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== Introduction ==
 
Le 11 janvier 2011, je suis parti pour [[w:Salvador de Bahia|Salvador de Bahia]], au Brésil, pour mon mémoire de fin de master en [[w:anthropologie|anthropologie]]. J’ai eu pour idée de départ de m'investir dans une [[w:observation participante|observation participante]], au sein d'un réseau mondial de rencontre et d'entraide pour l'hébergement appelé [[w:Couchsurfing|CouchSurfing]]. Ce réseau permet à ses membres, souvent des touristes mais pas uniquement, d'entrer en contact via Internet avec les autres membres de la communauté vivant dans les endroits qu’ils visitent. Les demandes de rencontre et d'hébergement au sein de la communauté se font via le site http://www.couchsurfing.org. Sur la page d’accueil, on peut lire le slogan : « Participez à la création d'un monde meilleur, canapé après canapé<ref> http://www.couchsurfing.org/index.html</ref> ! ». Comme le réseau s'organise aussi en groupes géographique, j’ai eu pour idée de partager la vie communautaire du groupe de Salvador da Bahia, composé de plus de deux mille membres<ref> http://www.couchsurfing.org/group.html?gid=1167)</ref>.
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Tout ceci rappel la [[wikt:théorie|théorie]] élaborée à partir des observations réalisées dans les années [[w:1940|1940]] par le psychologue [[w:Abraham Maslow|Abraham Maslow]] sur la [[w:pyramide des besoins de Maslow|hiérarchie des besoins]]. Elle fut présentée dans une récente traduction française dans l'ouvrage intitulé : ''Devenir le meilleur de soi-même. Besoins fondamentaux, motivation et personnalité {{Référence Harvard|Maslow|2008}}''. Cette théorie est souvent schématisée de façon [[wikt:statique|statique]] et [[wikt:abuser|abusive]] par une pyramide des besoins dans laquelle apparaissent, de la base au sommet, les besoins - [[w:physiologie|physiologiques]] - de sécurité - d'appartenance et d'amour - d'estime - d'accomplissement de soi. Considérer les besoins de l'être humain en termes d'abri, pourrait donc apparaître comme une composante de la théorie de Maslow dans laquelle existerait une dynamique d'interdépendance et d'interrelation d'un abri à un autre.
 
== Méthodologie ==
 
=== Un abri pour mes données de terrain ===
 
[[Fichier:Bonfim J.png|thumb|Photo n<sup>o</sup>1: Image du christ exhibée en face de l'église Nosso Senhor de Bonfim le jour du « Lavagem do Bonfim ».|upright=1.2]]
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Pour terminer ce chapitre, il me reste à signaler que j’ai prix pour méthode de retranscrire tous mes entretiens enregistrés au dictaphone, directement du portugais vers le français en incorporant dans le texte un système d'indexation me permettant de retrouver facilement dans le fichier son originale la partie originale transcrite si un retour à la source primaire d'information était nécessaire. Le logiciel libre de retranscription Transcriber<ref> http://trans.sourceforge.net</ref> me fut très utile pour accomplir cette tâche. Par souci d'exactitude et pour les personnes qui ont la chance de pouvoir lire le portugais, toutes les citations utilisées dans ce travail seront écrite dans un premier temps et entre guillemet en portugais, pour être ensuite traduite entre parenthèses et par mes soin en français. Pour des raisons éthiques, l'identité des personnes rencontrées sur mon terrain et citées dans ce travail sera dissimulée sauf s'il y a eu un accord explicite sur la divulgation de l'identité. Pour garder une certaine dynamique de récit, des prénoms de substitution ont été utilisés pour remplacer les prénoms réels non divulgués. Cela dit, Omara, mon informatrice principale avec qui j’ai gardé contact via l'espace en ligne Facebook, a accepté que j'utilise son vrai prénom.
 
