« ZMO : Zone Monétaire Optimale » : différence entre les versions

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===Introduction===
 
 
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Le premier chapitre propose les critères traditionnels de l'analyse des zones de changes fixes, et identifie la théorie par un modèle synthétique. Le chapitre II met en évidence les avantages et les inconvénients de cette théorie. Dans le chapitre III l’exemple de la zone euro sera développé.
 
=== Chapitre 1 : Critères traditionnels d'une ZMO ===
 
Pour la première fois, l’idée d'une zone monétaire a était exposée par Robert Mundell, dans son article  "''A Theory of Optimum Currency Areas''" (1961)[[:Fichier:///C:/Users/flo/Desktop/zmo.docx# ftn1|[1]]] qui lui a valut le prix Nobel d’économie en 1999.
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<u>Les critères traditionnels d’une ZMO sont :</u>
* la mobilité des facteurs de production et la flexibilité des prix et des salaires (Mundell, 1961)
 
* l'ouverture économique (McKinnon, 1963)
 
* le degré de diversification (Kenen, 1969).
Il conviendra ensuite de définir l'homogénéité des préférences (Cooper, Kindleberger) comme condition nécessaire à la formation d'une union monétaire, les critères étant alors considérés comme les conditions suffisantes.
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<small>[[:Fichier:///C:/Users/flo/Desktop/zmo.docx# ftnref1|[1]]] '''MUNDELL R'''., (1961), “A Theory of Optimum Currency Areas”, ''American Economic Review'', Vol. 51, n°4, p. 657-665</small>
 
=== I. Mobilité des facteurs production, flexibilité des prix et des salaire ===
 
La zone ne se résume donc pas aux pays : elle peut-être plus large, voire plus restreinte.
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Apres McKinnon, il classe en deux la mobilité du travail : la mobilité inter-industries et la mobilité géographique. Si le fait que chaque région produit un bien rend utile la mobilité géographique (Mundell), la diversification du tissu productif diminue le besoin de mobilité. Kenen dans l’article « The Theory of Optimum Currency Areas : An EclecticView », 1969  affirme cependant que cette mobilité géographique suppose une homogénéité du facteur travavil; plus la taille de l'union est grande et moins cette homogénéité sera garantie.
 
=== II. Le degré d'ouverture de l'économie ===
 
La seconde caractéristique traditionnelle d’une zone monétaire optimale est '''le degré d’ouverture de l’économie'''.
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<small>[[:Fichier:///C:/Users/flo/Desktop/zmo.docx# ftnref1|[2]]] '''MCKINNON R'''., (1963), “Optimum Currency Area”, ''American Economic Review'', Vol. 53, n°4, p. 717-725</small>
 
=== III. La diversification de la production ===
 
Le troisième critère traditionnel a été introduit par Kenen qui dit que « ''the diversification of regional economies was therefore a key consideration in gauging their'' ''suitability for monetary union'' »[[:Fichier:///C:/Users/flo/Desktop/zmo.docx# ftn1|[3]]]. Les pays dont la production et les exportations sont plus diversifiées et qui ont un système de production similaire sont plus capables de former une union monétaire (Kenen, 1969).
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<small>[[:Fichier:///C:/Users/flo/Desktop/zmo.docx# ftnref1|[3]]]'''EICHENGREEN BARRY et WYPLOSZ CHARLES''' (2012). Kenen on the euro. Repéré à: http://www.voxeu.org/article/kenen-euro</small>
 
=== IV. L'homogénéité (convergence) des préférences ===
Ce caractère a été développe par Cooper (1977)[[:Fichier:///C:/Users/flo/Desktop/zmo.docx# ftn1|[4]]] et  par Kindleberger (1986)[[:Fichier:///C:/Users/flo/Desktop/zmo.docx# ftn1|[5]]], en soutenant l’idée que l’union monétaire est composée par des pays qui ont les mêmes objectifs, mêmes préférences. « ''Cooper (1977) considère que la monnaie est un bien collectif dont le pouvoir d’achat influence les anticipations des agents'' ''économiques'' ».[[:Fichier:///C:/Users/flo/Desktop/zmo.docx# ftn2|[6]]]
 
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<small>[[:Fichier:///C:/Users/flo/Desktop/zmo.docx# ftnref2|[6]]]'''BIENAYME Alain''' (2006), ''Les grandes questions d’économie contemporaine'', page 317-318 Paris : Odile Jacob</small>
 
== '''Chapitre 2 : Les avantages et inconvénients''' ==
 
=== '''I. Les motivations à participer à une ZMO'''  ===
Nous allons maintenant étudier les avantages que présentent l’appartenance à une zone monétaire optimale. Si les pays sont motivés à appartenir à une ZMO c’est que les bénéfices sont supérieurs aux coûts. Nous pouvons distinguer plusieurs types d’avantages, les premiers sont liés à la réduction des coûts grâce à la fixité du taux de change, et les deuxièmes sont liés à l’appartenance à la zone monétaire elle-même.
 
