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Ce qu’on appelle la [[w:Paix Romaine|Paix Romaine]] couvre une période qui va de – 31 à 235 apr. J.-C. La cohésion de l’empire ne sera pas seulement assurée par la puissance militaire, l’efficacité de son réseau administratif aura une influence tout aussi déterminante. La diplomatie jouera également un rôle<span> </span>: pour prévenir les révoltes, le pouvoir fera toutes sortes de concessions. Chaque conquête sera l’occasion de pillages et une nouvelle source d’impôts. Les produits des provinces entreront en concurrence avec ceux de l’Italie. Ne pouvant plus écouler leurs produits, de nombreux petits paysans seront ruinés. Ils deviendront durablement des assistés et se trouveront contraints de faire le jeu des d[[w:émagogues|émagogues]] avides de pouvoir. Pour remédier aux crises sociales, les [[w:Gracques|Gracques]] effectueront un certain nombre de réformes, mais c’est en vain qu’ils tenteront de reconstituer une classe moyenne. Avec l’afflux de toutes ces richesses facilement gagnées, les possédants vont souvent sombrer dans le luxe clinquant et les plaisirs faciles. Beaucoup perdront même l’envie d’étudier. La plupart des Romains conserveront néanmoins un gout pour les exercices physiques et ils continueront à se montrer courageux en face de la douleur et de la mort.
 
Sur le plan religieux, Rome a tout d’abord été influencée par les conceptions des Étrusques. Les divinités grecques sont ensuite venues s’y superposer. Les Romains pensaient qu’ils étaient les auteurs de leur destin. La plupart d’entre eux ne s’intéressaient guère à la [[w:mythologie|mythologie]]. Pour ces Hommes à l’esprit pratique, les dieux étaient surtout « fonctionnels ». Ils ne possédaient pas de volonté indépendante<span> </span>: ce n’étaient que des puissances déclenchées par les rituels et les formules. Pour obtenir leur appui, ce qui importait avant tout, c’était la stricte observance des rites. Quand les Romains transgressaient les prescriptions, ils se livraient à des simulacres pour sauvegarder les apparences et échapper ainsi à d’éventuelles représailles. À côté des sacrifices, des [[w:augures|augures]] et des cérémonies publiques, il existait un [[w:culte|culte]] domestique avec le foyer pour centre. Dans le cadre familial, c’est le père qui exerçait les fonctions de prêtre. Les Romains diffusaient leur culture jusque dans les provinces les plus reculées, mais eux-mêmes ne refusaient pas de s’ouvrir à ce qui provenait des autres civilisations. Pour satisfaire son besoin d’une religiosité plus profonde et personnelle, une partie de la population se tournera vers les cultes orientaux comme ceux d’[[w:Isis|Isis]], [[w:Mithra|Mithra]] ou [[w:Cybèle|Cybèle]]. Cette désaffection de la religion officielle prit progressivement de l’ampleur, surtout à partir du début de notre ère. Comme les chrétiens refusaient de sacrifier au culte impérial, ils furent tout d’abord combattus et persécutés. En 313, l’empereur [[w:Constantin|Constantin]], lui-même converti, autorisa la pratique du [[w:christianisme|christianisme]]. À l’extrême fin du IVe siècle, le catholicisme devint la religion d’état. On réprima les [[w:hérésies|hérésies]]. Les temples païens furent fermés, les combats de [[w:gladiateurs|gladiateurs]], abolis. À cette époque, la Grèce faisait partie de l’Empire. Étant assimilés à un culte, les [[w:Jeux Olympiques|Jeux Olympiques]] furent interdits en 394.[[Fichier:Colosseo_di_Roma_panoramic.jpg|thumb|l'intérieur du Colisée]]
Sur le plan religieux, Rome a tout d’abord été influencée par les conceptions des Étrusques. Les
 
