« Colonisation et travail forcé aux XV-XVIème siècles » : différence entre les versions

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Heuresement tous les hommes n'ont pas la même vision que Oviedo. En effet,Montesinos défendait les Indiens. Il disait : « Les Indiens sont des êtres raisonnables ; ils ont donc droit au même traitement que les Espagnols ; il faut donc les instruire des vérités de la religion pour sauver leur âmes ; il faut les laisser libres, ne pas les accabler de travail, leur donner assez à manger, les soigner dans leurs maladies, les aimer. Les Espagnols, cruels, tyranniques et qui ne font aucune de ces choses sont tous en état de péché mortel. »
 
Montesinos fut relayé par Bartlomée de Las Casas. Prêtre, encomienda à Hispañola depuis 1502, et à Cuba depuis 1512, tueur d’Indiens, il fut frappé de la grâce lors de la préparation d’un sermon en 1514. Convaincu que le traitement des Indiens était injuste et tyrannique, il abandonna ses propriétés, libéra ses Indiens et se fit leur champion depuis son premier mémoire de 1516 pour le Roi d’Espagne. Pour Las Casas, l’autorité du Roi sur les Indiens est illégitime, car tous les hommes sont libres, de droit naturel et responsables de leurs actes. En fait, personne n’a le droit de tuer ou de chasser les Indiens. Quant à les réduire en esclavage, c’est également illégitime puisque les Indiens sont des hommes comme les autres. D’ailleurs les Grecs antiques, les peuples tartares, les Indiens, les Espagnols sont tous des variétés de la même espèce humaine, partie du même degré de sauvagerie, mais qui, en raison de circonstances différentes, sont arrivés à divers degrés de développement.
On peut donc élever tous les peuples, si l’on considère comme des frères à qui l’on se donne entièrement, sans recherche d’avantages individuels ou nationaux. Donc , il faut convertir uniquement par la douceur. D’ailleurs ce sont les Espagnols qui sont les sauvages. En effet, Las Casas montre tous les Indiens, à l’arrivée des Espagnols, obéissants, fidèles à leurs chefs, humbles patients, pacifiques, doux, sincères, bons, innocents, pauvres, désintéressés, d’intelligence vive et aptes à recevoir la sainte Foi catholique. Les Espagnols sont entrés chez ces bons sauvages comme des tigres, des lions affamés. Ils n’ont fait que dépecer, tuer, affliger, tourmenter, détruire les Indiens avec des cruauté inouïes. Ils ont même empêché les religieux Indiens prêcher l’Evangile. Et tout cela par amour de l’or.