A.    <u>====Réduction des coûts grâce à la fixité du taux de change</u> : ====
 
Tout d’abord, un pays peut être motivé à participer à une zone monétaire car le taux de change fixe gagne en efficacité monétaire. En effet, lorsque les pays appartiennent à une zone monétaire avec une monnaie commune, lorsqu’ils commercent entre eux ils n’ont plus de '''coûts de transaction'''.
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De plus, les Etats sont '''moins soumis aux risques de variations des cours''' de changes des pays avec qui ils commercent. En effet, en change flexible il n’est pas possible de connaitre avec certitude les prix futurs des biens que l’on importe, ou le rendement des investissements que l’on fait à l’étranger. Si notre monnaie se déprécie par rapport à celle d’un de nos fournisseurs à l’étranger alors le coût de nos importations va augmenter, et créer un effet inflationniste.
 
B.    <u>====Réduction des coûts grâce à l’appartenance à la zone monétaire</u>:====
 
Les pays peuvent également être motivés à entrer dans une zone grâce à l’effet qu’elle apporte sur la taille du marché et le gain en réputation que cela apporte.
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Un pays qui rentre dans une zone monétaire '''gagne en réputation''', et pourra bénéficier  de l’effet qu’à la zone monétaire. L’adhésion à une zone monétaire demande certaines preuves de convergences des économies et l’acceptation par les autres membres de la zone. Quand  un pays est accepté à rentrer dans une zone monétaire cela signifie qu’il a une certaine stabilité économique, et que les autres pays pensent qu’il ne va pas « handicaper » la zone en lui donnant une mauvaise image. Cela confère une bonne image d’économie stable et forte aux nouveaux pays. Le pays peut donc emprunter sur les marchés à des taux plus bas que si il était isolé, car les prêteurs auront plus confiance à prêter à un pays qui a une monnaie internationale qu’à un pays qui a une monnaie nationale, car la monnaie est plus stable, et ils savent que les autres pays de la zone ne laisseront pas le pays se retrouver en cessation de paiement.
 
=== '''II. Les coûts à participer à une ZMO'''  ===
Bien que l’appartenance à une zone monétaire optimale engendre plus d’avantages que d’inconvénients  pour le pays, il est tout de même intéressant de regarder les coûts.
 
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Les coûts liés à la perte de change et la perte d’autonomie de la politique monétaire vont augmenter si le pays est mal intégré à la zone monétaire.
 
A.    <u>====Perte de l’outil du taux de change</u> : ====
 
Le premier coût résulte du renoncement à la possibilité d’utiliser le taux de change comme un instrument de régulation. Le taux de change lorsqu’il est flexible permet de corriger les problèmes de demandes, de coûts et des prix entre les pays.
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Donc, la perte du taux de change comme instrument de régulation constitue un coût pour un pays appartenant à une zone monétaire, s’il subit un choc asymétrique.
 
B.    <u>====Perte de l’autonomie dans la politique monétaire</u> : ====
 
Le deuxième coût est lié à l’abandon de l’autonomie de la politique monétaire puisque les pays n’ont plus la possibilité de mener la politique monétaire qu’ils veulent, mais applique celle qui leur est dictée par la Banque Centrale de la zone monétaire.
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Pour atteindre ses objectifs, la politique monétaire a plusieurs outils comme la modulation des taux d’intérêt, des réserves obligataires etc. En rentrant dans une zone monétaire un pays renonce à tous ces outils pour stabiliser son économie. Lorsque le taux de change est fixe les efforts pour atteindre les objectifs sont plus difficiles, car le pouvoir de la politique monétaire n’influence plus le PIB. Si les pays d’une même zone n’ont pas au départ la même situation économique, la mise en place de la politique monétaire n’aura pas les mêmes effets et donc ne pourra pas remplir ses objectifs dans tous les pays.
 
C.    <u>====Liés à la transition de l’économie</u> :====
 
Enfin, les coûts liés à la transition du pays dans la zone monétaire optimal sont restreints mais méritent tout de même d’être relevés.
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Donc les coûts résultent du renoncement à la possibilité d’utiliser son taux de change, sa politique monétaire, et à la transition. 
 
=== Chapitre 3 : L'Europe est-elle une ZMO ? ===
'''Le critère de convergence d’économie est-il en adéquation avec la zone euro ?'''
 
Avant qu’un pays puisse rentrer dans la zone euro, il doit se soumettre à un long processus de convergence de son économie qui est décrit dans le Traité de Maastricht. Pour pouvoir prétendre à une entrée dans la zone euro les pays ne doivent pas avoir un taux d’inflation dépassant de plus de 1.5% la moyenne des taux d’inflation des trois meilleures pays de la zone,  « un taux d’intérêt nominal à long terme qui n’excède pas de plus de deux points de pourcentage celui des trois États membres présentant les meilleurs résultats en matière de stabilité des prix »<ref>BCE (2013). L’intégration européenne. Repéré à : [http://www.ecb.europa.eu/ecb/educational/facts/euint/html/ei_005.fr.html]</ref>, déficit budgétaire doit être inférieur à 3 % du PIB, leur dette publique ne doit pas dépasser 60% de leur PIB, etc.
 
=== Conclusion ===
La théorie des zones monétaires optimales détermine les conditions dans lesquelles les changes fixes sont souhaitables. Une zone purement optimale combine la mobilité des facteurs de production, la flexibilité des prix et des salaires, la diversité de la production, le dynamisme commercial entre les membres et homogénéité des préférences, auxquels s'ajoute un mécanisme budgétaire compensatoire; et cela dans l'optique de maintenir le plein-emploi, la stabilité des prix et l'équilibre de la balance des paiements chez les membres.