref>.
 
* Chaque famille élevait au moins un porc car il fournissait de la viande pour environ 70 Kg<ref>Samuel Leturcq, ''La vie rurale ...'', page 26.</ref>. Celle-ci était fumée ou salée pour la conservation. Le porcher emmenait les bêtes pour le panage en forêt, c'est-à-dire que les cochons mangeaient les glands et les faines. Mais à partir du XIIIe siècle, les animaux restent de plus en plus dans la porcherie.
 
* Le cheval n'était pas consommé pour sa viande car l'Eglise l'interdisait<ref>Article "cheval" du ''Dictionnaire du Moyen Âge'', page 282.</ref>. Le cheval est un animal à part car il sert de monture aux aristocrates et parce qu'il est très coûteux (35 livres tournois en moyenne en France au milieu du XIV{{e}} siècle<ref>Article "cheval" du ''Dictionnaire du Moyen Âge'', page 282.</ref>). Le destrier est un cheval de guerre, le palefroi sert à la chasse. Le cheval exige une nourriture abondante et de qualité (avoine, foin). À partir du XII{{e}} siècle, son usage se répand pour tirer la charrue en France septentrionale. Grâce au collier d'épaule, il offre au paysan une puissance et une rapidité supérieures à celle du bœuf.
 
 
=Références=
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*Samuel Leturcq, ''La vie rurale en France au Moyen Âge'', Paris, Colin, 2004.
*Monique Bourin-Derruau, ''Temps d'équilibres, temps de ruptures'', Paris, éditions du Seuil, 1990.
*Claude Gauvard, Alain de Libera, Michel Zink (dir.), ''Dictionnaire du Moyen Âge'', Paris, Presses Universitaires de France, 2002 : articles "famine", "céréaliculture", "élevage" ...
*Fernand Braudel, ''Civilisation matérielle, économie et capitalisme (XVe - XVIIIe siècles)'', trois tomes, Paris, Armand Colin (livre de poche), 1979