« Systèmes monétaires/Monnaie Locale & Complémentaire » : différence entre les versions

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=== Objectifs ===
 
Les monnaies locales complémentaires sont des monnaies simples créées dans une zone géographique limitée. L’adjectif « complémentaire » souligne une articulation de ces monnaies au système monétaire en vigueur. Toutefois ces monnaies locales n’ont pas l’objectif, de remplacer l’euro, mais plutôt de pallier une partie de ses carences. D’après P. Derruder « il ne s'agit pas de faire en petit avec elles ce que les devises internationales font en grand » <ref name="P_Derruer">Philippe Derruer, Marie Fare, «Les monnaies locales complémentaires : pourquoi, comment ?», 2012 Editions Yves Michel (consulté le 20/04/16)</ref>.En effet, La crise de 2008 a montré les limites d’un système libéral dérégulé et dominé par la spéculation. Des initiatives de création de monnaies parallèles à la monnaie nationale (avec un usage à échelle réduite, principalement locale) ont vu le jour : « Partant du constat que seuls 2% de la masse monétaire circule au sein de l’économie réelle, nombreux sont ceux qui se sont saisis des MLC pour proposer une réappropriation de la monnaie par les individus et un retour à une économie respectueuse de l’humain et de son environnement au sens large du terme. » (Jean-Philippe MAGNEN et Christophe FOUREL)<ref name="Magnen_Fourel">Jean-Philippe Magnen et Christophe Fourel « D’AUTRES MONNAIES POUR UNE NOUVELLE PROSPÉRITÉ» Mission d’étude sur les monnaies locales complémentaires et les systèmes d’échange locaux. Disponible sur : [http://www.economie.gouv.fr/files/files/PDF/rapport_monnaies_locales_complementaires_2.pdf Rapport monnaies locales complémentaires] (consulté le 02/05/16 )</ref>{{,}}<ref name="Clerc_Foucauld">Partie « Monnaies, citoyenneté » du rapport, p 9. « En quoi la réappropriation de la monnaie par les citoyens est-elle importante aujourd’hui ? » (D. Clerc et J.B. De Foucauld)</ref>. Les MLC ont pour vocation d’être pérennes, comme nous pouvons le voir avec l’exemple du {{w|Banque_WIR|WIR}}, qui est une monnaie locale créée en 1934, et toujours en circulation en Suisse. Elle permet aux PME de maintenir leurs emplois grâce à ses effets contrats-cycliques (Lietaer / Tréhet) <ref name="Lietard_Trehet">Bernard Lietard et Pascal Tréhet « Plateforme de monnaie régionales autofinancées» Mission d’étude sur les monnaies locales complémentaires et les systèmes d’échange locaux. Disponible sur : [http://www.economie.gouv.fr/files/files/PDF/rapport_monnaies_locales_complementaires_2.pdf Rapport monnaies locales complémentaires] (consulté le 02/05/16 )</ref>.
 
Les 3 principaux objectifs des monnaies locales sont : localiser les transactions (en favorisant celles réalisées avec des entreprises locales), dynamiser les échanges, transformer les pratiques et les représentations de l’échange (Jean-Philippe MAGNEN et Christophe FOUREL) <ref name="Magnen_Fourel" />.
 