=== Un terrain non préparé ===
 
Si j’ai rencontré tant de difficultés en ce début de voyage, c’est en grande partie parce que des impératifs de dernière minute m'ont empêché de préparer correctement mon départ. Beaucoup de gens se sont étonnés en effet de me voir partir, ou de me voir arriver sans aucun contact sur place, ni même une adresse où loger. De plus pour seul bagage, j’avais un sac à dos d'à peine dix kilogrammes. Les CouchSurfers que j’ai rencontrer étaient souvent bien plus chargé que moi, et préparaient leurs voyages bien à l'avance en s'assurant d’être reçus par d'autres CouchSurfers là où ils se rendent, tout en prévoyant les désistements.
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J'en fini par conclure qu'un terrain d'étude anthropologique n'a rien à voir avec un séjour de vacances, et que l'une des satisfaction que l’on en retire est peut-être de pouvoir témoigner avec autant de détailles et de références possible tous d'une réalité qui jamais ne sera figurera dans les revues touristiques. J'étais parti pour faire un travail de terrain en anthropologie et cela m'a permis de découvrir de nouvelles souffrances liée à la discipline. C'était bel et bien la le but de l'exercice, un réel apprentissage gratifier par une meilleur compréhension de l’être humain et des communautés humaines.
 
== Un abri physique ==
 
[[Fichier:Sans_abri2_Salvador.JPG|thumb|Photo n<sup>o</sup>6: Femme enceinte sans-abri couchée sur le trottoir d'une rue de Salvador de Bahia.|upright=1.2]]
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Cette situation suscita une nouvelle réflexion par rapport au besoin de l'être humain. L'abri physique que j’avais trouvé ne suffisait pas à mon bonheur ni à donner un sens à ma venue au Brésil. Il me fallait trouver un autre abri. J'avais trouvé dans cette maison une sécurité physiquement, il me manquait maintenant un endroit où je puisse m'épanouir dans une vie sociale qui me donnerait matière à réflexion pour mon travail d'anthropologie.
 
== Un abri social et affectif ==
 
[[Fichier:Oficina Artes.JPG|thumb|Photo n<sup>o</sup>11: Façade de l'« oficina de artes ».|upright=1.2]]
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Pour moi aussi l'Oficina de Artes était aussi devenu un abris social et affectif. Ce fut un lieu où je pouvais me sentir bien, même si après avoir résolu mes sauvegardes d'information, il me restait toujours la difficulté de vivre loin de la personne que j'aimais. Je trouvais dans ce lieu un sens à ma venue au Brésil en tant qu'anthropologue puisque l'endroit était propice à la réalisation de mon travail de terrain qui devait impérativement être l'observation d'une communauté sur base d'une observation participante. Et c’est ainsi qu'au fil de mes observations, j'en suis arrivé un jour à me poser cette question : Comment Omara pouvait-elle rester aussi souriante, accueillante, généreuse, autrement dit si épanouie, alors qu'elle vivait seule entouré de jeunes dont elle me dit un jour en blaguant « Eu tenho qu'administrar o hormônio da juventude » (Je dois gérer les hormones des jeunes) ? Ou trouvait-elle la force d'accomplir cette mission que aucun contrat ne l’obligeait à faire ? J'avais déjà trouvé une réponse partielle à cette question quand Omara m'informait qu'elle n'aimait pas l'inactivité dans laquelle surgissait parfois des moments de déprime. Mais il me restait encore à découvrir une autre chose dans laquelle Omara puisait sa force. Il s'agissait d'un autre type d'abri, qui cette fois n'était ni physique, ni social, ni même affectif. Ce troisième abri était conceptuel et pour tout dire [[wikt:spirituel|spirituel]].
 
