« Colonisation et décolonisation/Guerre d'Algérie » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
m Robot : Remplacement de texte automatisé (- Qu'est + Qu’est , - N'importe + N’importe , - d'outils + d’outils , - aujourd'hui + aujourd’hui , - d'euros + d’euros )
m WPCleaner v1.41 - Corrigé avec P:CS (Caractères de contrôle - Ponctuation avant une référence)
Ligne 17 :
<br />Articles connexes : {{w|Conquête de l'Algérie par la France}} et {{w|Algérie française}}.
 
Avec la [[w:Constitution du 27 octobre 1946|Constitution de 1946]], toutes les [[w:Liste des colonies françaises|colonies françaises]] deviennent des [[w:Département et région d'outre-mer|départements]] ou des [[w:Territoire d'outre-mer (France)|territoires d'outre-mer]]  ; tous les habitants deviennent des citoyens français, mais divisés en deux [[w:Collège électoral|collèges]]. Dans les [[w:Départements français d'Algérie|départements algériens]] créés dès 1848, il y a en 1947 un million de citoyens du premier collège (les  «  {{w|Pieds-Noirs}} » à [[w:Code civil (France)|statut civil de droit commun]]) et huit millions de citoyens du second collège (les musulmans à [[w:Statut juridique des indigènes d'Algérie|statut civil coranique]]), chaque collège ayant autant de représentants à l’[[w:Statut de 1947|Assemblée algérienne]]. Les collèges sont supprimés en 1956 ({{w|loi-cadre Defferre}}), mais seulement en 1958 pour l'Algérie.
 
{{citation |titre={{w|Ferhat Abbas}}, ''Le Manifeste du peuple algérien adressé aux autorités françaises'', Alger, {{nobr|10 février 1943}}
|contenu=Politiquement et moralement, cette colonisation ne peut avoir d’autre concept que celui de deux sociétés étrangères l'une à l'autre. Son refus systématique ou déguisé de donner accès, dans la cité française, aux Algériens musulmans a découragé tous les partisans de la politique d'assimilation étendue aux autochtones. Cette politique apparaît aujourd'hui, aux yeux de tous, comme une chimère inaccessible, une machine dangereuse mise au service de la colonisation.
 
Désormais deux Algérie coexistent et se juxtaposent […]  :
<br />Colonie française  : {{unité|700000|Européens}} (Français d'origine ou étrangers naturalisés par le décret du 26 juin 1889) et {{unité|130000|Algériens}} israélites francisés par le décret Crémieux du 23 octobre 1870. Au total 830000 citoyens exerçant la pleine souveraineté en Algérie.
<br />Algérie musulmane  : {{unité|8300000|Arabo-Berbères}}, définis par le sénatus-consulte de 1855 «  indigènes musulmans sujets français  » et maintenus jusqu'à nos jours à l'état de vaincus et d'assujettis. Ces indigènes sont pourtant soumis à toutes les obligations des Français, y compris le service militaire obligatoire. […]
 
Le président Roosevelt, dans sa déclaration faite au nom des Alliés, a donné l’assurance que, dans l'organisation du monde nouveau, les droits de tous les peuples, grands et petits, seraient respectés. Fort de cette déclaration, le peuple algérien demande dès aujourd’hui […]  :
<br />a. La condamnation et l'abolition de la colonisation, c’est-à-dire de l’annexion et de l’exploitation d’un peuple par un autre peuple. Cette colonisation n’est qu’une forme de l’esclavage individuel du Moyen Âge.
<br />b. L'application pour tous les pays, petits ou grands, du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes.
Ligne 36 :
Cette société inégalitaire et la montée du {{w|nationalisme arabe}} favorisent la naissance de mouvements algériens militant d’abord pour l'égalité, puis pour l'autonomie ou l'indépendance. La violence monte : par exemple une manifestation nationaliste est violemment [[w:Massacres de Sétif et Guelma|réprimée le 8 mai 1945 à Sétif et Guelma]] dans le {{w|Constantinois}} ; cette répression fait plusieurs milliers de victimes.
 
