« Recherche:Le théâtre comme instrument politique » : différence entre les versions
Contenu supprimé Contenu ajouté
mAucun résumé des modifications |
|||
Ligne 79 :
== Poétique théâtrale chez Augusto Boal ==
Dans la présentation de sa poétique Augusto Boal nous fait part de ses expériences, des évènements biographiques qui lui ont permis de concevoir le concept du théâtre de l'opprimé. Nous n'allons pas reprendre ici en
=== Nationalisation du théâtre ===
Ligne 85 :
Augusto Boal commence ses activités théâtrales à une époque où le théâtre Brésilien est encore à créer. À ce moment, la préoccupation d'Augusto Boal est de concevoir une expression théâtrale originale emprunte d'une identité brésilienne et en opposition au théâtre traditionnel européen. Le hasard et sans doute ses orientations politiques l'orientent vers la pratique du théâtre de [[w:Stanislavski|Stanislavski]], un théâtre réaliste contemporain. Ce besoin de créer quelque chose de nouveau en opposition à ce que propose la culture du continent colonisateur fut certainement un point de départ à la création de la poétique d'Augusto Boal qui semble rester très sensible au sujet de la colonisation lorsque dans son discours présenté durant le Forum Social Mondial, il dit en parlant de l'affaire Cesare Battisti : « Notre Forum est pluraliste, et doit se manifester contre le colonialisme italien qui offense notre souveraineté ».
Durant toute cette période où il travaillait pour le théâtre Arena et l'école théâtrale de Sao Paulo, Augusto Boal, parcouru différents styles
=== Le Joker, liaison entre scène et publique ===
Ligne 91 :
Le concept du Joker fut inventé lors de l'élaboration d'un spectacle sur le thème de « Zumbi ». [[w:Zumbi Dos Palmares|Zumbi Dos Palmares]] fut l'un des chefs de guerre les plus importants du royaume autonome des [[w:Palmares|Palmares]], fondé au XXII siècle par des esclaves insurgés dans le nord-est du Brésil [6]. Son histoire est très populaire et souvent racontée aux enfants durant leur scolarisation. Dans ce spectacle le texte fut donc une composition sur un thème typiquement brésilien. Quand au concept du Joker, il s'agit d'un personnage voisin et contemporain des spectateurs qui opère une sorte d'herméneutique sur les évènements qui se déroulent sur scène, il interprète les faits. D'un point de vue théâtrale la présence de ce personnage permet une grande liberté dans l’utilisation de techniques d'expressions. Ses interventions permettent un arrêt de l'histoire, des changements de styles, de techniques jusqu'à des permutations entre les acteurs et personnages, sans que le publique ne décroche ou en soit incommodé.
D'un point de vue anthropologique la présence du joker est une évolution dans les relations entre les personnes du public et celles de la scène. Avec le Joker, ce que l’on appelle le quatrième mur séparant la scène et les spectateurs disparait complètement. Le Joker fait à la foi partie intégrante du spectacle et du public. Dans le processus en construction de la poétique de l'opprimé il est une étape intermédiaire dans la libération du publique au niveau de l'action. Le joker montre au public qu’il est possible de garder un esprit critique et d'interpréter ce qui se passe sur scène comme le suggère Brecht mais aussi montre et démontre au
=== Libération du spectateur dans l'action ===
Nous avons vu que chez Brecht le spectateur était libre de penser : « Brecht refuse que, comme les bourgeois leur chapeau, le spectateur laisse en entrant au théâtre sa cervelle au vestiaire » (Boal, 1996, p.169). Boal quant à lui, va libérer le spectateur en lui offrant la possibilité de participer à l'action théâtrale. Dans la poétique
La participation d'Augusto Boal au volet théâtral d'une campagne d'alphabétisation nationale
Nous voyons encore une fois que la [[w:dramaturgie|dramaturgie]] influence la société autant que la société influence la dramaturgie. Augusto Boal conçoit sa dramaturgie comme un outil de changement de la société mais nous voyons que la société à son tour influence la dramaturgie. D'un autre point de vue, et comme le dit lui-même Augusto Boal dans son livre, « chaque public veut des pièces qui confirment sa vision du monde » (Boal, 1996, p.62). Dans une société [[w:occident|occidentale]] basée sur le profit économique où l'art est commercialisé, la dramaturgie se pratique parfois voir souvent, voir même principalement, dans un objectif de lucre. Dans ces conditions, et pour des raisons économiques évidentes le dramaturge offre au public ce qu’il demande. Dans ce cas encore une
== L'arc-en-ciel de désir ==
Dans sa préface Augusto Boal, nous présente en quelques lignes les techniques introspectives et psychothérapeutiques du théâtre de l'opprimé dont il est question dans son ouvrage « l'arc-en-ciel du désir ». J’ai eu la chance de participer à un work-shop de trois jours où l’on
Aujourd'hui, je constate avec grand intérêt qu'en terminant ce travail, ma position
Autre fait marquant et significatif d'un point de vue anthropologique, est celui de constater la nécessité qu'a
Dès lors, une nouvelle question se pose. Comment se fait-il qu'en Europe, mais nous pourrions probablement parler de la
« Je crains que, même entre nous, beaucoup de gens pensent encore l’art comme ornement, et nous disons : ce n’en est pas un ! Le Mot n’est pas absolu, le Son n’est pas le bruit et les Images parlent. Ce sont les trois chemins réels de l'esthétique pour la compréhension : le mot, le son et l’image. Ce sont aussi les canaux de domination car les trois sont dans les mains des oppresseurs, pas des opprimés : le Mot des journaux, les Sons des radios, les Images de la TV et du cinéma étasunien dominent nos propres moyens de communications et envahissent nos cerveaux avec leur pensée unique, leurs projets impériaux et leurs marchandises. Le temps de l’innocence est fini... Le temps de la contemplation n’est déjà plus. Nous devons agir ! Mot, image et son, qui, aujourd’hui, sont les canaux de l’oppression, doivent être conquis par les opprimés comme formes de libération. Il ne suffit pas de consommer de la Culture : il est nécessaire de la reproduire. Il ne suffit pas de jouir de l’Art : il est nécessaire d’être artiste. Il ne suffit pas de produire des idées : il est nécessaire de les transformer en actes sociaux, concrets et continus. »
|