« Psychanalyse & Robotique » : différence entre les versions

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Cette revue ouvre le champ à la psychanalyse appliquée avec un hommage à la littérature, par référence au roman du poète suisse Carl Spitteler. La psychanalyse devient, en plus d'une discipline de traitement, d'examen et d'exploration des névroses et des processus psychopathologiques, un mode d’investigation des faits psychiques collectifs et culturels ; du rapport du sujet à la culture. Dans un bouleversement de perspective clinique et épistémologique, c'est désormais le normal qui vient éclairer la psychopathologie et non plus l'inverse, via une analogie entre hystérie et création d'art plastique, névrose de contrainte et religion, paranoïa et science. Les deux articles de Freud parus dans Imago en 1912 et 1913 lui permettent de publier une première version de ''Totem et Tabou'' sous le titre « Symptôme de la  Névrose et anthropologie des institutions archaïques ».
 
Freud proposera une théorie de la culture originale, comme le produit d'un langage destiné à inscrire le monde humain dans une généalogie déterminée qui assemble le corps, les images, les mots et la pensée, selon des modes de transmission de l’interdit en partie inconscients.<ref>Présentation de la revue Imago, O. Douville, 2017, ([http://olivierdouville.blogspot.fr/2017/01/presentation-de-la-revue-imago.html lire en ligne])</ref>. L'institution du langage, des lois de parole et des mythes fonde alors le rapport de la temporalité symbolique aux règles d'alliance, de nomination et de filiation. La démarche psychanalytique implique donc, par effet de retour, une connaissance du fantasme médiatisée par l'anthropologie, l'étude de la littérature et des mythes collectifs comme celui de l’œdipe Roi de Sophocle.
 
Nous nous proposons d'explorer les mythologies afférentes à l'objet robotique, en reliant les notions psychanalytiques de représentation et de fiction culturelle avec les œuvres de science-fiction et de littérature fantastique qui ont émergé sous la plume des contemporains des pionniers de la psychanalyse.
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Ce sens figuré est essentiel pour comprendre la portée du symbole du robot. Il permet de comprendre le robot comme une métaphore de l’humain moderne.[[Fichier:Terminator.JPG|vignette|400x400px|Terminator, [[flickruser:50826080@N00|stephen bowler]], photographie d'après figurine, 2007]]
* Les clones, même s’ils ne sont pas des robots, réactualisent par exemple, au cinéma ou dans la littérature, le thème de l’opposition entre la créature et son créateur. Asimov se révolte contre toutes les histoires de rébellion des créatures contre le créateur, et va à contre-courant de la tendance à considérer les robots comme une menace.
<blockquote>« L’idée me vint de robots construits comme de simples produits industriels par des ingénieurs pragmatiques. Ils seraient donc pourvus de sécurités pour ne pas devenir une menace, et conçus pour des tâches spécifiques, de sorte qu’aucune émotion ne devrait interférer dans leur fonctionnement. »</blockquote>Ce positionnement éthique d'Isaac Asimov justifie notre classement de son œuvre parmi les approches robotiques du 21ème siècle, du fait de l'anticipation dont il a fait preuve. En effet, cette position fait encore référence de nos jours, comme le montre la référence à Isaac Asimov faite en 2016 par Laurence Devillers, professeure en Informatique à Paris-Sorbonne, chercheuse au Laboratoire d'informatique pour la mécanique et les sciences de l'ingénieur (Limsi) du CNRS et membre de la Commission de réflexion sur l'Éthique de la Recherche en sciences et technologies du Numérique d'Allistene (CERNA) qui a participé au rapport de l’Ethique de la recherche en robotique (2014)<ref>Ethique de la recherche en robotique, ALLISTENE, 2014 ([http://cerna-ethics-allistene.org/digitalAssets/38/38704_Avis_robotique_livret.pdf lire en ligne])</ref>.<blockquote>''"La société savante mondiale IEEE, d’origine américaine, a pris la décision de lancer l’initiative d’une charte éthique sur les machines autonomes intelligentes telles que les robots et travaille sur les normes et standards"''<ref>''Oubliez les lois d'Asimov : le robot assistant de vie devra répondre à 5 commandements,'' Dominique Leglu, Sciences et Avenir, 2016 ([https://www.sciencesetavenir.fr/high-tech/robot/oubliez-les-lois-d-asimov-le-robot-assistant-de-vie-devra-repondre-a-5-commandements_104992 lire en ligne])</ref></blockquote>Laurence Devillers propose cinq commandements du robot en s'inspirant des trois lois de la robotique formulées par Isaac Asimov :<blockquote>''<nowiki>"Premier commandement : tu ne divulgueras pas mes données à n’importe qui. Deuxième commandement : tu pourras oublier [quelque chose] si je te le demande. Troisième commandement : tu apprendras et suivras les règles de la société. Quatrième commandement : tu seras loyal et capable d’expliquer tes décisions. Enfin, le cinquième, tu seras bienveillant et utile. Et pourquoi pas, doué d’un peu d’humour !"</nowiki>''</blockquote>Raja Chatila, directeur de l’Institut des systèmes intelligents et de robotique (université Pierre et Marie Curie, CNRS) a été nommé président du Comité exécutif IEEE de cette ''"Initiative pour l’éthique des systèmes autonomes"'' (''The Global Initiative for Ethical Considerations in the Design of Autonomous Systems)'' en avril 2016. Les politiques ne sont pas pas en reste, avec la demande déposée le 16 février 2017 par le Parlement Européen pour que la Commission Européenne définisse des normes juridiques et éthiques applicables aux robots.<ref>''Robots : l'Europe veut leur imposer des règles,'' Sciences et Avenir, 2017 ([https://www.sciencesetavenir.fr/high-tech/robot/robots-l-europe-veut-imposer-des-regles-a-leur-utilisation_110634 lire en ligne])</ref>. La résolution déposée par la députée social-démocrate luxembourgeoise Mady Delvaux a été adoptée par 396 voix contre 123 et 85 abstentions, en s'appuyant sur le constat des développements de l'intelligence artificielle (IA) dans les domaines de la voiture autonome, des drones, des robots médicaux ou des soins à la personne. D'après les données de la Fédération internationale de la robotique, les ventes de robots ont augmenté en moyenne de 17% par an entre 2010 et 2014 et le nombre de demandes de brevets dans ce domaine a triplé en dix ans.
 
Des principes éthiques fondamentaux pourraient interdire la conception de robots susceptibles d'attenter à la sécurité ou à la dignité des humains. Les problèmes de responsabilité posés par l'intelligence artificielle en cas d'accident ou de dysfonctionnement, pourraient nous amener à doter les robots d'une immatriculation, d'une boîte noire et d'imposer à leurs détenteurs la souscription d'une assurance obligatoire. La création d'une personnalité juridique spécifique aux robots complexes permettrait de les considérer ''"comme des personnes électroniques responsables de réparer tout dommage causé à un tiers"''. La résolution du Parlement Européen invite également la Commission à se prononcer sur les conséquences sociales du développement de la robotique avec le risque de ''"concentrer de manière importante les richesses et le pouvoir entre les mains d'une minorité"''. La proposition d'un impôt sur le travail des robots pour financer la protection sociale des travailleurs a été rejetée par une majorité de droite.