« Psychanalyse & Robotique » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
Epeclect (discussion | contributions)
Aucun résumé des modifications
Epeclect (discussion | contributions)
Aucun résumé des modifications
Ligne 82 :
=== XVIIIème et XIXème siècles : ===
[[Fichier:Golem figure.jpg|vignette|292x292px|Le Golem de Prague, figurine, Martin Pauer, 2007]]
* Le premier robot opérationnel connu est construit par Jacques de Vaucanson en 1738, c’est un androïde flûtiste. Il déclenche une vague littéraire sur les automates humanoïdes : ''L’homme épingle'' d’Hermann Mac Coolish Rotenberg Caistria en 1809 raconte l’histoire d’un homme qui désire se transformer en robot par amour pour sa machine à coudre. ''L’homme au sable''<ref>''L'homme au sable'', E.T.A. Hoffmann, 1817 ([[s:L’Homme_au_sable|Lire en ligne]])</ref> de l'écrivain romantique Ernest Théodore Amadeus Hoffmann, paru en 1817, décrit une femme mécanique à l’allure de poupée. ''The Huge Hunter, or the Steam Man of the Prairies''<ref>(en) ''The Huge Hunter, or the Steam Man of the Prairies'', Edward S. Ellis, 1865([[wikisource:The_Huge_Hunter|lire en ligne]])</ref> d’Edward S. Ellis en 1865 exprime la fascination américaine de l’industrialisation. Citons également ''L’homme électrique'' de Luis Senarens paru en 1885.
 
* Parallèlement, Nietzsche élabore une théorie du surhomme. Il est possible de voir dans le robot une expression du surhomme, de par la volonté de l’esprit moderne à dépasser les limites matérielles du corps et de l’esprit humain par le progrès scientifique, à transcender l’humain par l’outil mécanique et le calcul électronique. En effet, le Robot est Volonté de puissance, car il représente une fonctionnalité pure et un mode de description du réel : l’explication causale et scientifique, matérialiste. Le Robot symbolise le futur en progrès, et donc le devenir. Le Robot nous interroge sur l’identité du vivant, sur ses émotions et son existence.
Ligne 92 :
 
La pièce tchèque de Karel Capek à l’origine du mot « robot » introduisit le concept d’une chaîne de montage pilotée par des robots qui tentent de construire d’autres robots.
Le terme « robot » prend ainsi une consonance économique et philosophique, et symbolise l’être humain face à l’absurdité de l’existence moderne.[[Fichier:Automates Vaucanson.jpg|vignette|450x450px|Les automates de Vaucanson, gravure tirée de l'''Histoire des jouets'' par Henri René D'Allemagne, Librairie Hachette, 1902 ([https://archive.org/stream/histoiredesjouet00alle/histoiredesjouet00alle#page/n335/mode/1up lire en ligne])]]Au cinéma, le robot a fait parler de lui dans des films comme ''Metropolis''<ref>''Metropolis'', Fritz Lang, 1927 ([https://m.youtube.com/watch?v=64Bom8MEiq0 Voir en ligne])</ref> de Fritz Lang sorti en 1927, Star Wars, Blade Runner ou Terminator.
 
