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Tout au long de son ouvrage Augusto Boal nous fait part de son vécu impressionnant notamment quand à la quantité de pays où il a exercé ses compétences théâtrales. Après quelques expériences de mises en scènes dont la première fut en [[w:1956|1956]], il commence a travailler à [[w:Sao Paulo|Sao Paulo]] au [[w:théâtre Arena|théâtre Arena]] (réputé théâtre pour le peuple) en tant que directeur artistique à partir de [[w:1957|1957]]. À partir de cette date, il travaillera aussi simultanément à l'école dramatique de Sao Paulo en tant que professeur. À travers ces deux activités, il travail sur la recherche d'une expression théâtrale propre au Brésil. Cette expérience lui permet déjà d'effectuer de nombreux échanges avec d’autre pays du continent Américain. Son théâtre se spécialise, de distingue dans un style populaire mais l'expérience prend fin en [[w:1971|1971]] où il fut arrêté emprisonné et torturé.
 
Libéré dans la même année, il rejoint sa femme en Argentine ou il vécu jusqu'en 1976. De là il fut appelé à travailler selon ses propos, « pratiquement dans tous les pays d'Amérique latine » (Boal, 1996, p.182) pour donner des cours d'apprentissage accéléré du théâtre. Durant cette période il réfléchit sur une nouvelle poétique de théâtre, un nouveau style qui pourrait aider les hommes et les peuples opprimés à sortir de leurs oppressions. Il achève la rédaction du livre « Théâtre de l'opprimé » en [[w:1974|1974]] pour l'éditer une première foi à Buenos Aires dans la forme de l'édition 1996 consultée pour ce travail. En [[w:1976|1976]], suite au coup d'état d'extrême droite en Argentine, Augusto Boal émigre en Europe où il fini par s'installer à Paris pour continuer ses activités théâtrales dans de nombreux pays du continent. Durant cette période, il développe les techniques introspectives et psychothérapeutiques du théâtre de l'opprimé tel que « l'arc-en-ciel du désir ».
 
De retour au Brésil en 1986 pour reprendre ses activités théâtrales, il est ensuite élu en tant que député à la chambre législative de Rio de Janeiro en 1992. Dans cette nouvelle fonction, Augusto Boal qui considère « Le théâtre comme premier langage de l'être humain » (Boal, 1996, p.4), réfléchit sur une manière de développer la démocratie à travers le théâtre. Il y arrive et met sur pied une cellule de théâtre [[w:législatif|législatif]] qu’il considère comme une « somme de toutes les formes possibles du théâtre de l'opprimé » (Boal, 1996, p.II). Dans cette optique, le théâtre de l'opprimé a pour but d'aboutir à des actions directes et des propositions de loi avec de nouvelles techniques teltelle que la « chambre dans la rue » où tout le monde peut prendre la parole, demander des explications et donner son avis avec la présence d'experts si nécessaire.
 
Jusqu'à ce jour Augusto Boal s'investit et prend position contre toutes formes d'oppressions et de manipulations des hommes et des peuples. Nous avons pour preuve, ses propos tenus lors d'un discourtdiscours présenté durant le Forum Social Mondial de Belém au Brésil le 31 janvier [[w:2009|2009]]<ref>http://www.alterinfos.org/spip.php?article3148</ref>. Dans ce discourtdiscours, il parle des médias en ces termes: « Les médias ont des maitresmaîtres et reflètent les opinions de leurs propriétaires », il parle la politique des États-Unis en ces termes: « Nous devons saluer la fin de l’ère Bush et de ses partenaires, mais nous devons rester attentifs à la nouvelle qui commence », il n'hésite pas à prononcer les terme de « génocides des [[w:Palestine|Palestiniens]] » pour condamner les actions de l'état d'[[w:Israël|Israël]] dans la [[w:bande de Gaza|bande de Gaza]], il n'hésite pas non plus à prendre position pour la libération de [[w:Cesare Battisti|Cesare Battisti]] [3], il réagirréagit enfin face à la crise économique mondial en ces termes: « La majorité des pays qui sont en crise, ou qui s’en approchent, ont toujours dit ne pas avoir d’argent pour améliorer l’Éducation, la Santé, la Prévoyance sociale. Soudainement, pour venir en aide aux assurances, banques et à l’industrie automobile, ces gouvernements découvrent qu’ils avaient des milliards (...) d’où vient cet argent ? Qui sont ceux qui le cachait ? Quelle somme en reste-t-il ? Où sont-ilils ? »
 
Il nous est permis de croire que malgré ses fonctions politiques Augusto Boal restera toujours un homme de théâtre. Il le confirme lors du [[w:Forum Social Mondial|Forum Social Mondial]] de [[w:Belém|Belém]] lorsqu’il dit ceci: « Je suis un homme de théâtre et je ne peux pas arrêter de parler de l’Art et de la Culture. jeJe parle de Politique, parce que la Politique est un Art que la Culture produit. ». Son souhait pour l'avenir des hommes reste dans le domaine des arts. Toujours dans ce même discourtdiscours, il nous dit : « Je rêve à un jour auquel dans le Brésil tout entier, et le monde entier, il y aura dans chaque ville, village ou hameau, un Point de Culture où la citoyenneté puisse créer et s’exprimer par l’art, afin de mieux comprendre la réalité qui doit transformer. En ce jour, finalement, sera née la Démocratie ».
 