En octobre 1954, un mouvement appelé [[w:Front de libération nationale (Algérie)|Front de libération nationale]] (FLN) est créé, regroupant les indépendantistes. Le 1{{er}} novembre 1954, sa [[w:Armée de libération nationale (Algérie)|branche armée]] lance une vague d'attentats dans toute l'Algérie ; cet événement est appelé la «  {{w|Toussaint rouge}}  », il marque le début des combats.
<br />Article connexe : {{w|Mouvement national algérien}}.
 
Ligne 47 :
 
[[Fichier: 1956-05-21 France Digs in For Total War in Algeria.ogv|thumb|upright=1.5|Actualités américaine du 21 mai 1956.]]
L'action des groupes nationalistes algériens entraine un déploiement massif de l'Armée française (y  compris le [[w:Service militaire en France|contingent]], qui y fait son service à partir de 1956) et par la répression policière  : les indépendantistes ont alors recours à la {{w|guérilla}}, aux assassinats, aux attentats à la bombe, à l'extorsion et à la terreur. S'y rajoutent les luttes internes entre nationalistes (FLN contre [[w:Mouvement national algérien (Guerre d'Algérie)|MNA]] ou [[w:Parti communiste algérien|PCA]], la {{w|bleuite}} et les purges internes).
 
En réponse, l'Armée française [[w:État de siège (France)|reçoit les pouvoirs de police]] pour mener des « opérations de pacification » (assistance sociale, propagande, [[w:Section administrative spécialisée|sections administratives spécialisées]]) et de contre-guérilla (quadrillages, renseignement, embuscades et [[w:Camp de regroupement|camps de regroupement]]). Lors de la {{w|bataille d'Alger}} en 1957, les militaires démantèlent les réseaux de poseurs de bombes en pratiquant massivement des tortures et des exécutions.
Ligne 53 :
 
== Indépendance ==
L'accès à l'indépendance de l'Algérie peut être qualifiée de «  douloureuse  ». L'agitation des partisans du maintien de l'{{w|Algérie française}}, soutenus par une partie de l'armée et dans un climat proche de la guerre civile, entraîne le retour de {{w|Charles de Gaulle}} au pouvoir en mai 1958. Celui-ci obtient de l'Assemblée les pleins pouvoirs et rassure les Pieds-Noirs et les militaires (« Vive l'Algérie française ! » le 6 juin à Alger), mais finit par penser que la décolonisation devient inévitable.
 
Mais de Gaulle finit par évoquer le droit des Algériens à l'autodétermination (discours du 16  septembre 1959), ce qui entraine à Alger d’abord la «  {{w|semaine des barricades}}  » (insurrection de civils et de réservistes) en janvier 1960, ensuite le «  {{w|putsch des Généraux}}  » en avril 1961 (nouvelle tentative de coup d'État militaire) et enfin les attentats de l'OAS ({{w|Organisation armée secrète}}).
 
Les {{w|Accords d'Évian}} signés entre le gouvernement français et le [[w:Gouvernement provisoire de la République algérienne|gouvernement provisoire algérien]] (GPRA, issu du [[w:Front de libération nationale (Algérie)|FLN]]) le 18 mars 1962, [[w:Référendum sur les accords d'Évian|ratifiés par référendum en France métropolitaine]] puis [[w:Référendum d'autodétermination de l'Algérie|en Algérie]], conduisent à la proclamation de l'indépendance de l'Algérie le 5 juillet 1962. Mais le même jour à Oran, des dizaines de {{w|Pieds-Noirs}} sont assassinés ({{w|Massacre du 5 juillet 1962}}) ; pris de panique ils se réfugient massivement en métropole. Également une campagne d'élimination des {{w|harki}}s (Algériens musulmans rattachés à des unités combattantes de l'armée française) s'engage. Les harkis sont abandonnés par la France : seules {{unité|43000|personnes}} parviennent à fuir et sont installées en France dans des camps.
Ligne 61 :
 
== Tensions actuelles ==
Cinquante ans après, l'indépendance de l'Algérie est l’objet d'une [[w:Concurrence des victimes|guerre des mémoires]] entre les deux points de vue français ou algérien  :
* ce sont les «  évènements  » puis la «  guerre d'Algérie  » ou la «  guerre d'indépendance  »  ;
* les morts du FLN sont des «  fellaghas terroristes  » ou des «  martyrs de la résistance  »  ;
* les harkis sont des «  supplétifs de l'armée  » ou des «  traîtres collaborateurs  », etc.
 