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divinités grecques sont ensuite venues s’y superposer. Les Romains pensaient qu’ils étaient les auteurs de leur destin. La plupart d’entre eux ne s’intéressaient guère à la [[w:mythologie|mythologie]]. Pour ces Hommes à l’esprit pratique, les dieux étaient surtout « fonctionnels ». Ils ne possédaient pas de volonté indépendante<span> </span>: ce n’étaient que des puissances déclenchées par les rituels et les formules. Pour obtenir leur appui, ce qui importait avant tout, c’était la stricte observance des rites. Quand les Romains transgressaient les prescriptions, ils se livraient à des simulacres pour sauvegarder les apparences et échapper ainsi à d’éventuelles représailles. À côté des sacrifices, des [[w:augures|augures]] et des cérémonies publiques, il existait un [[w:culte|culte]] domestique avec le foyer pour centre. Dans le cadre familial, c’est le père qui exerçait les fonctions de prêtre. Les Romains diffusaient leur culture jusque dans les provinces les plus reculées, mais eux-mêmes ne refusaient pas de s’ouvrir à ce qui provenait des autres civilisations. Pour satisfaire son besoin d’une religiosité plus profonde et personnelle, une partie de la population se tournera vers les cultes orientaux comme ceux d’[[w:Isis|Isis]], [[w:Mithra|Mithra]] ou [[w:Cybèle|Cybèle]]. Cette désaffection de la religion officielle prit progressivement de l’ampleur, surtout à partir du début de notre ère. Comme les chrétiens refusaient de sacrifier au culte impérial, ils furent tout d’abord combattus et persécutés. En 313, l’empereur [[w:Constantin|Constantin]], lui-même converti, autorisa la pratique du [[w:christianisme|christianisme]]. À l’extrême fin du IVe siècle, le catholicisme devint la religion d’état. On réprima les [[w:hérésies|hérésies]]. Les temples païens furent fermés, les combats de [[w:gladiateurs|gladiateurs]], abolis. À cette époque, la Grèce faisait partie de l’Empire. Étant assimilés à un culte, les [[w:Jeux Olympiques|Jeux Olympiques]] furent interdits en 394.
[[Fichier:Colosseo_di_Roma_panoramic.jpg|thumb|l'intérieur du Colisée]]
Les Romains préféraient les combats de gladiateurs aux [[w:joutes oratoires|joutes oratoires]] de ceux qui tentent de sonder les profondeurs de la réalité. C’est sans doute une des raisons pour lesquelles ils n’engendrèrent pas de philosophie propre. Les trois grands penseurs latins, [[w:Lucrèce|Lucrèce]], [[w:Cicéron|Cicéron]] et [[w:Sénèque|Sénèque]] se rattachaient respectivement à l’[[w:épicurisme|épicurisme]], à l’[[w:éclectisme|éclectisme]] et au [[w:stoïcisme|stoïcisme]]<span> </span>: trois courants d’origine grecque. Leur contribution est néanmoins immense. Sans les traductions et les commentaires romains, nous ne saurions presque rien des philosophes de la Grèce antique. Ce sont les latins qui ont diffusé leurs enseignements et leur ont permis d’exercer une influence durable. Dans le domaine de l’art, Rome s’est abreuvée aux mêmes sources d’inspiration. Ses artistes ont fait preuve de beaucoup de virtuosité et d’un réel amour des formes. Leurs œuvres témoignent d’un souci de réalisme tout à fait admirable. Cependant, par manque d’intériorité peut-être, les Romains sont restés dans l’ombre de leurs illustres modèles sans parvenir à s’en libérer. Leurs ouvrages d’art sont par contre les plus prestigieux que le monde ait connus. Ce n’est sans doute pas par hasard si c’est au travers des routes, des ponts et des aqueducs que les Romains parvinrent le mieux à exprimer leur génie<span> </span>: dans le domaine de la culture comme sur la scène de l’Histoire, ils ont avant tout eu un rôle d’intermédiaires.