== Brève présentation de l'ouvrage ''Théâtre le l'opprimé'' ==
 
Le contenu de ce livre est composé d'une préface à l'édition de [[w:1996|1996]] dont nous parlerons dans la prochaine partie de ce travail, d'une note pour la quatrième édition très brève où il parle des modifications et laisse des coordonnées pour ceux qui s'intéressent à sa conception du théâtre. Vient ensuite, un avant propos où il parle de l'origine du théâtre sous sa forme occidentaloccidentale. Pour la suite, la grande partie de l'ouvrage est un recueil de différents essais écrits à différentes époques de la vie de l'auteur. Ces textes retraceretracent sa vision des différentes poétiques théâtrales depuis l'origine de la création du théâtre sous sa forme occidentaloccidentale jusqu'à sa propre poétique. Ces textes sont suivis de la transcription d'un entretien dont il fut déjà question dans la présentation de l'auteur et d'une notice bibliographique.
 
== Interaction entre le théâtre et les hommes ==
 
Dans sa préface Augusto boalBoal cite ses différents concepts théâtraux. Il est intéressentintéressant de voir qu’il le fait en nous parlant de son histoire et de chaque époque où il ressentiressentit la nécessité de d'évoluer dans son concept théâtral. L’idée de théâtre de l'opprimé serait née suite à son expérience d'arrestation, de torture, d'exil et de travail avec des populations pauvres. Les techniques de « l'arc-en-ciel du désir » sont rédigéerédigées lorsqu’il découvre les préoccupations des européens et celle du théâtre législatif suite à son élection comme député.
 
D'un point de vue anthropologique, ce témoignage nous aide à comprendre les liens qui peuvent exister entre le théâtre et la vie des hommes. Le théâtre comme ses arts annexes construisent un univers abstrait, fictif, mais les interactions avec la vie réelréelle des hommes n'en sont pas moins réelles. Ces interactions dans le contexte de cette préface sont: actions de la société sur un [[w:dramaturgie|dramaturge]] et réaction de l'homme par la recherche et la création d'une nouvelle [[w:Poétique (Aristote)|poétique]] théâtrale autrement dit, une nouvelle façon de faire de la dramaturgie. Mais l'action-réaction entre le théâtre et les hommes est réciproque car la nouvelle poétique théâtrale utilisée par Augusto Boal a pour but d’agir sur les hommes en les appelant a réagir face à leurs situationsituations d'oppression. Dans sa note pour la quatrième édition, Augusto Boal nous fait par de sa conception je dirais très anthropologique du théâtre. Il conçoit le théâtre « comme conscience du langage théâtrale que nous utilisons pendant toute la vie, toujours et partout, sans en avoir conscience » (Boal, 1996, p.5).
 
== Théâtre et politique ==
 
Comme nous venons de le voir, faire du théâtre en tout cas au sens qu'Augusto Boal l'entends, est une activité qui permet aux hommes d'inter agirentinteragir entre eux dans le but de réorganiser de la société dont il font partie. Vu sous cette angle et en remplaçant le concept de société par celui d'état, pour Augusto Boal, faire du théâtre correspond à faire de la politique si l’on se réfère à la définition du CNRTL: « Qui a rapport à la société organisée »<ref>Voir: http://www.cnrtl.fr/definition/politique</ref>. Dans son avant-propos, Augusto Boal corrobore cette affirmation en écrivant « J’ai voulu dans ce livre , montrer que le théâtre dans son intégralité est nécessairement politique, par ce que toutstoutes les activités de l'homme sont politiques et que le théâtre en est une. Qui tente de séparer théâtre et politique tente de nous induire en erreur – c’est une action politique. ». Il nous informe plus loin qu’il a voulu à travers ce livre « donner quelquequelques preuves du fait que le théâtre est une arme » en tant qu'instrument de domination mais aussi de libération (Boal, 1996, p.7).
 
Si nous refusons le point de vue d'Augusto Boal, une question se pose: Dans quelle mesure les activités artistiques souvent présentées comme un loisir, une passion, un travail sont-elles des actes politiques? L'art provoquentprovoque ou empêche comme nous le verrons plus loin, des réactions dans le public. Ces réactions ou non réactions ne se limitent pas en lieu et en temps à l'espace artistique mais se répercutent dans la vie quotidienne. Ceci est d'autant plus vrai, qu'aujourd'hui dans les sociétés occidentalisées, l'art envahisenvahit les espaces publiquespublics autant que les espaces privés à travers différents supports teltels que la publicité, la télévision, la radio, le réseau internet etc.
 
Pour mieux comprendre l'efficacité du théâtre en tant qu'outil politique, Augusto Boal a rassemblé dans son livre ses différents textes sur la poétique théâtrale. Il traite dans l’ordre la poétique de l'opprimé, celle d'[[w:Aristote|Aristote]], celle de [[w:Machiavel|Machiavel]], et enfin celle de [[w:Hegel|Hegel]] et de [[w:Bertolt Brecht|Brecht]]. Dans ce travail je propose d’aborder la poétique de l'opprimé à la fin pour garder une présentation chronologique.
 
== Poétique théâtrale dithyrambique ==