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Dès le débarquement, il emprunte une camionnette à ses indésirables employeurs pour s’enfuir avec son collègue jusqu’à Avallon où il attend le passage des troupes alliées pour revient sur Paris au mois d’Octobre. Pendant ce temps à Argenteuil, où le dernier soldat allemand a été capturé 6 jours plus tôt, le conseil - muet depuis le 27 novembre 1943 - se réunit le 3 septembre pour saluer le nettoyage de la FSGT survenu le 21 Août et nommer Crémois et Lenoble à la commission fédérale de basket ; sollicité pour prendre la présidence Berthier se montre réticent. Mais il sera bien élu par celui du 1° Octobre constitué en assemblée générale. Réinstallé dans ses mandats sportifs et municipaux, il lui reviendra d’appliquer les décisions fédérales et d’interdire à Le Guellec la porte de ce Club Olympique Argenteuillais que celui-ci a créé en 1942 pour préserver l’indépendance du mouvement sportif ouvrier.
 
Le nouveau président convoque en effet son conseil dès le 22 : l’ordre du jour porte exclusion de deux camarades du COMA Le sigle du club est déjà modifié. Celui du [[w:COMAC. (Résistance)|COMAC.]], prestigieux comité de libération sous le contrôle F.T.P.FTP du colonel [[w:Henry Rol-Tanguy|colonel Rol-Tanguy]] et de [[w:Maurice Kriegel-Valrimont|Maurice Kriegel-Valrimont]] pour la région parisienne, n’y est peut-être pas étranger. En application d’une réunion fédérale du 9 septembre, Leguellec et Campari, autre membre du comité de l’ex-C.O.A, sont exclus. Le cas du dernier ainsi que celui d’un autre membre du comité, Avanti sont débattus, Berthier prenant leur défense car ils ont été dans l’obligation de prendre position. Le gouvernement obligeait toutes les organisations à se prononcer. Il se résout par discipline à rayer Campari mais demande révision de la décision et il renvoie l’exclusion d’Avanti à la prochaine Assemblée Générale. Mais le 22 Novembre 1945, celle-ci oublie l’affaire. En revanche le cas Le Guellec est réglé sans présentation de la moindre défense. Sa lettre à l’ex-camarade qu’il a sorti du bagne quatre ans plus tôt, fort amère, restera sans réponse. Et fin décembre 1944 sa trajectoire au sein du sport travailliste s’achève par cette ultime trace dans le livre de compte du COMA : Remboursement culottes Le Guellec - 715 f.
 
== Postface ==
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Nous le remercions d’avoir bien voulu nous léguer des archives qui montrent à quel point il est encore difficile et risqué de porter un jugement sur une période si trouble où des attitudes ont pu s’inverser en quelques années. Ceux qui ont condamné en 1939 ce pacte germano-soviétique qui facilitait grandement l’offensive nazie sont aussi ceux qui ont ensuite collaboré pour sauver ce qui leur semblait sauvable ; et ceux qui ont refusé de le condamner au nom d’autres convictions se retrouvent cinq ans plus tard dans le rôle d’accusateurs et de justiciers. Comme nous le confiait avec nostalgie [[w:Maurice Weber|Maurice Weber]], autre grand ancien dirigeant sportif argenteuillais, capitaine de l’[[w:Armée secrète (France)|Armée secrète]] et héros de la Résistance locale qui habitait à quelques centaines de mètres d’André Le Guellec : c’était tellement complexe qu’on ne peut toujours pas dire pourquoi on est tombé du bon côté ; il vaudrait mieux ne plus en reparler.
 
On peut certes condamner aujourd’hui - par ce que l’histoire leur a donné tort - ceux qui, ayant foi en celui qu’on appelait le Père des Peuples, ont refusé de stigmatiser un acte que celui-ci avait ratifié et qui condamnait la France ; on peut certes condamner aujourd’hui - par ce que l’histoire leur a donné tort - ceux qui ont dû composer, maladroitement et parfois trop, avec l’occupant pour assurer la survie de l’institution dont ils avaient pris la charge. Les sportifs travaillistes, comme les autres, ont eu à se débattre au milieu de contradictions et la seule morale qu’on peut tirer de cette histoire, c’est que l’apolitique de service en a fait les frais. Son indépendance d’esprit et l’aura qu’il aurait pu revendiquer ultérieurement au sein du monde sportif ouvrier n’était en effet pas sans risques pour les espoirs révolutionnaires de ses anciens amis. Pour eux, et en dépit des dettes personnelles, botter Le Guellec en touche par ce qu’il se trouvait à la mauvaise place au mauvais moment, c’était bien un devoir politique. Le 25 août, Rol-Tanguy et le COMAC. n’avaient pas pu transformer l’essai lors la libération de Paris ; avec la FSGT remobilisée dès le 21 Berthier et le COMA se devaient de préserver l’avenir.
 
== Notes ==
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*COA : Club Omnisports Argenteuillais (1941-1944)
*COMA : Club Omnisports Municipal Argenteuillais (1944-20...)
*COMAC. : [[w:COMAC (Résistance)|Comité d’Actiond’action Militairemilitaire]] ( 1 Février 1944 - 28 Aout 1944)
*FSGT : Fédération Sportive et Gymnique du Travail (1934-1940/1944-20...)
*FST : Fédération Sportive du Travail (1921-1934)