« Psychanalyse & Robotique » : différence entre les versions

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== La vie d’Isaac Asimov ==
[[Fichier:Isaac.Asimov01.jpg|vignette|435x435px363x363px|gauche]]
Asimov est né le 1er Janvier 1920 en Russie et mort le 6 Avril 1992 à New York.
Issu d’une famille juive, il émigre avec ses parents aux Etats-Unis à l’age de 3 ans.
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Il est atteint d’une véritable frénésie, une boulimie de création littéraire.
 
En ce qui concerne la Science-fiction, l’œuvre d’Asimov est considérée comme un des classiques de l’âge d’Or de la Science-fiction, qui commence à la fin des années 30 et réunit les auteurs précurseurs de ce genre littéraire (Asimov, Lovecraft, …) dans des pulps (Amazing Stories, Astounding Stories, …) ; dans un contexte d’après-guerre.[[Fichier:Science Museum - Robots - Metropolis (32781591336).jpg|vignette|400x400px]]
 
[[Fichier:Gerome pygmalion-galatee.jpg|vignette|499x499px]]Bien qu’issu d’une tradition familiale juive, Asimov est athée et rationaliste.
 
Son ego est sur-développé, mais son tempérament est adouci par un profond humanisme et un grand sens de l’humour.
Asimov s’est distingué par ses prises de positions progressistes.
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Pour Asimov, les styles tourmentés ne font que rebuter le lecteur.
Son style est donc très simple, et seule l’histoire est mise en avant dans ses romans, qui se basent sur des dialogues entre protagonistes.
 
Avec un souci constant de clarté, il met à l’épreuve l’esprit hypothético-déductif du lecteur, avec toujours beaucoup d’humour.[[Fichier:Cadmo luchando con el dragón Cadmus fighting the dragon.jpg|vignette|429x429px|gauche]]
[[Fichier:Golem figure.jpg|gauche|vignette|292x292px]]Nous retrouvons deux grands thèmes dans son œuvre : Les robots et Fondation.
 
[[Fichier:Golem figure.jpg|gauche|vignette|292x292px]]Nous retrouvons deux grands thèmes dans son œuvre : Les robots et Fondation.
 
== Les robots ==
[[Fichier:Science Museum - Robots - Metropolis (32781591336).jpg|vignette|400x400px|gauche]]
Le mot « robotique » est attribué à Isaac Asimov, qui l’employa pour la 1ère fois en 1942 dans la nouvelle « Run around ».
 
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Dans ce mythe, la Création est militaire, inspirée par la puissance féconde de la créature mythologique, le Dragon, dont les dents sont plantées dans la matrice, la Terre. La Création devient utile, le robot n’est pas loin.
* Mythe de Pygmalion, un sculpteur qui tomba amoureux de l’œuvre de son ciseau, la statue Galatée, à laquelle Aphrodite accorda la vie.
[[Fichier:Cadmo luchando con el dragón Cadmus fighting the dragon.jpg|vignette|429x429px]]Ici, c’est l’identité de l’être humain qui est en jeu, au travers des projections sur l’Autre, Création artistique et objet sexuel, mais aussi roche sans émotions sublimée par l’action divine. La Création et l’Identité humaine sont deux thèmes centraux explorés par le Robot, que Pygmalion réunit.
 
Ici, c’est l’identité de l’être humain qui est en jeu, au travers des projections sur l’Autre, Création artistique et objet sexuel, mais aussi roche sans émotions sublimée par l’action divine. La Création et l’Identité humaine sont deux thèmes centraux explorés par le Robot, que Pygmalion réunit.
* En mythologie classique, le Dieu des forges, Vulcain ou Héphaïstos créa des serviteurs mécaniques, certains intelligents, d’autres esclaves dorés, d’autres encore en forme de tables tripodes utilitaires mues par leur propre énergie.
 
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Le Golem représente la Création humaine, et change les rôles : l’être humain devient le Créateur et quitte le statut de créature.
Il se transcende par l’acte créatif, car celui-ci est réservé à Dieu. L’humain se fait volonté, action, forme de la créature passive, boue, matière, Terre. Ici, c’est la transcendance de l’humain qui apparaît liée à la Création, tout comme le thème du Robot explore le dépassement des limites humaines par le progrès.
[[Fichier:LeonardoGerome pygmalion-Robot3galatee.jpg|vignette|400x400px499x499px]]
=== Renaissance : ===
[[Fichier:Leonardo-Robot3.jpg|vignette|400x400px]]
[[Fichier:Duck of Vaucanson.jpg|gauche|vignette|280x280px]]
Léonard de Vinci réalise le 1er schéma d’un robot humanoïde vers 1495. C’est le dessin d’un chevalier mécanique capable de se lever, balancer les bras, bouger la tête et la mâchoire, issu de recherches anatomiques.
 
Aux XVIII ème et XIX ème siècles :[[Fichier:Golem figure.jpg|vignette|292x292px]]. Le premier robot opérationnel connu est construit par Jacques de Vaucanson en 1738, c’est un androïde flûtiste.
Aux XVIII ème et XIX ème siècles :
 
. Le premier robot opérationnel connu est construit par Jacques de Vaucanson en 1738, c’est un androïde flûtiste.
 
