« Recherche:Le sport travailliste et le pacte germano-soviétique » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
Ligne 59 :
== Postface ==
 
Voilà le parcours de ce « Kollaborateurkollaborateur » qui reprendra vite ses activités de dirigeant sportif au sein de l’U.S.A. où il animera encore personnellement l’école de football bien après qu’il soit devenu un industriel cossu. Les nouveaux dirigeants de la FSGTF.S.G.T., poursuivant globalement tous ceux qu’ils estiment être leurs adversaires, tenteront encore de lui attirer quelques ennuis devant des [[w:Commissions d’épuration|Commissions d’Epurationd’épuration]] autrement dangereuses que la sienne mais les libérations qu’il a obtenues et sa forte personnalité le mettront vite hors de cause. Dès 1960, je l’ai côtoyé avec son frère Maurice à l’Office Municipalmunicipal des Sportssports d’Argenteuil où son passé local fut rarement remis en cause par les responsables travaillistes en dépit d’interventions parfois houleuses, voire fracassantes, de sa part.
Sur le plan professionnel, les deux frères Le Guellec lancent en 1945 dans la cave du pavillon familial une petite entreprise artisanale qui se développe à partir de 1960 avec un produit porteur, le stellitage des soupapes de moteurs : André n’a jamais oublié les heures passées dans le laboratoire de nitruration de La Lorraine. L’entreprise revendue en 1997 à la firme américaine Wall-Colmonoy comptait alors quatre unités de production : deux à Argenteuil, une à Lille (Soudanor), une à Strasbourg (Soudalest). Mais à plus 90 ans André Le Guellec, cet ex-P.D.G. formé à La Lorraine dans l’atelier de soudure de son père, restait fort nostalgique des valeurs du sport populaire.
Ligne 65 :
Nous le remercions d’avoir bien voulu nous léguer des archives qui montrent à quel point il est encore difficile et risqué de porter un jugement sur une période si trouble où des attitudes ont pu s’inverser en quelques années. Ceux qui ont condamné en 1939 ce pacte germano-soviétique qui facilitait grandement l’offensive nazie sont aussi ceux qui ont ensuite collaboré pour sauver ce qui leur semblait sauvable ; et ceux qui ont refusé de le condamner au nom d’autres convictions se retrouvent cinq ans plus tard dans le rôle d’accusateurs et de justiciers. Comme nous le confiait avec nostalgie [[w:Maurice Weber|Maurice Weber]], autre grand ancien dirigeant sportif argenteuillais, capitaine de l’[[w:Armée secrète (France)|Armée secrète]] et héros de la Résistance locale qui habitait à quelques centaines de mètres d’André Le Guellec : c’était tellement complexe qu’on ne peut toujours pas dire pourquoi on est tombé du bon côté ; il vaudrait mieux ne plus en reparler.
 
On peut certes condamner aujourd’hui - par ce que l’histoire leur a donné tort - ceux qui, ayant foi en celui qu’on appelait le Père des Peuples, ont refusé de stigmatiser un acte que celui-ci avait ratifié et qui condamnait la France ; on peut certes condamner aujourd’hui - par ce que l’histoire leur a donné tort - ceux qui ont dû composer, maladroitement et parfois trop, avec l’occupant pour assurer la survie de l’institution dont ils avaient pris la charge. Les sportifs travaillistes, comme les autres, ont eu à se débattre au milieu de contradictions et la seule morale qu’on peut tirer de cette histoire, c’est que l’apolitique de service en a fait les frais. Son indépendance d’esprit et l’aura qu’il aurait pu revendiquer ultérieurement au sein du monde sportif ouvrier n’était en effet pas sans risques pour les espoirs révolutionnaires de ses anciens amis. Pour eux, et en dépit des dettes personnelles, botter Le Guellec en touche par ce qu’il se trouvait à la mauvaise place au mauvais moment, c’était bien un devoir politique. LePris de vitesse le 25 août par le soulèvement de la Préfecture et l'avancée de [[w:Chaban-Delmas|Chaban-Delmas]], Rol-Tanguy et le COMACC.O.M.A.C. n’avaient pas pu transformer l’essai lors la libération de Paris ; avec la FSGTF.S.G.T. remobilisée dès le 21 Berthier et le COMAC.O.M.A. se devaient de préserver l’avenir.
 
== Notes ==