« Recherche:Le sport travailliste et le pacte germano-soviétique » : différence entre les versions

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Agé de 28 ans en 1938, sa carrière sportive associée à son bagout de banlieusard lui assurent un bon profil de jeune dirigeant et son engagement dans un organisme, certes modéré, du Front en fait un apolitique très fréquentable par les socialistes. Son statut de conseiller sportif de la municipalité communiste d’Argenteuil laissant par ailleurs des espoirs de récupération à l’autre moitié de la Commission exécutive, son élection ne souffrira guère de discussion. Mais ceux qui ont provoqué sa venue vont vite déchanter et pendant l’année où il siégera, il ne sera jamais l’otage des uns ou des autres : il reconnaît même y avoir utilisé son statut très particulier en négociant la minorité de blocage qu’il constitue à lui tout seul chaque fois que nécessaire.
 
Le 23 Août 1939, le pacte germano-soviétique laisse les mains libres à [[w:Hitler|Hitler]] à l’ouest et la guerre éclate aussitôt le 2 Septembre. Le 26 [[w:Edouard Daladier|Daladier]] déclare la S.F.I.C. <ref>qui deviendra [[w:P.C.FParti communiste français|P.C.FPCF]] à la suite de la dissolution du [[w:Kominterm|Kominterm]] en 1943</ref> hors la loi et le 15 Octobre, une commission exécutive réduite à 5 des 22 membres - André Le Guellec, mobilisé et hospitalisé, est excusé comme beaucoup d’autres - exclut de la F.S.G.T. tout club qui se serait refusé à répudier l’accord germano-soviétique. Début décembre la fédération devient néanmoins suspecte aux pouvoirs publics qui exigent de chaque membre de la commission exécutive, de chaque comité régional et de chaque club une reconnaissance signée de la décision du 15 Octobre sous peine de dissolution. Les représentants des provinces sont convoqués à une Conférence nationale le 31 Décembre et 26 commissaires et mandatés ratifient ce texte, excluant onze commissaires<ref>Chartron, Delaune, Deschamps, Glashendler, Gattegno, Marrane, Mension, Ratabour, Rousseau, Sidou et Thuillier</ref> absents à la commission du 15 Octobre et qui s’y sont opposés après coup La F.S.G.T. se démarque d’un P.C.F. suspect de contribuer à la 5° colonne et en avertit le Ministère : à lui de veiller à ce que les exclus ne trouvent pas refuge auprès d’une autre fédération.
Cette conférence, dont André Le Guellec, encore hospitalisé, est absent malgré son nom porté au compte-rendu, ne comprend plus de membres de l’ex-F.S.T. Et après l’Armistice, sous la présidence de Poggioli, les permanents qui gèrent de fait le sport travailliste devant les difficultés réelles pour réunir la C.E. sont l’émanation de cet ostracisme : Guillevic et Roche au plan national, Goujon et Gorget au plan francilien. Cette gestion pour le moins ambiguë n’est pas exempte de reproches : dès décembre 1940, l’arrestation de Delaune n’est pas étrangère aux démarches de Guillevic pour démarquer la F.S.G.T. d’un article du premier paru le 25 Octobre dans [[w:Le Matin|Le Matin]], article qui pouvait porter préjudice à l’institution. Et la fédération travailliste sera la seule fédération sportive à approuver la Chartre des Sports par une déclaration publique dans l’[[w:Auto (journal)|Auto]] le 10 Avril 1941. La courageuse circulaire Sportifs en France diffusée par Mansion, quelques jours avant la rupture du [[w:pacte germano-soviétique|pacte germano-soviétique]] et qui fut à l'origine du mouvement dissident Sport Libre sera condamnée dès le 20 juin par Roche et la direction de l’U.S.G.T. qui l’estimaient dangereuse pour la pérennité fédérale : juste deux jours avant le début l'[[w:opération Barbarossa|invasion allemande de la Russie]] qui marque la rupture du pacte ! Comble du paradoxe, ces dirigeants qui ont condamné le pacte germano-soviétique parce qu’il a permis à Hitler de nous envahir l’esprit tranquille, sont condamnés après sa rupture à donner des gages de bonne volonté à l’occupant et à ses sbires pour assurer la survie de leur institution. Mais les communistes sont trop souvent la cible de ces gages et, dans ces moments où les choix furent difficiles, certains ont peut-être dépassé la ligne jaune. Et plus particulièrement à partir du printemps 1942.