Le film I Robot, sorti en 2004, s’inspirait directement de l’ouvre d’Asimov, mais prend des libertés scénaristiques l’éloignant considérablement de la pensée d’Asimov.
Ligne 117 :
Ce sens figuré est essentiel pour comprendre la portée du symbole du robot. Il permet de comprendre le robot comme une métaphore de l’humain moderne.[[Fichier:Terminator.JPG|vignette|400x400px|Terminator, [[flickruser:50826080@N00|stephen bowler]], photographie d'après figurine, 2007]]
* Les clones, même s’ils ne sont pas des robots, réactualisent par exemple, au cinéma ou dans la littérature, le thème de l’opposition entre la créature et son créateur. Asimov se révolte contre toutes les histoires de rébellion des créatures contre le créateur, et va à contre-courant de la tendance à considérer les robots comme une menace.
<blockquote>« L’idée me vint de robots construits comme de simples produits industriels par des ingénieurs pragmatiques. Ils seraient donc pourvus de sécurités pour ne pas devenir une menace, et conçus pour des tâches spécifiques, de sorte qu’aucune émotion ne devrait interférer dans leur fonctionnement. »</blockquote>Ce positionnement éthique d'Isaac Asimov justifie notre classement de son œuvre parmi les approches robotiques du 21ème siècle, du fait de l'anticipation dont il a fait preuve. En effet, cette position fait encore référence de nos jours, comme le montre la référence à Isaac Asimov faite en 2016 par Laurence Devillers, professeure en Informatique à Paris-Sorbonne, chercheuse au Laboratoire d'informatique pour la mécanique et les sciences de l'ingénieur (Limsi) du CNRS et membre de la Commission de réflexion sur l'Éthique de la Recherche en sciences et technologies du Numérique d'Allistene (CERNA) qui a participé au rapport de l’Ethique de la recherche en robotique (2014)<ref>Ethique de la recherche en robotique, ALLISTENE, 2014 ([http://cerna-ethics-allistene.org/digitalAssets/38/38704_Avis_robotique_livret.pdf lire en ligne])</ref>.<blockquote>''"La société savante mondiale IEEE, d’origine américaine, a pris la décision de lancer l’initiative d’une charte éthique sur les machines autonomes intelligentes telles que les robots et travaille sur les normes et standards"''<ref>''Oubliez les lois d'Asimov : le robot assistant de vie devra répondre à 5 commandements,'' Dominique Leglu, Sciences et Avenir, 2016 ([https://www.sciencesetavenir.fr/high-tech/robot/oubliez-les-lois-d-asimov-le-robot-assistant-de-vie-devra-repondre-a-5-commandements_104992 lire en ligne])</ref></blockquote>Laurence Devillers propose cinq commandements du robot en s'inspirant des trois lois de la robotique formulées par Isaac Asimov :<blockquote>''<nowiki>"Premier commandement : tu ne divulgueras pas mes données à n’importe qui. Deuxième commandement : tu pourras oublier [quelque chose] si je te le demande. Troisième commandement : tu apprendras et suivras les règles de la société. Quatrième commandement : tu seras loyal et capable d’expliquer tes décisions. Enfin, le cinquième, tu seras bienveillant et utile. Et pourquoi pas, doué d’un peu d’humour !"</nowiki>''</blockquote>Raja Chatila, directeur de l’Institut des systèmes intelligents et de robotique (université Pierre et Marie Curie, CNRS) a été nommé président du Comité exécutif IEEE de cette ''"Initiative pour l’éthique des systèmes autonomes"'' (''The Global Initiative for Ethical Considerations in the Design of Autonomous Systems)'' en avril 2016. Les politiques ne sont pas pas en reste, avec la demande déposée le 16 février 2017 par le Parlement Européen pour que la Commission Européenne définisse des normes juridiques et éthiques applicables aux robots.<ref>''Robots : l'Europe veut leur imposer des règles,'' Sciences et Avenir, 2017 ([https://www.sciencesetavenir.fr/high-tech/robot/robots-l-europe-veut-imposer-des-regles-a-leur-utilisation_110634 lire en ligne])</ref> La résolution déposée par la députée social-démocrate luxembourgeoise Mady Delvaux a été adoptée par 396 voix contre 123 et 85 abstentions, en s'appuyant sur le constat des développements de l'intelligence artificielle (IA) dans les domaines de la voiture autonome, des drones, des robots médicaux ou des soins à la personne. D'après les données de la Fédération internationale de la robotique, les ventes de robots ont augmenté en moyenne de 17% par an entre 2010 et 2014 et le nombre de demandes de brevets dans ce domaine a triplé entreen 2007dix et 2017ans.
 
Des principes éthiques fondamentaux pourraient interdire la conception de robots susceptibles d'attenter à la sécurité ou à la dignité des humains. Les problèmes de responsabilité posés par l'intelligence artificielle en cas d'accident ou de dysfonctionnement, pourraient nous amener à doter les robots d'une immatriculation, d'une boîte noire et d'imposer à leurs détenteurs la souscription d'une assurance obligatoire. La création d'une personnalité juridique spécifique aux robots complexes permettrait de les considérer ''"comme des personnes électroniques responsables de réparer tout dommage causé à un tiers"''. La résolution du Parlement Européen invite également la Commission à se prononcer sur les conséquences sociales du développement de la robotique avec le risque de ''"concentrer de manière importante les richesses et le pouvoir entre les mains d'une minorité"''. La proposition d'un impôt sur le travail des robots pour financer la protection sociale des travailleurs a été rejetée par une majorité de droite.