== Un abri spirituel ==
 
=== Le concept d'abri spirituel ===
 
Quand on parle de [[w:spiritualité|spiritualité]], on pense souvent à la religion. Pourtant si l’on se réfère à la définition du mot [[wikt:spiritualité|spiritualité]] à savoir : « Qualité de ce qui est esprit ou [[wikt:âme|âme]], concerne sa vie, ses manifestations ou qui est du domaine des valeurs morales »<ref> http://www.cnrtl.fr/definition/spiritualité</ref>, on voit que le mot concept lié n’est pas celui de « religion » mais bien d' « esprit ». Quant à l’[[wikt:esprit|esprit]], il peut se définir à son tour comme « principe de vie immatériel » mais aussi comme « disposition psychique dominante d'une personne ou d'un groupe, déterminant le choix d'une attitude et l'orientation de l'action », « ensemble des dispositions psychiques dominantes qui déterminent et caractérisent les sentiments et les actions d'une personne ou d'un groupe social » ou encore « pensée dominante, idée centrale, principe qui anime une œuvre et lui donne son sens profond ; inspiration dominante et caractéristique d'un auteur, essence de sa pensée »<ref>http://www.cnrtl.fr/definition/esprit</ref>.
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Durant mon voyage, j’ai croisé des hommes, des femmes, et des enfants confrontés à des souffrances physiques et morales importantes. La plus part étaient confrontés à la fatalité d’être né dans un milieu défavorisé, d’autre de sont vu victime de processus sociaux impossible à contrôler. Devant ces différente injustices sociales ou naturel, aucune justification rationnelle n'existe vraiment. Sans réponse aux questions existentielles, sans solution face aux injustices subies, ces personnes sont d'autant plus réceptives à l’idée d'un abri qui leur permettra de se protéger de leurs idées noires ou de leur désespoir. Cette abri, certain le trouve dans la drogue. Le réconfort sera de courte durée, mais il permettra d'oublier ou de se distraire de la réalité le temps des effets de la substance. Il existe ensuite un autre type d'abri pouvant être de longue durée cette fois. Cette abri, c’est la croyance en différents principes transcendantaux véhiculés par les nombreux cultes représenté au Brésil qui permettront d'ajouté à la réalité de nouveaux concepts qui permettrons de rendre la vie plus supportable.
 
=== Se réfugier dans la drogue ou l'activité ===
 
Une drogue très répandue au Brésil telle que le [[w:Crack (stupéfiant)|crack]] ou même l'alcool aident ainsi à se distraire de la réalité. J’ai eu de nombreux témoignage durant mon séjour concernant des gens ayant été agressés par des consommateurs de ce crack. Apparemment, le crack aurait un effet désinhibant comme en témoigne Yan qui a reçu un jet de pierre à la tête suite à une discussion dans laquelle il proposait à une femme de partager sa nourriture plutôt que l’argent dont il avait besoin. Selon un article de Wikipédia<ref>http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Crack_(stupéfiant)&oldid=65397659</ref>, les effets du crack sont connu pour être similaires à la [[w:cocaïne|cocaïne]], mais plus violents, rapides, et brefs. Ces effets sont caractérisés par une forte stimulation mentale et une impression de rêve qui s'achève à la descente et ne peut continuer qu'avec une nouvelle prise. Cette sensation semble se comparer à celle que l’on ressent juste après une épreuve stressant que l’on vient de réussit avec grand succès, comme une pièce de théâtre un examen devant un jury ou un exposer publique par exemple. On se sent très stimulé à la foi physiquement et mentalement, incapable de se reposer même en situation de manque de sommeil, on a le moral et on est à mille lieux de se poser des questions existentielles vu la puissance personnelle ressentie. C'est dans ce sens qu'une drogue tel que le crack, la cocaïne et probablement l’[[w:héroïne|héroïne]] peut être un refuge spirituel face aux questions insolubles. La drogue n'apporte pas l'espoir par des réponses de types transcendantales comme la religion mais elle est un moyens efficace de contourner les questions en les escamotant.
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De façon comparable, la suractivité est un refuge utilisé par grand nombre de personnes dépassées par le monde qui les entoures. L'activité permet en effet d'oublier ou de contourné les idées noires, pensées inconfortables Mais tous ces refuges sont précaires et il est probable que dans son évolution [[w:Psychisme|psychique]] l’être humain en est arrivé à se représenter un monde transcendant pour abrité à long terme les questions d'injustice auxquelles inintelligence humaine et l'expérience empirique ne peut apporté aucune réponse. Du mondes des [[w:idées|idées]] de [[w:Platon|Platon]] aux [[w:Elohim|Elohims]] de [[w:Raël|Raël]], je ne voit qu'une recherche de réponses toujours absentes jusqu'à nos jours malgré les avancées techniques des science et des méthodes d'observation. Sans réponse aux question existentielles, l'imagination a toutes les libertés dans la fabrication d'abris spirituels. Une imagination qui se transmet pour devenir collective, s'organiser et même s'institutionnaliser. La variété d'abris spirituels sera d'autant plus grand que le métissage est incessant. Tous les cultes, toutes les religions, sont autant d'abris spirituels proposer aux hommes par d'autres hommes. Quand on a besoin de donner sens à sa il suffit dès lors d'adapter son imagination à celles des autres.
 