Il déclenche une vague littéraire sur les automates humanoïdes :
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En effet, le Robot est Volonté de puissance, car il représente un mode de description du réel : l’explication causale et scientifique, matérialiste.
Le Robot symbolise le futur en progrès, et donc le devenir.
Le Robot s’interroge sur l’identité du vivant, sur ses émotions et son existence.[[Fichier:Automates VaucansonLeonardo-Robot3.jpg|vignette|450x450px400x400px]]Il prend des consonances psychologiques (un patient peut être « normal » ou « malade », comme un robot est « normal » ou « dys-fonctionnel » ?), morales ( le robot est avant tout utilitaire, il n’est ni bien ni mal, mais utilité toujours fonctionnelle.), politiques ( les robots peuvent ils se libére
 
r de leur Créateur et se rebeller contre lui ?). Le Robot induit l’éducation des instincts animaux, par leur négation, leur conditionnement ou leur formatage. Il est aussi l’expression de principes économiques : l’industrialisation, les chaînes de montages, induisant une réflexion philosophique et politique sur la nature et l’identité humaine. L’humain est il autre chose qu’un travailleur ? Quel est son rôle dans la société et dans le devenir de la société ? De même, le Robot est un Eternel Retour, car il est une puissance créatrice créée elle-même par un créateur humain transcendé, lui-même créé par Dieu, le Créateur originel. Le robot symbolise une force créatrice qui se perpétuerait à travers les âges sous différentes formes, qui reviendrait éternellement afin de créer l’humain, puis la créature ou la création de l’humain, et enfin la fonction, l’utilité créatrice du Robot. Dès lors, la question de l’identité surgit : qui est le robot ? L’humain, le serviteur ? Dieu, le Créateur ? Le robot représente-t-il le principe d’action et de volonté du Créateur efficace, masculin, ou celui de matière, de passivité de la Créature utilitaire, féminine ?[[Fichier:Frankenstein, pg 7.jpg|vignette|500x500px]]
 
r de leur Créateur et se rebeller contre lui ?). Le Robot induit l’éducation des instincts animaux, par leur négation, leur conditionnement ou leur formatage. Il est aussi l’expression de principes économiques : l’industrialisation, les chaînes de montages, induisant une réflexion philosophique et politique sur la nature et l’identité humaine. L’humain est il autre chose qu’un travailleur ? Quel est son rôle dans la société et dans le devenir de la société ? De même, le Robot est un Eternel Retour, car il est une puissance créatrice créée elle-même par un créateur humain transcendé, lui-même créé par Dieu, le Créateur originel. Le robot symbolise une force créatrice qui se perpétuerait à travers les âges sous différentes formes, qui reviendrait éternellement afin de créer l’humain, puis la créature ou la création de l’humain, et enfin la fonction, l’utilité créatrice du Robot. Dès lors, la question de l’identité surgit : qui est le robot ? L’humain, le serviteur ? Dieu, le Créateur ? Le robot représente-t-il le principe d’action et de volonté du Créateur efficace, masculin, ou celui de matière, de passivité de la Créature utilitaire, féminine ?[[Fichier:Frankenstein,Duck pgof 7Vaucanson.jpg|vignette|500x500px280x280px]]
=== XXème siècle : ===
La technologie arrive au point où l’on peut prédire des créatures mécaniques non ludiques. Les réponses littéraires au concept de robot, qui suscite la crainte que les humains soient remplacés par leur propre création apparaissent.
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. La pièce tchèque de Karel Capek à l’origine du mot « robot » introduisit le concept d’une chaîne de montage pilotée par des robots qui tentent de construire d’autres robots.
Le terme « robot » prend ainsi une consonance économique et philosophique, et symbolise l’être humain face à l’absurdité de l’existence moderne.[[Fichier:Automates Vaucanson.jpg|vignette|450x450px]]Au cinéma, le robot a fait parler de lui dans des films comme Metropolis<ref>[https://m.youtube.com/watch?v=64Bom8MEiq0 Voir en ligne]</ref>, Star Wars, Blade Runner, Terminator.
[[Fichier:Terminator.JPG|vignette|400x400px]]
Au cinéma, le robot a fait parler de lui dans des films comme Metropolis<ref>[https://m.youtube.com/watch?v=64Bom8MEiq0 Voir en ligne]</ref>, Star Wars, Blade Runner, Terminator.
 
Le film I Robot, sorti en 2004, s’inspirait directement de l’ouvre d’Asimov, mais prend des libertés scénaristiques l’éloignant considérablement de la pensée d’Asimov.
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Définition du Petit Larousse 2003 :
 
1. Dans les œuvres de Science-fiction, machine à l’aspect humain, capable de se mouvoir, d’exécuter des opérations, de parler.[[Fichier:Frankenstein, pg 7.jpg|vignette|500x500px]]
 
Il est remarquable d’observer que le sens littéraire, science-fictionnel, est donné en premier lieu, de par l’antécédence de l’imagination des écrivains sur les réalisations scientifiques.
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Ce sens est essentiel pour comprendre la portée du symbole du robot.
Il permet de comprendre le robot comme une métaphore de l’humain moderne.[[Fichier:Terminator.JPG|vignette|400x400px]]Les clones, même s’ils ne sont pas des robots, réactualisent le thème de l’opposition entre la créature et son créateur.
 
Les clones, même s’ils ne sont pas des robots, réactualisent le thème de l’opposition entre la créature et son créateur.
 
Asimov se révolte contre toutes les histoires de créatures se rebellant contre leur créateur, et va à contre-courant de la tendance à considérer les robots comme une menace.<blockquote>« L’idée me vint de robots construits comme de simples produits industriels par des ingénieurs pragmatiques. Ils seraient donc pourvus de sécurités pour ne pas devenir une menace, et conçus pour des tâches spécifiques, de sorte qu’aucune émotion ne devrait interférer dans leur fonctionnement. »</blockquote>Le cycle des robots, cycle de plusieurs millénaires d’histoire imaginaire, cohérent dans son ensemble, est composé de 35 nouvelles et 16 romans.