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Donc c'est délicat, voilà cette double casquette, c'était absolument pas évidente.
 
Mais en même temps, j'aurais aimé aussi avoir ce soutien, avoir un groupe soudé en face de moi, avoir des chercheurs qui vont au charbon, c'est -à -dire qu'ils vont chercher les élus, qui donnent leur point de vue même quand on leur demande pas. Alors c'est peut-être pas quelque chose de très habituel, mais de la même façon que en tant que député vous avez besoin d'avoir des informations et vous aller puiser dans les articles scientifiques pour en avoir, pour vous forger votre opinion, j'aurais aimé peut-être que instinctivement des chercheurs viennent nous voir dès que l'actualité parlait d'un sujet où ils avaient leur mot à dire.
Et ça je n'ai pas eu la sensation que c'était vraiment un réflexe : "d'aller donner votre avis même quand on vous le demande pas (de façon ... enfin ...) d'entrée de jeu".
 
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* la souffrance au travail
Qui sont toutes des questions extrêmement importante, mais vous apercevez assez rapidement, je continue un petit peu, qu'on parle pas véritablement du chercheur en société.
C'est le chercheur dans le domaine, dans son activité de travail, c'est -à -dire sur le lieu de production, si on veut parler en sociologue du travail.
C'est le chercheur sur son lieu de production et quelles sont les bonnes pratiques d'une certaine manière.
Dont certaines sont tout à fait, (une bonne partie sont tout à fait) défendable.
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C'est la conclusion qui ressort.
Il y a une hostilité un peu générale contre les sciences participatives, contre les sciences citoyennes, qui sont caricaturées, qui sont vues d'une manière un peu, disons méprisante.
Je pense qu'on va avoir encore une fois une lecture de sociologie du travail et voir dans le fond qu'il s'agit d'un problème de comme on dit sur les questions de croissance et décroissance, il s'agit d'un problème de changement de la recette du gâteau, c'est -à -dire savoir qu'est-ce qu'on veut produire et que dans tout un tas de domaines, savoir ce qu'on veut produire est une question très difficile à poser sur le lieu de production.
L'image la plus, disons, de légende un peu d'une certaine manière dans le domaine de l'écologie politique, c'est le "nucléaire socialiste" comme quoi la gestion ou l'autogestion du nucléaire changerait tout au nucléaire, une suivant certaines personnes, certains partis alors que d'autres du point de vue écologistes en général on considère que ça changerait rien de fondamental par rapport au risque nucléaire.
Je pense qu'on retrouve en grande partie cette difficulté avec un ensemble de communautés de production, de savoirs, d'outils et de savoir.
Qu'ils sont aussi donc comme c'est la production de savoir, des communautés qu'on peut appeler épistémique, qui vont avoir tendance à défendre l'outil de production parce qu'elle en dépendent.
Et donc du coup on va avoir, ça c'est lié avec des disons, (un intérêt dans la journée précédente. Il a été évoqué la question de la justice cognitive. À, comment ça se fait que, c'est -à -dire, que on porte l'intérêt de la connaissance sur certains sujets et puis d'autres sujets sont invisibilisé.
Si on regarde l'outil de production de la recherche on comprend quand même assez bien, à partir du moment où (je donne souvent l'exemple de l'inra mais on peut donner Mines Télécom aussi)...
À partir du moment où il y a surtout des biologistes moléculaires et puis beaucoup d'agronomes, le projet enfin le problème, il va être cadré d'une certaine manière.
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Et enfin une reconnaissance '''des''' responsabilités de la science, pour ici concevoir des mécanismes de vigilance d' alerte et de réflexivité.
J'insiste sur les trois termes '''les mécanismes d'alerte''' sont importants mais ils ne suffisent pas il faut absolument prenez aussi des '''mécanismes de réflexivité''' pour s'interroger sur les pratiques concrètes des scientifiques.
Et là, ici moi ce que ce que j'essaye de défendre, en recherche et puis dans les actions c'est l'université Paris-Sud, Paris-Saclay, c'est '''une autre conception de l'éthique de la recherche''', qu'effectivement la conception anglo-saxonne, qui a été sacralisée en France, dans les guides que tu as cité [''Léo Coutellec faisant un geste en direction de Fabrice Flipo, intervenant précédant.''] c'est -à -dire une éthique de la recherche essentiellement centrée sur l'intégrité du scientifique.
Alors moi je crois beaucoup à l'intégrité scientifique.
Je crois que toutes ces questions de publication, de plagiat, d'erreur de construction des données, sont très importantes et elles ont un lien direct avec la responsabilité sociale des sciences.