{{citation |titre={{w|Loi française du 23 février 2005 portant reconnaissance de la Nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés}}<ref>{{lien web|url=http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000444898 |titre=Loi n° 2005-158 du 23 février 2005 |site=http://www.legifrance.gouv.fr/ }}.</ref>
Ligne 72 :
 
Article 4. […] Les programmes scolaires reconnaissent en particulier le rôle positif de la présence française outremer, notamment en Afrique du Nord, et accordent à l'histoire et aux sacrifices des combattants de l'armée française issus de ces territoires la place éminente à laquelle il ont droit. […]}}
NB  : cette loi est suivie du décret n°  2006-160 du 15 février 2006<ref>{{lien web|url=http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000264006 |titre=Décret n° 2006-160 du 15 février 2006 |site=http://www.legifrance.gouv.fr/ }}.</ref> portant abrogation du deuxième alinéa de l’article 4 de la loi n°  2005-158 du 23 février 2005.
 
{{citation |titre=Un génocide de l'identité algérienne ?<ref>{{lien web|url=http://lci.tf1.fr/monde/2006-04/bouteflika-denonce-genocide-identite-algerienne-par-france-4898708.html |titre=Bouteflika dénonce un génocide de l'identité algérienne par la France |site=http://lci.tf1.fr/ }}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=http://fr.allafrica.com/stories/200604180371.html |titre=Algérie: Sur le tombeau de Massinissa : Bouteflika dénonce le «génocide de l'identité» algérienne par la France coloniale |site=http://fr.allafrica.com/ }}.</ref> ?
|contenu=En visite depuis dimanche dans la région de Constantine, le Président algérien a de nouveau dénoncé les effets négatifs de la colonisation française de l'Algérie, de 1830 à 1962. Dans une interview accordée lundi à la télévision publique algérienne, près du tombeau du roi Massinissa à El Khroub, Abdelaziz Bouteflika a estimé que «  la colonisation a réalisé un génocide de notre identité, de notre histoire, de notre langue, de nos traditions  ». «  Nous ne savons plus si nous sommes des Amazighs, des Arabes, des Européens ou des Français  », a-t-il précisé, en citant des expressions de l'arabe algérien truffées de mots français.}}
NB  : le roi {{w|Massinissa}} est le premier roi de {{w|Numidie}} dans l'Antiquité, un des alliés de Rome contre Carthage lors de la {{w|deuxième guerre punique}}. Son mausolée se trouve à Soumâa El-Khroub, près de {{w|Constantine}}, l'ancienne {{w|Cirta}} (capitale du royaume de Numidie). Il est devenu un symbole de l'indépendance [[w:Berbères|berbère]] («  berbère  » s'écrit ⴰⵎⴰⵣⵉⵖ Amazigh, au pluriel ⵉⵎⴰⵣⵉⵖⴻⵏ Imazighen), algérienne (une ville nouvelle du nom de Massinissa a été construite à côté de sa tombe) et au-delà de toute l'Afrique face aux interventions européennes («  l'Afrique appartient aux Africains  »).
 
{{citation |titre=Proposition de loi du 29 avril 2010, présentée par {{w|Thierry Mariani}}<ref>{{lien web|url=http://www.assemblee-nationale.fr/13/propositions/pion2477.asp |titre=Proposition de loi n° 2477 du 29 avril 2010 |site=http://www.assemblee-nationale.fr/ }}.</ref>
|contenu=Article unique. La France reconnait les souffrances subies par les citoyens français d’Algérie victimes de crimes contre l'humanité commis du 19 mars 1962 au 31 décembre 1963 du fait de leur appartenance ethnique, religieuse ou politique. }}
NB  : la proposition de loi Mariani a été refusée par l'Assemblée nationale française.
 
À lire :