« Recherche:Le sport travailliste et le pacte germano-soviétique » : différence entre les versions

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Mais si l’Echo renonce, par souci d’indépendance, aux aides financières que ses concurrents perçoivent, il sous-traite pour survivre les articles de ses employés - qui couvrent tous les événements - aux autres publications ; et la page sportive de [[w:La France au Travail|La France au Travail]] lui doit l’essentiel de ses colonnes. Et si Bardel lui-même fuit toute convocation de l’occupant, il doit bien y missionner son personnel. Convoqué début 1942 à un dîner de presse au Lutetia, il charge [[w:Georges Pagnoud|Georges Pagnoud]] et André Le Guellec de cette fastidieuse corvée. Ceux-ci s’efforcent d’arriver en retard mais ont la désagréable surprise d’être attendus devant la porte par des huissiers missionnés pour placer Bardel, le seul patron de presse récalcitrant entre [[w:Otto Abetz|Abetz]] et [[w:Pierre Laval|Laval]]. Comme ils sont deux, on leur fait place puis découvrant au cours de la conversation que Le Guellec est membre de la très fréquentable USGT, les deux larrons tentent de l’enrôler ainsi que son collègue pour encadrer une organisation de jeunesse destinée à promouvoir l’Europe Nouvelle. Epouvanté par cette situation et prévoyant un engrenage incontrôlable, Le Guellec démissionne du journal dès le lendemain pour se perdre dans la foule. C’est ainsi qu’il ne couvrira pas les événements sportifs organisés par l’USGT au bénéfice des jeunes du RNP les 28 juin et 4 juillet 1942.
 
Son collègue Pagnoud n’a pas les mêmes états d’âme. Resté dans le journalisme sportif jusqu’à la Libération il sera installé à la tête des sports de [[w:Miroir Sprint|Miroir Sprint]] et de [[w:Ce soir|Ce soir]] avec l’aval des censeurs de la FSGT Ce qui incite André Le Guellec à se demander encore si tout cela justifiait bien une exclusion et si celle-ci n’est pas plutôt liée à l’aide qu’il a implicitement apporté aux commissaires socialistes en ne s’opposant pas, par son abstention forcée, à la condamnation du pacte germano-soviétique ; le journalisme ne serait qu’un mauvais prétexte, faute d’autres chefs d’accusation. Il n’a pas de mal, preuves en mains, à démontrer à ses juges le 20 Novembrenovembre 1944 son absence aux réunions du 15 Octobreoctobre et du 31 Décembredécembre 1939. Mais solidaire sur le fond, il n’hésite pas à prendre la défense des décisions prises en ces occasions : ''les pouvoirs publics ayant imposé cette contrainte aux associations c’était : signer ou être dissous ... si nous ne l’avions pas fait, vous n’auriez pas l’occasion de vous asseoir maintenant aux places qui vous restaient dues ... et d’y trouver des clubs, des cadres, des installations sportives et des adhérents ... vous avez fait arrêter Roche ; huit jours après il était relâché après avoir réduit toutes vos accusations à néant. Certes il a fallu que nos camarades rusent et composent avec le gouvernement et avec l’occupant. C’était une nécessité pour le sport travailliste et cela n’implique pas qu’il y ait eu compromission''.
 
== Portrait d’un « Kollaborateur » ==