=== La construction de l'abri religieux ===
 
Avant d’utiliser le terme [[w:religion|religion]], je tiens à souligner le fait que l'être humain ne naît pas religieux mais il le devient. La religion est un fait [[w:culture|culturel]] à part entière dans le sens où la religion est quelque chose qui se transmet de génération en génération. Même si au sein de certaines croyances religieuses des personnes peuvent croire en des systèmes de [[w:réincarnation|réincarnation]] de type [[w:Dalaï-lama|Dalaï-lama]], les histoires d'[[w:enfants sauvages|enfants sauvages]] nous démontrent que l'être humain vient au monde sans réel préformation [[w:cognition|cognitive]] {{harv|Strivay|2006}}. La foi ne semble donc pas être quelque chose d’inné mais quelque chose que l’on acquière et qui reste un choix même quand celui-ci est fait par l'entourage plutôt que la personne. Quand le choix est personnels, il faut aussi garder à l'esprit que si la liberté de penser existe, l'être humain n'a pas la liberté de penser tout ce qui existe. La pensée des êtres humains se forme en fonction de leurs contacts sociaux et par acquisition de [[w:concept|concepts]], [[w:symbole|symboles]] et autres [[w:figurations mentales|figurations mentales]] qui leur permettent d’appréhender le monde. L'homme ne pense donc pas en toute liberté. Ses pensées sont limitées par ce que l’on pourrait appeler une « ouverture d'esprit » acquise suite à une série d'apprentissages et d'expériences source d'informations stockées en mémoires dans un système inter-relationnel évolutif. Les [[w:croyance|croyances]], la [[w:foi|foi]], la [[wikt:religion|religion]] ne sont donc pas des choses mais bien transmises ou choisie.
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[[w:Claude Lévi-Strauss|Claude Lévi-Strauss]]: « Bricolage » et « Kaléidoscope » et en fin [[w:Roger Bastide|Roger Bastide]]: « Syncrétisme en mosaïque » et « bricolage intellectuel » Toutes ces métaphore peuvent illustrer autant de manière de se « construire » un abri spirituel. Et l’on pourrait ainsi approfondir le sujet à partir de chacune d'entre elle comme je l'ai fait dans un travail précédent intitulé [[Recherche:Introduction à la bricologie|Introduction à la bricologie]] où je récupérais la métaphore du bricolage pour réfléchir sur les fondements de l'humanité<ref> http://fr.wikiversity.org/w/index.php?title=Introduction_à_la_bricologie&oldid=248833</ref>. Mais mon choix dans ce présent travail bien que l’on aborde un sujet d'[[w:anthropologie fondamentale|anthropologie fondamentale]] sera de rester à un niveau [[w:ethnographie| ethnographique]] en me limitant à mes propres expériences de terrain faites durant un peu moins d'un mois où je n'ai pu découvrir qu'une partie de ce que peut être les [[w:Religions au Brésil|Religions au Brésil]].
 