* Relocaliser les transactions permet de renforcer le lien social et la cohésion communautaire. En effet, en utilisant une MLC les citoyens s’engagent à consommer des produits locaux (fixés dans la charte de création de la MLC en question) et ainsi à s’inscrire dans un effort solidaire en faveur des artisans et petits producteurs et non plus des multinationales qui importent leurs produits. Lors du change euro/monnaie locale, l’argent récolté ne retourne pas dans le système financier, il est gardé afin de financer des projets locaux ciblés tel que les transports doux, l’agriculture biologique et locale, l’identité régionale etc.
* D’après Isabelle Laudier<ref name="I_Laudier">Isabelle Laudier « Quels apports de l’étude des circuits courts pour la compréhension des enjeux territoriaux des monnaies locales complémentaires» Mission d’étude sur les monnaies locales complémentaires et les systèmes d’échange locaux. Disponible sur : [http://www.economie.gouv.fr/files/files/PDF/rapport_monnaies_locales_complementaires_2.pdf Rapport monnaies locales complémentaires] (consulté le 03/05/16 )</ref>, les MLC poussent leurs utilisateurs à consommer dans une logique de circuits-courts et ainsi favorisent une économie de proximité qui redynamise les régions. On constate qu’une MLC est échangée 6 à 7 fois minimum avant de sortir du circuit monétaire et de rentrer à la banque alors que l’euro n’est échangé en moyenne que 2,4 fois d’après Philippe Charbois, responsable administratif du Crédit Coopératif de Toulouse.
:Pour favoriser ces échanges certaines MLC sont définies sur un principe « fondant », c’est-à-dire que leur valeur est dégressive : la valeur faciale des coupons diminue périodiquement (par trimestre, semestre, etc…). Les MLC n’ont donc pas de cours et ne peuvent donc pas créer de spéculation. Quoi qu’il en soit, le détenteur doit parfaire la somme initiale en appliquant sur son coupon un timbre qu’il achète. Des frais de conservation sont ainsi imposés à la monnaie. Dans un système de fonte glissante, à chaque fois qu’un coupon change de main, cela renouvelle la période de validité du coupon (Jérôme Blanc et Marie Fare) <ref name="J_Blanc" />.
 
*Les MLC orientent la consommation vers des voies plus « responsables » (plus respectueuses d’un développement durable et éthique). Elles poussent les partenaires (acheteurs et commerçants) à créer des liens et à prendre conscience de la valeur de leurs échanges.
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== Conclusion ==
 
Dans nos sociétés, la mesure de la richesse se calcule à partir d’activités économiques conduisant à des flux monétaires. Comme en témoigne le calcul du produit intérieur brut (PIB), cette méthode ne s’intéresse pas à la nature des biens produits et des activités réalisées, à ses impacts sociaux, écologiques et à la finalité de l’échange. Ainsi le PIB, indicateur suprême de la richesse d’un pays, comptabilise le nombre d’accidents, de destructions écologiques ou humaines, tant qu’un flux monétaires est engendré. En revanche, les plus-values environnementales, sociales et éthiques des activités de l’économie sociale et solidaire ne sont pas prises en compte.<ref name="Whitaker_Delille">Rapport “Le projet sol : pour retrouver le sens des valeurs” de C. Whitaker, P.Delille [http://monnaies.locales.free.fr/doc/WhitakerDelille.pdf] (consulté le 09/05/2016)</ref>.
Aujourd'hui, 98 % des flux monétaires ont lieu dans la sphère financière et non dans l'économie réelle et 85 % de la monnaie est créditée<ref name="G_Lesieu">Georges Lesieu (Président de la commission Économie Sociale à la Macif)</ref>. Ces constats posent de vraies questions quant au pouvoir de création monétaire et au contrôle démocratique de la monnaie.
 
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En effet, l’utilisation de monnaies locales permet un renforcement majeur des liens sociaux à travers les échanges réalisés, tout en favorisant d’une manière significative la consommation locale par des circuits courts de proximité. Cette même consommation est ainsi le plus souvent gage de qualité.
 
Une monnaie à vocation locale permet au final, pour reprendre D. Clerc et J.B. de Foucauld <ref name="Clerc_Foucauld" />, de limiter les opérations financières à haut risque et les bulles spéculatives dont l’explosion est dramatique par les effets collatéraux qu’elle provoque ainsi, et, parallèlement, de réduire les effets de « coagulation » de la richesse dans certains pôles.
 
A l’image du Bou'sol, les monnaies locales permettent de fidéliser une clientèle et l’inciter à consommer local, ce qui peut être un avantage dans un centre-ville où la fermeture de nombreux commerces locaux devient de plus en plus menaçante. L’autonomie et la responsabilité entrepreneuriale sont alors favorisées, tout en refusant la spéculation ambiante.