Mais il faut que l'on arrive à penser '''une éthique de la recherche comme indissociabilité d'une réflexion''' on va dire '''communautaire''' même si effectivement cette communauté est éclatée, c'est -à -dire une réflexion sur l'intégrité scientifique d'un corps, d'un corps éclaté de pratiques scientifiques, une réflexion sur la responsabilité sociale des sciences et les deux ensemble pour faire une éthique de la recherche qui essayent évidemment d'avoir une approche réflexive sur les valeurs et les finalités de toute procédure, tout processus de production des connaissances scientifiques.
Donc aujourd'hui je crois que les mouvements comme la fondation Sciences Citoyennes et globalement les mouvements critiques des sciences doivent s'emparer de cette question d'éthique de la recherche pour qu'elle ne soit pas kidnappée par l'approche anglo-saxonne de l'intégrité du scientifique et que l'on arrive à faire en sorte de penser l'éthique de la recherche comme quelque chose qui permet de composer entre des matériaux différents, qui sont : les matériaux de l'intégrité scientifique, globalement les principes et les normes ; les matériaux de la responsabilité sociale des sciences, globalement les conséquences et le contexte ; et les matériaux propres à proprement parler ''stricto sensu'' de l'éthique qui sont les valeurs et les finalités.
'''Je pense qu'une éthique de la recherche qui composent entre ''normes, principes, valeurs, finalité, contexte et conséquences'' aujourd'hui dans une approche participative au sein de la science et dans ses interfaces avec la société est une approche à défendre. Et qui pourrait nous permettre, voilà, d'assumer peut-être mieux ses responsabilités que moi j'appelle épistémologique''', que j'ai exposés précédemment voilà dix minutes.
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Ce qui à mon avis n'a pas grand sens dans la mesure où la grande majorité des chercheurs a si peu de liberté et d'autonomie, qu'on ne voit pas comment on pourra leur demander d'être responsables de ce qu'ils font.
Vous ne pouvez être responsable que si vous avez une certaine marge de décision sur ce que vous faites ou ne faites pas d'ailleurs.
Et quand vous voyez un jeune chercheur qui rentrent dans un laboratoire comme doctorant, le jeune chercheur, il a extrêmement peu de choix. Le seul choix qu'il a eu c'est -à -dire je vais faire de la recherche ou je vais pas en faire, mais une fois qu'il rentre dans un laboratoire ces sujets lui sont imposées, ce n'est pas lui qui maîtrise les financements, les modes d'organisation etc. Et donc, il y à là vrai risque que j'ai vu opéré moi sur des jeunes chercheurs quand on leur parle de cette thématique générale de responsabilité de la recherche, ils disent "Mais moi qu'est ce que tu veux que je fasse ? Je suis ... quel est mon degré de liberté dans ce monde là."
Et il y a un risque auquel je crois que nous devrions être attentifs de culpabilisation, qu'il faut éviter.
Tout à l'heure, moi j'étais un peu gêné d'entendre dans la bouche de Kévin Jean le mot de ''servitude''.
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Pour terminer je dirai qu'il y a quelque chose qui me préoccupe.
C'est que je me demande si parfois _ mais ça c'est l'âge qui conduit à ce pessimisme _ je me demande s'il n'est pas trop tard. Je vous le dis de la façon la plus brutale qui soit j'espère que tel n'est pas le cas et que vous démontrerez qu'il y a d'autres possibilités _ Ce que je veux dire par là, c'est que, le mot a déjà été prononcée, et tout le monde est d'accord là dessus, nous sommes passés de la science telle qu'elle a été conçue pendant mettons deux siècles à la techno-science, c'est -à -dire que le couplage entre la mise en œuvre du savoir et sa production est devenue tellement fort que il devient extrêmement difficile ne fût-ce que empiriquement quand vous rentrez dans un laboratoire de savoir si vous êtes un laboratoire de recherche fondamentale ou si vous êtes dans un laboratoire industriel.
D'abord visuellement c'est pareil.
Tout le monde est devant un écran.
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Elle doit se consacrer toute entière à l'avancé de la connaissance.
Le reste ne la regarde pas.
Pire c'est une tentation à laquelle elle doit résister, car cela lui ferait perdre son temps, c'est -à -dire trahir sa seule vraie mission.
Elle doit se désintéresser de tout ce qui n'est pas l'avancée de la connaissance.
Mais c'est le même imaginaire, c'est bien un imaginaire, mais qui fait que tout le reste est charge, contrainte, douleur et "fait n'importe comment", mais c'est le même imaginaire qui nourrit une relation de connivence avec ceux pour qui les oeufs scientifiques peuvent valoir de l'or.