=== Candomblé et catholicisme ===
 
[[Fichier:Bonfim m.png|thumb|Photo n<sup>o</sup>21: Purification du corps et de l'âme à la fin du cortège « Lavagem do Bonfim|upright=1.2]] [[Fichier:Candomblé Itaparica.jpg|thumb| Photo n<sup>o</sup>22: Cérémonie privée de candomblé|upright=1.2]]
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Autre fait marquant parmi les expériences que j’ai pu vivre durant ce voyage fut certaines similitudes entre la fête de Yemanja organisé dans le cadre du candomblé et celle de Saint Antonio dos Navegantes faite quelques jours au part avant et dont les photos n<sup>o</sup> 19 et 20 illustrent la chapelle du saint avant et pendant les festivités. Dans les deux manifestations religieuses, il s'agit d'un cortège musicale traversant la ville pour ensuite se rendre dans une embarcation pour y faire un tour en mer. Je ne sais pas si ce fait est significatif ou est le résultat d'une quelconque influence entre les deux cultes, mais le fait est que pour une personne non avertie, la confusion des cultes serait possible étant donné que la statue de Yemaja pourrait être facilement confondue avec celle de la vierge Marie par le simple fait que les statues de la déesse et les poupées qui l'accompagnent (voir photo n<sup>o</sup> 23) ont la peau très blanche et les cheveux lisses alors que le culte candomblé tire ses racines en Afrique noire.
 
=== Protestantisme évangéliste ===
 
Le lendemain de ma brève discussion avec Olivia, je reçus dans l'après midi la visite d'un homme qui devait avoir dans la trentaine et qui s'est avéré par la suite être le propriétaire de nombreux bâtiments sur l'île. Comme il possédait les clefs de la maison dans laquelle je logeais, j'en ai déduit qu’il était aussi propriétaire de ce bâtiment. Très sympathique et très causant, il me disait ne pas être originaire de l'île mais de [[w:São Paulo|São Paulo]] et me proposa de converser en anglais. Mais je lui fit part de ma préférence pour le portugais pour lui parler ensuite de la raison de mon voyage, de mes projets de recherche, et des difficultés rencontrées.
[[Fichier:Egl. Bat.Itap.jpg|thumb|Photo n<sup>o</sup>27: Première église baptiste d'Itaparica]]C'est alors qu’il me conseilla de lire la bible. Cela, me disait-il, allait m'aider à lutter contre « seu medo » (ma peur) et afin de m'en convaincre, il me raconta une série d’anecdotes de personnes qui avaient vu leurs problèmes de santé disparaître grâce à la lecture de la bible. Mais lorsqu’il me raconta sa propre expérience où il avait vu, de ses yeux vu, les pierres de ses reins partir avec son urine, j’ai du l’interrompre pour lui dire que je n'étais pas crédule et que si je respectais toutes sortes de cultes religieux sans en pratiquer moi-même, je n'en perdais pas pour autant mon bon sens et mon esprit critique. Il reprit sa conversation et quand il s’apprêta à me parler de « a unica coisa das todas douenças » (l'unique cause de toutes les maladies), je lui demandais de ne pas se fatiguer pour autant car il m'était impossible de concevoir qu'une seule et unique chose pouvait être à l'origine de la maladie. J'enchaînais par la suite sur la vision que je portais sur les cultes religieux en général, les bienfaits mais aussi les dangers qu’ils comportent. Pour moi, lui expliquais-je, la religion et la spiritualité ne valent ni plus ni moins que la médecine mais devraient se limiter à répondre à des questions qu'aucune observation empirique ne peut expliquer. Je lui ai ensuite expliqué mon point de vue sur le fait qu’il est vrai que prises séparément, les choses peuvent paraître simples mais que toutes les interactions entre ces choses du monde réel et symbolique étaient souvent impossibles à comprendre par l'esprit humain en raison de ses capacité limitées. Je lui fit part aussi de ma vision de dieu en tant qu'entité immanente et inhérente à l'homme et lui dis qu’il m'était impossible de simplifier les choses comme il le faisait car je risquerais de remettre un mémoire de fin d'étude d'une seule page dans lequel il serait écrit: « Lisez la bible et vous comprendrez ». Nous avons ri sur ces dernières paroles et après cette échange de points de vue qui dura plus d'une heure, il m'a finalement quitté avec un grand sourire en me disant « Jesus love you ! ».
 
=== Église messianique mondiale ===
 
Dans cette partie du travail j'aborderai la foi d'Omara en tant que cas de figure dans la construction d'un abri spirituel. Il a déjà été question précédemment du parcours de vie spirituel d'Omara qui s'est retrouvée jeune enfant confrontée à de nombreux choix en termes de systèmes symboliques pour structurer sa pensée et se construire son propre abri spirituel. Je vais maintenant, dans cette partie de ce travail, consacrer du temps pour décrire plus en détail ce que l’on pourrait appeler la foi d'Omara et les étapes de construction de son abri spirituel.
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Enfin, si l'église messianique mondial a pris un tel essor au Brésil par rapport aux autres pays du monde, cela s'explique peut-être par le fait qu'elle permet un mélange de cultes auquel le peuple Brésilien semble habitué. Car en effet, la pratique de ce culte n'oblige n'engage à aucun renoncement d'une ou de toutes autres religions et comme en témoigne la photo n<sup>o</sup>31 prise dans la chambre d'Omara, le mélange avec des objets symboliques venus culte différent ne pose aucun problème.Mais je ne crois pas ce soit uniquement cette aspect du culte qui séduit Omara car en parlant de son église, elle me dit un jour: « eu nao precisava de modar nada de minha maneira de fei para segir esta religao » (je n'ai pas eu besoin de changer quoi que ce soit de ma manière d’avoir la foi pour suivre cette religion). Vis-à-vis de cette réflexion, je pense plutôt qu'Omara a tout simplement trouvé dans le culte de l'église messianique mondiale un message qui correspond parfaitement à sa personnalité. Car de fait, une personne comme Omara qui consacre une grande partie de sa vie aux autres et qui avoue parfois se sentir seule physiquement mais jamais spirituellement doit certainement se reconnaître dans ce message peint sur un mur intérieur de l'église: « Quem ama a vida e ajuda o proximo sera amado e protegido por Deus onde quer esteja » (Qui aime la vie et aide son prochain sera aimer et protégé par Dieu où qu’il sera).
 
== Conclusion ==
 
L'histoire d'Omara et de l'Oficina de Artes, illustre bien je trouve le fait que les êtres humains ont besoin de beaucoup de temps dans leurs [[w:construction identitaire|constructions identitaires]]. L'Oficina de Atres, tant le bâtiment que les activités qui s'y déroulent, n'a pas été construit en un jour et c’est aussi par exemple seulement après {{unité|40|ans}} de vie, qu'Omara fini par trouver dans l'église messianique mondial l'abri spirituel qui lui convient. Toutes ces constructions prennent du temps et peuvent aussi aussi malheureusement disparaîtront du jour au lendemain lors d'un quelconque évènement imprévisible. Le monde des hommes est ainsi fait, il reste dans une instabilité permanente nécessaire à son changements.
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== Références en ligne ==
<small><references /></small>
 
== Bibliographie ==
 
* {{ouvrage| langue= fr| prénom= Abraham Harold| nom=Maslow| titre=Devenir le meilleur de soi-même : Besoins fondamentaux, motivation et personnalité| éditeur= Eyrolles| année= 2008| isbn = 2212538189}}
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* {{ouvrage|langue=fr |prénom=Lucienne |nom=Strivay |titre=Enfants sauvages Approches anthropologiques |éditeur=Gaillimard |année=2006 |isbn=2070767620 |lieu=Paris}}
 
== Annexe 1 ==
 
Texte des scènettes écrit par Omara Silvia Santos de l'association socioculturel « Oficina de Artes » CNPJ 05.463.082/0001-24 Lei Municipal nº 144 de 10 de dezembro de 2009. Praça Monção Filho, Nº. 64 – Centro.